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Santé

  • Un cortège de plusieurs centaines de marcheurs a défilé pour la vie dimanche dernier dans Bruxelles

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    De cathobel.be (Clément Laloyaux) :

    Marche pour la Vie : Ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé bruxellois ce dimanche

    Marche pour la Vie : Ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé bruxellois ce dimanche

    Beaucoup de jeunes étaient présents dans le cortège. © Clara Life / Marche pour la Vie

    22 avril 2024

    Les organisateurs annoncent 700 marcheurs. La presse généraliste francophone avance plutôt le nombre de 400. Quoi qu'il en soit, c'est bien un cortège composé de plusieurs centaines de marcheurs qui a défilé "pour la vie" ce dimanche dans Bruxelles. Mais quelles étaient concrètement leurs revendications ?

    Ce dimanche 21 avril, à l’appel de l’association Clara Life, plusieurs centaines de manifestants ont participé à la Marche pour la vie dans les rues de Bruxelles. Le cortège, particulièrement hétéroclite en termes d'âge, a démarré à 14h de la Place Poulaert ; avant de la rejoindre à nouveau, sur le coup de 16h. L'objectif des marcheurs était de sensibiliser le public "à la promotion d’une culture de vie en Belgique" et "à la dignité intrinsèque à toute vie humaine, de la conception à la mort naturelle".

    Pour mieux partager leur message, les manifestants étaient munis d'affiches et de banderoles aux slogans évocateurs : "Protégeons la vie des plus fragiles""Mourir dans la dignité, c'est mourir accompagné""Si on aime, on ne tue pas" ou encore "Hier l'avortement, aujourd'hui l'euthanasie, demain... toi !"

    "L'avortement érigé en solution unique"

    Dans un communiqué, publié dans la foulée de la Marche, Clara Life déplore que, "l’avortement soit aujourd’hui érigé de fait en solution unique pour de nombreuses femmes en proie à des difficultés financières, affectives ou professionnelles". Et ce, alors qu' "il est avéré qu’un tiers des avortements engendre une dépression post-abortive" avance l'association belge pour la défense de la vie humaine.

    Le 8 mars dernier, le droit à l'avortement a été ancré dans la Constitution française. Cet acte historique, une première dans le Monde, a de ce fait relancé le débat chez nous de la constitutionnalisation de l'IVG. Un débat enclenché en juin 2022 par certains partis politiques belges, suite à l’onde de choc suscitée par la révocation du droit à l’IVG par la Cour suprême américaine.

    Evitant de prendre parti politiquement, les organisateurs de la Marche tiennent à rappeler à tous que "l’enfant à naître constitue un être humain à part entière et qu’il est, comme tel, revêtu d’une dignité humaine". Ils ajoutent "qu’occulter l’humanité de cet enfant à naître constitue un refus d’assumer les conséquences morales de l’avortement, que toute société civilisée se devrait pourtant de regarder en face."

    Supprimer la souffrance. Pas la personne souffrante.

    Le second combat porté par la Marche pour la Vie, édition 2024, était le droit de mourir dans une vraie dignité.

    Dans le viseur des marcheurs : le plaidoyer sur l'euthanasie des personnes "fatiguées de la vie" tenu récemment par Luc Van Gorp, le président de la "christelijke mutualiteit", dans la presse flamande. Dans son communiqué, Clara Life dit "refuser de voir l’extension du recours à l’euthanasie devenir une fatalité et une alternative aux soins palliatifs". Au contraire, l’association plaide pour un développement accru de ces soins, "afin que la souffrance physique et psychique des patients en fin de vie soit réellement prise en charge".

    "Ainsi, ce dimanche 21 avril, plus de 700 manifestants ont appelé la société civile à refuser le dogmatisme qu’un certain « progressisme » bien mal nommé lui impose depuis des décennies" écrit l'organisateur de la Marche pour la Vie.

    En conclusion, Clara Life assure que "non une société dite civilisée ne s’honore pas en facilitant toujours davantage l’euthanasie de ses membres les plus faibles, quand elle pourrait développer les soins palliatifs et une prise en charge emprunte d’humanité."

