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Santé

  • Oui à l'euthanasie et à l'insémination artificielle : la révolution de Paglia

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Oui à l'euthanasie et à l'insémination artificielle, la révolution de Paglia

    L'interdiction de l'euthanasie fait plus de mal que de bien ; feu vert à la fécondation homologue : telles sont les affirmations retentissantes contenues dans le livre La gioia della vita (La joie de la vie), une réflexion commune des théologiens de l'Académie pontificale pour la vie (Pav). Et même la Bible peut être corrigée. Nous sommes désormais en pleine hérésie.

    18 mars 2024

    La gioia della vita. Un percorso di etica teologica: scrittura, tradizione,  sfide pratiche : Paglia, Vincenzo: Amazon.fr: Livres

    La gioia della vita (La joie de la vie) est un texte publié le mois dernier et "le fruit de la réflexion commune d'un groupe qualifié de théologiens qui se sont réunis à l'initiative de l'Académie pontificale pour la vie", comme l'indique la page de couverture. Un texte né comme base de travail pour le séminaire de l'Académie pontificale pour la vie (Pav) en 2021 et publié maintenant pour célébrer le prochain 30e anniversaire d'Evangelium vitae (et non le 25e comme l'écrit Monseigneur Vincenzo Paglia, président de la Pav). Les erreurs dans ce texte sont si nombreuses et si graves que le volume La joie de vivre ne peut certainement pas être considéré comme une célébration de la pensée de Jean-Paul II.

    Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons nous concentrer que sur quelques questions, et encore, seulement partiellement. La première : l'euthanasie. Interdire ou ne pas interdire ? Le texte affirme qu'il est bon de ne pas interdire car "il pourrait en résulter un préjudice plus grand pour le bien public et la coexistence civile, en amplifiant les conflits ou en favorisant des formes clandestines de pratiques officiellement illégales" (p. 150). Mais Thomas d'Aquin, souvent mal cité dans ce volume mais pas dans ce cas, dit : "[Les vices] nuisibles à autrui, sans l'interdiction desquels la société humaine ne peut subsister, comme le meurtre, le vol et autres, sont interdits" (Summa Theologiae, I-II, q. 96, a. 2 c.).

    L'euthanasie est un meurtre et, en tant que tel, doit toujours être interdite même si, par hypothèse, une telle interdiction augmenterait les conflits civils et favoriserait l'euthanasie clandestine (pour mémoire, tous les meurtres sont clandestins) car, sans cette interdiction, le bien commun serait détruit. Légitimer l'euthanasie ? Elle présente l'inconvénient de "cautionner" et de justifier en quelque sorte une pratique éthiquement controversée ou rejetée. [La question se pose toutefois de savoir si la responsabilité pénale et civile - par exemple dans le cas de l'assistance au suicide - ne pourrait pas être nuancée, dans des limites clairement établies et à l'issue d'un débat culturel et politico-institutionnel" (p. 151).
    Il n'est pas permis de remettre en cause la légitimité de l'assistance au suicide : la seule option moralement valable est son interdiction.

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  • Le service national de santé anglais met fin aux bloqueurs de puberté pour les enfants

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    De CNA (Tyler Arnold) :

    Le service national de santé anglais met fin aux bloqueurs de puberté pour les enfants

    12 mars 2024

    Les médecins en Angleterre ne peuvent plus prescrire des bloqueurs de puberté aux enfants pour faciliter une transition de genre, selon une annonce du système de soins de santé publique du pays, le National Health Service (NHS).

    "Les bloqueurs de puberté (...) ne sont pas disponibles pour les enfants et les jeunes pour l'incompatibilité de genre ou la dysphorie de genre parce qu'il n'y a pas assez de preuves de sécurité et d'efficacité clinique", peut-on lire dans la section "traitement" de la dysphorie de genre du site web du NHS England, après la mise à jour.

    Les médicaments bloquent le développement naturel de l'enfant pendant la puberté en empêchant la production d'hormones, telles que la testostérone et l'œstrogène. Par exemple, ils empêchent la croissance de la taille, le développement de la poitrine chez les filles et la croissance de la pilosité faciale chez les garçons, entre autres choses.

