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Il y a vingt ans, le 13 février 2005 : la mort de Soeur Lucie, voyante de Fatima

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D'Anne Bernet sur le site "1000 raisons de croire" :

La mission de Lucie Dos Santos après Fatima

Même si ces épisodes sont peu évoqués, les contacts entre le Ciel et Lucie Dos Santos, la plus âgée des trois voyants de Fatima, ne cessent pas en 1917 et se poursuivent jusqu’en 1930. Désormais seule, puisque ses cousins Francisco et Jacintha sont morts en 1919 et 1920 des suites de la grippe espagnole, Lucie continue à témoigner des apparitions et à répandre, selon la demande de Notre Dame, la dévotion à son Cœur immaculé. La Vierge et l’Enfant Jésus l’assisteront.

Sœur Lucie dos Santos dans la chapelle des apparitions, à côté de la colonne qui marque l'endroit des apparitions de la Vierge, 22 mai 1946. / © CC0, wikimedia.
Sœur Lucie dos Santos dans la chapelle des apparitions, à côté de la colonne qui marque l'endroit des apparitions de la Vierge, 22 mai 1946. / © CC0, wikimedia.

Les raisons d'y croire :

  • Entrée en octobre 1925 chez les Sœurs de Sainte-Dorothée, congrégation espagnole où l’on cache son identité, Lucie, désormais sœur Marie des Douleurs, comprend que les autorités religieuses aimeraient clore l’affaire de Fatima et qu’elle aura du mal à réaliser la mission dont Notre Dame l’a chargée. Dans cette situation, la jeune novice n’est nullement en quête de reconnaissance, ni portée à chercher de nouvelles grâces mystiques.
  • Pourtant, le 10 décembre 1925, dans sa cellule, elle voit Marie, accompagnée de l’Enfant Jésus « sur une nuée lumineuse ». La Vierge pose l’une de ses mains sur l’épaule de Lucie et, de l’autre, lui montre son cœur entouré d’épines. Jésus dit alors : « Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère entouré des épines que les hommes ingrats y enfoncent à tout moment, sans qu’il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les enlever» Puis Marie dit à son tour : « Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à tout instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, au moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi du mois, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront un chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant les quinze mystères du rosaire en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
  • Ces paroles font écho à celles du Christ à Marguerite-Marie Alacoque, au XVIIe siècle. Il ne s’agit nullement d’une imitation de Paray-le-Monial mais d’une continuité, dont la portée théologique échappe à Lucie, entre la dévotion au Sacré Cœur de Jésus et celle au Cœur immaculé de Marie. Cela suffit à prouver qu’elle a bien eu une apparition ce jour-là et qu’elle n’a rien inventé.
  • Une lettre de son directeur de conscience, auquel elle a exposé les faits, ne lui apporte pas l’aide espérée. En constatant le mauvais vouloir de sa supérieure, de son confesseur et de son évêque, qui ne veulent pas l’entendre au sujet de cette nouvelle révélation, Lucie craindra un moment avoir imaginé des choses. Ses doutes soulignent l’humilité et la bonne foi de la jeune fille puisque, persuadée d’avoir « mal correspondu » aux grâces reçues durant le cycle des apparitions de Fatima, elle se pense indigne d’en mériter d’autres. Cette attitude prouve la véracité de ses dires.
  • Lucie porte ses difficultés devant le saint sacrement et dit au Christ, présent dans le tabernacle : « Mon Jésus, moi, avec votre grâce, la prière, la mortification et la confiance, je ferai tout ce que l’obéissance me permettra et ce que vous m’inspirerez. Pour le reste, faites-le vous-même ! » Ce ne sont pas les propos de quelqu’un qui se monte la tête ou cherche à se rendre intéressant, tout au contraire.
  • Le 15 février 1926, comme elle sort les poubelles du couvent, Lucie voit un petit garçon qui se transfigure, révélant l’Enfant Jésus qui lui demande : « As-tu bien révélé au monde ce que la Mère du Ciel te demandait ? » Lucie s’excuse de son impuissance à réaliser sa mission en évoquant l’attitude de sa supérieure, incapable de rien obtenir seule, et la méfiance de son confesseur. Jésus lui répond qu’avec sa grâce, ses supérieurs pourront tout, puis donne les réponses aux objections du confesseur, affirmant que la pratique des premiers samedis existe déjà de longue date : l’ancienne pratique (s’étalant d’abord sur quinze samedis, puis douze, puis huit) est devenue impossible à observer pour trop de croyants attiédis, et que les simplifications apportées sont faites pour eux et pour toutes les personnes de bonne volonté prises par leurs obligations. Il insiste sur le fait que la quantité et la durée importent moins que la volonté de consoler la Mère du Ciel. Ces détails ont tout de véridique et les informations que Jésus apporte concernant l’ancienne pratique n’étaient pas connues de Lucie.
  • En 1930, à la suite d’une locution, Lucie précisera que cette « petite réparation », très allégée en comparaison des versions primitives, est faite pour effacer les blasphèmes contre l’Immaculée Conception, la virginité de Marie et sa maternité divine, et pour lutter contre le refus de la reconnaître comme mère des hommes, en expiation pour ceux qui cherchent à détourner les âmes, spécialement celles des enfants, de la dévotion mariale, leur en inspirant la haine ou le mépris, et des attentats contre ses images. Tout cela est suffisamment précis et détaillé pour ne pas avoir été inventé.
  • Depuis sa mort au carmel le 13 février 2005, plus d’un millier de miracles lui ont été attribués à travers le monde.