  • Huy (Sarte) 23 avril : Conférence-débat sur l'euthanasie avec Constance du Bus et Aude Brochier

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    Conférence – Débat “Euthanasie

    23 avril à 14 h 00 – 16 h 00

    L’Unité Pastorale de Huy et l’Équipe des Visiteurs de malades vous invitent à une Conférence-Débat sur le thème de l’Euthanasie, sujet d’une grande pertinence et d’une profonde complexité. Ils aborderont les questions que les Visiteurs peuvent se poser lorsqu’ils sont confrontés à une personne en fin de vie qui souhaite demander l’euthanasie. La conférence est ouverte à tous !

    Intervenants :

    – Constance du Bus, juriste, chargée d’études à Institut Européen de Bioéthique (IEB)

    – Aude Brochier, responsable d’un service d’aumônerie en milieu hospitalier

    Elles apporteront des réponses juridiques, éthiques et religieuses.

    Contact : Aude Charpentier : 0477 46 59 73

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    Eglise Notre-Dame de la Sarte

    Plaine du Mont Mosan de la Sarte, 20
    4500 Huy

    085 21 20 05

  • Belgique : le malaise des soignants confrontés à l’acte euthanasique

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    Lu sur Aleteia (Sylvie-Marie Clerget) :

    En Belgique, le malaise des soignants confrontés à l’acte euthanasique

    16/04/24

    Infirmière française dans une unité de soins palliatifs à Bruxelles où l’euthanasie est pratiquée, Sylvie-Marie Clerget témoigne du malaise des soignants écartelés entre le respect de la volonté des patients qui demandent la mort et leur conscience qui s’y oppose, de manière parfois confuse. Interrogée par Aleteia, elle dénonce le "débat truqué" sur l’humanisme de l’acte euthanasique.

    Aleteia : Comment définissez-vous l’esprit dans lequel travaille une unité de soins palliatifs ?

    Sylvie-Marie Clerget : Les soins palliatifs constituent une philosophie du “care”, une véritable culture qui demande à s’étendre à tous les domaines du soin. Aujourd’hui, cette culture s’applique à la fin de vie, plus précisément lorsque le patient a demandé l’arrêt des traitements curatifs de sa maladie qui, il le sait, va le conduire à court ou moyen terme, à la mort. Cette personne a accepté sa finitude et, plus ou moins sereinement, la perspective inéluctable toute proche à présent pour elle, de quitter ce monde. La mission des soins palliatifs est de prendre soin de ces derniers temps, d’être aux petits soins pour cette personne. C’est la volonté d’offrir une qualité de vie aux jours qui restent quand la quantité n’y est plus.

    Quelle est votre approche de la personne en fin de vie ?

    La prise en charge d’une personne humaine en fin de vie est dite holistique, c’est-à-dire qu’elle s’intéresse à toutes les dimensions de la personne : physique bien sûr, avec en priorité la gestion de la douleur et des symptômes inconfortables tels la dyspnée, les vomissements, l’anxiété ou les hémorragies, mais aussi, de façon positive, en apportant du bien-être à ce corps qui n’est parfois plus que souffrance, peut-être en vue d’une réconciliation, d’une réappropriation… Mais nous mettons sur le même plan le corps et les aspects psychologique, socio-familial et, ce n’est pas le moindre, cet élan de transcendance qui habite tout homme, que l’on désigne par le terme “spirituel”. En sachant que dans les derniers moments, il n’y a souvent plus qu’une présence silencieuse, une main que l’on tient, bref une communion d’amour dont on pressent que c’est la seule chose qui compte. Que dire en effet à quelqu’un qui n’est déjà plus tout à fait là, qui cherche à se libérer des dernières entraves le retenant encore en ce monde et qui se situe dans une réalité que nous ne connaissons pas, au-delà de la nôtre ? À ce stade, seule l’humilité et cette perméabilité à l’autre peuvent nous dicter l’attitude juste.

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  • L'homme est plus que de la chair sensible

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    De Herman De Dijn sur le site du Morgen :

    L'homme est plus que de la chair sensible

    Herman De Dijn est professeur émérite de philosophie à la KU Leuven. Il est l'auteur de Het Rooms-katholicisme, een ongelooflijke godsdienst et répond aux idées radicales de Luc Van Gorp sur la fatigue de vie. 'Qu'il existe une perspective différente sur la vie humaine, y compris la vie des personnes qui, jeunes ou âgées, n'ont plus rien d'intéressant à en attendre, sont chroniquement malades ou démentes, est apparemment devenu totalement incompréhensible.'

