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  • Anne, la soeur de Vincent Lambert, se confie

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    D'Anne-Laure d'Artigues et Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne (15 juillet) :

    Exclusif. « L’abandon à la Providence m’a sauvée » confie la sœur de Vincent Lambert

    Pour Famille Chrétienne, la sœur de Vincent Lambert, Anne Lambert, a accepté de revenir sur ses années de combat pour son frère et sur l’importance de la prière dans cette épreuve.

    Quel est votre état d’esprit ?

    J’ai une grande tristesse, comme une chape de plomb sur moi. Mais je suis aussi soulagée que Vincent ne soit plus entre les mains de son médecin…

    Que retenez-vous des funérailles religieuses de votre frère ?

    Nous avons été mis au courant de la date et du lieu des funérailles très tard. On supposait que tous les frères et sœurs seraient là, mais il n’y avait rien de sûr… En fait, on ne savait rien. Je me suis demandé si ceux qui habitaient loin pourraient être présents. Mais, sur les lieux, j’ai constaté que tous mes frères et sœurs étaient là, y compris ceux qui habitaient très loin.

    ▶︎ À LIRE AUSSI : « J’ai cinq Vincent Lambert dans mon service », témoigne le Dr Kiefer

    Le fait que toute la famille soit réunie est-il un signe d’apaisement ?

    La division est toujours là. Extérieurement, c’est vrai, nous étions tous là pour entourer Vincent. Mais cela n’était qu’extérieur. La division, je peux vous le dire, est toujours là et elle sera là encore longtemps... Le fait d’entourer Vincent, ces derniers jours avant son décès, aurait pu être l’occasion de renouer certains liens. Mais, c’était trop difficile pour nous, après ces six années de combat. Le jour des funérailles, il y avait clairement deux groupes distincts. On a bien vu que la famille restait divisée, même le jour de l’enterrement. Mais cela dit, il n’y a pas eu d’esclandres, pas de manifestations de colère excessive. C’était quand même « digne. »

    Comment surmontez-vous ces années de combat et de procédures ?

    Aujourd’hui, il y a les retombées psychologiques qui sont là. Nous garderons, je crois, des séquelles à vie. Ces six années ont été très longues, très dures, pour tout le monde. Dures pour nous, comme pour les autres. Le plus difficile fut de voir partir Vincent dans ces conditions. Cela a été inhumain. Les neuf jours qui ont précédé sa mort ont été très intenses. Nous avons donné à Vincent tout notre temps. Maintenant, la vie continue ; elle reprend son cours. Mais cela va être très difficile, c’est sûr. Notre entourage est là pour nous aider, notre famille aussi et nos enfants.

    ▶︎ À LIRE AUSSI : Mgr Matthieu Rougé : « Il ne faut pas tourner la page Vincent Lambert mais s’interroger sur le mystère de la vie et de la mort »

    La foi a-t-elle été un secours pour vous ?

    Oui, bien sûr, c’est tout à fait exact. La foi a été d’un grand soutien ces dernières semaines. Nous nous sommes sentis vraiment portés par des milliers de personnes. On sait que beaucoup de messes ont été dites pour Vincent avant son décès. Il y a eu un grand nombre de veillées de prières partout en France. Cela nous a beaucoup aidés au jour le jour. On se sentait soutenus, c’était presque quelque chose de physique ! On n’aurait pas pu supporter une telle situation sans la prière. Moi la première. Quand je me suis retrouvée seule, je me suis demandée comment j’allais faire pour supporter tout ça. J’ai douté de moi. Je me suis dit que je ne pourrai pas tenir le coup. En fait, on supporte l’épreuve grâce à notre foi personnelle, à notre prière. Il faut tout remettre entre les mains du bon Dieu. S’abandonner à la Providence : cela m’a sauvé. Il y a aussi la force de la prière des uns et des autres : nos amis, nos familles, la communion des saints.

    On n’aurait pas pu supporter une telle situation sans la prière. Moi la première. 

    Redoutez-vous que la mort de votre frère soit instrumentalisée ?

    Malheureusement, cela est déjà le cas. Vincent a été un bouc émissaire. Cela n’était pas du tout notre volonté. Dès le départ, nous n’avons jamais souhaité une telle médiatisation. J’insiste sur ce point. Mais, dans notre famille, il y en a toujours qui ont la tentation de courir après les micros pour déclarer des choses plus ou moins justes. Ce qui a été le plus indécent, c’était de déballer des choses ignobles quelques jours même avant le décès de Vincent. Et puis le jour même. Cela n’aurait jamais dû arriver. Malheureusement, les médias déforment beaucoup de choses. Mais je pense que les gens sont assez intelligents, ils ont assez de recul pour juger par eux-mêmes des événements et de l’histoire de notre famille. 

