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  • François aurait approuvé la bénédiction des couples homosexuels proposée par les évêques flamands

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    De FSSPXNews :

    Belgique : François aurait approuvé la bénédiction des couples homosexuels

    17 octobre 2022

    Selon une source, le pape François était au courant de la préparation d’une liturgie de bénédiction des couples homosexuels par l’épiscopat néerlandophone de Belgique, qui a été publiée le 20 septembre 2022, accompagnée d’une lettre d’explication.

    Cette publication a provoqué des remous et de nombreuses réactions. Les évêques s’étaient défendus. Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers avait affirmé qu’il avait parlé de ce projet au pape François – qu’il a rencontré à Rome au mois de juin – et qu’il était en « communion avec lui ».

    Dans un article publié le 13 octobre dernier, le journal La Croix explique que le texte est en gestation depuis quatre années, depuis une rencontre d’intellectuels et de théologiens avec le pape François en mai 2018. Ce groupe, baptisé « Logia » a reçu les encouragements du pontife.

    Ils se sont alors tournés vers le cardinal Jozef De Kesel qui les a encouragé et les a chargé d’étudier la question d’un meilleur accueil des personnes LGBT. Le processus évolue, et, toujours selon la même source, d’autres rencontres ont lieu avec le Pape.

    Ce qui fait dire aux évêques belges qu’ils sont « en communion avec le pape François ». Les évêques s’appuient d’une part sur la « prise de distance » du pape par rapport au document de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui avait explicitement condamné la bénédiction des couples homosexuels en mars 2021. Argument supposé, soit dit en passant.

    Ils s’appuient également, comme il fallait s’y attendre, sur Amoris laetitia : « Nous sommes en ligne avec ce qu’il veut [le pape], à savoir le respect et l’accompagnement des per sonnes, dans la suite d’Amoris laetitia. » Au chapitre 8 de cette exhortation apostolique, publiée en 2016, le Pape insistait en effet en particulier sur l’importance d’« accompagner, discerner et intégrer la fragilité ».

    Les évêques rappellent d’ailleurs que le texte, que certains d’entre eux n’hésitent pas à qualifier de « bénédiction », n’est que l’une des mesures adoptées pour mieux accueillir les personnes homosexuelles dans l’Église. « Nous voulons qu’il y ait une pastorale pour les personnes et pour les couples homosexuels mieux structurée », résume-t-on.

    Une autre source proche de l’épiscopat résume : « Nous pensons que ce n’est pas contraire à la volonté de Dieu, s’il y a un amour réciproque, la fidélité, de l’attention à l’autre. »

    Du côté de Rome, alors que le signataire du document de mars 2021, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, président du Dicastère pour la doctrine de la foi, sera bientôt remplacé, c’est le silence complet.

    Réactions de cardinaux

    Trois cardinaux se sont distingués par leur réaction au texte des évêques belges. Le cardinal Wim Eijk, archevêque d’Utrecht, a longuement expliqué son opposition, et termine sa démonstration par un vœu : « que les évêques flamands soient bientôt invités par les milieux ecclésiastiquement compétents à retirer leur déclaration et qu’ils s’y plient ».

    Le cardinal Francis Arinze à son tour, dans une déclaration datée du 24 septembre, a expliqué que les évêques flamands de Belgique ont « fait une erreur ». Et de rappeler à son tour que ce type de bénédiction était inexistante, parce que l’Eglise n’a pas le pouvoir de donner une bénédiction aux personnes de même sexe, comme l’a rappelé la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Dans une déclaration envoyée à LifeSiteNews, le cardinal Gerhard Müller a condamné à son tour cette comme étant « hérétique » et « diamétralement opposée à la Parole de Dieu sur le mariage, la famille et la création de l’homme en tant qu’homme ou femme ».

    La question est la suivante : que vont faire ces cardinaux – et certains évêques qui ont également condamné cette horreur – devant le silence romain qui apparaît maintenant comme complice ? Il faudra bien tirer les conclusions et réagir comme la situation le nécessite. Sans quoi, demain, avec le Synode sur la synodalité, cette pseudo-bénédiction sera répandue partout.

