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D'après Mgr Fernández, "il appartient à chaque évêque" de discerner l'application de Fiducia Supplicans

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De Nicolás de Cárdenas sur CNA :

Mgr Fernández : "Il appartient à chaque évêque" de discerner l'application de la Fiducia Supplicans

27 décembre 2023

Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), le cardinal Víctor Manuel Fernández, commentant la réticence exprimée par des évêques individuels et des conférences épiscopales concernant la déclaration Fiducia Supplicans, a déclaré que "c'est à chaque évêque local de faire ce discernement". 

La déclaration de la DDF établit une distinction entre les bénédictions liturgiques et celles de nature informelle et encourage la bénédiction des personnes en "situation irrégulière" et des "couples de même sexe" en considérant que, réalisées avec certaines précautions, elles ne doivent pas être confondues avec l'approbation d'un comportement ou de circonstances contraires à la doctrine.

Dans une interview publiée par le journal espagnol ABC, Mgr Fernández a répondu aux critiques et aux opinions divergentes exprimées par d'autres cardinaux, évêques et conférences épiscopales, assurant que "si le texte est lu avec une disposition égale, on peut voir qu'il soutient avec une grande clarté et simplicité l'enseignement catholique pérenne sur le mariage et la sexualité".

Le cardinal a souligné que les critiques de la Fiducia Supplicans "ne peuvent pas être en désaccord avec cette doctrine", notant que, selon lui, les objections au document ont trait à "l'inopportunité de donner des bénédictions dans leurs contextes régionaux, qui pourraient facilement être confondues avec une légitimation d'une union irrégulière".

En particulier en Afrique, où "il existe une législation qui punit de prison le simple fait de se déclarer homosexuel, imaginez [ce qu'une] bénédiction [ferait]", a déclaré le chef doctrinal de la DDF, ajoutant qu'"il appartient à chaque évêque local de faire ce discernement dans son diocèse ou, en tout état de cause, de donner des conseils supplémentaires".

Des avis partagés

Après la publication de Fiducia Supplicans, le 18 décembre, plusieurs évêques ou conférences épiscopales du monde entier ont exprimé des opinions divergentes.

Les évêques de certains pays comme l'Allemagne, l'Autriche et la France se sont déclarés satisfaits de la déclaration, et certains d'entre eux sont même allés jusqu'à dire que les prêtres ne peuvent pas refuser de donner ces bénédictions non rituelles à des personnes en situation irrégulière.

Dans d'autres pays comme les États-Unis, l'Ukraine, le Ghana, le Kenya et le Mexique, les évêques ont manifesté leur soutien tout en mettant en garde contre la difficulté d'assurer que ces gestes pastoraux ne conduisent pas à confondre les gens avec un changement de doctrine sur le mariage et la sexualité dans l'Église catholique.

Dans le même ordre d'idées, l'évêque d'Orihuela-Alicante en Espagne, José Ignacio Munilla, a noté que, bien que la déclaration ne soit pas "hérétique", son application peut être "chaotique".

Les évêques d'au moins trois pays ont interdit l'application de la Fiducia Supplicans : Le Kazakhstan, le Malawi et la Zambie.

Des "bénédictions non ritualisées" et non un "mariage

Mgr Fernández a expliqué à ABC que la bénédiction informelle ou "pastorale" autorisée par la Fiducia Supplicans ne signifie pas, dans le cas des personnes homosexuelles, "l'acceptation d'un mariage, ni la ratification de la vie qu'elles mènent, ni l'absolution. Il s'agit d'un simple geste de proximité pastorale qui n'a pas les mêmes exigences qu'un sacrement".

"Nous devrons nous habituer à comprendre que si un prêtre donne ce type de bénédiction simple, il n'est pas hérétique, il ne ratifie rien et ne nie pas la doctrine catholique sur le mariage", a ajouté le cardinal.

Lorsqu'on lui a demandé si cette déclaration constituait un premier pas vers l'acceptation du comportement homosexuel ou vers l'assimilation du mariage à des unions entre personnes du même sexe, M. Fernández a été direct.


Cette perception est totalement erronée", a déclaré le cardinal, "et celui qui dit cela n'a pas lu le texte ou est "de mauvaise humeur", permettez-moi l'expression. La déclaration précise clairement et à l'infini qu'il s'agit de bénédictions non ritualisées, afin qu'elles ne soient pas interprétées comme un mariage".


Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.

Nicolás de Cárdenas est le correspondant d'ACI Prensa en Espagne depuis juillet 2022. Au cours de sa carrière de journaliste, il s'est spécialisé dans les sujets socio-religieux et a également travaillé pour des associations civiles locales et internationales.

Commentaires

  • Si, comme le dit Mgr Fernandez, chaque évêque applique un document romain en fonction de la direction du vent qui souffle dans son diocèse (chose à laquelle les fidèles sont habitués quand ils constatent les variations liturgiques d'un diocèse à l'autre et d'une paroisse à l'autre), alors il faut en arriver à admettre que l'unité de foi va être sérieusement ébranlée. L'Eglise catholique va être transformée en auberge espagnole où chacun prendra le menu qui lui plaît.

  • Vous avez raison. Et dans cette auberge, il y aura de quoi satisfaire tous les estomacs et toutes les bourses.: un vrai snackbar!

  • J'imagine la que la fédération mondiale de football décide qu'il relève dorénavant du choix de chaque entraineur d'admettre, ou non, les passes avec les mains dans le jeu.
    S'en suivrait un tollé mondial!
    Mais j'avais oublié: le foot, c'est sacré!

  • Dans l'Eglise hier conciliaire et libérale et aujourd'hui inclusive et synodale, la désinvolture et la détermination cheminent ensemble.

    Que nous dit, en substance, Mgr Fernández ? A peu près ce qui suit : "Faites ce que vous voulez, mais ne soyez pas conservateurs !"

    Par ailleurs, s'il appartient à chaque évêque de recourir à son propre discernement, en amont de toute application de Fiducia supplicans, le pape François n'est-il pas le détenteur du monopole de ce qu'est le "discernement évangélique dans la miséricorde et dans l'ouverture aux périphéries", depuis son élection, en mars 2013 ?

    En fait, il se confirme chaque jour un peu plus que ces clercs veulent vraiment que ce qu'il reste de l'Eglise devienne de plus en plus, ou ressemble de plus en plus à une Communion institutionnellement anglicane et intellectuellement postmoderne, au sens de : non opposée à l'hégémonie culturelle, diversitaire et fraternitaire, du relativisme et du subjectivisme, non seulement ad extra et en matière religieuse, mais aussi ad intra et en matière morale.

    La dynamique de déconstruction puis de dépassement de certains "stéréotypes", pourtant indispensables au maintien en vie de la foi catholique, de la liturgie romaine, de la morale chrétienne et des sacrements de l'Eglise, est aussi une dynamique de destitution puis de libération à l'égard de distinctions essentielles, considérés comme porteuses de "discriminations" jugées infondées et injustes, comme la distinction entre ceux qui respectent et ceux qui ne respectent pas les éclairages et les exigences situés au sein et autour des sacrements de l'Eglise catholique.

    Face à cela, quelques épiscopats entiers se réveillent, d'une manière inclusivement et synodalement incorrecte, mais est-il vrai que ces épiscopats sont presque tous situés à l'extérieur de l'Eglise qui est en Occident, et cela ne dévoile-t-il pas le caractère biaisé, sous l'angle culturel ou éthique, de l'inclusivisme et du périphérisme de François et de ses complices ?

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