    Que souhaitez-vous dire à ceux qui vous ont soutenu ?

    Je leur dis un immense merci, à chacun d’entre eux. Je ne dis pas seulement ma gratitude à un groupe de 300 000 personnes. Je le dis à chacun et chacune d’entre eux : les adultes, les enfants qui se sont associés à notre peine, tous ceux qui ont porté Vincent jusqu’au bout. Je leur dis ma grande reconnaissance. Je suis certaine que les grâces, en retour, retomberont sur eux. Je prierai pour eux mon chapelet aujourd’hui. Sans eux, on n’aurait pas tenu.

    Anne-Laure d'Artigues et Samuel Pruvot

  • Vivons-nous une époque apocalyptique ?

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    Du blog de la lettre d'information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" (15 juillet) :

    Vivons-nous des temps apocalyptiques?

    Écrivain et peintre catholique canadien de 71 ans, auteur de nombreux et bons romans (notamment Père Elijah, Une île au cœur du monde...), Michael D. O'Brien se pose la question dans un essai intitulé  L'Apocalypse(Salvator, 156 p., 17 €) :  vivons-nous des temps apocalyptiques? Il n'y répond pas en annonçant la fin imminente du monde (sans l'exclure pour autant), ni en disséquant le dernier livre de la Bible, mais en incitant son lecteur à la vigilance et au discernement. Son diagnostic de l'état présent est sans complaisance : "La Bête qui est maintenant tout autour de nous dévore les innocents à des nombreux niveaux de notre société."  Dans notre époque  sombre et antéchristique, dominée par un matérialisme totalitaire "mou" (quoique parfois aussi violent, comme le montre le regain des persécutions) et une apostasie croissante des anciennes nations chrétiennes, l’Église ne peut qu'être un signe de contradiction, une force de résistance. Et pourtant, déplore Michael D. O'Brien, les chrétiens sont souvent tièdes, et donc vulnérables aux tromperies de l'Adversaire. Il veut les secouer, en les aidant à voir le monde avec lucidité mais sans avoir peur, en cultivant foi, espérance et amour. Un essai tonique.

    Voir aussi : https://www.pierre-et-les-loups.net/l-apocalypse-avertissement-esperance-et-consolation-le-nouveau-livre-de-michael-o-brien-306.html

  • Le bien commun, pierre angulaire de la doctrine sociale de l’Église

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    De Jean-Yves Naudet sur aleteia.org :

    Le bien commun, premier principe de la doctrine sociale de l’Église

    La foi donne aux catholiques une responsabilité politique. Le principe autour duquel s’articule leur pensée et leur action politiques est le bien commun. Celui-ci n’est pas un idéal, mais un ensemble de conditions qui permet la progression de l’épanouissement intégral des personnes et des groupes sociaux.

    Le bien commun est une notion complexe et ancienne. Ce principe est au cœur de la doctrine sociale de l’Église et d’une certaine façon, son premier principe. Dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, la notion de « bien commun » apparaît plus de cent fois. C’est l’une des notions les plus citées. Le bien commun est présenté comme le premier principe de la doctrine sociale de l’Église — si l’on met à part, évidemment, la question de la dignité des personnes, qui est le fondement essentiel. Le principe du « bien commun », en tant que fin de tous et de chacun, apparaît avant même la destination universelle des biens, la subsidiarité ou les autres notions-clés.

    L’enseignement des encycliques sociales

    Dans la première encyclique sociale, Rerum novarum de Léon XIII (1891), le « bien commun » est cité cinq fois. Chez Pie XI, dans Quadragesimo anno (1931), vingt fois. Chez Jean XXIII (l’un de ceux qui le cite le plus), la notion de « bien commun » est citée trente fois dans Mater et Magistra (1961), et quarante-quatre fois dans Pacem in terris (1963). Un peu moins chez Paul VI : cinq fois dans Populorum progressio (1967), huit fois dans Octogesima adveniens (1971). Chez Jean Paul II, on voit à nouveau l’importance du bien commun : neuf fois dans son encyclique sur le travail, Laborem Exercens (1981), douze fois dans l’encyclique sur le développement, Sollicitudo rei socialis (1987), quatorze fois dans la grande encyclique qui fait une synthèse de toute la doctrine sociale, Centesimus annus (1991). Enfin, chez les deux derniers papes : chez Benoît XVI, dix-neuf fois dans Caritas in Veritate (2009) et chez le pape François, vingt-neuf fois dans Laudato si’ (2015) sur l’environnement. Ces données quantitatives suggèrent bien l’importance de la notion.