    11 avril 2024

    Luc Van Gorp, président du CM, veut résoudre les problèmes prévisibles liés au vieillissement de la population en élargissant la possibilité d'euthanasie aux cas de lassitude de la vie ou de sentiment de vie achevée. Les critiques formulées à l'encontre de sa proposition "radicale" concernaient principalement le lien entre les deux questions, plutôt que son plaidoyer en faveur de l'élargissement de l'euthanasie. Je me concentrerai principalement sur sa vision sous-jacente de l'humanité.

    Mais d'abord, ceci. Pour mettre en évidence sa vision, M. Van Gorp a brossé un tableau complètement unilatéral des soins actuels aux personnes âgées : ils sont axés sur la quantité, sur le maintien de la vie le plus longtemps possible (en d'autres termes, sur l'intraitabilité thérapeutique) et sur le profit. Selon lui, les personnes âgées sont essentiellement considérées comme une "montagne de viande" que les médecins et les hôpitaux maintiennent en relative bonne santé aussi longtemps qu'ils le peuvent ; et lorsque cela n'est plus possible, la viande trop dégradée est jetée dans la fosse des wc. Il est déconcertant que le président d'une grande mutuelle de santé décrive ainsi ses partenaires en matière de soins de santé et leur vision.

    La solution proposée par Van Gorp repose sur quelques idées qui, elles-mêmes, ne sont pas nouvelles. 1. Ce n'est pas la quantité mais la qualité de la vie qui doit être au centre des préoccupations ; et lorsqu'elle n'est plus là, des formes douces d'euthanasie doivent apporter un soulagement. 2. Le choix de mourir ne doit pas être considéré comme un suicide mais, et c'est un euphémisme, comme un "retour à la vie".

    Ces idées sont largement répandues aujourd'hui et ont donc été accueillies favorablement par de nombreux commentateurs. Cependant, la vision humaine qui sous-tend ces idées est aussi réductrice que celle que Van Gorp trouve et critique chez ses opposants. La recherche et le respect de la quantité biologique (maintenir en vie une "montagne de viande" le plus longtemps possible) doivent être remplacés par la recherche et le respect de la qualité émotionnelle de la vie.

    CHAIR PARESSEUSE ET SENSIBLE

    Ici, l'homme n'est pas seulement de la viande, mais de la viande sensible. C'est également ainsi que l'organisation de défense des droits des animaux Gaia voit l'animal : comme une viande sensible qui peut être protégée. Le fait que Van Gorp fasse référence à Gaia dans son interview n'est pas un hasard. Ce qui donne de la valeur à la vie humaine, ce qui fait qu'elle vaut la peine d'être vécue, c'est le fait de se sentir bien. Lorsqu'il n'y a plus d'expériences intéressantes à attendre, lorsqu'il n'y a plus que le sentiment d'être un fardeau pour soi et pour les autres, la "chair" renonce au mieux à la vie.

    Qu'est-ce que cela signifie, sinon la réduction des humains (et des animaux) à de la chair sensible ou, exprimé différemment, à des machines d'expérience ? Qu'il existe une perspective différente sur la vie humaine, y compris la vie des personnes qui, jeunes ou âgées, n'ont plus rien d'intéressant à attendre, sont malades chroniques ou démentes, est apparemment devenu totalement incompréhensible.

    L'idée réductrice de Van Gorp sur la dignité humaine n'a plus rien de chrétien. Il ne semble même pas connaître l'idée originale

    C'était pourtant l'idée originelle de la dignité humaine : toute vie humaine, quelles que soient ses qualités ou ses réalisations, est digne de respect. C'était la base éthique des soins, qui visaient principalement à soulager la douleur et la souffrance, non pas de la chair sensible, mais de l'autre unique qui nous est confié. L'idée réductionniste de Van Gorp sur la dignité humaine n'a plus rien de chrétien. Il ne semble même pas connaître l'idée originale.

    Le fonds de santé chrétien d'antan s'appelle depuis quelques années CM Health Fund. Qu'est-ce qui se cache derrière ce changement de nom ? L'objectif de l'organisation n'est plus de fournir des soins aux malades ou aux handicapés dans une vision chrétienne de la dignité humaine. Il s'agit de prendre en charge de manière professionnelle l'ensemble de la vie d'une personne, malade ou en bonne santé, afin d'en améliorer la qualité. Un outil a même été conçu à cet effet : le plan CM bonheur, destiné à "augmenter votre forme mentale et votre bonheur". Cette vision tout à fait utopique a été et est encore propagée en fanfare par le nouveau CM.