    (Source : La Croix/cath.ch/Lifesitenews/The Moynihan Letters – FSSPX.Actualités)

  • En mémoire d'un formidable spécialiste de ce qui s'est passé entre Pie XII et les Juifs

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    De Settimo Cielo :

    En mémoire d'un formidable spécialiste de ce qui s'est passé entre Pie XII et les Juifs
    Gumpel

    (s.m.) Reçu et publié. Le juriste et historien de l'Église Pier Luigi Guiducci, auteur de ce profil inédit du jésuite Peter Gumpel, le considérait non seulement comme un ami, mais aussi comme "un père, un collègue, un enseignant et un témoin de la foi".

    *

    PÈRE PETER GUMPEL. EN SOUVENIR D'UN AMI par Pier Luigi Guiducci

    Le mercredi 12 octobre 2022, le jésuite Peter (né Kurt) Gumpel a mis fin à son exode terrestre et a rejoint la Maison du Père. Il avait 98 ans. Il se trouvait depuis quelque temps à l'infirmerie de la Residenza San Pietro Canisio à Rome. Je lui ai rendu visite périodiquement, et j'ai passé plusieurs heures avec lui. Né à Hanovre, le 15 novembre 1923, ce religieux allemand reste connu pour ses contributions historiques, pour les rôles qu'il a joués dans son propre Ordre, pour son soutien à son confrère le Père Paolo Molinari qui a été nommé peritus à Vatican II (réf. Lumen Gentium"), pour les tâches fiduciaires qu'il a reçues des Pontifes, pour son enseignement ("Histoire des dogmes" et "Théologie de la spiritualité catholique") à l'Université Pontificale Grégorienne (Rome), pour son travail aux côtés du P. Molinari à la Postulation Générale des Pères Jésuites à Rome.

    P. Gumpel venait d'une riche famille allemande. Son grand-père paternel possédait une banque, des usines et des participations dans des sociétés. Il était conseiller du président Paul von Hindenburg. Et il était très opposé à une éventuelle nomination d'Hitler à la Chancellerie. Cependant, lorsque le leader du national-socialisme devient chancelier, une période critique commence pour les Gumpel. La famille a dû quitter l'Allemagne. Dans ce contexte, Kurt (il avait 10 ans et restait avec sa mère) a étudié en France, dans un petit village. Il commence à apprendre la langue mais il n'est pas facile - étant allemand - de s'intégrer parmi les autres enfants. Après deux ans, il a pu retourner à Berlin. En 1939, l'arrestation temporaire de sa mère motive une nouvelle expatriation. Kurt a été envoyé à Nijmegen (Nijmegen) aux Pays-Bas. Là, il a étudié dans le pensionnat dirigé par les Jésuites. Là-bas, il a appris la langue. Plus tard, il a bien connu les Pays-Bas, et lorsque la question du "catéchisme néerlandais" (1966 ; certaines déclarations hétérodoxes) a été soulevée des décennies plus tard, Paul VI l'a envoyé en tant que son propre administrateur pour visiter la Hollande.

    A cette époque, le jeune Kurt ressent une orientation vocationnelle : celle de devenir jésuite. La réaction des parents a été dure. Le père Gumpel a raconté plus tard au père Ariel S. Levi de Gualdo : "Nous étions dans la voiture, mon père s'est arrêté, m'a fait sortir et mon teckel et moi avons marché quelques kilomètres jusqu'à la maison. Quand je suis entré, mon père m'a averti de ne jamais revenir à certains fantasmes. Puis il a ajouté qu'il ne me permettrait d'entrer dans la Compagnie de Jésus que si le Souverain Pontife lui-même le lui demandait". L'A. cit. raconte que le jeune homme prit son père au mot. La famille avait rencontré et été hébergée à plusieurs reprises par l'archevêque Eugenio Pacelli, alors nonce apostolique à Berlin, qui devint ensuite pape en 1939, à qui il n'hésita pas à écrire. Un mois plus tard, le père reçoit une lettre manuscrite de Pie XII le suppliant de permettre à son fils d'entrer dans la Compagnie de Jésus.

