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Santé

  • Message du pape Léon XIV à l'occasion de la 5ème Journée mondiale des Grands-Parents et des Personnes âgées (27 juillet 2025)

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    MESSAGE DU PAPE LÉON XIV 
    À L’OCCASION DE LA 5ème JOURNÉE MONDIALE 
    DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES 

    [27 juillet 2025]

    “Heureux celui qui n’a pas perdu l’espoir” (cf. Si 14, 2)

    Chers frères et sœurs,

    le Jubilé que nous vivons nous aide à découvrir que l’espérance est toujours source de joie, à tout âge. Et quand elle est aguerrie par le feu d’une longue existence, elle devient source de béatitude parfaite.

    La Sainte Écriture présente divers cas d’hommes et de femmes déjà avancés en âge que le Seigneur implique dans ses plans de salut. Pensons à Abraham et Sara : désormais âgés, ils restent incrédules devant la parole de Dieu qui leur promet un fils. L’impossibilité d’engendrer semble avoir fermé leur regard d’espérance sur l’avenir.

    La réaction de Zacharie à l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste n’est pas différente : « A quoi connaîtrai-je cela ? Car moi je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge » (Lc 1, 18). La vieillesse, la stérilité, le déclin semblent éteindre les espérances de vie et de fécondité de tous ces hommes et femmes. Et même la question que Nicodème pose à Jésus, lorsque le Maître lui parle d’une “nouvelle naissance”, semble purement rhétorique : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jn 3, 4). Et pourtant, chaque fois, face à une réponse apparemment évidente, le Seigneur surprend ses interlocuteurs par une intervention salvatrice.

    Les personnes âgées, signes d’espérance

    Dans la Bible, Dieu montre à plusieurs reprises sa providence en s’adressant à des personnes âgées. C’est le cas non seulement d’Abraham, de Sara, de Zacharie et d’Élisabeth, mais aussi de Moïse, appelé à libérer son peuple alors qu’il avait quatre-vingts ans (cf. Ex 7, 7). Par ces choix, il nous enseigne que, à ses yeux, la vieillesse est un temps de bénédiction et de grâce et que les personnes âgées sont pour lui les premiers témoins de l’espérance. « Qu’est-ce donc que ce temps de la vieillesse ? – se demande saint Augustin – Dieu te répond : “Oh, que ta force disparaisse complètement, afin que ma force demeure en toi et que tu puisses dire avec l’Apôtre : Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort” » (Super Ps 70, 11). Le fait que le nombre de personnes âgées soit aujourd’hui en augmentation devient alors pour nous un signe des temps que nous sommes appelés à discerner, afin de bien lire l’histoire que nous vivons.

    La vie de l’Église et du monde ne s’appréhende en effet que dans la succession des générations, et embrasser une personne âgée nous aide à comprendre que l’histoire ne s’épuise pas dans le présent, ni ne se consume dans des rencontres fugaces et des relations fragmentaires, mais qu’elle se déroule vers l’avenir. Dans le livre de la Genèse, nous trouvons l’épisode émouvant de la bénédiction donnée par Jacob, désormais âgé, à ses petits-enfants, les fils de Joseph : ses paroles les encouragent à regarder l’avenir avec espérance, comme au temps des promesses de Dieu (cf. Gn 48, 8-20). S’il est vrai que la fragilité des personnes âgées a besoin de la vigueur des jeunes, il est tout aussi vrai que l’inexpérience des jeunes a besoin du témoignage des personnes âgées pour projeter l’avenir avec sagesse. Combien de fois nos grands-parents ont-ils été pour nous un exemple de foi et de dévotion, de vertus civiques et d’engagement social, de mémoire et de persévérance dans les épreuves ! Ce bel héritage, qu’ils nous ont remis avec espérance et amour, ne serait jamais assez, pour nous, motif de gratitude et de cohérence.

    Signes d’espérance pour les personnes âgées

    Depuis ses origines bibliques, le Jubilé a toujours été un temps de libération : les esclaves étaient affranchis, les dettes effacées, les terres rendues à leurs propriétaires d’origine. C’était un moment de restauration de l’ordre social voulu par Dieu, où les inégalités et les oppressions accumulées au fil des ans étaient réparées. Jésus renouvelle ces événements de libération lorsqu’il proclame, dans la synagogue de Nazareth, la bonne nouvelle aux pauvres, la vue aux aveugles, la libération des prisonniers et le retour à la liberté pour les opprimés (cf. Lc 4, 16-21).

    En regardant les personnes âgées dans cette perspective jubilaire, nous sommes nous aussi appelés à vivre avec elles une libération, surtout de la solitude et de l’abandon. Cette année est le moment propice pour y parvenir : la fidélité de Dieu à ses promesses nous enseigne qu’il y a une béatitude dans la vieillesse, une joie authentiquement évangélique, qui nous demande d’abattre les murs de l’indifférence dans lesquels les personnes âgées sont souvent enfermées. Nos sociétés, sous toutes les latitudes, s’habituent trop souvent à laisser une partie si importante et si riche de leur tissu social être mise à l’écart et oubliée.

    Face à cette situation, un changement d’attitude s’impose, qui témoigne d’une prise de responsabilité de la part de toute l’Église. Chaque paroisse, chaque association, chaque groupe ecclésial est appelé à devenir protagoniste d’une “révolution” de la gratitude et d’attention, à réaliser en rendant fréquemment visite aux personnes âgées, en créant pour elles et avec elles des réseaux de soutien et de prière, en tissant des relations qui puissent donner espoir et dignité à ceux qui se sentent oubliés. L’espérance chrétienne nous pousse toujours à oser davantage, à voir grand, à ne pas nous contenter du status quo. Dans le cas présent, à œuvrer pour un changement qui redonne aux personnes âgées estime et affection.

    C’est pourquoi le Pape François a souhaité que la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Agées soit célébrée avant tout en rencontrant ceux qui sont seuls. Et pour la même raison, il a été décidé que les personnes qui ne pourront pas venir en pèlerinage à Rome cette année pourront « bénéficier de l’Indulgence jubilaire en visitant durant un temps suffisant […] les vieillards isolés accomplissant ainsi un pèlerinage auprès du Christ présent en eux (cf. Mt 25, 34-36) » (Pénitencerie ApostoliqueNote sur L’indulgence Plénière, n. 3). Rendre visite à une personne âgée est une manière de rencontrer Jésus qui nous libère de l’indifférence et de la solitude.

    En tant que personne âgée, on peut espérer

    Le livre du Siracide affirme que la béatitude appartient à ceux qui n’ont pas perdu l’espérance (cf. 14, 2), laissant entendre que dans notre vie – surtout si elle est longue – il peut y avoir de nombreuses raisons de regarder en arrière plutôt que vers l’avenir. Pourtant, comme l’a écrit le Pape François lors de sa dernière hospitalisation, « nos corps sont faibles, mais rien ne nous empêche d’aimer, de prier, de donner de nous-mêmes, d’être les uns pour les autres, dans la foi, des signes lumineux d’espérance » (Angélus, 16 mars 2025). Nous avons une liberté qu’aucune difficulté ne peut nous enlever : celle d’aimer et de prier. Tous, toujours, nous pouvons aimer et prier.

    Le bien que nous voulons pour nos proches – notre conjoint avec qui nous avons passé une grande partie de notre vie, nos enfants, nos petits-enfants qui égayent nos journées – ne s’éteint pas lorsque nos forces déclinent. Au contraire, c’est souvent leur affection qui réveille nos énergies, nous apportant espoir et réconfort.

    Ces signes de vitalité de l’amour, qui ont leur racine en Dieu lui-même, nous donnent du courage et nous rappellent que « même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16). C’est pourquoi, surtout en tant que personnes âgées, persévérons avec confiance dans le Seigneur. Laissons-nous renouveler chaque jour par la rencontre avec Lui, dans la prière et dans la sainte messe. Transmettons avec amour la foi que nous avons vécue pendant tant d’années, dans notre famille et dans nos rencontres quotidiennes : louons toujours Dieu pour sa bienveillance, cultivons l’unité avec nos proches, ouvrons notre cœur à ceux qui sont plus éloignés et, en particulier, à ceux qui sont dans le besoin. Nous serons des signes d’espérance, à tout âge.

    Du Vatican, le 26 juin 2025

    LÉON PP. XIV

  • Pourquoi les prêtres ont plus que jamais besoin d’espoir et de communauté

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    D'Anthony Isacco, Ph.D sur le NCR :

    Pourquoi les prêtres ont plus que jamais besoin d’espoir et de communauté

    COMMENTAIRE : Face aux défis de santé mentale et aux charges pastorales croissantes, les prêtres ont besoin de systèmes de soutien ancrés dans la foi et la fraternité.

    La tragique nouvelle du suicide d'un prêtre catholique italien a été annoncée ce mois-ci. En tant que psychologue catholique travaillant en étroite collaboration avec des séminaristes et des prêtres, j'ai trouvé cette histoire particulièrement troublante. Le jeune âge du prêtre – seulement 35 ans – était bouleversant, et le chagrin exprimé par sa communauté témoignait de l'amour profond qu'il recevait.

    Aux États-Unis, le taux de suicide a augmenté régulièrement au cours des deux dernières décennies, avec une brève baisse en 2018-2019. La pandémie de COVID-19 de 2020 a déclenché une vague de problèmes de santé mentale, contribuant à des décès par suicide record en 2023 et 2024.

