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Chine Rouge

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walter-chine-rouge-tome-2-9782755404500_Small.jpgCollaborateur d’Alain Peyrefitte durant une vingtaine d’années, Xavier Walter a consacré de nombreux ouvrages à la Chine dont il est un spécialiste reconnu. Le rédacteur en chef du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy, l’a interrogé sur ce grand pays à l’occasion de la publication du second volet d’une imposante fresque sur son émergence actuelle, Chine rouge.

Extraits :

Pourquoi le christianisme n’a-t-il pas « pris » en Chine ? Peut-il être le complément de lumière nécessaire au confucéisme ?

« En l’an 3000, les JMJ auront lieu à Pékin », disait le P. Bro, op, revenant de Chine en 1997. Je veux bien, mais ce ne sera pas facile, en raison même du confucéisme. Lu  Zhengxiang, ministre de la République chinoise de 1912 à 1919, converti au catholicisme, bénédictin après son veuvage, mort à Bruges (2) en 1949, nourrissait une confiance totale en la capacité du confucéisme de mener les Chinois au Christ. « Le confucianisme dont les normes de vie morale sont si profondes et si bienfaisantes, trouve dans la révélation chrétienne et la vie de l’Église catholique, la justification la plus éclatante de tout ce qu’il possède d’humain ; il y trouve aussi le complément de lumière qui résout les problèmes devant lesquels nos sages ont eu l’humilité de s’arrêter, comprenant qu’il ne revient pas à l’homme de trancher le mystère du Ciel ». Je partage cette analyse. Mais il me faut reconnaître aussi que confucéisme et culture du ren, « vertu d’humanité, bienveillance envers autrui, participation de l’homme à la vertu du Ciel », prêchent une morale si saine qu’elle peut contenter l’âme chinoise plus jalouse d’ordre et de paix ici-bas que soucieuse de transcendance.

Quelle est la situation des chrétiens actuellement en Chine ?

Il y a bientôt vingt siècles qu’en Chine – vingt siècles, oui : l’apôtre Thomas est allé là-bas (65-68) –, l’Église connaît « la situation douloureuse de fortes oppositions », lit-on dans la Lettre à l’Église catholique en Chine de Benoît XVI (2007). Le P. Vermander, sj, patron de l’Institut Ricci à Taipei, voit au sein de la forêt luxuriante des religions chinoises le christianisme comme « un arbre en pot », une plante exotique. De l’« exotisme » la Chine n’a jamais admis que ce qui lui permît de s’enrichir sans s’altérer. Au regard du christianisme, la suzeraineté romaine n’est pas seule cause des suspicions chinoises, les protestants sont suspects aussi. Adopter la religion chrétienne était criminel hier, reste plutôt « nationalement incorrect ». Le P. Arotçarena des Missions étrangères est fondé à déclarer : « L’Empereur reçoit un mandat du Ciel, est le lien entre la Terre et le Ciel. Le christianisme introduit un élément perturbateur dans ce schéma, est potentiellement subversif. » L’Empereur, pense l’Occidental, c’était hier. Or, aujourd’hui, le clivage : Ciel, Fils du Ciel, Terre, persiste, les dirigeants de la République populaire se demandent « comment les chrétiens peuvent-ils être fidèles à l’Empereur », garant terrestre de l’ordre cosmique. De la Chine, il faut se le dire, « son peuple demeure le vassal lige de l’Empereur Jaune » – le légendaire fondateur de l’Empire.

Tout l’article ici : « J'aime le peuple chinois »

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