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Académie pontificale pour la vie et Institut Jean-Paul II : pas d'enthousiasme intempestif

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De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

Académie pontificale pour la vie et Institut Jean-Paul II

Satisfaction mais pas enthousiasme, l'après-Paglia est une inconnue

Le départ de Mgr Paglia est certainement un motif de satisfaction, mais les hommes appelés à le remplacer ne garantissent pas qu'il y ait la volonté de ramener l'Académie pontificale pour la vie et l'Institut Jean-Paul II à leurs origines.

28_05_2025

Avec le remplacement de la présidence de l'Académie pontificale pour la vie (PAV), annoncé hier, le rideau est définitivement tombé sur Mgr Vincenzo Paglia, le « tueur à gages » choisi par le pape François pour renverser l'enseignement de saint Jean-Paul II sur la vie et la famille. Une œuvre à laquelle Paglia s'est consacré avec une grande efficacité au cours de ces neuf années où il a occupé, en plus de son rôle au sein du PAV, celui de Grand Chancelier de l'Institut Jean-Paul II sur le Mariage et la Famille, après avoir été président du Conseil Pontifical pour la Famille pendant quatre ans.

Comme le montre l'article de Tommaso Scandroglio, l'Académie pontificale pour la Vie et l'Institut Jean-Paul II sont aujourd'hui des parents éloignés des institutions qui ont été à leur origine, créées par Jean-Paul II dans la conviction que le plus grand défi que le monde lançait à l'Église se jouait sur la vie et la famille. Le fait que Monseigneur Paglia s’en aille enfin ne peut donc être qu’un motif de satisfaction.

Mais il ne faut pas céder à un enthousiasme facile, car sa sortie de la scène n’indique pas en soi une révolution à rebours, un retour aux origines, un tournant clair. Tout d'abord parce que c'était nécessaire et attendu : Monseigneur Paglia a eu 80 ans le 21 avril dernier, le jour de la mort de François, et il aurait donc quitté la scène même si le pape Bergoglio était encore en vie. La mort du pape et toutes les formalités évidentes pour le début du nouveau pontificat ont, au contraire, retardé cette étape. En effet, il faut croire que la succession de Paglia avait déjà été préparée auparavant.

Il convient plutôt de noter que la décision de l'APV est intervenue une semaine après celle de l'Institut Jean-Paul II, ce qui pourrait indiquer que le pape Léon XIV avait des doutes sur la solution proposée par son prédécesseur, ou du moins voulait y réfléchir davantage.

Un autre élément à considérer pour l'avenir est le profil bas des deux appelés à remplacer Mgr Paglia : le cardinal Baldassare Reina (vicaire général du diocèse de Rome, photo LaPresse ) à l'Institut Jean-Paul II et Mgr Renzo Pegoraro à l'APV. Dans le premier cas, il s’agit plutôt d’un retour à la normalité administrative, s’il est vrai qu’avant Paglia, le rôle de Grand Chancelier de l’Institut appartenait au vicaire de Rome. De plus, aucune activité significative ni position importante prise par le cardinal Reina sur les questions qui sont au cœur de l’Institut Jean-Paul II n’est connue. Au contraire, un rôle fondamental est joué par le directeur, Monseigneur Philippe Bordeyne, dont la nomination en mars 2021 a achevé la transformation de l'institut sous la bannière d'Amoris Laetitia et le renversement de la morale catholique. Il est donc difficile d’imaginer que quelque chose ici puisse changer pour le mieux sans remplacer le principal et reprendre les Statuts de 2017, avec lesquels l’institut entendait être reconstruit sur les cendres de celui fondé en 1982 par saint Jean-Paul II.

La prudence est également de mise concernant le changement à l'APV, où la solution interne a prévalu : Mgr Pegoraro était déjà chancelier de l'Académie depuis septembre 2011, nommé à ce poste par Benoît XVI. Et cela donne déjà une idée d'un trait caractéristique du nouveau président : compte tenu de la révolution qui s'est produite avec l'arrivée de Monseigneur Paglia, il doit être une personne capable de s'adapter à des directions « politiques » très différentes. Ces dernières années, il s'est distingué de Paglia uniquement par sa plus grande compétence (il est diplômé en médecine et a été professeur de bioéthique), mais il a en fait soutenu sa ligne. Il ne faut certainement pas assister aux débordements et aux déclarations grossièrement imprudentes, juste pour sauver les apparences, typiques de ses prédécesseurs. Mais comme il n'a aucune autorité en la matière (rien à voir avec le premier président Jérôme Lejeune ou Elio Sgreccia, soyons clairs), il est facile d'imaginer qu'il suivra la direction qui lui est demandée d'en haut.

L’avenir de l’Institut pontifical Jean-Paul II et de l’Académie pontificale pour la vie reste donc à écrire ; les hommes choisis pour remplacer Monseigneur Paglia indiquent pour l'instant seulement la volonté du pape Léon XIV de ne pas provoquer de ruptures traumatiques et d'avancer à petits pas. On verra avec le temps s’il y aura de réels changements.

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