    Le taux exact de suicide parmi les prêtres catholiques aux États-Unis n'est pas connu, bien que des cas isolés de suicide aient été signalés. Heureusement, aucune tendance alarmante ni crise suicidaire ne semble se manifester au sein du presbytérat américain. Néanmoins, les prêtres correspondent souvent au profil des personnes les plus à risque de penser au suicide et de passer à l'acte – des hommes adultes célibataires vivant seuls – et ils sont confrontés à des facteurs de stress spécifiques qui peuvent nuire à leur santé mentale. 

    Par exemple, dans une étude que j'ai menée auprès de prêtres, beaucoup ont évoqué le « complexe du Messie » – la croyance irrationnelle qu'ils doivent sauver tout le monde et résoudre chaque situation dans une paroisse. De même, les prêtres que je pratique expriment souvent une immense pression pour être parfaits. 

    Le poids combiné du complexe du Messie et d'un perfectionnisme irréaliste peut être extrêmement pesant pour les prêtres. Sans surprise, on sait que les prêtres sont souvent confrontés aux « rhumes » des problèmes de santé mentale : épuisement professionnel, dépression, abus d'alcool et anxiété. 

    Les idées suicidaires apparaissent lorsque les personnes ne voient pas d'autre issue à leurs problèmes et à leur détresse. Elles ont épuisé leurs mécanismes d'adaptation et cherchent à s'enfuir. Leur capacité à résoudre les problèmes et à envisager des alternatives est altérée. 

    Les gens perdent espoir lorsqu'ils ne voient aucun moyen d'échapper à leur douleur ou de résoudre leurs problèmes. Le désespoir s'installe, défini en psychologie comme des attentes négatives et immuables quant à l'avenir et un jugement selon lequel les problèmes sont insolubles. 

    Des recherches psychologiques récentes ont montré que le désespoir est un puissant prédicteur de pensées, d'intentions et de tentatives suicidaires. Étonnamment, même à mon avis, l'étude a révélé que le désespoir est un prédicteur de tendances suicidaires encore plus fort que la dépression. Ces recherches rappellent les paroles prononcées par le pape Jean-Paul II aux jeunes en 1987 :

    On ne peut vivre sans espoir. Il nous faut un but dans la vie, un sens à notre existence. Il nous faut aspirer à quelque chose. Sans espoir, nous commençons à mourir.

    Pourquoi un prêtre catholique pourrait-il se sentir désespéré ? Aux États-Unis, le sacerdoce vieillit et, dans certains endroits, se réduit. Les jeunes prêtres se voient souvent confier des responsabilités supérieures à ce qui est nécessaire à leur développement et sont chargés de résoudre des problèmes plus complexes dans leurs paroisses. 

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  • Le 14 juillet, c'est la fête de saint Camille de Lellis

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    De Vatican News :

    SAINT CAMILLE DE LELLIS, PRÊTRE, FONDATEUR DES CAMILLIENS (CLERCS RÉGULIERS DES INFIRMES)

    Né à Bucchianico, dans la province de Chieti, le 25 mai 1550 et mort à Rome le 14 juillet 1614, Camille est une figure emblématiquement liée à la croix rouge qu’il obtint du pape Sixte V, le 20 juin 1586, de porter cousue sur son habit religieux. En particulier, comme le souligne en 1620 le Père Sanzio Cicatelli, premier biographe du Saint, « c’est pour trois raisons qu’il plut à notre père que nous portions la Croix sur notre vêtement, comme notre entreprise et symbole. La première, pour faire la distinction par rapport à l’habit de la Compagnie de Jésus. La deuxième pour faire connaître au monde que nous tous marqués de cette empreinte du Christ, nous sommes comme des esclaves vendus et voués au service des malades pauvres. Et la troisième, pour démontrer que celle-ci est religion de croix, c’est-à-dire de la mort, de souffrances et de fatigue, pour que ceux qui voudront suivre ce mode de vie sachent d’avance qu’ils viennent embrasser la croix, se renier eux-mêmes et suivre le Christ jusqu’à la mort».

    Les Serviteurs des Infirmes

    La grâce de Dieu rejoint Camille en 1575. Au cours d’un voyage au couvent de San Giovanni Rotondo, il rencontra un frère qui le prit à part pour lui dire: «Dieu est tout. Le reste n’est rien. Il faut sauver son âme qui ne meurt pas…». Il demanda à devenir capucin, mais à deux reprises, il a été renvoyé du couvent à cause d’une plaie ouverte à la jambe, qu’il a eue lors de ses campagnes militaires. C’est pour cette raison qu’il fut hospitalisé à l’hôpital romain saint Jacques. C’est là qu’il eut cette intuition: «unir la discipline militaire à la charité chrétienne en fondant ‘Les Serviteurs des infirmes’» . Il faut quatre vœux pour en faire partie: obéissance, pauvreté, chasteté, service des malades.

    Un grand réformateur

    Il est considéré comme le plus grand réformateur de la profession d’infirmier et de l’organisation d’assistance dans les hôpitaux. Au-delà des soins au corps, celui qui assiste le malade, selon Camille, devrait prendre aussi en charge l’esprit. Ce qui est radicalement différent par rapport à ce qui se passait dans les hôpitaux de l’époque, où les malades étaient abandonnés à eux-mêmes. Homme éminemment pratique et simple, pas sans culture ni intérêts, il ne rechercha pas, dans son apostolat éducatif, les délicatesses théoriques. Peu de lignes directives étaient suffisantes. Puis un discernement aigu des cœurs dont il fut exceptionnellement doué, et un grand bon sens associé à une douceur paternelle.

    Lire : les derniers jours de la vie terrestre de saint Camille de Lellis

  • Le message du pape à l'occasion de la 5ème Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées

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    MESSAGE DU PAPE LÉON XIV 
    À L’OCCASION DE LA 5ème JOURNÉE MONDIALE 
    DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES 

    [27 juillet 2025]

    “Heureux celui qui n’a pas perdu l’espoir” (cf. Si 14, 2)

    Chers frères et sœurs,

    le Jubilé que nous vivons nous aide à découvrir que l’espérance est toujours source de joie, à tout âge. Et quand elle est aguerrie par le feu d’une longue existence, elle devient source de béatitude parfaite.

    La Sainte Écriture présente divers cas d’hommes et de femmes déjà avancés en âge que le Seigneur implique dans ses plans de salut. Pensons à Abraham et Sara : désormais âgés, ils restent incrédules devant la parole de Dieu qui leur promet un fils. L’impossibilité d’engendrer semble avoir fermé leur regard d’espérance sur l’avenir.

    La réaction de Zacharie à l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste n’est pas différente : « A quoi connaîtrai-je cela ? Car moi je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge » (Lc 1, 18). La vieillesse, la stérilité, le déclin semblent éteindre les espérances de vie et de fécondité de tous ces hommes et femmes. Et même la question que Nicodème pose à Jésus, lorsque le Maître lui parle d’une “nouvelle naissance”, semble purement rhétorique : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jn 3, 4). Et pourtant, chaque fois, face à une réponse apparemment évidente, le Seigneur surprend ses interlocuteurs par une intervention salvatrice.

    Les personnes âgées, signes d’espérance

    Dans la Bible, Dieu montre à plusieurs reprises sa providence en s’adressant à des personnes âgées. C’est le cas non seulement d’Abraham, de Sara, de Zacharie et d’Élisabeth, mais aussi de Moïse, appelé à libérer son peuple alors qu’il avait quatre-vingts ans (cf. Ex 7, 7). Par ces choix, il nous enseigne que, à ses yeux, la vieillesse est un temps de bénédiction et de grâce et que les personnes âgées sont pour lui les premiers témoins de l’espérance. « Qu’est-ce donc que ce temps de la vieillesse ? – se demande saint Augustin – Dieu te répond : “Oh, que ta force disparaisse complètement, afin que ma force demeure en toi et que tu puisses dire avec l’Apôtre : Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort” » (Super Ps 70, 11). Le fait que le nombre de personnes âgées soit aujourd’hui en augmentation devient alors pour nous un signe des temps que nous sommes appelés à discerner, afin de bien lire l’histoire que nous vivons.

    La vie de l’Église et du monde ne s’appréhende en effet que dans la succession des générations, et embrasser une personne âgée nous aide à comprendre que l’histoire ne s’épuise pas dans le présent, ni ne se consume dans des rencontres fugaces et des relations fragmentaires, mais qu’elle se déroule vers l’avenir. Dans le livre de la Genèse, nous trouvons l’épisode émouvant de la bénédiction donnée par Jacob, désormais âgé, à ses petits-enfants, les fils de Joseph : ses paroles les encouragent à regarder l’avenir avec espérance, comme au temps des promesses de Dieu (cf. Gn 48, 8-20). S’il est vrai que la fragilité des personnes âgées a besoin de la vigueur des jeunes, il est tout aussi vrai que l’inexpérience des jeunes a besoin du témoignage des personnes âgées pour projeter l’avenir avec sagesse. Combien de fois nos grands-parents ont-ils été pour nous un exemple de foi et de dévotion, de vertus civiques et d’engagement social, de mémoire et de persévérance dans les épreuves ! Ce bel héritage, qu’ils nous ont remis avec espérance et amour, ne serait jamais assez, pour nous, motif de gratitude et de cohérence.