    "Il est fortement déconseillé aux enfants, aux jeunes et à leurs familles de se procurer des bloqueurs de puberté ou des hormones d'affirmation du genre auprès de sources non réglementées ou de fournisseurs en ligne qui ne sont pas réglementés par les organismes de réglementation du Royaume-Uni", peut-on lire sur le site web.

    Plus de la moitié des États américains autorisent encore les médecins à prescrire des bloqueurs de puberté aux enfants.

    Lire également : https://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2024/03/angleterre-le-service-national-de-sante.html

  • Emmanuel Macron accélère les changements législatifs visant à autoriser l'euthanasie et le suicide assisté en France

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    D'Hélène de Lauzun sur The European Conservative :

    Macron dévoile son plan drastique pour l'euthanasie

    Après avoir inscrit l'avortement dans la Constitution française, le président se prononce en faveur du suicide assisté.

    11 mars 2024

    Après plusieurs mois d'atermoiements, le président français Emmanuel Macron a accéléré les changements législatifs visant à autoriser l'euthanasie et le suicide assisté en France. Il a dévoilé son projet - qui doit être présenté au Parlement et voté d'ici le mois de mai - à la presse le dimanche 10 mars. Après avoir inscrit l'avortement dans la Constitution, il opte à nouveau délibérément pour une culture de mort.

    Dans une double interview, publiée à la fois par le journal chrétien La Croix et le journal de gauche Libération, Emmanuel Macron a précisé les contours de son projet de loi tant attendu sur "l'aide à mourir". Le projet est dans les tuyaux depuis de nombreux mois, puisque la réforme de la législation sur "l'aide active à mourir" était l'une de ses promesses de campagne pour son élection en 2022. Jusqu'à présent, le président a donné l'impression d'hésiter lorsqu'il s'agissait de passer à l'action. 

    Très inquiétant pour le monde médical français, le contenu de la proposition de loi va très loin dans le sens du lobby pro-euthanasie. Longtemps admirateur du "modèle belge" d'euthanasie, le Président Macron entend proposer un "modèle français de fin de vie", qu'il dit fait de "rassemblement" et de "fraternité".

    La loi française, telle que définie en 2016, prévoyait une "sédation profonde et continue" en cas de souffrances intolérables et d'impossibilité d'inverser un pronostic vital gravement engagé. Désormais, il sera possible, selon les termes de Macron, de "demander une aide à mourir dans certaines conditions strictes".

    Le président français se félicite de l'existence de garde-fous, mais il est légitime de se demander s'ils seront respectés. L'aide à mourir ne s'appliquera qu'aux personnes en âge de consentir, "capables d'un discernement plein et entier" - ce qui exclut, par exemple, les malades psychiatriques ou ceux atteints de la maladie d'Alzheimer -, souffrant d'une pathologie "incurable" avec "un pronostic vital engagé à court ou moyen terme", et subissant une souffrance "réfractaire" qui ne peut être apaisée.

    La décision sera ensuite soumise à un avis médical collégial. Si l'avis est positif, le patient se verra prescrire une substance létale, qu'il pourra s'administrer lui-même ou avec l'aide d'un tiers - médecin ou proche - s'il en est incapable, dans un délai de trois mois, au cours duquel il pourra à tout moment revenir sur sa décision. La procédure pourra se dérouler dans un établissement de soins, à domicile ou dans des maisons de retraite médicalisées. 

    Tous les critères sont donc réunis pour légitimer le suicide assisté, mais Macron réfute vigoureusement l'utilisation de ce terme ou celui d'euthanasie, rappelant que le consentement est indispensable et que l'acte est médicalement encadré selon des "critères précis".

    Dès l'annonce du contenu de la future loi, de nombreuses associations de santé se sont alarmées de ce qu'elles considéraient comme une proposition extrêmement dangereuse. Dans un communiqué de presse daté du 11 mars, un collectif de soignants a exprimé sa "colère, son désarroi et sa tristesse" face au contenu des annonces présidentielles. Ils dénoncent les conditions dans lesquelles le texte a été élaboré, puisque, malgré la promotion par Macron d'un "processus démocratique", les aidants n'ont pas été consultés depuis plusieurs mois. Le texte a été élaboré sans eux, comme en témoigne la rapidité avec laquelle la loi doit être présentée au Parlement. 

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  • Peut-on réellement consentir à mourir ?

