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Quel statut humain pour une une personne en état végétatif persistant ?

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Dans sa synthèse de presse bioéthique du lundi 18 janvier, genethique.org recense l'article de Pierre-Olivier Arduin, paru sur Liberté Politique, au sujet des malades en état végétatif persistant :

"Sur Liberté Politique.com, Pierre-Olivier Arduin revient sur les propos tenus par Benoît XVI le 22 avril 2011 lors d'une émission de télévision italienne : le Pape avait notamment répondu à la question d'une mère se demandant si l'âme de son fils, plongé dans un état végétatif persistant depuis 2 ans, avait abandonné son corps. Benoît XVI avait répondu que son âme est bien présente dans son corps (Cf. Synthèse de presse du 27/04/11).

Au coeur de cet échange se trouve la question centrale de la dignité intangible de la personne humaine, remarque Pierre-Olivier Arduin. Pour un certain nombre de bioéthiciens s'appuyant sur une anthropologie matérialiste, un être humain plongé dans un coma végétatif est considéré comme une "vie biologique dépersonnalisée". Autrement dit, la notion de personne ne peut selon eux s'appliquer qu'à un être humain se trouvant en pleine possession de sa fonction cérébrale. C'est ce qu'affirme par exemple le moraliste américain Jeff McMahan qui estime que "nous cessons d'exister lorsque notre cerveau perd la capacité d'exercer la conscience", ou encore H. Tristram Engelhardt qui parle d' "organisme humain vivant mais inoccupé". En France, dans son livre L'homme neuronal, Jean-Pierre Changeux assimilait la raison humaine aux circuits précâblés du cerveau. Selon cette vision où l'âme n'est plus le principe d'unité de la personne, seules les propriétés cognitives scientifiquement repérables du cortex cérébral viennent jouer "le rôle d'indicateur d'humanité". L'être humain, au sens ontologique du terme, disparaitrait dès lors que ses fonctions cognitives ne pourraient plus être exercées.

Traiter l'être humain non efficient comme une "non personne" est la possibilité que veut légitimer cette anthropologie matérialiste de "l'opérationnalité performante". On devine les implications directes que celle-ci peut avoir sur des décisions politiques concernant la protection de la vie finissante. Cela apparaît notamment en Belgique et aux Pays-Bas où des euthanasies sont pratiquées pour des cas d'affections neurovégétatives, comme la maladie d'Alzheimer.

Pourtant, un être humain est une personne même lorsqu'il n'est pas encore en mesure ou qu'il ne peut plus exercer ses facultés intellectuelles. Ayant chassé de l'espace public tout discours métaphysique, les responsables politiques peinent à garantir la protection de l'embryon humain ou du malade dans le coma.  Or, au-delà du handicap, le lien d'unité entre l'âme et le corps demeure comme une dimension objective et transcendante de la personne."

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