    Signes d’espérance pour les personnes âgées

    Depuis ses origines bibliques, le Jubilé a toujours été un temps de libération : les esclaves étaient affranchis, les dettes effacées, les terres rendues à leurs propriétaires d’origine. C’était un moment de restauration de l’ordre social voulu par Dieu, où les inégalités et les oppressions accumulées au fil des ans étaient réparées. Jésus renouvelle ces événements de libération lorsqu’il proclame, dans la synagogue de Nazareth, la bonne nouvelle aux pauvres, la vue aux aveugles, la libération des prisonniers et le retour à la liberté pour les opprimés (cf. Lc 4, 16-21).

    En regardant les personnes âgées dans cette perspective jubilaire, nous sommes nous aussi appelés à vivre avec elles une libération, surtout de la solitude et de l’abandon. Cette année est le moment propice pour y parvenir : la fidélité de Dieu à ses promesses nous enseigne qu’il y a une béatitude dans la vieillesse, une joie authentiquement évangélique, qui nous demande d’abattre les murs de l’indifférence dans lesquels les personnes âgées sont souvent enfermées. Nos sociétés, sous toutes les latitudes, s’habituent trop souvent à laisser une partie si importante et si riche de leur tissu social être mise à l’écart et oubliée.

    Face à cette situation, un changement d’attitude s’impose, qui témoigne d’une prise de responsabilité de la part de toute l’Église. Chaque paroisse, chaque association, chaque groupe ecclésial est appelé à devenir protagoniste d’une “révolution” de la gratitude et d’attention, à réaliser en rendant fréquemment visite aux personnes âgées, en créant pour elles et avec elles des réseaux de soutien et de prière, en tissant des relations qui puissent donner espoir et dignité à ceux qui se sentent oubliés. L’espérance chrétienne nous pousse toujours à oser davantage, à voir grand, à ne pas nous contenter du status quo. Dans le cas présent, à œuvrer pour un changement qui redonne aux personnes âgées estime et affection.

    C’est pourquoi le Pape François a souhaité que la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Agées soit célébrée avant tout en rencontrant ceux qui sont seuls. Et pour la même raison, il a été décidé que les personnes qui ne pourront pas venir en pèlerinage à Rome cette année pourront « bénéficier de l’Indulgence jubilaire en visitant durant un temps suffisant […] les vieillards isolés accomplissant ainsi un pèlerinage auprès du Christ présent en eux (cf. Mt 25, 34-36) » (Pénitencerie ApostoliqueNote sur L’indulgence Plénière, n. 3). Rendre visite à une personne âgée est une manière de rencontrer Jésus qui nous libère de l’indifférence et de la solitude.

    En tant que personne âgée, on peut espérer

    Le livre du Siracide affirme que la béatitude appartient à ceux qui n’ont pas perdu l’espérance (cf. 14, 2), laissant entendre que dans notre vie – surtout si elle est longue – il peut y avoir de nombreuses raisons de regarder en arrière plutôt que vers l’avenir. Pourtant, comme l’a écrit le Pape François lors de sa dernière hospitalisation, « nos corps sont faibles, mais rien ne nous empêche d’aimer, de prier, de donner de nous-mêmes, d’être les uns pour les autres, dans la foi, des signes lumineux d’espérance » (Angélus, 16 mars 2025). Nous avons une liberté qu’aucune difficulté ne peut nous enlever : celle d’aimer et de prier. Tous, toujours, nous pouvons aimer et prier.

    Le bien que nous voulons pour nos proches – notre conjoint avec qui nous avons passé une grande partie de notre vie, nos enfants, nos petits-enfants qui égayent nos journées – ne s’éteint pas lorsque nos forces déclinent. Au contraire, c’est souvent leur affection qui réveille nos énergies, nous apportant espoir et réconfort.

    Ces signes de vitalité de l’amour, qui ont leur racine en Dieu lui-même, nous donnent du courage et nous rappellent que « même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16). C’est pourquoi, surtout en tant que personnes âgées, persévérons avec confiance dans le Seigneur. Laissons-nous renouveler chaque jour par la rencontre avec Lui, dans la prière et dans la sainte messe. Transmettons avec amour la foi que nous avons vécue pendant tant d’années, dans notre famille et dans nos rencontres quotidiennes : louons toujours Dieu pour sa bienveillance, cultivons l’unité avec nos proches, ouvrons notre cœur à ceux qui sont plus éloignés et, en particulier, à ceux qui sont dans le besoin. Nous serons des signes d’espérance, à tout âge.

    Du Vatican, le 26 juin 2025

    LÉON PP. XIV

  • Le pape Léon XIV a interpellé la France sur sa récente adoption du projet de loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale

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    D'I.Media via aleteia.org :

    Aide à mourir : Léon XIV interpelle la France

    04/06/25

    Lors de son audience générale ce mercredi 4 juin place Saint-Pierre, le pape Léon XIV a interpellé la France sur sa récente adoption du projet de loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale, et appelle à respecter "la dignité intrinsèque de chaque personne humaine".

    "Notre monde peine à trouver une valeur à la vie humaine, même en sa dernière heure". Depuis la place Saint-Pierre, Léon XIV a réagi au débat politique français en cours autour de la loi sur la fin de vie, lors de l'audience générale de ce 4 juin 2025. Le chef de l'Église catholique a appelé à défendre "la dignité intrinsèque de toute personne humaine", en s'adressant aux francophones, lors des salutations après la catéchèse.

    Des paroles qui font d'autant plus écho suite à la récente adoption en première lecture de la loi en première lecture à l'Assemblée nationale le 27 mai dernier. Léon XIV a souhaité "que l’Esprit du Seigneur éclaire nos intelligences, pour que nous sachions défendre la dignité intrinsèque de toute personne humaine".

    Un peu plus tôt dans sa catéchèse, le pontife avait assuré que "même lorsqu'il nous semble de ne pouvoir faire que peu de choses dans la vie, cela en vaut toujours la peine". "Il y a toujours la possibilité de trouver un sens, parce que Dieu aime notre vie", a-t-il martelé.

  • Le pape nomme le bras droit de l'archevêque Paglia à la présidence de l'Académie pontificale pour la vie

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Le pape nomme le bras droit de l'archevêque Paglia à la présidence de l'Académie pontificale pour la vie

    La nomination du chancelier de longue date, Mgr Renzo Pegoraro, semble être un signe de continuité avec le président sortant, dont le mandat turbulent a suscité de vives critiques de la part des défenseurs du droit à la vie.

    CITÉ DU VATICAN — Le pape Léon XIV a nommé à la tête du groupe de réflexion sur la bioéthique du Vatican Mgr Renzo Pegoraro, adjoint de longue date de son président sortant, l'archevêque Vincenzo Paglia, signalant ainsi sa volonté de poursuivre la voie tracée sous le pape François.

    Jusqu'à sa nomination mardi, Mgr Pegoraro, 65 ans, était chancelier de l'Académie pontificale pour la vie depuis 2011, nommé par Benoît XVI. Il a conservé ce poste tout au long du mandat mouvementé de Mgr Paglia, marqué par la nomination de membres pro-avortement et des déclarations controversées concernant le suicide assisté et la contraception. 

    L'archevêque Paglia prend sa retraite après avoir fêté ses 80 ans.

    Le Dr Thomas Ward, fondateur de l'Association nationale des familles catholiques du Royaume-Uni, a exprimé son inquiétude quant à cette nomination, affirmant qu'il ne se souvenait pas que Mgr Pegoraro « se soit dissocié des positions et commentaires flagrants de l'archevêque Paglia ».

    Il a poursuivi : « Des millions de parents catholiques à travers le monde, dont les enfants sont menacés par les mensonges de la culture de mort, ont un besoin urgent d’entendre la défense sans équivoque de la vérité catholique sur la sexualité et la vie humaines. »

    Fondée par le pape Jean-Paul II et le professeur Jérôme Lejeune en 1994 pour promouvoir et défendre la vie humaine et la dignité de la personne, l'Académie pontificale pour la vie a toujours eu pour objectif de favoriser le dialogue et la recherche interdisciplinaires sur des questions bioéthiques complexes telles que l'avortement, l'euthanasie, la procréation et la thérapie génique. L'objectif était de garantir que ces sujets soient abordés à la lumière de la théologie morale catholique.

    En tant que chancelier, Mgr Pegoraro était le principal dirigeant de l'académie, organisme autonome au sein du Saint-Siège. Il en partageait la direction, collaborait étroitement avec le président et veillait au bon déroulement de ses activités. Il a d'abord servi sous la direction de l'évêque espagnol de l'Opus Dei, Ignacio Carrasco de Paula, qui a présidé l'académie de 2010 à 2016, puis sous celle de l'archevêque Paglia.

    Originaire de Padoue, en Italie, Renzo Pegoraro a obtenu son diplôme de médecine et de chirurgie à l'université de la ville en 1985 et a été ordonné prêtre en 1989. Il a ensuite obtenu une licence en théologie morale et un diplôme en bioéthique avancée. Il a enseigné la bioéthique et l'éthique des soins infirmiers, a été membre de centres de philosophie et d'éthique médicales et a présidé l'Association européenne des centres d'éthique médicale de 2010 à 2013.