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    De gènéthique.org (lettre mensuelle de février 2024) :

    Consentement et fin de vie : consentir à mourir ?

    27 FÉV, 2024

    Alors qu'en France le projet de loi sur la fin de vie devrait être prochainement discuté, même si le calendrier n’est pas clairement fixé (cf. Fin de vie : un calendrier difficile à fixer), Aline Cheynet de Beaupré, professeur de Droit privé à l’Université d’Orléans et spécialiste des sujets bioéthiques, nous éclaire sur la question du consentement face à l’euthanasie ou au suicide assisté. Peut-on réellement consentir à mourir ?

    Lire les questions de fin de vie sous l’angle juridique du consentement met en exergue la profonde complexité du sujet. Consent-on à l’euthanasie pour mourir ou ne plus souffrir ? L’euthanasie est-elle demandée ou proposée ? Les questions sont nombreuses.

    En droit des contrats, le consentement désigne la manifestation de volonté des parties. Cum-sentire c’est « sentir avec », soulignant ainsi l’accord, la conformité ou l’acquiescement à quelque chose. Appliqué à la fin de vie, le chemin simple allant de l’« offre » à l’« acceptation de l’offre », valable en droit des contrats, devient à la fois flou et complexe, mais aussi juridiquement insatisfaisant et malmenant le consentement.

    Consentir par avance ?

    Les évolutions observées à l’étranger en matière d’euthanasie montrent que le « demandeur » peut craindre, ou vouloir prévenir, une souffrance future. Au moment de sa « demande de mort provoquée », il n’est donc pas un patient, mais un « futur potentiel patient » vis-à-vis de pathologies ou de symptômes qui ne sont pas (encore) là. Comment décider par avance d’une situation inconnue, existentielle et changeant notre vision des choses ?

    Selon le Code de la Santé Publique (CSP), les directives anticipées[1] peuvent être rédigées par une personne atteinte d’une maladie grave ou qui « pense » être proche de sa fin de vie, ou par une personne qui « pense » être en bonne santé ou n’est pas atteinte d’une maladie grave. Les deux « modèles » sont prévus pour « le cas où je ne serais plus en mesure de m’exprimer au moment de la fin de ma vie ». La loi Leonetti de 2005 leur a conféré une valeur légale, mais leur statut juridique est imprécis.

    Ces « directives » ne sont en effet pas impératives, et les soignants peuvent ne pas les suivre lorsqu’elles apparaissent « manifestement inappropriées ». Tel fut, par exemple, le cas pour homme demandant non pas qu’on arrêtât les traitements, mais qu’on le maintînt en vie. Au regard de sa situation, la demande a été considérée comme étant « manifestement inappropriée »[2] (cf. Conseil constitutionnel : les directives anticipées pourront être écartées).

    Les « exemples » médiatisés de Line Renaud ou de l’ami de Marina Carrère d’Encausse confirment la complexité du problème. Line Renaud a fait un AVC en 2019, mais aucune directive anticipée n’a été évoquée autour de cet « incident ». Idem pour le compagnon de Marina Carrère d’Encausse. Pourtant, les discours véhiculés dans ces deux « histoires » invitent à des directives à spectre large de « non maintien en vie ».

    En cas de directives anticipées, le rédacteur, qu’il soit malade ou non, n’est pas assisté d’un soignant. S’il est malade, il serait pourtant « bon » que ses « directives » soient « éclairées » par un professionnel. S’il n’est pas malade, il est encore plus « seul » pour prendre des options, gravissimes et vitales, sur des sujets qu’il ignore : la maladie, la souffrance et la mort. Le consentement est dès lors tout sauf « éclairé ».

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  • 2023 : les euthanasies en hausse de 15% par rapport à 2022 en Belgique

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : les euthanasies en hausse de 15% par rapport à 2022

    27février 2024

    En Belgique, 3.423 euthanasies ont été recensées en 2023, selon les données de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Un chiffre en hausse de 15% par rapport à l’année précédente. Passé de 2.699 en 2021 à 2.966 en 2022, le nombre d’euthanasies pratiquées en Belgique ne cesse d’augmenter, année après année.

