La bonne conscience des démocrates américains et européens est sauve : la démocratie l'emporte en Côte d'Ivoire, après des massacres déjà constatés et en attendant ceux à venir. L'ONU, Obama, Sarkozy peuvent se frotter les mains : le "bon Ouattara" a triomphé du "mauvais Gbagbo"! Mais, est-ce si simple? L'ONU et la France sortent-elles grandies de leur intervention et le peuple de Côte d'Ivoire est-il gagnant ?
"Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi dans sa résidence d'Abidjan. Il se trouverait actuellement avec son épouse à l'hôtel du Golf, le quartier général d’Alassane Ouattara. Les circonstances de cette arrestation restent encore floues. Selon l’AFP, il a été arrêté par les forces de son rival et non par les forces spéciales françaises qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de sa résidence. L’Élysée a annoncé que le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy avait eu un long entretien téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l'arrestation de son rival Laurent Gbagbo. Pour sa part, le secrétaire d'État américain Hillary Clinton a estimé que l'arrestation de Laurent Gbagbo envoie un "signal fort" à tous les dictateurs qu'ils ne peuvent pas "mépriser" en toute impunité la voix de leurs peuples.
A Abidjan, la nonciature apostolique se trouve à environ 200 mètres du palais présidentiel. Le Nonce, Mgr Ambrose Madtha est toujours à son poste ainsi que le personnel de la nonciature. Interrogé par l’agence vaticane Fides, il a confirmé l’assaut contre la résidence de Gbagbo menée par les hélicoptères de l’ONU et les forces françaises de l’opération Licorne. Les paroisses de la ville accueillent des milliers de déplacés. La situation humanitaire est très grave.
Le Saint-Siège, de son côté, ne se prononce pas sur le résultat de l'élection présidentielle de novembre 2010, qui a plongé la Côte d'Ivoire dans la guerre. Le cardinal Peter Kodwo Turkson l’a précisé devant les journalistes ce lundi à la mi-journée. Rentré à Rome après avoir tenté en vain d’entrer en Côte d’Ivoire pour remettre un message du Pape à Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara, le président du Conseil pontifical Justice et Paix a estimé que la question la plus urgente était d’assurer l’intégrité du pays et de protéger la population. Le cardinal Turkson a par ailleurs réaffirmé que le conflit n’était pas interreligieux, contrairement à ce que voudraient faire croire certaines accusations réciproque des deux camps.
Benoît XVI avait nommé un émissaire pour une mission de pacification et de dialogue afin d'éviter de nouvelles effusions de sang. Le cardinal Turkson nous avait livré samedi son sentiment sur la situation." Radio Vatican; écouter ICI
Commentaires
Il est un peu étonnant d'écrire que le Saint Siège "ne se prononce pas sur les résultats de l'élection", alors que le Cardinal Turkson, à la fin de l'entretien mis en lien, demande très clairement à Gbagbo d'accepter les résultats des élections. Ce que la presse africaine a compris comme un appel à Gbagbo à se retirer.
Effectivement! Nous avons repris l'info telle qu'elle figure sur le site de Radio Vatican. Il reste donc à éclaircir si oui ou non la diplomatie vaticane a pris position sur le résultat de ces élections en Côte d'Ivoire et si elle approuve l'intervention internationale en faveur de Ouattara.