    De 2016 à aujourd'hui, il a été le principal collaborateur de l'archevêque Paglia à une époque où l'académie pontificale était accusée de s'éloigner de la mission originelle de Jean-Paul II de défendre le caractère sacré de la vie et de s'adapter plutôt à des arguments éthiques hétérodoxes et laïcs, de modifier ses statuts et de saper sa crédibilité en tant qu'institution pro-vie.

    À au moins deux reprises, en tant que chancelier, Mgr Pegoraro a ajouté sa voix à cette dérive perçue par rapport à la mission de l'académie en soutenant publiquement des positions dissidentes qui avaient gagné la sympathie pendant le pontificat du pape François.

    En 2022, il a déclaré au Wall Street Journal qu'il pensait que la contraception pourrait être autorisée « en cas de conflit entre la nécessité d'éviter une grossesse pour des raisons médicales et la préservation de la vie sexuelle d'un couple ».

    L’Église a toujours interdit toute forme de contrôle artificiel des naissances (à l’exception des traitements médicalement nécessaires qui ne visent pas directement à provoquer l’infertilité), enseignant que la contraception viole le lien intrinsèque entre les aspects unitifs et procréatifs de l’acte conjugal.

    Dans un deuxième incident, également cette année-là, Mgr Pegoraro a semblé soutenir deux membres de l'académie qui étaient publiquement en faveur du suicide assisté comme tactique pour empêcher la légalisation de l'euthanasie volontaire en Italie.

    « Nous sommes dans un contexte particulier, avec un choix à faire entre deux options, dont aucune – le suicide assisté ou l’euthanasie – ne représente la position catholique », a déclaré Mgr Pegoraro au journal catholique français Le Croix .

    Mais affirmant qu'il croyait qu'une sorte de loi était une conclusion inévitable, il a déclaré que des deux possibilités, « le suicide assisté est celle qui restreint le plus les abus car il serait accompagné de quatre conditions strictes : la personne qui demande de l'aide doit être consciente et capable de l'exprimer librement, avoir une maladie irréversible, éprouver des souffrances insupportables et dépendre d'un traitement de maintien en vie comme un respirateur. »

    Le cardinal Willem Eijk, également médecin qualifié et membre de l'académie, a fermement rejeté une telle argumentation, affirmant qu'il n'y avait « aucune différence morale significative » entre le suicide médicalement assisté et l'euthanasie volontaire, « ni du côté du patient ni du côté du médecin », car les deux portent « la même responsabilité morale » dans la mise en œuvre de l'interruption de la vie.

    Le Register a demandé à Mgr Pegoraro s'il maintenait toujours de telles positions sur ces questions et pourquoi il ne s'était pas exprimé pendant les controverses du mandat de l'archevêque Paglia, mais il n'avait pas répondu au moment de la publication.

    Changements radicaux

    L'Académie pontificale pour la vie était généralement admirée par les groupes pro-vie du monde entier pour son inspiration et ses conseils pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI jusqu'à ce qu'elle soit frappée par de multiples scandales, d'abord en 2009 pendant la brève présidence de l'archevêque Rino Fisichella et ce qui était connu sous le nom de « l' affaire Recife », impliquant une affaire d'avortement contestée en 2009 au Brésil, mais ensuite plus fréquemment lorsque l'archevêque Paglia et Mgr Pegoraro étaient à la barre.

    En novembre 2016, peu après sa prise de fonction à la présidence, l'archevêque Paglia a modifié les statuts de l'académie, ce qui a entraîné non seulement le licenciement soudain de 172 membres (certains étant susceptibles d'être renouvelés) et de nombreux membres affichant un engagement pro-vie irréprochable, mais aussi la suppression de l'obligation pour les membres de signer une déclaration s'engageant à défendre la vie conformément au magistère de l'Église. Les nouveaux membres pouvaient également appartenir à n'importe quelle religion, à condition de promouvoir et de défendre la vie « conformément au magistère de l'Église ».

    L'archevêque Paglia a déclaré que les décisions ont été prises « dans le contexte de la réorganisation générale de la Curie romaine par le Saint-Père » et qu'il a dû apporter des ajustements logistiques à l'académie pour coopérer étroitement avec les organismes de la Curie, en particulier le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, alors nouvellement créé.

    Mais en 2017 et 2022, Paglia et Pegoraro ont nommé de nouveaux membres à l'académie, dont certains soutenaient publiquement l'avortement ou se déclaraient athées. Parmi eux, le Dr John Nkengasong, citoyen américain d'origine camerounaise, qui, lorsqu'il a été nommé à la tête du Plan d'urgence de lutte contre le sida (PEPFAR) du président Biden en 2021, a été félicité par le PDG de Planned Parenthood pour ses efforts en faveur du développement des services d'avortement.

    Une autre nomination de Paglia et Pegoraro était celle de Sheila Dinotshe Tlou, ancienne ministre de la Santé du Botswana, qui a siégé au comité de surveillance d'un groupe qui offrait « des fournitures pour l'avortement sans risque et les soins post-avortement ».

    Le Dr Ward, ancien membre de l'académie, a déclaré après les nominations de 2022 que la direction de l'académie poursuivait « l'application d'un changement de paradigme sur la moralité sexuelle au Vatican ».

    Judie Brown, également ancienne membre de l'Académie et actuelle présidente de l'American Life League, a qualifié ces nominations d'« outrageantes », « d'autant plus graves que l'Académie a été créée pour lutter contre l'avortement ». Les principes défendus par les premiers membres de l'Académie « constituaient autrefois le fondement sur lequel nous nous appuyions tous », a-t-elle déclaré, mais ils ont aujourd'hui « disparu de la circulation ».

    D'autres problèmes sont également survenus sous la direction de l'archevêque Paglia et de Mgr Pegoraro. En 2022, l'académie a publié un ouvrage intitulé « Éthique théologique de la vie », vivement critiqué par les experts en bioéthique pour avoir diffusé des informations théologiques et médicales « trompeuses et confuses », en contradiction avec les enseignements établis de l'Église sur la contraception et les techniques de procréation assistée.

    La même année, l'archevêque Paglia a suscité une nouvelle controverse en affirmant que la loi italienne sur l'avortement était un « pilier de la société », ce qui a conduit l'académie à publier un communiqué affirmant que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ». L'archevêque italien s'est de nouveau retrouvé dans une situation délicate lorsqu'il a prononcé un discours en 2023, dans lequel il a semblé déclarer que la dépénalisation du suicide assisté était « le plus grand bien commun » possible dans le contexte politique actuel de l'Italie. L'académie a de nouveau dû clarifier ses propos, affirmant qu'il restait opposé à l'euthanasie.

    Pendant la crise de la COVID-19, l’archevêque Paglia a été de nouveau critiqué pour avoir ignoré les préoccupations éthiques concernant les vaccins et pour avoir promu avec zèle, malgré les préoccupations de sécurité, la vaccination des enfants même s’ils ne présentaient aucun symptôme et le fait que les risques que les enfants tombent gravement malades à cause de la maladie étaient « extrêmement faibles ».

    Pragmatisme politique

    Dans l’ensemble, l’archevêque Paglia a été critiqué pour avoir privilégié le pragmatisme politique au témoignage prophétique, ses détracteurs affirmant qu’il partait souvent de la situation politique et cherchait ensuite à y intégrer l’Évangile et la tradition catholique, plutôt que l’inverse.

    Dans une interview accordée au Register en 2020, l'archevêque Paglia s'est défendu en déclarant que sa vision de l'Académie était de traiter un « large éventail de questions qui affectent aujourd'hui la vie à son niveau le plus élémentaire » et de « libérer nos discussions des hypothèses simplistes ».

    Suite aux changements radicaux apportés à l’académie, certains de ses anciens membres ont formé en 2017 l’ Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille comme alternative à l’académie pontificale, dans le but de poursuivre le travail qu’elle semblait abandonner.

    Qualifiant d'« inspirée » la vision de saint Jean-Paul II pour l'Académie pontificale pour la vie, Christine de Marcellus Vollmer, ancienne membre et aujourd'hui présidente de l'organisation vénézuélienne pro-vie PROVIVE, a déclaré : « Nous prions pour que notre Saint-Père charge Mgr Pegoraro de restituer à l'Académie pontificale pour la vie son mandat initial, interrompu lors de sa fermeture et de sa réorganisation en 2016. » Elle espérait également que Mgr Pegoraro avait « approfondi ses recherches depuis ses années d'écart avec la prophétique Humanae Vitae et son approbation apparente du suicide assisté. »

    On ne sait pas dans quelle mesure Mgr Pegoraro poursuivra la lignée de l'archevêque Paglia, même s'il semble qu'il conservera de nombreux changements mis en place par son prédécesseur.

    Dans une déclaration du 27 mai, il a déclaré qu'il avait l'intention de « travailler en continuité avec les thèmes et la méthodologie des dernières années, en tirant le meilleur parti des compétences spécifiques de notre vaste groupe international et interreligieux d'universitaires qualifiés ».

    Il a ajouté qu'il souhaitait souligner en particulier les questions de « bioéthique globale », le dialogue avec diverses disciplines scientifiques, l'intelligence artificielle et la biotechnologie, et « la promotion du respect et de la dignité de la vie humaine à toutes ses étapes ».