    Van Gorp est le grand prêtre d'une nouvelle religion, purement laïque, dans laquelle le salut des êtres humains consiste à maximiser la qualité de la vie et à pouvoir y mettre fin, si on le souhaite, avec un soutien médical. L'euthanasie douce devient la dernière pièce de la politique de santé de la CM. Van Gorp ne sort pas des sentiers battus et ne va pas à l'encontre des idées reçues. Il se contente de suivre servilement la vision idéologique de l'homme et de sa dignité qui prévaut dans notre société actuelle.

    Entre-temps, Van Gorp a répondu à ses détracteurs ici mercredi. On l'a mal compris, il n'avait pas l'intention de gronder qui que ce soit, mais il ne retire rien. En outre, il répète encore une fois, avec beaucoup de bruit, le mantra populaire selon lequel tout tourne autour de l'expérience et de la recherche de la qualité de vie.

    Sa réflexion sur le sens et les valeurs est, comme nous l'avons déjà mentionné, tout simplement réductrice. Les expériences positives ou négatives ne constituent pas en elles-mêmes ce qui est vraiment significatif ou précieux et ce qui ne l'est pas. Une expérience de sens profond peut reposer sur une auto-illusion ; une expérience douloureuse (dans la culpabilité, par exemple) peut néanmoins révéler une valeur. Le service d'étude du CM doit y réfléchir de manière approfondie et radicale.

  • Les évêques de Belgique sont consternés par la proposition d’euthanasie des personnes « fatiguées de la vie »

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    UNE SOCIÉTÉ HUMAINE OPTE TOUJOURS POUR LA VIE

    05/02/2024

    – Les évêques de Belgique sont consternés par la proposition d’euthanasie des personnes « fatiguées de la vie ».

    C’est avec stupéfaction et déception que les évêques de Belgique ont pris connaissance de la proposition du président de la "christelijke mutualiteit" (MC) de rendre l’euthanasie possible pour les
    personnes lassées de la vie.

    Cete proposition va à l’encontre de ce qui relève du cœur même d’une société humaine et de l’histoire de la civilisation humaine, à savoir le respect fondamental de la vie humaine, et en premier lieu, celle des plus vulnérables. Que cete proposition qui met en cause ce fondement émane du président d’une grande organisation chrétienne de soins est à proprement parler incompréhensible.

    Le président de la mutualité chrétienne a aussi évoqué les coûts liés au vieillissement de la population et à la recherche du personnel soignant nécessaire. Les défis en la matière sont effectivement considérables, les moyens financiers ne sont pas illimités, et sans aucun doute, il y a des décisions difficiles à prendre.

    Cependant, dans une société véritablement humaine, ces choix ne peuvent être faits aux dépens de ceux qui ont besoin de soins, encore moins en y incluant l’option de l’euthanasie proposée comme solution. Les évêques de Belgique sont vraiment consternés par « cete solution » proposée par le président des mutualités chrétiennes.

    La dignité humaine est sacrée et constitue le pilier essentiel de toute société humaine digne de ce nom.

    Bruxelles, le 11 avril 2024

    Le Service de Presse des Evêques de Belgique – Tommy Scholtes sj GSM +32 475 67 04 27

  • 30e anniversaire de la mort du Professeur Jérôme Lejeune : une personnalité visionnaire au service des personnes porteuses de trisomie 21

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    De la Fondation Jérôme Lejeune :

    Pr Lejeune
    Communiqué de presse

    Avril 2024

    30e anniversaire de la mort du Professeur Jérôme Lejeune : une personnalité visionnaire au service des personnes porteuses de trisomie 21

    Il y a 30 ans disparaissait Jérôme Lejeune. Ce pionnier de la génétique moderne a consacré sa vie au soin des personnes porteuses de trisomie 21, à la recherche d’un traitement contre la déficience intellectuelle et à la défense de leurs droits. Il fait l’objet d’attaques infondées depuis plusieurs années.

    Un pionnier de la génétique aux intuitions étonnantes

    Spécialiste des radiations atomiques dont il est officiellement expert auprès de l’ONU, repéré dès 1954 par les Américains comme le plus prometteur des jeunes généticiens français, codécouvreur de la trisomie 21 en 1959, titulaire de la première chaire de génétique fondamentale à la Faculté de Médecine de Paris, créateur du premier certificat de cytogénétique et de celui de génétique générale : Jérôme Lejeune est un pionnier et un visionnaire. Ses nombreuses intuitions scientifiques ont favorisé des découvertes fondamentales, comme celle de la trisomie 21 ou encore des notions de type et de contretype.