    Une mineure euthanasiée, les polypathologies plus représentées

    L’année 2023 a été marquée par l’euthanasie d’une mineure. En effet, une jeune fille de 16 ans atteinte d’une tumeur au cerveau a été euthanasiée (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés). « Nous avons connu 5 cas » depuis que l’euthanasie des mineurs est devenue légale en Belgique, en 2014, précise la coprésidente de la commission, Jacqueline Herremans.

    Même si la première cause de demande d’euthanasie demeure le cancer, pour 55,5% des cas, les polypathologies « gagnent en importance ». En effet, c’est la raison invoquée par 23,2 % des patients souhaitant recourir à l’euthanasie. De même, les affections psychiatriques sont « de plus en plus souvent avancées ». Elles ont représenté 1,4 % des euthanasies en 2023, soit 48 personnes.

    Aucun dossier transmis à la Justice en 2023

    La Commission fédérale de Contrôle et d’Évaluation de l’Euthanasie indique que 110 personnes ne résidant pas en Belgique ont été euthanasiées en 2023, dont 101 Français.

    L’instance chargée d’« évaluer les dossiers » saisit la Justice « si elle soupçonne la violation d’une condition essentielle » (cf. Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?). Ce qui n’a pas été le cas en 2023.

  • Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Euthanasie en Belgique : vérifier la volonté du patient serait seulement « formel » ?

    26 février 2024

    Le 14 février, le Parlement belge a voté en première lecture en commission de la Justice un nouveau système de sanctions en cas de violation de la loi sur l’euthanasie. Cette refonte du système actuel fait suite à l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle le 20 octobre 2022 après l’affaire Tine Nys (cf. Belgique : aucun dommage et intérêt contre le médecin qui a euthanasié Tine Nys).

    Un régime à « triple vitesse »

    Outre la suppression de l’anonymat du document d’enregistrement rempli par le médecin qui la pratique pour répondre à l’arrêt Mortier c. Belgique rendu par la Cour européenne en octobre 2022 (cf. Euthanasie : Une première condamnation de la Belgique par une juridiction internationale), le texte instaure un régime à « triple vitesse » en distinguant trois types de conditions : « de base », « procédurales » ou « formelles ». Ces dernières n’entrainant aucune sanction pénale (cf. Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie).

    Les conditions définies comme « de base » correspondent aux critères relatifs à l’état du patient. Il doit être « capable et conscient au moment de sa demande » et « dans une situation médicale sans issue et avec une souffrance physique ou psychique constante, insupportable et inapaisable, qui résulte d’une affection grave et incurable »[1]. Les violer peut entrainer une peine de prison allant de 10 à 15 ans.

    Le non-respect des conditions « procédurales » est, lui, seulement passible de huit jours à trois ans de prison, et d’une amende de 26 euros à 1.000 euros. Il s’agit ici de vérifier qu’un second médecin a été consulté [2]. Si l’euthanasie doit être effectuée sur la base d’une déclaration anticipée, l’avis d’un médecin « indépendant » doit être recueilli quant au caractère « irréversible » de la situation du patient. En outre, la personne de confiance doit être informée. Si cela concerne un mineur, « la consultation d’un pédopsychiatre ou d’un psychologue, la prise de connaissance du dossier médical, la vérification de la capacité de discernement du mineur et l’entretien avec ses représentants légaux » sont requis.

    Plus aucune sanction pénale dans certains cas

    La dernière catégorie de critères, les conditions « formelles », pourront être violées sans conséquences sur le plan pénal.

    Ainsi, le médecin pratiquant l’euthanasie n’encourra qu’une sanction civile ou disciplinaire s’il omet de vérifier que « la demande est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, et qu’elle ne résulte pas d’une pression extérieure », ou encore s’il n’a pas « inform[é] le patient de son état de santé et de son espérance de vie, [ne s’est pas] concert[é] avec le patient sur sa demande d’euthanasie et [n’a pas] évoqu[é] avec lui les possibilités thérapeutiques encore envisageables ainsi que les possibilités qu’offrent les soins palliatifs et leurs conséquences »[3].

    « Il semble pourtant évident que le non-respect d’une – ou, a fortiori, plusieurs – de ces conditions (telles que l’information concernant les soins palliatifs, le délai d’exécution de l’euthanasie, la concertation avec l’équipe soignante, …) ont une influence directe sur le respect des conditions « de fond » de la loi, en particulier la volonté libre, répétée et réfléchie du patient qu’un médecin mette fin à ses jours », relève l’Institut européen de bioéthique. La nécessité pour le médecin de vérifier que « la demande est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, et qu’elle ne résulte pas d’une pression extérieure » avait d’ailleurs été incluse par la Cour  constitutionnelle parmi les conditions fondamentales.