  • (France) Une transgression majeure qui appelle un sursaut sociétal : après le vote en 1ère lecture, il est encore temps d’empêcher l’irréparable

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    Communiqué du Sybdicat de la Famille :

    Une transgression majeure qui appelle un sursaut sociétal : après ce vote en 1e lecture, il est encore temps d’empêcher l’irréparable.  

    La proposition de loi sur le développement des soins palliatifs a été adoptée en 1ère lecture à l’unanimité, confirmant la forte attente d’un accompagnement médical et humain pour les personnes en fin de vie. La proposition de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté a quant à elle été adoptée par une assemblée fragmentée. Le Syndicat de la Famille compte sur les sénateurs pour revenir à la raison et entrainer les députés hésitants dans leur sillon. Face à la souffrance, la réponse ne peut en aucun cas être la mort délibérée et la transgression de l’interdit de tuer, fondement de toutes sociétés.

    Un malaise social profond

    Si le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté est pour le moment cantonné aux travées du Parlement, à l’abris des regards et de l’attention du grand public, le résultat du vote de ce jour confirme néanmoins que la représentation nationale est tiraillée. La volonté répétée depuis des décennies par les partisans de l’euthanasie « d’ouvrir un nouveau droit » traduit une approche idéologique, sans prise en compte de la vulnérabilité des personnes en souffrance et de la réalité de la fin de vie. Le principe même de réduire le sujet à celui d’un droit individuel ne peut qu’empêcher tout encadrement. En effet, un droit a naturellement vocation à s’appliquer le plus largement possible, sans restriction. Le vote simultané des deux propositions de loi a eu le mérite de révéler l’unanimité pour soutenir les soins palliatifs d’un côté et le malaise autour de l’euthanasie et du suicide assisté, allant d’ailleurs jusqu’à nier les mots… et donc la réalité des faits.

    L’inquiétude des parlementaires, masquée par l’adoption technique du texte en 1ère lecture, repose sans doute en partie sur la banalisation du suicide que cette proposition de loi semble considérer comme potentiellement bénéfique. La perspective de transformer dans quelques mois la mort en un spectacle, accessible même aux personnes mineures, est aussi réelle qu’effrayante. Il est urgent de remettre l’accent sur la nécessité de combattre le suicide en mettant en place de véritables dispositifs de soutien et de prévention, plutôt que de promouvoir des pratiques qui renforcent le sentiment dépressif dans notre société. « Face à une société de la désespérance, un autre monde est possible. On ne lutte pas contre la souffrance par une injection létale mais par des soins, une présence et de l’affection. C’est à cela que l’on reconnaît une société solidaire » observe Ludovine de La Rochère, Président du Syndicat de la Famille.

    Un appel à la mobilisation et à la réflexion partagée

    Le Syndicat de la Famille dénonce la recherche d’un prétendu « équilibre ». Ce mot est un piège car il pose comme postulat que le principe même de l’euthanasie et du suicide assisté est légitime et que le débat ne doit porter que sur les conditions. Or, l’euthanasie et le suicide assisté sont en eux-mêmes des actes d’une violence inouïe. « On ne tue jamais par amour. L’amour ne tue pas. » La transgression suprême du principe « Tu ne tueras point », valable dans toutes les sociétés et à toutes les époques, doit rester une pierre angulaire de notre socle social. Nous appelons les députés, qui par ce vote en première lecture semblent céder à une pression idéologique, à revenir à la raison et à permettre à la société de retrouver une véritable solidarité. Il est encore temps de repenser cette proposition et d’éviter que le parcours législatif ne conduise à un basculement tragique, tant pour les personnes âgées, handicapées et leurs proches, que pour l’ensemble de la société.

    Un autre choix est encore possible

    Plutôt que d’engager les patients dans un « couloir de la mort » – en déterminant à l’avance l’heure et la date d’une fin tragique – et à le présenter comme un bien, notre société a plus que jamais besoin d’une main tendue, d’un soutien concret pour que chacun soit accompagné dans les moments les plus difficiles. La véritable question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment offrir des réponses respectueuses, qui privilégient l’accompagnement et la solidarité plutôt que l’acceptation d’un suicide organisé par le vote d’une assemblée fragmentée.

    Le Syndicat de la Famille appelle désormais à une large appropriation de ce débat par les Français pour éclairer avec sagesse la gravité d’un choix qui concerne chacun d’entre nous. C’est le défi que nous devons relever ensemble : patients, aidants, familles, citoyens, élus, soignants.

  • L'ère Paglia prend fin mais les références morales restent sous les décombres

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    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    L'ère Paglia prend fin, la moralité reste sous les décombres

    À 80 ans, le prélat et ami de Pannella dit au revoir à l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II et à l'Académie pontificale pour la vie, après les avoir renversés tous les deux. Une gestion désastreuse qui a évincé Dieu des désirs et des besoins de l’homme pour marcher bras dessus bras dessous avec le monde.

    28_05_2025
    GIULIANO DEL GATTO - IMAGOÉCONOMIQUE

    La raison invoquée par le Vatican est formelle : avoir atteint la limite d'âge. Et c'est ainsi que Mgr. Vincenzo Paglia a quitté la direction de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille et le cardinal Baldassare Reina a été nommé Grand Chancelier à sa place. Paglia quitte également la présidence de l'Académie pontificale pour la vie (APV) en faveur de Mgr Renzo Pegoraro.

    Quel est l’héritage que Mgr. Paglia nous a laissé ? Rappelons en résumé l’œuvre de destruction que Paglia a menée au détriment de la doctrine morale catholique sous le pontificat de François. Nous sommes en 2017 et l'APV organise une conférence avec l’Association médicale mondiale. La conférence a réuni des intervenants qui se sont prononcés ouvertement en faveur de l'avortement, comme Yvonne Gilli, représentante de la branche suisse du géant de l'avortement Planned Parenthood, et de l'euthanasie, comme René Héman, alors président de l'Association médicale allemande, Volker Lipp, professeur de droit civil à l'Université Georg-August de Göttingen, Heidi Stensmyren, ancienne présidente de l'Association médicale suédoise, Anne de la Tour, ancienne présidente de la Société française de soins palliatifs, et Ralf Jox, professeur à l'Université de Munich.

    Monseigneur Paglia congédie la vieille garde de l'APV et de l'Institut Jean-Paul II, trop attachée aux absolus moraux, et engage des personnalités plus enclines à une morale vouée au situationnisme, à la phénoménologie éthique et au proportionnalisme. Et ainsi, en 2017, Paglia a nommé comme membres du PAV Nigel Biggar – professeur de théologie morale et pastorale à l’Université d’Oxford – avorteur et pro-euthanasie, le professeur Katarina Le Blanc, professeure à l’Institut Karolinska, qui a utilisé des cellules souches embryonnaires dans son travail, et Don Maurizio Chiodi, professeur de bioéthique à la Faculté de théologie de l’Italie du Nord et favorable à l’insémination artificielleà la contraception et à l’homosexualité. En 2022, l'économiste Mariana Mazzucatoathée, militante pro-avortement et membre du Forum économique de Davos, a également rejoint l'APV en tant que membre. D'autres événements ont marqué la vie de l'APV au cours de ces années. En 2017, un séminaire international pour le trentième anniversaire de  Donum Vitae a été annulé : ce document de l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi était clairement en contraste avec le nouveau cours. En février de la même année, Mgr. Paglia fait l'éloge du leader radical Marco Pannella, récemment décédé : « c'est une grande perte pour notre pays », « une histoire pour la défense de la dignité de tous », « un trésor précieux à préserver », « inspirateur d'une vie plus belle pour le monde qui a besoin d'hommes qui sachent parler comme lui ».

    Passons à 2018 : Paglia intervient dans le cas du petit Alfie Evans, vivant grâce au soutien d'une machine spéciale puis condamné à mort par la justice anglaise, et considère le maintien en vie de cet enfant comme une obstination thérapeutique, soutenant ainsi la thèse de l'euthanasie des juges de la Haute Cour de Londres.

    Nous sommes en août 2020 : le gouvernement a publié des directives pour accroître l’accès à l’avortement chimique au milieu de l’urgence Covid. L'APV publie une note critiquant ces directives, mais il manque une critique explicite de la loi 194 et du fait que le temps de prise de ces pilules a été prolongé, prolongeant ainsi également leur efficacité abortive.

    En octobre 2021, Mgr. Paglia est l'invité de  Rebus un talk-show sur Rai 3. A cette occasion, parmi d'autres « bévues », le président de l'époque de l'APV avait exprimé son soutien, bien qu'à contrecœur, à une loi sur le suicide assisté. En novembre de la même année, il intervient lors de la conférence Technologies et fin de vie : la primauté de l’accompagnement, où il se heurte à plusieurs difficultés sur des questions telles que le consentement, le DAT et l’indisponibilité de la vie. En avril 2023, lors d'un festival de journalisme, il revient sur le thème de la « légitimation du suicide assisté » et cette fois son soutien à une règle légitimante est clair, malgré une correction qui n'en est pas une car elle confirme le jugement initial.