    L’orientation de la Création vers le bien

    Le bien commun a une dimension et une portée non seulement politique, mais philosophique, et même théologique. On peut faire remonter la notion de « bien commun » au Moyen Âge et à la théologie chrétienne, notamment chez saint Thomas d’Aquin. C’est l’idée que toute la création, et notamment les personnes humaines, sont orientées vers un bien : le bien suprême qui est Dieu, mais ce bien a aussi une dimension matérielle, sociale, politique. Les choses ont été précisées ou affinées dans la doctrine sociale de l’Église, à partir donc de Léon XIII. Si l’on veut chercher une définition simple du bien commun, dans la pensée sociale de l’Église, les deux définitions les plus claires se trouvent chez Jean XXIII et dans le concile Vatican II.

    Chez Jean XXIII, le bien commun est défini comme « l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement » (Mater et Magistra, n. 65). Il ajoute à cette idée que les corps intermédiaires doivent jouer un grand rôle et avoir une grande autonomie ; il y a donc un lien entre le bien commun et les « corps intermédiaires ». Dans la définition de Jean XXIII, on voit que le bien commun a pour but l’épanouissement des personnes. Cela permet de faire une distinction par rapport à d’autres notions, comme l’intérêt général, où c’est le bien collectif, au sens de l’intérêt de chacun, au sein d’un groupe qui est visé, en comptant que celui de chacune des personnes qui le composent est automatiquement assuré.

    La définition du concile Vatican II

    Le Concile Vatican II donne à nouveau une définition dans Gaudium et Spes, au paragraphe 26-1 : le bien commun est présenté comme « l’ensemble des conditions sociales » (on retrouve donc le même terme que chez Jean XXIII) « qui permettent tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». On voit ici une précision : l’épanouissement recherché n’est pas seulement celui des personnes, mais aussi celui des groupes, des communautés et des corps intermédiaires.

    Les corps intermédiaires sont, en quelque sorte, deux fois dans le bien commun : en tant qu’objet et en tant que condition. Ils font partie des conditions du bien commun, car il faut une vitalité des corps intermédiaires pour que chacun puisse atteindre sa perfection et, en même temps, ils sont au centre du bien commun, car l’épanouissement recherché est celui non seulement des personnes, mais des groupes.

  • Un petit esclave chrétien de 11 ans massacré au Pakistan

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org (15 juillet) :

    A la Une de L’Osservatore Romano, le petit Badal Masih, chrétien, battu à mort

    « L’enfant était pratiquement réduit en esclavage »

    « Un petit esclave chrétien massacré au Pakistan », titre L’Osservatore Romano en italien du 16 juillet 2019, à la Une (« Piccolo schiavo cristiano massacrato in Pakistan »).

    « Horreur au Pakistan, un enfant chrétien de 11 ans a été battu à mort par son employeur musulman pour une dette d’environ un euro », explique le quotidien du Vatican.

    Il précise: « L’assassinat a eu lieu à Faisalabad, dans l’État du Pendjab, parmi les zones de plus forte densité chrétienne du pays. L’enfant s’appelait Badal Masih et travaillait comme ramasseur de déchets dans la décharge appartenant à Ifran Kalu. « Travaillait » est un euphémisme, parce qu’en réalité l’enfant était pratiquement réduit en esclavage. »

    L’Osservatore Romano cite  Asianews: « Badal était payé quelques centimes par jour: environ 100 roupies, ce qui équivaut à 0,56 euro. L’enfant avait demandé à l’employeur un prêt de 180 roupies – soit un peu plus d’un euro – pour certaines dépenses nécessaires à la famille; l’homme lui a donné l’argent, mais il a ensuite voulu les récupérer immédiatement. »

    « À ce moment-là, Badal est rentré chez lui, a emprunté 150 roupies à sa mère et est retourné à la décharge pour rembourser la dette; puis il a dit à Kalu qu’il ne travaillerait plus pour lui. L ‘ »affront » de l’enfant a exaspéré l’homme, qui l’a frappé à la tête jusqu’à la mort. Le meurtrier est en fuite », raconte L’Osservatore Romano. Sans commentaire.