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  • Deux martyrs italiens, victimes des nazis, ont été béatifiés

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    De Vatican News (Tiziana Campisi) :

    Béatification de deux martyrs italiens, victimes des nazis

    Victimes du massacre de Boves le 19 septembre 1943, le premier perpétré par les nazis en Italie, le père Giuseppe et le père Mario étaient respectivement curé et vicaire dans la ville piémontaise qu'ils ont tenté de sauver, le payant de leur vie. «Comme Moïse, ils ont levé les mains vers le ciel pour intercéder auprès de Dieu. Intercéder pour les autres est le devoir de tout chrétien», a lancé l’envoyé du Pape dans le nord de l’Italie.

    Martyrs parce que tués par les nazis le 19 septembre 1943 à Boves, aux côtés de la population, dans l'exercice de leur ministère sacerdotal, Don Giuseppe Bernardi et Don Mario Ghibaudo, prêtres de l'Église de Cuneo, sont bénis. Cet après-midi, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, a présidé, au nom du Pape, le rite de béatification des deux prêtres à Madonna dei Boschi, un hameau de Boves. C'est là qu'a eu lieu ce qu'on appelle le massacre de Boves, le premier massacre perpétré par les nazis en Italie. Les Allemands ont frappé la population civile sans défense, incendiant plus de 350 maisons et laissant des dizaines de victimes sur le terrain. Parmi eux, le curé de la paroisse, le père Giuseppe, âgé de 46 ans, et son jeune vicaire, le père Mario, 23 ans, prêtre depuis trois mois seulement. Il y avait eu un affrontement entre résistants et nazis, deux Allemands avaient été enlevés. Le père Bernardi et un homme d'affaires sont intervenus en tant que médiateurs pour leur libération, mais malgré l'issue positive des négociations, le commandant SS a ordonné que la ville soit incendiée. Le père Giuseppe a été abattu et brûlé avec d'autres concitoyens, le père Mario a été tué alors qu'il bénissait un civil touché par le feu d'un soldat allemand. Les deux prêtres ont essayé de sauver Boves et ses habitants au prix de leur propre vie. Don Giuseppe est connu pour avoir invité des jeunes filles à prier avec lui devant le corps d'un soldat allemand, un geste qui a porté des fruits de paix et de réconciliation. Un signe de l'un de ces fruits a été la présence aujourd'hui au rite de béatification des deux prêtres d'une délégation de Schondorf, la ville natale du commandant SS responsable du massacre de Boves.

    Comme les bras de Moïse levés vers Dieu

    Dans son homélie, le préfet du dicastère pour les Causes des saints a rappelé l'image de Moïse, décrite dans la première lecture de la liturgie du jour, qui a vaincu les Amalécites en tendant les mains, «un geste d'intercession en faveur d'Israël qui souffre dans la lutte». Le cardinal Semeraro a expliqué que le catéchisme de l'Église catholique définit ce que Moïse a fait comme «une prophétie de l'intercession de Jésus sur la croix» et a ajouté que le père Bernardi et le père Ghibaudo peuvent être comparés aux «deux bras de Moïse, levés pour intercéder en faveur» de l'Église de Cuneo.

    L'amour des deux prêtres pour leur troupeau

    Le préfet du dicastère pour les Causes des saints a ensuite précisé que la tâche propre de tout prêtre est d'intercéder, que la mission sacerdotale est essentiellement «une médiation d'intercession». Pour vivre la miséricorde, il a précisé que «le prêtre intercède, non pas parce qu'il est saint, ou parce qu'il est plus méritant que les autres, mais parce qu'il croit au pouvoir rédempteur de son Seigneur en faveur du troupeau». Et c'est précisément par amour pour le troupeau qui leur a été confié que les deux prêtres de l'église de Cuneo sont morts, a souligné le cardinal Semeraro, rappelant que le père Bernardi n'a pas fui pour défendre la population et que le père Ghibaudo a été tué «dans l'exercice de son ministère sacerdotal en administrant l'absolution à un mourant». Voici leur intercession, poursuit le cardinal, qui bénit et absout. À travers eux, c'est la figure du ministère sacerdotal comme intercession qui est mise en avant, a déclaré le préfet du dicastère pour les Causes des saints, ajoutant que même le Pape François, lors de la messe chrismale de 2018, a parlé du prêtre intercesseur.