    Nous arrivons en juin 2022. La Corsera interviewe Paglia sur le thème de l'avortement et sur la loi 194 (qui autorise le recours à l'IVG) : l'ancien président de l'APV ne profite pas de l'occasion en or pour affirmer que l'Église espère son abrogation, il semble en effet que Paglia ne veuille pas la remettre en question. Les doutes ont disparu après deux mois, lorsque Paglia a déclaré sur Rai 3 que la loi 194 est « un pilier de la société », ajoutant qu'elle n'est « absolument pas sujette à discussion ». En novembre de la même année, il a donné une interview à The Tablet dans laquelle, concernant la légalité de la contraception, le monseigneur s'est exprimé ainsi : « Je crois que le jour viendra où le pape François ou le prochain pape le fera. Mais que puis-je dire ? Bien sûr, nous devons en tenir compte. "

    Également en 2022, le volume de l'APV est publié (Éthique théologique de la vie. L'Écriture, une tradition) qui soutient la bonté de la contraception, pour surmonter les limites imposées par Humanae Vitae, la fécondation extracorporelle et l'euthanasie. Puis en 2024 a été publié le Petit lexique de la belle vie, dans lequel il est clair que l'APV est en faveur de l'euthanasie, la déguisant en refus de l'obstination thérapeutique et du suicide assisté. Le livre suscite une certaine désapprobation et Paglia tente alors de le rafistoler en donnant quelques interviews, mais le rafistolage s'avère pire que le trou.

    En ce qui concerne l’Institut Jean-Paul II, un motu proprio de 2017 du pape François bouleverse son identité, telle qu’elle a été conçue par Jean-Paul II, car le document de référence devient Amoris laetitia : la pastorale supplante la doctrine, les références morales sont données par des cas particuliers, le discernement personnel, la pratique, l’intention subjective, les circonstances, etc. Paglia, bien sûr, embrasse pleinement ce changement de paradigme. Une preuve parmi tant d'autres : la même année, il donne une interview dans laquelle il approuve la communion pour les divorcés remariés. En 2019, Paglia a publié les statuts de l'Institut : la Théologie morale a été supprimée, ce qui revient à supprimer l'examen de droit privé à la faculté de droit, et deux professeurs qui étaient des symboles de JPII et de l'orthodoxie doctrinale ont été torpillés : Monseigneur Livio Melina et le Père José Noriega. D'autres purges suivront, tandis que seront appelés à enseigner des professeurs qui soutiennent une orientation contraire aux enseignements de Jean-Paul II, comme le susmentionné Don Maurizio Chiodi, Don Pier Davide Guenzi, favorable aux comportements homosexuels, et Monseigneur Pierangelo Sequeri, le directeur de l'Institut. La meilleure synthèse de la nouvelle nature qui imprègne l'Institut Jean-Paul II se trouve peut-être dans un article, publié en janvier 2021 sur la page Facebook de l'Institut, qui disait : « défendre le droit à l'avortement ne signifie pas défendre l'avortement ».

    Venons-en à la morale de l'histoire, qui est que plus une histoire apparaît comme un drame, plus elle est complexe. L'APV et l'IJPII dirigés par Paglia sont passés d’une théologie morale fondée sur la Révélation et sur la métaphysique de l’être et de la personne, à une théologie historiciste et subjectiviste. Ce qui est mal en soi est devenu ce qui est mal à mon avis, l'intention subjective a effacé le sens moral objectif des actes, les circonstances se sont transformées en causes légitimant le mal, les phénomènes sociaux sont devenus des paradigmes éthiques de référence, la nature humaine a été supplantée par les coutumes, les conditionnements, les habitudes, les traits psychologiques individuels. En fin de compte, Dieu et ses exigences ont été évincés de tous les simples désirs et besoins de l’homme.

  • Face aux sirènes de l’euthanasie : répondre aux arguments de la souffrance, de l’autonomie et de la dignité

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    De Claves.org :

    Réponse aux trois (meilleurs) arguments pro-euthanasie

    Alors qu'en France, l’Assemblée Nationale se réunit aujourd’hui pour le vote solennel des lois sur la fin de vie, dont l’une consiste – sans le dire ouvertement – en une très grave violation de l’interdit de tuer, par la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, Matthieu Lavagna s’apprête à publier un excellent ouvrage de débat, résumant brièvement et clairement les arguments majeurs de la position anti-euthanasie. De bonnes raisons de lire L’euthanasie en débat (sortie prévue le 30 mai, éditions Salvator).

    Face aux sirènes de leuthanasie : répondre aux arguments de la souffrance, de lautonomie et de la dignité

    Clair, informé, rigoureusement argumenté, l’ouvrage de Matthieu Lavagna s’adresse à tous ceux qui veulent comprendre ce qui est réellement en jeu dans la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Dans une société où le débat public s’enlise souvent dans l’émotionnel, l’auteur s’attelle à une tâche difficile : montrer qu’une position rationnelle et cohérente demeure possible et nécessaire. Après avoir exposé l’argument central contre l’euthanasie (voir notre article précédent) – à savoir qu’elle constitue un homicide volontaire, donc intrinsèquement immoral et incompatible avec le droit –, Lavagna entreprend de répondre aux principales objections formulées par ses défenseurs. Trois arguments en particulier, souvent invoqués par les partisans de l’euthanasie, méritent selon lui une attention sérieuse et une réponse détaillée : celui de la souffrance, celui de l’autonomie corporelle et celui de la vie prétendument « indigne d’être vécue ». À chacun, il oppose une réfutation claire, solide et décisive.

    1. La souffrance : un drame humain, non une justification du meurtre

    Le premier argument, sans doute le plus fréquent, consiste à invoquer la souffrance – physique ou psychique – pour justifier le recours à l’euthanasie. Il s’agit, au nom de la compassion, d’abréger une agonie jugée insupportable. Cette rhétorique, puissamment émotionnelle et souvent appuyée par l’évocation de cas particulièrement douloureux (et complexes), peut faire passer les opposants à l’euthanasie pour des êtres cruels, insensibles à la douleur humaine. Or rien n’est plus faux, rétorque Matthieu Lavagna : la véritable compassion n’est pas d’éliminer le patient, mais de soulager sa douleur. Et la médecine contemporaine dispose justement aujourd’hui de moyens puissants et efficaces pour cela : antalgiques, anesthésiques, sédatifs… Selon un consensus médical relayé par le Comité Consultatif National d’Éthique, « Les experts s’accordent pour dire que toute douleur peut aujourd’hui être soulagée » [1]. Il est donc possible, sans avoir recours à l’euthanasie, de soulager les souffrances du corps et d’accompagner le malade jusqu’au terme naturel de sa vie, dans le respect de sa dignité.

    Matthieu Lavagna rappelle le principe du double effet (formulé par Jean de Saint-Thomas à partir des principes de saint Thomas d’Aquin), qui justifie moralement certaines pratiques médicales comme la sédation profonde (usage de traitements anti-douleurs dont un effet secondaire non désiré peut être d’accélérer la survenue de la mort) : on peut accepter un effet négatif (la mort anticipée) s’il n’est pas directement voulu, mais seulement toléré comme conséquence d’un acte bon (le soulagement de la douleur) qui ne peut être la conséquence de l’effet mauvais. Cette distinction est cruciale : le but du soin n’est pas de tuer, mais de soigner – tuer n’est jamais un soin.

    Il faut aussi souligner, avec l’auteur, que le sous-développement des soins palliatifs est un choix politique (ou un non-choix, ce qui revient au même) : en France, la sédation profonde ne concerne aujourd’hui qu’environ 3 % des décès. En renforçant cette offre médicale, nous pourrions faire reculer de manière décisive les demandes d’euthanasie et le mal-être des personnes en fin de vie. Matthieu Lavagna regrette toutefois que la loi Claeys-Leonetti de 2016 ait introduit une ambiguïté grave : en considérant désormais l’alimentation et l’hydratation d’une personne en état de dépendance comme des traitements (et non comme des soins), autorisant leur interruption dans certaines circonstances, ouvrant ainsi la voie à une euthanasie par omission. Il plaide pour un retour aux principes plus équilibrés de la loi de 2005 (dite loi Leonetti). En somme, la souffrance est un drame, jamais un argument suffisant pour justifier l’élimination délibérée d’un être humain.

    2. Lautonomie corporelle : un principe fondamental, mais non absolu

    Deuxième pilier du discours pro-euthanasie : l’autonomie corporelle. Pourquoi l’État interdirait-il à une personne de disposer librement de son propre corps ? Ne sommes-nous pas maîtres de notre vie – et donc de notre mort ? Cet argument, popularisé par des penseurs comme Peter Singer ou des personnalités comme Line Renaud, repose sur une vision individualiste – et fausse – de la liberté. L’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité – principal lobby pro-euthanasie, auquel appartient Line Renaud) revendique ainsi la possibilité de choisir « le moment et les modalités » de sa mort comme l’expression ultime de l’autonomie personnelle.

    Or cette conception absolutisée de la liberté ne résiste pas à l’analyse, souligne Matthieu Lavagna. D’abord, si l’on accepte ce principe, toute demande de mort devrait être recevable, y compris pour des raisons futiles : une peine de cœur, une dette, un échec professionnel… Ce que refusent tout de même les défenseurs de l’euthanasie, qui prétendent imposer des conditions, preuve qu’ils ne croient pas eux-mêmes à un droit illimité de se donner la mort.

    Matthieu Lavagne observe en outre que l’État ne reconnaît déjà pas un droit absolu de disposer de son corps : la vente d’organes, la gestation pour autrui, l’usage de drogues dures ou encore l’achat de services sexuels sont encadrés, voire interdits. La liberté corporelle connaît donc des limites, dictées par le respect du bien commun et de la santé publique.