    Trente ans après sa mort, l’évolution de la recherche médicale tend à valider son intuition majeure : des avancées considérables laissent espérer un traitement possible de la déficience intellectuelle dans la trisomie 21. Fait notable, un des projets les plus avancés concerne le gène cystathionine β-synthase (CBS) dont le rôle dans la déficience intellectuelle avait été suggéré par le Professeur Lejeune.

    Prophète et professeur d’espérance

    Peu après la découverte de la trisomie 21 en 1959, Jérôme Lejeune comprit que sa découverte serait utilisée pour éradiquer les personnes porteuses de trisomie 21 avant leur naissance, avec l’émergence de ce qu’il appelait le « racisme chromosomique ». Il se fit dès lors l’avocat de ces patients, défendant par le monde entier la dignité de toute vie humaine, dénonçant la transgression du serment d’Hippocrate et la dérive eugéniste d’une médecine par la mort. Son engagement lui valut d’être peu à peu ostracisé du monde scientifique et régulièrement menacé de mort.

    IMG, IVG, PMA, euthanasie, mères porteuses : le professeur Lejeune annonçait calmement l’inéluctable, à une époque où certaines de ces transgressions semblaient impensables. Cela ne l’empêchait pas de mener son combat pour le respect de la vie humaine, avec une énergie qui était un fruit de l’espérance. Pour lui, la médecine par la mort était la mort de la médecine, mais elle était aussi un triomphe dérisoire, car “c’est la vie qui seule peut gagner.”

    Une contestation infondée

    Le Professeur Lejeune a récemment fait l’objet d’attaques contestant son rôle dans la découverte de la trisomie 21. Outre de nombreuses incohérences, aucun des arguments présentés ne résiste aux preuves historiques. Jérôme Lejeune a clairement eu le rôle moteur et celui de coordinateur des recherches, sous l’impulsion du chef de service Raymond Turpin. Il a identifié à la date du 22 mai 1958, pour la première fois, un chromosome 21 surnuméraire chez un patient « mongolien », comme l’indiquent les notes de son Carnet de laboratoire. Il part ensuite trois mois aux États-Unis pendant lesquels sa collègue Marthe Gautier ne compte que 46 chromosomes (précision indiquée dans un courrier du Pr. Turpin) alors que Jérôme Lejeune en obtient 2 autres à 47 chromosomes à son retour en décembre 1958. Ce seront les trois cas répertoriés dans la publication de janvier 1959 qui marque la découverte.

    Cela ne contredit en rien le rôle majeur joué dans la découverte par Marthe Gautier grâce à la technique de culture cellulaire qu’elle avait rapporté des États-Unis, sur laquelle Lejeune et elle travailleront pour parvenir à colorer les chromosomes et faciliter le décompte. Elle fut co-signataire de la publication de 1959 et honorée publiquement par Jérôme Lejeune lors de sa Leçon inaugurale de 1965 à l’Académie de médecine de Paris. La correspondance entre Lejeune et Gautier montre qu’ils eurent durablement une relation de travail active et confiante.

    Un dossier étayé incluant des archives est consultable en ligne.

  • Joseph Moscati, un saint médecin napolitain (12 avril)

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    Saint Joseph Moscati, médecin et saint de Naples (d'Evangile au Quotidien)

    Giuseppe Moscati naît à Bénévent (en Campanie), le 25 juillet 1880, du magistrat Francesco Moscati et Rosa De Luca, des marquis de Roseto. Il fut baptisé six jours après la naissance, le 31 juillet 1880. En 1884, la famille s’installa à Naples car Francesco Moscati fut nommé Président de la Cour d’Appel de cette ville.

    Giuseppe fit sa première communion le 8 décembre 1888 et reçut le sacrement de confirmation, par Monseigneur Pasquale De Siena, le 3 mars 1890. 

    En 1889 entre au lycée classique Vittorio Emanuele de Naples (votre serviteur a fréquenté le même lycée) où, en 1897, il obtient son baccalauréat avec mention.

    Ému par l'accident d'un de ses frères, il décide de se mettre au service des malades et s'inscrit à la faculté de médecine. Il soutient une thèse sur l'uréogenèse hépatique, le 4 août 1903, et obtient son doctorat en médecine avec les félicitations du jury.

