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La responsabilité de l'Occident dans la sélection des sexes en Asie

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La revue de presse de Généthique (http://www.genethique.org/revues/revues/2011/Juillet/20110712.3.asp) publie cette note du plus haut intérêt d'où l'Occident ne sort pas grandi :

"Slate.fr publie un article de Mara Hvistendahl, correspondante du magazine Science, qui explique le rôle joué par l'Occident dans la sélection du sexe des enfants naître et les avortements sélectifs en défaveur des filles dans les pays d'Asie.

Auteur d'un livre sur le sujet (Unnatural Selection: Choosing Boys Over Girls, and the Consequences of a World Full of Men), Mara Hvistendahl affirme que les raisons ayant conduit à la généralisation des avortements sélectifs et au déséquilibre du ratio hommes-femmes sont rarement bien comprises. On invoque habituellement des raisons culturelles et économiques pour expliquer la préférence marquée pour les garçons dans des pays tels que la Chine et l'Inde : les garçons prennent en charge les rituels liés aux funérailles et s'occupent de leurs parents dans leur vieillesse, les filles représentent un fardeau financier du fait de la dot à verser lorsqu'elles se marient. Pourtant, ces raisons ne suffisent pas à rendre compte du phénomène de la sélection des sexes qui prend de l'ampleur et qui s'est récemment étendu à divers pays comme le Vietnam, l'Azerbaïdjan ou l'Albanie.

En menant son enquête, Mara Hvistendahl a constaté le rôle joué par l'Occident : "les conseillers et chercheurs occidentaux ont participé à cette réduction redoutable du nombre de femmes et de filles dans les pays en développement". Dès le milieu du XXe siècle, les démographes occidentaux ont commencé à s'inquiéter de la croissance de la population mondiale. Au sein de la division de la Population des Nations Unies, ils prévoyaient une "explosion démographique", notamment dans les pays en développement. L'anxiété gagna les milieux politiques qui voulurent agir pour contrôler la démographie. "Vu par le prisme des années 1960, la croissance de la population était synonyme de pauvreté, qui elle-même était synonyme de vulnérabilité au communisme".

Rapidement, des organisations telles que l'Agence américaine pour le développement international (USAID) ou la Banque mondiale financèrent des politiques visant à réduire le taux de natalité à l'étranger. Le Population Council et la fédération internationale des plannings familiaux (IPPF) coordonnèrent leurs efforts sur le terrain. On constata vite que "l'un des principaux obstacles [à ces politiques] dans la majeure partie des pays, notamment en Asie, était que les gens continuaient à faire des enfants tant qu'ils n'avaient pas de garçon", ce pour les raisons religieuses et culturelles déjà évoquées. S'est alors posée la question de savoir ce qu'il adviendrait "si l'on pouvait garantir aux couples qu'ils pourraient avoir un fils dès le début". En parallèle, ailleurs dans le monde, des chercheurs travaillaient à la mise au point de techniques destinées à déterminer le sexe des foetus chez les femmes porteuses d'anomalies liées au sexe, telle que l'hémophilie, qui ne touche que les garçons. Les défenseurs du contrôle démographique commencèrent à dire qu'il fallait encourager la sélection des sexes. Ainsi, en 1967, Steven Polgar, directeur du département recherche de l'organisation de l'IPPF, prit publiquement parti pour la sélection des sexes, présentée comme une méthode efficace de contrôle démographique. Au cours d'une conférence sponsorisée par l'Institut national de la santé des enfants et du développement humain (NICHD), il "implora [...] les sociologues d'inciter les biologistes à trouver une méthode permettant de déterminer le sexe du foetus, car certains parents ne refont des enfants que dans le but d'en avoir un d'un certain sexe". Très vite, d'autres intervenants évoquèrent franchement la sélection des garçons. Bernard Berelson, président du Population Council, se montra, quelques années plus tard, partisan de la sélection des sexes dans le magazine Science et Paul Ehrlich préconisa de donner aux couples le garçon désiré dans son ouvrage La bombe "p", 7 milliards d'hommes en l'an 2000. Le microbiologiste John Postgate se fit aussi le chantre de la sélection des sexes dans le New Scientist, affirmant que la croissance de la population représente une menace telle qu'il faudra tolérer les inconvénients liés à un déséquilibre homme/femme.

Dans ce contexte des politiques démographiques des années 1960-70, les conseillers de la Banque mondiale firent pression, avec d'autres organismes, sur le gouvernement indien pour qu'il agrée le principe "selon lequel tout le problème vient de la population". En 1975, des médecins de l'AIIMS (All India Institute of Medical Sciences), proposèrent à des femmes pauvres la réalisation d'amniocentèses gratuites et de "les aider" si elles devaient faire le choix d'avorter en raison du sexe du foetus. Un millier de femmes portant une fille avortèrent. Ces avortements sélectifs, qualifiés "d'expérience de contrôle démographique" par les médecins se répandirent rapidement à travers l'Inde. De même, lorsque la Chine s'ouvrit à l'aide occidentale en 1979, "le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l'IPPF sautèrent sur l'occasion de jouer enfin un rôle dans le pays le plus peuplé du monde". Dès les années 1980, des démographes et des journalistes alertèrent sur les conséquences désastreuses issues d'une balance des sexes modifiée par les avortements sélectifs ou les infanticides en Chine.

Des organismes comme l'UNFPA ont suscité des critiques de la part des opposants à l'avortement aux Etats-Unis, du fait de leur lien historique avec les politiques de contrôle démographique (incluant sélection des sexes et avortements forcés). Depuis la présidence de Ronald Reagan, qui fit le choix de réduire de 46 millions de dollars sa participation à l'UNFPA, les chefs d'Etats américains qui se sont succédé ont dû se positionner, en fonction de leur ligne politique, sur le front de la bataille autour du financement de la "santé reproductive". Récemment, le 14 juin 2011, plusieurs agences des Nations Unies ont émis une déclaration s'opposant à la sélection du sexe.

Mara Hvistendahl termine en soulignant les répercussions actuelles tragiques de la promotion de la sélection des sexes par l'Occident il y a 40 ans. Il n'est plus possible d'ignorer cet héritage. Aujourd'hui, les hommes de la première génération issue de cette sélection trouvent difficilement des compagnes, ce qui entraine un accroissement de la traite des femmes, la vente d'épouses et une hausse de la criminalité. 160 millions de femmes manquent en Asie. D'ici 2020, on pourrait compter 8 femmes pour 10 hommes dans le monde. 

Commentaires

  • Une véritable honte : Alors que l'Occident tente de gommer toutes les discriminations à l'égard des femmes, il la discrimine dans ces pays de la façon la plus criminelle possible : En leur refusant le droit de vivre!

  • Le gender: nouveau moyen de limitation des naissances!

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