    Enfin – et surtout – Matthieu Lavagna dénonce une équation fallacieuse : ce n’est pas parce qu’un patient demande à mourir que le médecin acquiert le droit de le tuer. Accepter cela reviendrait à dissoudre toute déontologie médicale : un médecin ne peut pas obéir aveuglément à des demandes objectivement contraires à la santé ou à la vie du patient, comme amputer sans raison un psychotique, ou affamer un anorexique, sous prétexte de respecter sa liberté ; certaines demandes sont moralement irrecevables. De plus, les droits fondamentaux – dont le droit à la vie – sont inaliénables : on ne peut y renoncer, même volontairement. La liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut, mais à choisir le bien ; l’autonomie ne saurait justifier la destruction volontaire de soi-même, encore moins impliquer autrui dans cet acte destructeur.

    3. La dignité : une réalité objective, non un ressenti subjectif

    Le troisième argument, plus insidieux et pourtant tellement « politiquement correct », postule qu’une vie gravement diminuée, marquée par la dépendance ou la souffrance, n’aurait plus de dignité – et qu’il serait alors plus « digne » de mourir que de vivre. Cet argument repose sur une vision subjective et utilitariste – en réalité terrible – de la dignité humaine. Pour Line Renaud, égérie de l’ADMD, « quand il n’y a plus de qualité de vie, il vaut mieux partir ». Matthieu Lavagna démasque la logique dangereuse d’une telle affirmation : si la valeur d’une vie dépend du ressenti individuel, alors il n’y a plus d’égalité entre les êtres humains. Que dire des personnes handicapées, des malades mentaux, des dépressifs ? Leur vie aurait-elle moins de valeur ? Leur droit à vivre serait-il conditionnel ? L’appréciation subjective que tout un chacun peut se faire de sa propre dignité crée-t-elle une distinction entre deux classes de personnes humaines ?

    En réalité, la dignité humaine ne dépend pas de la conscience, de la santé ou de l’autonomie : elle est inscrite dans l’être même de la personne ; toute vie humaine a une valeur intrinsèque, qu’elle soit jeune ou âgée, valide ou dépendante, consciente ou non. La fragilité en particulier mérite et demande un respect et une considération particuliers. Admettre le contraire reviendrait à diviser l’humanité en deux catégories : ceux qui méritent la vie, et ceux qu’on peut éliminer. L’argument de la « dignité » conduit ainsi à une régression éthique majeure. Lavagna rappelle ici le véritable héritage des droits de l’homme : le respect de la vie humaine, en toute circonstance, est le fondement même de notre civilisation, rappelé notamment dans la Déclaration Universelle de 1948, aux termes de laquelle « tous les membres de la famille humaine » ont des « droits égaux et inaliénables » qui constituent « le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde » et ont donc également « droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne »[2]. L’abolir pour quelques cas-limites, aussi douloureux soient-ils, reviendrait à fragiliser la protection de tous et à introduire un terrible cheval de Troie dans l’édifice juridique dont la fonction même est la protection des personnes dans leurs droits les plus fondamentaux (le plus fondamental de tous n’est-il pas le droit à la vie, sans lequel aucun autre ne trouve de sens ?).

    Un livre pour réveiller les consciences

    Par son argumentation limpide, sa maîtrise des sources juridiques, médicales et philosophiques, Leuthanasie en débat s’impose comme une lecture indispensable pour tous ceux qui refusent de voir la compassion dévoyée en logique d’élimination. Matthieu Lavagna ne nie ni la complexité des situations, ni la profondeur des détresses, mais il démontre que la réponse juste ne saurait être la suppression du patient. En répondant avec clarté et précision aux trois principaux arguments pour la légalisation de l’euthanasie, il oppose un plaidoyer éclairé pour la vie, la vraie compassion, et une médecine fidèle à sa vocation première : soigner, toujours.

    Références
    1 CCNE, avis n°121, 30 juin 2013.
    2 Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Préambule et Article 3.

    Lire également : L’argument majeur contre toute forme d’euthanasie

  • L'archevêque de Paris sur l’euthanasie : « La mort donnée ne peut pas être un soin ! »

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    D'Anne Van Merris sur zenit.org :

    21 Mai 2025

    La veillée de prière pour la Vie a rassemblé 2 000 fidèles le 21 mai 2025 © Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris

    La Veillée De Prière Pour La Vie A Rassemblé 2 000 Fidèles© Marie-Christine Bertin / Diocèse De Paris

    Mgr Ulrich sur l’euthanasie : « La mort donnée ne peut pas être un soin ! »

    Une grande veillée de prière pour la Vie a eu lieu mercredi 21 mai à Paris

    Alors que l’Assemblée nationale examine ces jours-ci la proposition de loi sur « l’aide à mourir », l’Église de France a organisé mercredi 21 mai 2025 sa 16e veillée de prière pour la Vie en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

    Si l’édition 2024 s’était déroulée peu de temps après l’entrée dans la constitution de la loi sur l’avortement, la veillée de prière 2025 a coïncidé avec les discussions des parlementaires sur la possible légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.

    Près de 2 000 fidèles de tous les âges se sont rassemblés dans la cathédrale autour de plusieurs évêques de la province d’Île-de-France, dont l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich ainsi que Mgr Antoine de Romanet, évêque aux Armées et Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, recteur de Notre-Dame de Paris.

    « Nous prétendons que l’espérance n’est pas morte »

    La soirée a été ponctuée par des temps de prière, de louange et de témoignages parlant de la « beauté de la vie ». Les évêques ont lu chacun à leur tour des intentions de prière et les fidèles ont ensuite été invités à déposer leurs propres intentions devant l’autel.

    « La mort donnée n’est pas, ne peut pas être un soin » a déclaré Mgr Ulrich dans son homélie, « nous ne pouvons pas, sans réagir, laisser dire que l’espérance pour notre société réside dans ce que l’on veut appeler un progrès, celui prétendu d’une mort douce et choisie. » « Au contraire, nous prétendons que l’espérance n’est pas morte, nous croyons que l’amitié qui tend la main pour vivre jusqu’à la consommation de la vie entretient la paix et même la joie de celui qui meurt comme de celui qui l’accompagne » a-t-il ajouté.

    Les différents cultes ont réagi 

    Par la voix de plusieurs de ses évêques et de son porte parole, Mgr Pierre-Antoine Bozo, l’Église catholique en France ne cesse d’alerter sur cette proposition de loi qui pèse sur les plus fragiles et sur la mise en question du respect dû à toute vie humaine.

    Cette dignité donnée par Dieu à l’homme a d’ailleurs été réaffirmée en avril 2024 par le Dicastère pour la doctrine de la foi. « L’Église proclame l’égale dignité de tous les êtres humains, quelles que soient leur condition de vie et leurs qualités. Cette proclamation repose sur une triple conviction qui, à la lumière de la foi chrétienne, confère à la dignité humaine une valeur incommensurable et en renforce les exigences intrinsèques » est-il écrit dans Dignitas infinita, publiée le 2 avril 2024 par le Vatican.

    Mais l’Église catholique n’est pas toute seule à s’opposer à ce projet de loi. Le 15 mai dernier, la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) – catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste – a écrit un message pour alerter sur les graves dérives qui vont à l’encontre de la dignité de la vie humaine.

    Mgr Ulrich sur l’euthanasie : « La mort donnée ne peut pas être un soin ! » | ZENIT - Français

  • France : les députés adoptent le « droit à l’aide à mourir » : une « trajectoire vertigineuse »

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    De gènéthique.org :

    Les députés adoptent le « droit à l’aide à mourir » : une « trajectoire vertigineuse »

    19 mai 2025

    Samedi, les députés ont continué l’examen de la proposition de loi « relative au droit à l’aide à mourir ». Des séances ajoutées afin de tenir les délais d’examen du texte : le vote solennel est prévu le 27 mai.

    « Aide à mourir » : un oxymore, un euphémisme

    Alors qu’ils examinent l’article 2, les deux premières heures du débat ont été intégralement consacrées à des débats sémantiques, dans le prolongement de ceux de la veille. Christophe Bentz (Rassemblement National) souligne que le terme « aide à mourir » est en fait un oxymore, mêlant une notion positive (aide) et une notion négative (mourir). Ce qui donne une idée faussement positive de l’acte d’administrer une substance létale.

    C’est aussi un euphémisme qui engendre une confusion pointe Philippe Juvin (Droite Républicaine) : l’« aide à mourir » existe déjà dans les soins palliatifs où l’on accompagne le patient jusqu’à la mort. C’est « une offense faite aux soignants lesquels, précisément, aident les malades à mourir », abonde Annie Vidal (Ensemble pour la République).

    La députée comme Dominique Potier (Socialistes et apparentés) tente au moins d’insérer l’adjectif « active » pour dissiper un peu la confusion mais tous les amendements relatifs à la terminologie sont rejetés.