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  • Quand la culture euthanasique progresse dans les milieux chrétiens flamands

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    Dans une interview accordée à La Libre en 2023, l'évêque d'Anvers, Mgr Bonny, déclarait qu'il rejetait l'enseignement traditionnel de l'Église catholique selon lequel l'euthanasie était un mal moral intrinsèque.

    "C'est une réponse trop simple qui ne laisse aucune place au discernement", a-t-il déclaré. "La philosophie m'a appris à ne jamais me contenter de réponses génériques en noir et blanc. Toutes les questions méritent des réponses adaptées à une situation : un jugement moral doit toujours être prononcé en fonction de la situation concrète, de la culture, des circonstances, du contexte".

    Il a ajouté : "Nous nous opposerons toujours au souhait de certains de mettre fin à une vie trop prématurément, mais nous devons reconnaître qu'une demande d'euthanasie émanant d'un jeune homme de 40 ans n'est pas équivalente à celle d'une personne de 90 ans confrontée à une maladie incurable."

    Aujourd'hui, c'est le Président des Mutualités chrétiennes qui prend position en faceur de "solutions radicales" pour lutter contre le vieillissement comme on peut le lire dans Het Laatste Nieuws du 8 avril :

    Les personnes fatiguées de la vie devraient pouvoir sortir de la vie, préconise le président de la CM

    Luc Van Gorp, président des Mutualités chrétiennes (CM), préconise des solutions radicales pour lutter contre le vieillissement. Ceux qui sont fatigués de la vie devraient donc pouvoir sortir de la vie, déclare Van Gorp dans Het Nieuwsblad et la Gazet van Antwerpen.

    D'ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans doublera, passant d'environ 640 000 aujourd'hui à 1,2 million. Cela augmentera également la pression financière sur les soins de santé, les médicaments et les centres de soins résidentiels. M. Van Gorp estime qu'il ne suffit pas d'injecter davantage d'argent pour lutter contre ce vieillissement et préconise "une approche radicalement différente". "Les médecins et autres professionnels de la santé s'efforcent aujourd'hui de faire en sorte que tout le monde vive plus longtemps, mais dans quel but ? Vivre plus longtemps n'est pas une fin en soi, n'est-ce pas ? Il faudrait avant tout se poser la question de savoir combien de temps je peux vivre une vie de qualité", ajoute-t-il.

    Il souligne qu'il existe déjà une réglementation très stricte et juridiquement définie pour l'euthanasie. "Cela fonctionne bien pour les personnes qui souffrent de manière insupportable. Mais il devrait aussi y avoir une forme plus douce, pour les personnes qui estiment que leur vie est terminée. Le suicide est, selon lui, un terme trop négatif. Je préférerais l'appeler "redonner la vie". Je sais que c'est un sujet sensible, mais nous devrions vraiment oser avoir ce débat".

    M. Van Gorp estime qu'il faut consacrer autant de ressources que possible à la santé et aux soins de santé, dans la mesure où ils offrent une meilleure qualité de vie. "Mais quel que soit le montant de l'investissement, il ne sera pas suffisant. Il n'y a tout simplement pas assez de personnel de santé pour faire le travail.

    Mais qu'en pense le monde politique ? En voici l'aperçu publié par Het Laatste Nieuws :

    Sammy Mahdi dénonce la "société jetable 2.0" après que le président du CM a plaidé pour des solutions radicales contre le vieillissement de la population

    Le plaidoyer de Luc Van Gorp, président du CM, suscite des réactions mitigées dans les milieux politiques. Dans une interview accordée à Het Nieuwsblad, il plaide pour des solutions plus radicales contre le vieillissement : "Les gens qui sont fatigués de la vie devraient pouvoir en sortir". Van Gorp reçoit le soutien des milieux libéraux, bien qu'on y entende aussi des nuances, mais en aucun cas celui de CD&V.

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  • Euthanasie : un regard de soignante sur la situation belge

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    Quel est l’impact de l’euthanasie et du suicide assisté sur les pratiques des soignants ?

    Un regard de soignante sur la situation belge Catherine Dopchie est médecin spécialisé en radiothérapie - oncologie médicale et soins palliatifs. Membre fondateur de l’Association Régionale de Soins Palliatifs du Hainaut Occidental et médecin de l'équipe. Elle est chef du service d’Oncologie-Hématologie-Soins Palliatifs à Tournai et auteur de nombreux articles autour de l’oncologie et des soins palliatifs.

    https://www.rencontreinternationalefi...