    L'intercession, tâche de tout chrétien et de toute l'Église

    «L'intercession, cependant, est la tâche de tout chrétien», a poursuivi le cardinal Semeraro, soulignant que la prière chrétienne est toujours et avant tout une intercession pour tous les hommes et que la prière du chrétien est toujours catholique et inclusive. En conclusion de son homélie, le cardinal a souligné que l'intercession «est la forme ultime de la responsabilité chrétienne envers le monde». «Quand, nous ne pouvons rien faire d'autre pour aider notre prochain», «quand nous ne pouvons rien faire d'autre, même pour la paix, même pour la réconciliation», «il nous reste toujours la possibilité de lever les bras vers Dieu et d'intercéder", a-t-il poursuivi. La mission de pratiquer la prière d'intercession, d'intercéder pour les autres, a conclu le cardinal Semeraro, incombe à chaque chrétien et à toute l'Église, et en particulier à ceux qui ont un rôle de responsabilité, qui doivent regarder les autres «avec les yeux et le cœur de Dieu, avec sa propre compassion et sa tendresse invincible».

  • Tagle, Hollerich, Roche, Tolentino de Mendoça : quelques "papabili" de gauche

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    De Res Novae :

    Les papables de gauche

    La considération du profil de ces cardinaux progressistes, dont on nous dit que les stratèges de cette mouvance, spécialement jésuites, s’apprêtent à pousser l’un d’eux vers l’élection au Siège de Pierre, laisse rêveur. On avance trois noms : Tagle, Hollerich, Roche. Mais la liste n’est pas exhaustive. Par exemple, pourrait être avancé le nom du tout nouveau cardinal africain Richard Kuuia Baawobr, 63 ans, supérieur général des Pères Blancs.

    Luis Antonio Tagle, le cardinal-qui-plaît-aux-jeunes

    Luis Antonio Tagle, Philippin, 65 ans, n’a certes pas une pensée d’une grande originalité, mais elle est délibérément progressiste. Il fut l’élève brillant des jésuites, et a obtenu ses grades théologiques à la Catholic University de Washington. Il a pris part aux travaux de L’Histoire de Vatican II, éditée par l’École de Bologne (Giuseppe Alberigo, Alberto Melloni), qui est typiquement une histoire « selon l’herméneutique de rupture ».

    Il est devenu le cardinal-archevêque de Manille des mains de Benoît XVI, qui se plaisait à élever des universitaires reconnus, fussent-ils partisans de « l’herméneutique de rupture ». Et le pontificat bergoglien en a fait un personnage de premier plan : en 2014 et en 2015, il était l’un des co-présidents des deux assemblées du Synode sur la Famille, faisant ces apparitions « jeunes » qu’il affectionne : c’est un « bon gars », dit-on de lui.

    Il n’a point besoin de tisser des réseaux : toutes les tendances de mouvement agissent pour lui. Le cardinal Rodriguez Maradiaga, du Honduras (du Conseil des cardinaux qui a préparé la fameuse réforme de la Curie), l’a propulsé au titre de « défenseur des marginalisés » à la présidence de Caritas Internationalis pour lui succéder.

    Donné comme un grand représentant de « de la pensée théologique asiatique », le 8 décembre 2019, il était nommé préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples. La réforme de la Curie a regroupé en un seul dicastère cette Congrégation et le Conseil pontifical pour la nouvelle Évangélisation. Nommé Pro-Préfet d’une de ses deux sections, il y a été comme posé comme sur un piédestal. Pro-Préfet seulement parce que le pape, pour signifier la prééminence de ce Dicastère, en est le Préfet, de même qu’avant le Concile les papes, maîtres de la doctrine, étaient eux-mêmes Préfets du Saint-Office.

    Mais les responsabilités romaines et l’atmosphère plus que tendue du monde curial actuel ont montré les limites de Tagle et affecté sa santé : il a été victime du fameux syndrome d’épuisement professionnel, d’un burn-out. Souriant et énigmatique, il reste cependant « en réserve ».

    Jean-Claude Hollerich, le cardinal synodal

    Le cardinal Hollerich, Luxembourgeois, 64 ans, est, pour sa part, plus que l’ami des jésuites, il est jésuite. Ordonné en 1990, il fut intégré à la province jésuite du Japon, dont il connaît la langue et la culture (il a enseigné à l’université Sophia de Tokyo). Archevêque ratzinguérien de Luxembourg en 2011, il est devenu cardinal bergoglien en 2019.