    Par ailleurs, le médecin sollicité pour rendre un avis sur la demande d’euthanasie ne serait plus passible d’aucune sanction.

    La Chambre des représentants doit se prononcer sur ces dispositions « prochainement » en séance plénière.

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    [1] « Sont également visées les conditions supplémentaires concernant l’euthanasie des mineurs (capacité de discernement, souffrance physique, décès à brève échéance) et l’euthanasie effectuée sur la base d’une déclaration anticipée (« situation irréversible selon l’état actuel de la science ») ».

    [2] « indépendant du patient et du premier médecin, et compétent en la matière – quant au caractère grave et incurable de l’affection, voire d’un troisième médecin en cas de décès non attendu à brève échéance »

    [3] Les autres conditions formelles sont les suivantes :

    • « arriver, avec le patient, à la conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable dans sa situation et que la demande du patient est entièrement volontaire » ;
    • « s’assurer de la persistance de la souffrance physique ou psychique du patient et de sa volonté réitérée », et mener à cette fin « plusieurs entretiens avec le patient, espacés d’un délai raisonnable » ;
    • « s’il existe une équipe soignante en contact régulier avec le patient, s’entretenir de la demande du patient avec l’équipe ou des membres de celle-ci » ;
    • « si telle est la volonté du patient, s’entretenir de sa demande avec les proches que celui-ci désigne » ;
    • « s‘assurer que le patient a eu l’occasion de s’entretenir de sa demande avec les personnes qu’il souhaitait rencontrer »;
    • en cas de décès non attendu à brève échéance,  « laisser s’écouler au moins un mois entre la demande écrite du patient et l’euthanasie » ;
    • en cas d’euthanasie pratiquée sur la base d’une déclaration anticipée, « si la déclaration désigne une personne de confiance, s’entretenir avec elle de la volonté du patient » et « du contenu de la déclaration anticipée » ;
    • consigner « l’ensemble des demandes formulées par le patient, ainsi que les démarches du médecin traitant et leur résultat » dans le dossier médical du patient ;
    • remettre « dans les quatre jours ouvrables, le document d’enregistrement […] à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation ».

    Source : Institut européen de bioéthique, Euthanasie – Le Parlement belge envisage de ne plus sanctionner pénalement la violation de certaines conditions de la loi (23/02/2024)

  • Rencontre avec Nathalie Lacroix, vierge consacrée, théologienne et psychologue spécialiste en addictologie à Bruxelles

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    De KTO Télevision :

    Rencontre avec Nathalie Lacroix

    11/02/2024

    Pour ce nouvel entretien, Régis Burnet reçoit une théologienne pas comme les autres, qui a mené pas moins de quatre vies de front ! Vierge consacrée, Nathalie Lacroix est aussi psychologue spécialiste en addictologie à l’hôpital en Belgique et elle a exercé de nombreuses responsabilités au sein du mouvement jésuite Communauté de Vie chrétienne (CVX). « Avec saint Ignace, je me suis dit : il y a un salut pour les gens passionnés et excessifs ! Si on a de grands désirs, c’est une bonne chose, car le désir est le moteur des femmes et des hommes. »

  • Le message du pape pour la 32ème Journée Mondiale du Malade

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
    POUR LA XXXIIème JOURNÉE MONDIALE DU MALADE

    11 février 2024

    « Il n’est pas bon que l’homme soit seul »; soigner le malade en soignant les relations

    « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). Dès le début, Dieu, qui est amour, a créé l'être humain pour la communion, en inscrivant dans son être la dimension des relations. Ainsi, notre vie, modelée à l'image de la Trinité, est appelée à se réaliser pleinement dans le dynamisme des relations, de l'amitié et de l'amour réciproque. Nous sommes créés pour être ensemble, et non pour être seuls. Et c'est justement parce que ce projet de communion est inscrit si profondément dans le cœur de l'homme que l'expérience de l'abandon et de la solitude nous effraie et est douloureuse, voire inhumaine. Elle l’est encore plus dans les moments de fragilité, d'incertitude et d'insécurité, souvent provoqués par l'apparition d'une maladie grave.