    Un « droit » affiché comme un « soin »

    Charles Rodwell (Ensemble pour la République) prévient : le terme de « droit » ouvre la voie à des élargissements inévitables. La ministre Catherine Vautrin, contrairement au rapporteur général Olivier Falorni (Les Démocrates), est très réservée sur l’usage de cette notion de « droit ». « Je suis en désaccord avec le vote de la commission sur la notion de droit à l’aide à mourir plutôt que d’aide à mourir, indique la ministre. Pour le gouvernement, il s’agit non pas d’un droit, mais d’une liberté encadrée par des conditions médicales strictes qui définissent l’éligibilité ; c’est ce qui était prévu dans le texte présenté l’année dernière et c’est pourquoi nous sommes défavorables à ce terme. »

    L’amendement 834 de Charles Sitzenstuhl (Ensemble pour la République) demande que le sujet de l’« aide à mourir » ne soit pas placé dans la première partie du Code de la Santé publique consacrée à la « Protection générale de la santé », mais dans une septième partie, à créer, pour éviter la confusion de l’administration d’une substance létale avec un soin. Son amendement est rejeté mais le débat sur cette question reviendra plus tard.

    L’euthanasie rétablie comme une « exception »

    Le rejet des amendements s’enchaine jusqu’à la proposition de rétablir l’euthanasie comme une exception et non plus une décision du patient. Ainsi, l’amendement 2650 du gouvernement qui est adopté prévoit que l’euthanasie ne sera pratiquée sur une personne que « lorsqu’elle n’est pas en mesure physiquement d’y procéder ». « La loi affirme que le dernier acte doit appartenir à l’individu. » Olivier Falorni plébiscitait, lui, le « libre choix ». Le rapporteur général « redoute » qu’un patient ne soit finalement pas en mesure de s’administrer une substance létale pour « des raisons diverses », telles que l’« angoisse » ou le « stress ».

    De multiples amendements dans les rangs de la droite et du centre allaient dans le même sens. Les amendements visant à introduire le volontariat du médecin ou le fait qu’il doive être en activité seront, eux, rejetés.

    Plus tard, des députés, nombreux, tenteront de supprimer complètement l’alternative euthanasique, « même si l’acte n’est pas moins grave sur le fond » souligne Christophe Bentz. « La légalisation de la mort provoquée n’est pas qu’une question individuelle », insiste de son côté Thibault Bazin quand Vincent Trébuchet (UDR) dénonce : « L’ouverture de l’euthanasie, ce serait revenir sur 2 500 ans de serment d’Hippocrate ». « Continuons à renouveler ces interdits qui sont porteurs d’une véritable fraternité, et qui sont des garde-fous indispensables à notre vivre ensemble » plaide-t-il. Tous ces amendements seront rejetés ; l’euthanasie demeurera une possibilité.

    Danielle Simonnet (Ecologiste et social) veut, quant à elle, que l’administration du produit létal puisse être effectuée par « un proche » (amendement 1858). Un « geste humaniste » pour Sandrine Rousseau du même groupe. Son amendement est rejeté mais Karen Erodi (LFI-NFP) lui succède en défendant l’amendement 2232 visant à autoriser cette fois une personne désignée par le patient. Philippe Juvin alerte contre les potentiels conflits d’intérêts mais pointe aussi la « charge psychologique », et parfois la « grande fatigue des aidants ». Les amendements sont rejetés.

    Une pratique supprimée du Code pénal

    Patrick Hetzel, entre autres députés, veut supprimer l’alinéa 7 de l’article 2 qui dispose : « Le droit à l’aide à mourir est un acte autorisé par la loi au sens de l’article 122‑4 du code pénal ». De nombreuses difficultés juridiques sont soulevées : comment distinguer de la non-assistance à personne en danger ? ou encore de l’incitation au suicide ?

    « Je considère que l’alinéa 7 de l’article 2 est la clé de voûte de ce texte. » Pour défendre son amendement Charles Sitzenstuhl emploie le terme d’« homicide », ce qui provoque un rappel au règlement de Nicolas Turquois (Les Démocrates). Le député refuse d’être placé dans une situation de complicité d’homicide.

    Le Code pénal est d’interprétation stricte, souligne Philippe Juvin, aussi souhaite-t-il que les termes de suicide assisté et euthanasie soient utilisés dans cet alinéa.

    Tous ces amendements sont rejetés.

    « Je suis convaincu que si ce texte reste solide et équilibré, il aura une majorité »

    La question des directives anticipées revient dans les échanges avec de nombreux amendements, issus des propositions de la MGEN (cf. « Aide à mourir » : une mutuelle propose des amendements aux députés) ou travaillés avec l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). L’objectif est d’introduire la possibilité de formuler une demande d’« aide à mourir », y compris indirectement.

    Le rapporteur Olivier Falorni remercie tous les députés ayant présenté ces amendements, mais invite toutefois ses collègues à les retirer… au moins pour le moment. « Je suis convaincu que si ce texte reste solide et équilibré, il aura une majorité », martèle t-il. « Si ces amendements étaient adoptés, ils rompraient l’équilibre de ce texte », craint le rapporteur général.

    Nicolas Sansu (Gauche Démocrate et Républicaine, amendement 1364) et Emeline K/Bidi (Gauche Démocrate et Républicaine, amendement 1384) obtempèrent pour permettre le vote de « l’aide à mourir ». Ceux de Danielle Simonnet, d’Océane Godard (Socialistes et apparentés) et de Marie-Noëlle Battistel (Socialistes et apparentés) ne le sont pas ; ils seront rejetés.

    A l’inverse, Christophe Bentz insiste pour que la demande soit « répétée » afin de sécuriser la procédure et de prévenir toute survenue d’un contentieux (amendement 1251). « Nous souhaitons graver dans le marbre un certain nombre de garde-fous, même si nous savons qu’ils sauteront malheureusement un à un dans le temps », explique le député. Son amendement est également rejeté, comme celui de Charles Rodwell (756) qui visait à préciser que la demande ne doit pas être faite « sous pressions extérieures ».

    L’article 2 est adopté, consacrant un « droit à l’aide à mourir », et les discussions se poursuivent sur l’article 3 qui veut introduire l’« aide à mourir » dans le Code de la santé publique.

    « Ce n’est pas de la médecine, c’est un choix de société »

    « Il ne s’agit en aucun cas d’un soin, affirme Sandrine Dogor-Such (Rassemblement National). Ce n’est pas de la médecine, c’est un choix de société. »

    « J’ai l’impression que l’introduction de cette loi vient bousculer l’éthique du soin, change le regard que les soignants auront sur eux-mêmes », appréhende Dominique Potier face à cette « trajectoire vertigineuse ».

    Quand Charles Sitzenstuhl interroge sur l’absence de données relatives au nombre de personnes qui seront concernées par le texte, Christophe Bentz insiste sur le fait que 180.000 Français meurent chaque année sans avoir eu accès à des soins palliatifs. « Y-a-t-il une liberté lorsque le choix c’est souffrir ou mourir ? »

    « Réussir sa vie c’est aussi réussir sa mort », défend de son côté Michel Lauzzana (Ensemble pour la République), invoquant la notion de dignité, une « notion personnelle » (cf. Fin de vie : « Députés de gauche, nous vous demandons de faire barrage à cette proposition de loi, par fidélité à ce que la gauche a de plus précieux : la défense indiscutable de la solidarité et de la dignité humaine »). « Parce quand on part dans une situation où on est très dégradé, où on ne veut pas se voir, je crois qu’on rate un petit peu de sa vie aussi ». Des vies vaudraient-elles moins que d’autres ?

    Dominique Potier interpelle : « Tout a été dit sur cet article L110-5 [NDLR : qu’il s’agit de modifier avec l’article 3 de la proposition de loi] qui a été façonné par des personnes qui, depuis les années 80, je pense à Bernard Kouchner et jusqu’à Claeys-Leonetti, ont progressivement créé un continuum législatif qui s’arrête à la limite que vous critiquez. » « Je vous demande simplement, pour le respect du monde des soins palliatifs et de ceux qui ont bâti ce continuum législatif : ne touchez pas à cet article. ». « Cela ne change rien au reste de la loi », appuie l’élu. « Ou alors vous montrerez que vous êtes dans une logique de bataille culturelle contre tout ce qui peut faire société et faire commun au nom des libertés individuelles. » Plus tard dans la soirée, l’article 3 sera adopté, modifiant le Code de la santé publique. CQFD.

  • Joseph Moscati, un saint médecin napolitain (12 avril)

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    Saint Joseph Moscati, médecin et saint de Naples (d'Evangile au Quotidien)

    Giuseppe Moscati naît à Bénévent (en Campanie), le 25 juillet 1880, du magistrat Francesco Moscati et Rosa De Luca, des marquis de Roseto. Il fut baptisé six jours après la naissance, le 31 juillet 1880. En 1884, la famille s’installa à Naples car Francesco Moscati fut nommé Président de la Cour d’Appel de cette ville.

    Giuseppe fit sa première communion le 8 décembre 1888 et reçut le sacrement de confirmation, par Monseigneur Pasquale De Siena, le 3 mars 1890. 

    En 1889 entre au lycée classique Vittorio Emanuele de Naples (votre serviteur a fréquenté le même lycée) où, en 1897, il obtient son baccalauréat avec mention.

    Ému par l'accident d'un de ses frères, il décide de se mettre au service des malades et s'inscrit à la faculté de médecine. Il soutient une thèse sur l'uréogenèse hépatique, le 4 août 1903, et obtient son doctorat en médecine avec les félicitations du jury.

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