Synthèse :

Dernière des sept enfants d’Antonio et Maria Rosa Dos Santos, Lucia est née à Aljustrel, sur la paroisse de Fatima, au Portugal, le 28 mars 1907. Elle est élevée à la dure et, dès l’âge de huit ans, garde les moutons de sa famille, d’abord en compagnie de quelques filles, puis avec ses jeunes cousins Francisco et Jacintha Marto, qu’elle n’aime guère, d’ailleurs, chacun des trois enfants possédant un fort caractère. Les apparitions de l’ange de la Paix et du Portugal, et celles de la Vierge, changeront tout cela pour faire des trois cousins des amis inséparables liés par leur expérience commune. Aussi, lorsque, le 13 juin 1917, Marie dit qu’elle « emmènera bientôt Francisco et Jacintha », mais que Lucie « restera ici un certain temps », car Jésus veut se servir d’elle pour la faire aimer et connaître, et pour établir dans le monde la dévotion au Cœur immaculé, la fillette est d’abord profondément effrayée à l’idée de rester seule dépositaire d’une telle mission. Ce sera d’autant plus dur que ses parents, surtout sa mère et ses aînés, mécontents des ennuis qu’elle attire à la famille, lui en feront reproche, la tenant pour responsable, entre autres, de la destruction de la pâture de la Cova da Iria, lieu des apparitions, par les pèlerins et les curieux. Entre avril 1919 et juillet 1920, Lucie perd en effet ses chers cousins, puis son père, le seul qui prenait sa défense.

Le nouvel évêque de Leiria, la voyant maltraitée chez elle et en butte aux poursuites indiscrètes, afin de la protéger, la fait entrer en 1921 comme pensionnaire chez les Sœurs de Sainte-Dorothée, à Porto, sous une fausse identité destinée à sauvegarder son anonymat et son humilité. Elle aurait préféré entrer au Carmel. Envoyée faire son noviciat en Espagne, elle y prononce ses vœux en 1926 sous le nom de religion de sœur Marie-Lucie des Douleurs. C’est là qu’elle continue à bénéficier jusqu’en 1930 devisions et de révélations complémentaires concernant les moyens d’imposer la dévotion au Cœur immaculé de Marie. Lucie aura encore des contacts avec le Ciel, mais d’ordre privé, afin de lui enseigner comment préparer la révélation du « secret ». C’est à Pontevedra, en Espagne, où elle réside, que les autorités religieuses lui demanderont des récits détaillés des événements de 1916-1917.

En 1948, à quarante-deux ans, elle est exceptionnellement autorisée à quitter sa congrégation pour entrer, comme elle l’a toujours souhaité, au carmel de Coimbra, où elle meurt le 13 février 2005. Elle est déclarée vénérable en 2021.

Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.

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