    Je pense, par exemple, à ceux qui se sont retrouvés terriblement seuls durant la pandémie de Covid-19 : les patients qui ne pouvaient pas recevoir de visites, mais aussi les infirmiers, les médecins et le personnel de soutien, tous débordés et enfermés dans des salles d'isolement. Et bien sûr, n'oublions pas ceux qui ont dû affronter l'heure de la mort tout seuls, soignés par le personnel de santé mais loin de leurs familles.

    En même temps, je partage avec douleur la détresse et la solitude de ceux qui, à cause de la guerre et de ses conséquences tragiques, se retrouvent sans soutien ni assistance : la guerre est la plus terrible des maladies sociales et les personnes les plus fragiles en paient le prix le plus élevé.

    Il faut cependant souligner que même dans les pays qui jouissent de la paix et de ressources plus importantes, le temps de la vieillesse et de la maladie est souvent vécu dans la solitude et parfois même dans l'abandon. Cette triste réalité est avant tout une conséquence de la culture de l'individualisme, qui exalte la performance à tout prix et cultive le mythe de l'efficacité, devenant indifférente et même impitoyable lorsque les personnes n'ont plus la force nécessaire pour suivre le rythme. Elle devient alors une culture du rejet, dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées » (Enc. Fratelli tutti, n. 18). Malheureusement, cette logique imprègne également certains choix politiques, qui ne mettent pas au centre la dignité de la personne humaine et ses besoins, et ne favorisent pas toujours les stratégies et les ressources nécessaires pour garantir à chaque être humain le droit fondamental à la santé et à l'accès aux soins. Dans le même temps, l'abandon des personnes fragiles et leur solitude sont également favorisés par la réduction des soins aux seuls services de santé, sans que ceux-ci soient judicieusement accompagnés d'une “alliance thérapeutique” entre médecin, patient et membre de la famille.

    Cela nous fait du bien de réentendre cette parole biblique : il n'est pas bon que l'homme soit seul ! Dieu la prononce au tout début de la création et nous révèle ainsi le sens profond de son projet pour l'humanité mais, en même temps, la blessure mortelle du péché, qui s'introduit en générant soupçons, fractures, divisions et, donc, isolement. Il affecte la personne dans toutes ses relations : avec Dieu, avec elle-même, avec les autres, avec la création. Cet isolement nous fait perdre le sens de l'existence, nous prive de la joie de l'amour et nous fait éprouver un sentiment oppressant de solitude dans tous les passages cruciaux de la vie.

    Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres – famille, amis, personnel soignant –, avec la création, avec soi-même. Est-ce possible ? Oui, c'est possible et nous sommes tous appelés à nous engager pour que cela devienne réalité. Regardons l'icône du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), sa capacité à ralentir son rythme et à se faire proche, la tendresse avec laquelle il soulage les blessures de son frère souffrant.

    Rappelons-nous cette vérité centrale de notre vie : nous sommes venus au monde parce que quelqu'un nous a accueillis, nous sommes faits pour l'amour, nous sommes appelés à la communion et à la fraternité. Cette dimension de notre être nous soutient particulièrement dans les moments de maladie et de fragilité, et c'est la première thérapie que nous devons adopter tous ensemble pour guérir les maladies de la société dans laquelle nous vivons.

    À vous qui vivez la maladie, qu'elle soit passagère ou chronique, je voudrais dire : n'ayez pas honte de votre désir de proximité et de tendresse ! Ne le cachez pas et ne pensez jamais que vous êtes un fardeau pour les autres. La condition des malades nous invite tous à freiner les rythmes exaspérés dans lesquels nous sommes plongés et à nous redécouvrir.

    Dans ce changement d’époque que nous vivons, nous, chrétiens, sommes particulièrement appelés à adopter le regard compatissant de Jésus. Prenons soin de ceux qui souffrent et qui sont seuls, peut-être marginalisés et rejetés. Avec l'amour mutuel, que le Christ Seigneur nous donne dans la prière, en particulier dans l'Eucharistie, guérissons les blessures de la solitude et de l'isolement. Et ainsi, coopérons pour contrer la culture de l'individualisme, de l'indifférence, du rejet, et pour faire grandir la culture de la tendresse et de la compassion.