    Sandro Magister lui a réservé un article assassin : « Si le conclave souhaite un François bis, voici son nom et son programme »[1]. Il a été nommé en 2021 rapporteur général du grand synode pluriannuel sur la synodalité, lequel est en partie conçu comme un moyen de transaction avec les « excès » du Chemin synodal allemand. Il a eu ainsi l’occasion, en une série d’entretiens, de détailler une sorte de programme modéré.

    Il s’est opposé à la déclaration de l’avortement comme droit fondamental par le parlement européen, mais il comprend que l’on soit préoccupé par la dignité des femmes et pense que le discours de l’Église pour la défense de la vie n’est plus audible et qu’il faut trouver d’autres voies. Lesquelles ? Il n’en dit rien. Il souhaite, « après mûre réflexion », qu’on ordonne des hommes mariés parmi des viri probati, ce qui permettrait de solutionner, croit-il, la crise des vocationsIl ne juge pas utile que des femmes soient ordonnées, dans la mesure où la reconnaissance des virtualités du sacerdoce commun des baptisés leur permettra d’exercer de nombreux rôles d’importance. Concrètement, il fait sienne la mesure de transaction qui est dans l’air du temps : les femmes n’ont pas à consacrer l’Eucharistie, mais on peut leur confier l’homélie.

    Et surtout : « Nous devons changer notre façon de voir la sexualité ». En effet : « « Les positions de l’Église sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées. Je crois que les fondements sociologiques et scientifiques de cette doctrine ne sont plus corrects. » Cela vaut a fortiori pour les divorcés « remariés » et même pour les protestants : « À Tokyo, je donnais la communion à tous ceux qui venaient à la messe. Je n’ai jamais refusé la communion à personne. Je partais du principe que si un protestant venait communier, c’est qu’il savait ce que les catholiques entendent par la communion, au moins autant que le savent les autres catholiques qui participent à la messe. » Mais d’ajouter : « Cependant, je ne concélébrerais pas avec un pasteur évangélique. » Ouf !

    Arthur Roche, le cardinal qui veut en finir avec la liturgie traditionnelle

    Le tout nouveau cardinal Arthur Roche, n’a pas l’envergure d’un personnage historique, ni ne cherche à l’être : l’Auream quisquis mediocritatem diligit, d’Horace, Quiconque aime la médiocrité dorée…, s’applique bien à sa personnalité. Mais ce grand humaniste a réussi à se glisser parmi les possibles post-François. Et il est devenu l’homme d’une idée : néantiser les adversaires de la réforme liturgique.

    Anglais du Yorkshire, 71 ans, il a dû sa nomination comme Secrétaire du Culte divin, en 2012, par Benoît XVI, au fait qu’il connaissait mieux que personne le dossier des traductions anglaises de la nouvelle liturgie (il avait présidé l’International Commission on English in the Liturgy, ICEL, le très libéral organisme de coordination entre les conférences épiscopales anglophones).

    Le nouveau pontificat advenu, il a participé activement à la mise en place par étapes de l’offensive contre la liturgie traditionnelle : motu proprio de 2019, qui supprimait la Commission Ecclesia Dei ; lancement, en 2020, par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, auprès de l’ensemble des évêques de l’Église latine d’une enquête sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum ; publication de Traditionis custodes, le 16 juillet 2021, accompagné d’une lettre du pape aux évêques annonçant clairement l’intention des rédacteurs : faire disparaître à terme l’ancienne lex orandi. Elle était mise sous la tutelle de la Congrégation pour le Culte divin et des Sacrements, en d’autres termes sous la tutelle d’Arthur Roche qui en était devenu Préfet.

    Et le 18 décembre 2021, par ses Responsa, des réponses à des questions censées avoir été posées à la Congrégation au sujet de Traditionis custodes, le Préfet Roche en rajoutait. Seul le missel traditionnel, et donc la célébration de l’Eucharistie, restait permis comme tolérance. Il interdisait l’usage des autres livres (rituel des sacrements et pontifical de l’évêque) et interdisait donc de célébrer traditionnellement tous les autres sacrements : baptêmes, pénitences, confirmations, mariages, extrêmes-onctions et ordinations. Théoriquement.

