"Il ne suffit plus à l’art officiel contemporain, dans les nombreuses galeries qui lui sont consacrées, d’épater le badaud par ses surprises plus ou moins facétieuses qui constituent son fonds de commerce. Il lui faut désormais, pour lui confèrer à toute force autorité aux yeux du public, investir les hauts-lieux de culture, comme un château, une église ou un musée, Depuis qu’avec Duchamp, un urinoir dans un musée se métamorphose, paraît-il, en fontaine à la barbe des naïfs, la supercherie n’en finit pas d’être rééditée. Le château de Versailles se prête depuis quelque temps à ce genre d’opération publicitaire, comme il est arrivé aussi au Panthéon de le faire à Paris.
Cet été, c’est au tour du grand musée de Vienne, le Kuntshistorischesmuseum, d’exhiber parmi ses somptueuses collections de peintres flamands et italiens un certain Jan Fabre, un de ses poulains dont le microcosme de l’art officiel s’emploie à faire une promotion d’enfer..."