    Les malades, les fragiles, les pauvres sont au cœur de l'Église et doivent aussi être au centre de nos attentions humaines et de nos sollicitudes pastorales. Ne l'oublions pas ! Et confions-nous à la Très Sainte Vierge Marie, Santé des malades, pour qu'elle intercède pour nous et nous aide à être des artisans de proximité et de relations fraternelles.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 janvier 2024

  • Une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle"

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    Du Centre Européen pour le Droit et la Justice :

    Voici une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle."

    Cette enquête historique offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.

    Voici notre présentation de cette nouvelle enquête, rédigée par Grégor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice, regardez la vidéo en cliquant sur ce lien ou sur l'image :

    L’euthanasie, ou les diverses formes « d’aide médicale à mourir », est devenue une pratique courante dans plusieurs pays occidentaux depuis le début du XXIe siècle, à tel point qu’elle y est en voie de normalisation. Cette situation est l’aboutissement d’une histoire qui trouve sa source principale au tournant du XIXe et du XXe siècle.

    Matérialisme, malthusianisme, eugénisme, progressisme, etc., les mouvements de pensée qui ont promu l'euthanasie ont changé de discours ces dernières années, mais l'idéologie mortifère est toujours bien là, cachée sous le voile de la bienveillance et de la compassion.

    Nous vous invitons à lire et partager ce nouveau rapport pour comprendre les enjeux du débat actuel français et faire connaître le travail du Centre européen pour le droit et la justice :

    Nouveau Rapport

    Signer notre pétition : 
    l'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

  • Un nouveau film décrit les ravages de l’euthanasie en Belgique

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    Du site de Famille Chrétienne

    Fin de vie : un nouveau film sur les ravages de l’euthanasie en Belgique

    Quel est le bilan de vingt années de dépénalisation de l’euthanasie en Belgique ? C’est la question à laquelle un documentaire sur « les souffrances cachées de l’euthanasie », diffusé à compter du 1er février, tente de répondre, alors que certains hommes politiques français parlent de la législation de ce pays comme d’un « modèle ». Réalisé par la Confédération des associations familiales catholiques (CNAFC), ce documentaire pointe au contraire les conséquences délétères de cette pratique qui consiste, pour un médecin, comme le dit la loi belge, à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ».

    Un geste violent

    « L’euthanasie est souvent présentée comme un acte qui supprime la souffrance, explique l’un des interlocuteurs interrogés dans ce documentaire. Mais cette présentation est quelque peu erronée. Car l’euthanasie ne supprime pas d’abord la souffrance de la personne, mais sa vie. » A la suite d’autres études, ce documentaire pointe donc la première souffrance causée par l’euthanasie : celle des patients qui la subissent, et voient leur vie supprimée par une injection létale. « Le geste en lui-même est violent », complète un infirmier en soins palliatifs. Avec l’euthanasie, la manière de répondre à la personne qui souffre, c’est de la faire disparaître. Elle part donc avec son “sac à dos” de souffrances. C’est l’inverse des soins palliatifs où, lorsqu’une personne nous dit que son “sac à dos” est trop lourd à porter, nous l’aidons au maximum à le vider pour qu’elle puisse se diriger naturellement vers sa mort, sans qu’on arrête brutalement sa vie ».

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  • Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie

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    De gènéthique.org :

    Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie

    En Belgique, le Gouvernement De Croo est parvenu à un accord pour introduire un système de sanctions « graduel » pour les médecins qui enfreignent la loi sur l’euthanasie (cf. Belgique : la loi sur l’euthanasie contraire à la Constitution). Une mesure confirmée par le cabinet du ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt. Un amendement à la loi actuelle sur l’euthanasie sera déposé par les partis majoritaires devant la Chambre des représentants.

    Auparavant, tout médecin qui ne respectait pas la loi sur l’euthanasie ne pouvait être poursuivi que pour « meurtre par empoisonnement », et était passible d’une peine de prison à perpétuité, que ce soit pour une infraction « majeure » ou « mineure » comme une erreur de procédure.