    #rencontreinternationale #findevie #euthanasie #soins #soin #soinspalliatifs #suicideassisté #préventiondusuicide #médecin #aidemédicaleamourir #aideamourir #alliancevita

  • L'avortement marque l'effondrement de la médecine, la leçon de Jérôme Lejeune

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    D'Ermes Dovico sur la NBQ :

    L'avortement marque l'effondrement de la médecine, la leçon de Lejeune

    Le droit à la vie n'est pas donné par les gouvernements, pour continuer à exister la civilisation doit se conformer à la morale naturelle". Le "père de la génétique moderne" et découvreur de la cause de la trisomie 21, Jérôme Lejeune, sera rappelé lors d'un congrès international de bioéthique à Rome les 17 et 18 mai. La Bussola interroge Aude Dugast, postulante à la cause de canonisation.

    26_03_2024

    Dans quelques jours, le 3 avril, sera célébré le 30e anniversaire de la mort de Jérôme Lejeune (1926-1994), grand généticien et pédiatre français, dont l'Eglise a reconnu les vertus héroïques. Pour célébrer cet anniversaire, une conférence internationale intitulée "Jérôme Lejeune et les défis de la bioéthique au XXIe siècle" se tiendra à Rome les 17 et 18 mai. Partant de la pensée de Lejeune, la conférence abordera certaines des réalisations (pour le meilleur et pour le pire) de la médecine moderne, les principaux aspects éthiques de la génétique, de la biotechnologie et des neurosciences, du diagnostic prénatal aux embryons à "trois parents", des traitements hormonaux de la dysphorie de genre au transhumanisme.

    L'éventail des intervenants est large et de haut niveau : bioéthiciens, professeurs d'université, philosophes, juristes, médecins et chercheurs. Un débat pluridisciplinaire donc, mais "uni" par l'héritage scientifique et moral de Lejeune. La Bussola a interviewé la philosophe Aude Dugast, postulante à la canonisation de Lejeune et l'une des organisatrices du congrès.

    Aude Dugast, commençons par le thème général du congrès : pourquoi est-il important de redécouvrir la pensée de Jérôme Lejeune pour faire face aux défis de la bioéthique au XXIe siècle ?

    Parce que Lejeune était un grand scientifique, catholique, avec un regard véritablement prophétique sur la science et la médecine. Ce regard prophétique lui venait du plus haut niveau scientifique, d'une excellence académique reconnue dans le monde entier, et d'un grand amour pour les patients et leurs familles. Lorsque nous lisons ses conférences, ses articles, nous constatons qu'il semble parler d'aujourd'hui. Par exemple, lorsqu'il parlait de l'euthanasie il y a 40 ans, il semble décrire ce qui se passe aujourd'hui en France et dans le monde, dans les médias, dans la politique, dans la médecine. Il a compris avant tout le monde l'effondrement de la médecine et de la société. Il disait : "L'avortement, c'est l'interruption d'une vie qui dérange. L'âge n'a rien à voir là-dedans. Les personnes âgées sont autant exposées que les jeunes". Il est parti d'un discours de raison, compréhensible par tous : il est parti du serment d'Hippocrate, donc 400 ans avant la naissance de Jésus-Christ, arguant que tous les médecins, croyants ou non, sont liés par ce serment qui empêche de donner la mort.

    Le Parlement français a inscrit le droit à l'avortement dans la Constitution et il existe un risque que d'autres pays suivent cet exemple. Lejeune était un fervent opposant à l'avortement. Combien une telle figure manque-t-elle à la France et au monde ?

    Après le vote de la loi Veil, un journaliste a demandé à M. Lejeune s'il s'agissait de sa défaite. Il a répondu : "Ce n'est pas ma défaite, c'est la défaite des enfants de France. C'était très triste parce que c'était quelque chose de très concret, qui signifiait la mort de millions d'enfants. C'était une douleur très incarnée et très concrète. Mais il n'a pas baissé les bras, il a appelé à l'action. Il a dit : "Le droit à la vie n'est pas donné par les gouvernements. Les gouvernements n'ont donc pas le pouvoir de retirer ce droit à qui que ce soit. Pour que la civilisation continue d'exister, la politique devra nécessairement se conformer à la morale : à la morale qui transcende toutes les idéologies parce qu'elle est inscrite en nous par le décret impénétrable qui régit à la fois les lois de l'univers et la nature de l'être humain".

