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Le gouvernement italien veut combler le vide juridique sur la fin de vie

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fin_de_vie_Corbis.jpgCombler un vide juridique oui, mais dans un tout autre sens que la loi belge en la matière. Selon Anne Le Nir, la correspondante à Rome du journal « La Croix » le gouvernement italien veut combler le vide juridique sur la fin de vie. Les députés italiens doivent prochainement étudier un projet de loi interdisant l’euthanasie.

Le texte permettra aux citoyens de renoncer par avance à des thérapies « disproportionnées » en cas de perte de leur capacité de compréhension.

En Italie, le cas d’Eluana Englaro, tombée dans le coma en 1992 et décédée en 2009, après l’interruption de l’alimentation et l’hydratation artificielles, demandée par son père, a mis au jour un vide législatif en matière de fin de vie.

Beppe Englaro avait mené un combat sans relâche pour faire valoir les droits de sa fille qui aurait dit, dès l’adolescence, qu’elle préférait mourir plutôt que d’être maintenue en vie artificiellement. Au final, il a obtenu de la Cour de cassation l’autorisation de l’arrêt des soins « parce que l’irréversibilité de l’état végétatif permanent a été prouvée ».

Cette décision, opposée à celle de l’ordre des médecins, a poussé le parlement italien à étudier un projet de loi sur le « testament biologique ». Le texte, adopté par le Sénat en 2009, sera prochainement soumis aux députés. Il devrait être adopté définitivement avant la fin du mois de juin.

Un conditionnel de rigueur car les protestations se multiplient, entre les « sit-in » de Coscioni, association pour l’euthanasie liée au parti radical italien, la mobilisation syndicale et celle d’intellectuels favorables à la liberté de choix sur la fin de vie.

« Une loi sur la fin de vie est nécessaire et urgente »

Le texte, dont le premier article interdit toute forme d’euthanasie, permet aux citoyens majeurs d’exprimer, par écrit, leur propre orientation face aux traitements médicaux, en prévision d’une éventuelle perte de leurs capacités de compréhension et volonté. Il les autorise à renoncer à des thérapies « disproportionnées ou expérimentales ».

Mais il nie le droit au refus de l’alimentation et l’hydratation artificielles, qui « doivent être maintenues jusqu’à la fin de la vie, parce qu’il s’agit de formes de soutien vital ». Des cas exceptionnels sont prévus mais le dernier mot revient au médecin traitant, simplement « tenu à écrire les motivations pour lesquelles il suit ou non la volonté du patient ou de son tuteur ».

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi se retrouve aux premiers rangs des défenseurs de la loi, qui « empêchera les tribunaux de combler un vide juridique ». Très présente dans le débat, l’association des médecins catholiques d’Italie (AMCI) estime aussi que son adoption permettrait d’éviter l’introduction dans la législation italienne d’une dérive de l’euthanasie qui symboliserait « une défaite de la raison, de la médecine et de l’assistance aux plus faibles ». « Une loi sur la fin de vie est nécessaire et urgente », a récemment réitéré le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence des évêques d’Italie.

JPS

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