    Ou bien alors le bobo-cardinal Tolentino de Mendonça ?

    Le Catholic Herald, qui affirme avec assurance que la course du pré-conclave se joue actuellement entre Tagle le progressiste, Erdö le conservateur[2] et Matteo Zuppi, situé dans un centre indéfini[3], remarque cependant qu’une élection pontificale se fait aux deux tiers des voix et nécessite donc un large consensus. Du coup il avance un nouveau nom, celui du nouveau cardinal José Tolentino de Mendonça, qui serait « le genre de figure acceptable pour toutes les factions et capable d’attirer un large soutien parmi elles.[4] » Portugais de Madère, bientôt 57 ans, bibliste de formation, il a essentiellement eu une carrière académique et est devenu archiviste et bibliothécaire de l’Église romaine en 2018, bien que de compétences d’archiviste et de paléographe légères. Invité, la même année, à prêcher la retraite de carême de la Curie, il a été créé cardinal l’année suivante et, à l’occasion de la tout récente réforme de la Curie, il est devenu Préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation.

    Il est déjà l’auteur d’une œuvre très conséquente de poésie, théâtre, essais, prières, qui lui a valu une collection de prix littéraires. Poète blasé, coqueluche des salons de Lisbonne et de l’intelligentsia lusitanienne catho, il a été désigné en 2019 personnalité portugaise de l’année par l’hebdomadaire Expresso.

    José de Mendonça, comme il se doit, est bergoglien : « Nous vivons au milieu de la ville, dans cet espace plein de frontières et plein de murs invisibles et de blocages existentiels […] Que les chrétiens soient remariés, blessés par des expériences conjugales naufragées, ou par la réalité de nouvelles familles, ou des homosexuels, ils doivent trouver dans l’Église un espace d’écoute, d’accueil et de miséricorde.[5] »

    Il est plus que bergoglien même, car il est très lié avec la Sœur Teresa Forcades, bénédictine de Montserrat, féministe convaincue : « Accepter l’avortement comme un mal mineur n’entre pas en contradiction avec le Dieu chrétien »[6]. Elle est pro-contraception, pro-ordination des femmes, et parcourt le monde pour répandre ses idées : « Je crois que sur le thème de l’acceptation de l’homosexualité ou des minorités sexuelles en général dans l’Église, le pape François n’a pas promu des changements doctrinaux mais l’atmosphère dans l’Église a changé. […] Je peux parler pour moi et pour d’autres compagnes qui travaillent pour une inclusion pleine de l’homosexualité dans l’Église[7]. » Le cardinal poète a donné une préface très élogieuse à son livre, La théologie féministe dans l’histoire[8].

    Qui vivra, verra. À bien des reprises et de bien des manières Dieu jadis a envoyé des fléaux pour punir les péchés des chrétiens. Lui seul sait ce qu’il veut permettre demain.

    Don Pio Pace


    [1] Si le conclave souhaite un François bis, voici son nom et son programme | Diakonos.be.
    [2] Péter Erdő, 70 ans archevêque d’Esztergom-Budapest et primat de Hongrie.
    [3] La candidature Zuppi, 67 ans, est plombée du côté conservateur par le fait qu’il a préfacé l’édition italienne du livre du P. James Martin, sj, rédacteur en chef de la revue jésuite America, Un ponte da costruire. Una relazione nuova tra Chiesa e persone LGBT (Marcianum Press, 2018). Dans ce type de littérature on ne dit jamais clairement que celui qui demande les sacrements doit avoir cessé, pour les recevoir, d’être installé dans une situation publique de péché. Certes, la préface propose, quant à elle, « une savante pédagogie de la gradualité ». Réserve insuffisamment claire, disent les conservateurs, pour faire espérer un enseignement moral irréprochable.
    [4] Enter Cardinal Mendonça, newly-promoted love poet and possible future Pope – Catholic Herald.
    [5] Radio Renascença, 22 décembre 2016.
    [6] TV5, 11 mars 2016.
    [7] Médias-Presse-Info, 18 octobre 2019.
    [8] La teologia feminista en la història, Fragmenta Editorial, 2007.