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  • Belgique : la Chambre des représentants a adopté un nouveau système de sanctions en cas de violation de la loi sur l’euthanasie

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasie en Belgique : la Chambre adopte le système de sanctions « graduel »

    22 mars 2024

    Le 21 mars, la Chambre des représentants belge a adopté en séance plénière un nouveau système de sanctions en cas de violation de la loi sur l’euthanasie, pour répondre aux demandes de la Cour constitutionnelle après l’affaire de Tine Nys (cf. Belgique : aucun dommage et intérêt contre le médecin qui a euthanasié Tine Nys, Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?).

    La nouvelle loi prévoit une peine de 10 à 15 ans de prison en cas de violation des conditions « de base » exigées dans le cadre du recours à l’euthanasie, et une peine de 8 jours à 3 ans en cas de violation des conditions « procédurales » comme la consultation d’un deuxième médecin ou, si nécessaire, d’un pédopsychiatre (cf. Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie). Les autres violations ne seront plus considérées comme des infractions pénales.

    Le texte adopté répond aussi à des arrêts précédemment rendus par la Cour constitutionnelle ou de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH)

    Le « formulaire d’inscription » rempli par le médecin après l’euthanasie, pour examen par la Commission de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie, sera  simplifié et numérisé pour suite à un arrêt de la CEDH.

    La Chambre a par ailleurs adopté une disposition sur la gestation par autrui (GPA) afin de répondre à un arrêt de la Cour constitutionnelle rendu le 30 mars 2023. Elle prévoit qu’en cas de GPA, la présomption de paternité du mari de la gestatrice puisse être contestée, quand les époux n’ont pas de projet parental commun. Enfin, le projet de loi adopté limite la possibilité de demander la révision d’une adoption à la personne adoptée elle-même, ce dès sa majorité.

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    Source : RTBF (22/03/2024) 

  • Déclin de la fertilité à travers le monde

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « La fertilité décline à travers le monde », et ce n’est que le début ?

    21 mars 2024
     

    Selon une étude publiée par The Lancet [1], « la fertilité décline à travers le monde ». D’après elle, « plus de la moitié des pays observent déjà un taux de fertilité trop faible pour maintenir le niveau de leur population ». Et « à l’avenir, les taux de fertilité vont continuer à décliner à travers le monde ».

    En se basant sur les chiffres du Global Burden of Disease, « un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays » (cf. Fondation Bill Gates et financement de l’OMS : un problème de principe), les scientifiques ont évalué les taux actuels de fertilité dans ces pays. Pour ce qui est des futures tendances, ils ont pris en compte « de nombreuses variables prédictives, comme les niveaux d’éducation ou la mortalité infantile ».

    Selon leurs résultats, « d’ici à 2050, trois quarts des pays auront un taux de fertilité insuffisant pour maintenir leur population en l’état. D’ici à 2100, la plupart des pays seront concernés ». Toutefois, « la population de pays pauvres continuera longtemps à augmenter, notamment en Afrique subsaharienne », avec comme corollaire « des conséquences considérables sur les plans économique et sociétal ».

    Des conclusions à prendre avec précaution

    Des chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jugent cependant que ces conclusions sont à prendre avec précaution. Ils ont également publié un commentaire dans The Lancet [2].

    Selon eux, la méthode utilisée présente des défauts, comme « la faiblesse des données actuellement disponibles dans nombre de pays pauvres ». En outre, ils invitent à « privilégier la nuance et non le sensationnalisme quand on parle de la baisse des taux de fertilité ».

    Pour ces chercheurs, « un tel phénomène peut présenter des avantages », pour l’environnement ou encore l’alimentation (cf. La « santé sexuelle et reproductive » pour lutter contre la crise climatique ?), « comme des inconvénients (systèmes de retraite, emploi…) ». Sans qu’il soit évident d’agir sur ces leviers.

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    [1] Global fertility in 204 countries and territories, 1950–2021, with forecasts to 2100: a comprehensive demographic analysis for the Global Burden of Disease Study, March 20, 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(24)00550-6

    [2] Towards a nuanced view and response to global fertility trends, Gitau Mburu, James Kiarie, Pascale Allotey, March 20, 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(24)00490-2

    Source : La Croix avec AFP (21/03/2024)