    Désormais, les médecins pourront bénéficier d’une réduction de peine ou d’une sanction disciplinaire. Si un médecin bafoue manifestement toutes les conditions légales « de base » de l’euthanasie, il pourra être accusé de « meurtre par empoisonnement ». Si les conditions légales sont « plus ou moins respectées », la peine pourra être comprise entre 10 et 15 ans de prison.

    Si aucune erreur n’a été commise par rapport aux conditions « de base », mais que le médecin a commis une « grave erreur de procédure » comme l’absence de consultation par un deuxième puis un troisième médecin, si cela est prescrit, alors il pourra être condamné à une peine de 8 jours à 3 ans de prison. Les circonstances atténuantes seront prises en compte. Des peines alternatives peuvent également être imposées.

    Complément du 01/02/2024 : Hier, la commission de la Justice de la Chambre a donné son feu vert à l’amendement à la loi sur l’euthanasie.

    Sources : Sud info (16/01/2024) ; La Libre (31/01/2024)

  • La Fédération Wallonne des Soins Palliatifs sonne l’alarme

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Soins palliatifs : la Fédération Wallonne des Soins Palliatifs sonne l’alarme

    29 janvier 2024

    A quelques mois des élections belges, la Fédération Wallonne des Soins Palliatifs (FWSP) tire la sonnette d’alarme, dans un mémorandum, sur l’accessibilité pour tous à des « soins palliatifs de qualité » « pour une fin de vie dans le respect du choix de chacun » (cf. « Les pratiques euthanasiques rendent moribonds les soins palliatifs »).

    Favoriser « une offre disponible, suffisamment financée, qualifiée et adaptée »

    Alors que la loi de 2016 précise que « tout patient a droit à des soins palliatifs lorsqu’il se trouve à un stade avancé ou terminal d’une maladie grave, évolutive et mettant en péril le pronostic vital », force est de constater qu’en 2024, « le cadre des équipes, les critères d’aide de remboursement n’ont pas suffisamment évolué pour rencontrer cette ambition, pour faire face aux défis du monde du soin et au vieillissement de la population » note Lorraine Fontaine, directrice de la FWSP. « Nous avons besoin d’une offre disponible, suffisamment financée, qualifiée et adaptée pour permettre à tout un chacun de vivre le plus sereinement possible sa fin de vie » explique-t-elle. Il s’agit entre autres de mettre en place des équipes impliquant différents niveaux d’expertises afin d’offrir aux patients et à leurs proches un soutien physique, émotionnel, social et spirituel. Cela suppose d’étoffer l’offre des équipes de soins palliatifs, de renforcer les moyens alloués aux secteurs spécialisés et de reconnaître et d’améliorer la formation dans ce domaine (cf. Belgique : coup de projecteur sur les soins palliatifs).

    Afin de soutenir les aidants, la FWSP envisage une revalorisation et une amélioration des aides à domicile et du congé palliatif, et un soutien grâce à la mise à disposition de volontaires.

    Un nombre de lits en soins palliatifs insuffisant

    De plus, la FWSP propose que, dans tous les secteurs de la santé, la dimension palliative soit considérée dès le diagnostic et tout au long du parcours de soin « afin d’éviter toute niche d’inégalité », faisant notamment référence aux patients vivant en maison de repos, de soins, en institutions pour personnes handicapées ou en maison psychiatrique. La FWSP explique qu’il faudrait sensibiliser l’ensemble du secteur des soins de santé et la société toute entière à « une planification anticipée des soins de santé »[1].

    Parmi les différentes mesures proposées par la FWSP figurent également « la mise à disposition des équipes de soutien, de kits de médicaments d’usage exceptionnel de sédation palliative, (…) [et] l’augmentation du nombre de lits en unités de soins palliatifs » (cf. Les soins palliatifs sous-financés en Belgique). Selon un rapport fédéral intitulé « les soins autour de la fin de vie » et publié le 26 janvier, seulement 400 lits sont dédiés aux soins palliatifs dans les hôpitaux belges. « L’offre que nous avons ne répond pas à la demande réelle. Ce manque de vision a des impacts importants » déplore le Dr Wissam Bou Sleiman, président des médecins chef du réseau Phare [2].

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    [1] ACP : Advance Care Planning

    [2] Réseau hospitalier wallon

    Sources : Le Spécialiste, Jean Andris (25/01/2024) ; RTBF, Maïté Warland (27/01/2024)