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Un nouveau Bernanos ?

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jacques%20de%20guillebon.jpgA propos des manifestations contre la pièce de Castellucci « Sur le concept du visage du fils de Dieu », Jacques de Guillebon (photo), par ailleurs directeur-délégué du mensuel « La Nef », écrit sur le site « Nouvelles de France » (extraits) :

« Je lis dans Nouvelles de France un admirable imbécile se réclamant de la « frange conservatrice » du monde catholique glorifier en ces termes la mort ignominieuse du Christ sur la Croix pour l’opposer à la merde de Castellucci : « Quand on voit un homme transpercé par une arme – une lance ou un revolver – on fronce les sourcils de douleur car on a attenté à sa vie. Quand on voit un homme couvert de sécrétions – salivaires, biliaires ou fécales – on se gausse car il se détériore lui-même ». On ne saurait trop conseiller à ce grand théologien d’inviter maintenant Jean-Luc Romero à participer à ses manifestations, et tous ceux qui sont certains comme lui qu’une vie dans laquelle on se chie dessus ne mérite pas d’être vécue (…).

Je conseille à ce porte-parole de la pensée catholique conservatrice de reconsulter ses notes sur l’histoire des hérésies. Il saura alors que la querelle des images est née justement de cathares de son acabit que leur contact trop prolongé avec l’islam avait convaincus du risque de profanation de la divinité par la représentation. Le soutien apporté à son entreprise par divers groupuscules islamistes ou antisionistes est dans ces circonstances parfaitement fortuit.

Ces moutons déguisés en loups vont hurler toute la sainte journée à la christianophobie, au blasphème et au sacrilège, comme s’ils appartenaient à la première religion monothéiste venue. Par leurs moyens, leurs méthodes et particulièrement par leur discours, ils détruisent précisément ce qu’ils entendent défendre : la spécificité du Salut apporté par le Christ, l’entier génie du christianisme. (…)

J’entends ces fameux catholiques comme Bernanos les entendait pendant la Guerre d’Espagne clamer que qui n’est pas avec eux est contre eux. Je les entends brandir leur épée comme Pierre pour couper l’oreille de Malchus. Je les entendrai aussi demain renier leur foi dans une salle de marché pour quelques dollars de plus.

Avant que le coq ait chanté trois fois, ces dignes héritiers de Montalembert et de Veuillot qui, conspirant chaque jour pour rétablir la liberté d’expression, comme ils disent, la refusent à un homme de théâtre qui ne leur a rien fait, avant que le coq ait chanté trois fois, ils auront renié Rome sur Vatican II, la liberté de conscience et la destination universelle des biens.

Quand le vrai matin rouge sang de la persécution aura levé, je ne les verrai pas du côté du peuple, de ceux qui souffrent vraiment, des pauvres, ni des barbares : je les verrai comme d’habitude dans le Parti de l’Ordre, celui qui bannit et anathématise, pour garder la race pure. Je les verrai défendre leurs biens comme ils défendent déjà aujourd’hui une image du Christ comme leur propriété.

J’entends des curés parisiens enfants du semi-païen Maurras donner des leçons de beauté : mais dites-moi où est-elle votre beauté ? Quelle est la dernière grande pièce que votre frange conservatrice du catholicisme ait donnée au monde ? Je ne me souviens pas vous avoir vus quand, dans le même Théâtre de la Ville, Olivier Py a recréé le Soulier de Satin. Je ne me souviens pas vous avoir entendu crier à la cathophilie à cette époque.

Mais dites-moi encore, le Christ est-il mort plutôt pour un homme qui se chie dessus ou pour un tableau italien du XIVème siècle ? Mais dites-moi, l’amour infini que le peintre a employé dans son tableau était-il destiné à satisfaire les murs de vos demeures bourgeoises ou à vous faire considérer la souffrance de n’importe lequel de votre prochain comme celle du Sauveur ?

J’entends encore votre mauvaise foi de nantis, de pharisiens, repousser avec hauteur les propos de Romeo Castellucci sur le fond christique de sa pièce : je vous entends repousser le Samaritain, repousser l’officier romain. Qui sait s’il n’y a pas plus de foi chez lui que dans tout Israël ?

Mais tout cela, vous ne voudrez jamais l’entendre parce qu’au fond, cela vous dépiterait qu’il n’y ait pas de christianophobie et que l’on vous traite comme tout le monde.

Alors, vous continuerez de tracer vos petits cercles magiques qui définissent le monde des purs et celui des impurs ; vous continuerez de vous faire passer pour des martyrs à la petite semaine, sans craindre de faire servir à votre cause les véritables souffrances des chrétiens persécutés du bout du monde ; vous continuerez votre entreprise obsidionale car qui, sinon vous, mérite d’être sauvé ? Vous continuerez de défendre un honneur qui n’est pas celui du Christ, qui est seulement l’honneur des imbéciles. » Tout le texte ici : L’honneur des imbéciles

Un pamphlet qui a sa part de vérité. Que chacun s’examine…

Commentaires

  • Après lecture, et relecture, à la recherche de quelque "part de vérité", on revient bredouille ou presque.

    Par exemple.
    - Quand cet auteur évoque Pierre qui sort une arme... Qu'est-ce que ça prouve ? Est-ce une faute de Pierre ? Est-ce une lâcheté de sa part ? Ou une simple erreur d'appréciation.
    - Quand cet auteur utilise les martyrs d'aujourd'hui en Orient pour dénigrer ceux qui refusent les insultes proférées chez nous, contre le Christ et les Chrétiens... Qui ne voit pas la manipulation ?
    En effet, quel écho de ces martyres trouve-t-on dans la presse (qui se disait) catholique ? Pratiquement rien.
    Mais pour servir son propos, il s'en souvient.

    Par contre, on constate facilement, à chaque paragraphe, que ce texte sue le mépris et la haine pour les chrétiens qui ne sont pas de sa chapelle.
    Tant et si bien qu'ici, aucune démonstration n"est nécessaire.

    En guise de conclusion. Ce pamphlet ne sert qu'à entretenir le fossé qui a été creusé entre Chrétiens. A qui profite ce travail de subversion ? A l'Eglise ou à ceux qui veulent sa perte ?

  • Tempête dans le bénitier. En tout cas cette pièce de théâtre a le don de "foutre la merde" dans le milieu traditionaliste. On savait déjà, à force de le fréquenter, que c'était un monde de coteries et de chapelles (forcément); On savait qu' entre la FSSPX (les "lefèbvristes"), la Fraternité Saint-Pierre, l'Institut du Christ-Roi et j'en oublie, ce n'est pas l'amour fou. Tous ces groupes se disputent à celui qui sera le plus fidèle à la Tradition au lieu de s'unir pour constituer une force face aux modernistes qui, eux, ne lâchent pas un pouce de terrain et qui ont l'appui intégral des médias tout heureux de tailler des croupières à l'Eglise.

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