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Les chrétiens de Java ne pourront pas célébrer Noël

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C'est une information communiquée par l'Agence Fides

Suite à une funeste alliance entre autorités civiles et groupes extrémistes islamiques, les fidèles catholiques de l’église de Saint Jean Baptiste de Parung, au sud de Djakarta, ne pourront pas célébrer la Messe de Noël. Un rassemblement d’extrémistes islamiques a fait son apparition depuis quelques jours dans les environs de l’église. Une banderole indique, de manière menaçante : « Nous, peuple musulman de Parung, soutenons et appliquerons le Décret du Régent n° 453.2/556 qui ordonne de mettre un terme aux activités de l’église catholique de Saint Jean Baptiste ». Des sources locales de Fides confirment que la Régence de Bogor (unité administrative) a émis une ordonnance qui « interdit aux chrétiens toute activité religieuse publique » et, de facto, empêche donc aux chrétiens de célébrer Noël, pour « motifs de sécurité ». « C’est une histoire qui se répète et qui a eu lieu également l’an dernier lorsque nous avons célébré Noël dans un parking » remarque pour Fides un catholique de Parung. Les fidèles sont épouvantés et craignent des violences contre ceux qui s’approchent de l’église.

Les célébrations de Noël ainsi que toute manifestation publique de culte seront également interdites à « l’église chrétienne indonésienne » Gereja Kristen Indonesia, (GKI) de Bogor. La GKI, dénomination protestante fortement implantée dans l’île de Java, continue sa lutte pour la légalité : bien qu’ayant reçu un permis de construire en règle pour construire une église à Bogor, la réalisation de l’œuvre est entravée par les militants islamiques et par le maire de la ville, Diani Budiarto, qui a émis une mesure de révocation du permis (voir Fides 23/07/2011).

Le climat défavorable aux chrétiens s’étend également aux églises déjà construites. Le Père Emanuel Harjito, Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) en Indonésie explique à Fides : « La zone ouest de Java est en agitation du fait de la présence des militants de l’Islamic Defenders Front (FPI). Au cours de 2011, ont été enregistrés différents épisodes de violence. Pour de nombreuses communautés chrétiennes de la zone, le droit au culte et à pratiquer leur foi est fortement limité voire nié. Des groupes extrémistes petits mais forts désireraient une nation seulement islamique et imposer la charia. Mais ceci va à l’encontre de la Constitution, du Pancasila (les cinq principes de base du pays) et du pluralisme qui est une caractéristique fondatrice de l’Indonésie. Les autorités ont l’obligation de les arrêter mais parfois cela n’est pas le cas ». Le Directeur national des OPM conclut : « Nous exprimons aux chrétiens de Bogor toute notre solidarité. Une voie qui peut être entreprise afin de tenter de surmonter le problème est celle du dialogue et d’une interaction entre les responsables chrétiens et musulmans afin de faire renoncer les extrémistes à leurs intentions ». (PA) (Agence Fides 21/12/2011)

Commentaires

  • Que souhaiter de mieux aux persécutés de la Foi catholique que ce court témoignage d’espérance poignant de Saint Mgr. François-Xavier Van Thuan.

    En 1975 les troupes communistes conquirent Saïgon.. Mgr Van Thuan nommé Archevêque coadjuteur de Saïgon, se rendit dans cette région. 3 mois après son arrivée, voici ce qu’il raconta ; « Le 15 août 1975, fête de l’Assomption, je fus invité au Palais de la Présidence. A 14hr j’étais arrêté. Au même moment, tous les prêtres, religieux et religieuses étaient convoqués au Théâtre de l’Opéra, dans le but d’éviter toute réaction de la part du peuple. J’étais parti en soutane, un chapelet en poche. Dès l’instant de cette arrestation, il fut interdit de m’appeler Monseigneur, ou Père. J’étais Monsieur Van Thuan. Je ne pouvais plus porter de signe de ma dignité. Très rapidement, un fonctionnaire m’accabla d’accusations grossières : Je fus emmené en résidence surveillée, et emprisonné dans une paroisse de mon diocèse De loin j’entendais sonner les cloches de ma cathédrale mais je pouvais avoir aucun contact avec ses fidèles. » (…) Emprisonné, les mains vides, on me donna la permission d’écrire à ma famille pour obtenir le nécessaire : vêtements, dentifrice, etc… . Alors j’ai écrit : « S’il-vous-plaît, envoyez-moi un peu de vin, comme médicament contre le mal d’estomac ». Les fidèles ont tout de suite compris. Ils m’ont envoyé une petite bouteille de vin de messe, avec l’étiquette : « médicament contre le mal d’estomac », et des hosties cachées dans une torche contre l’humidité. Quelle joie ! Chaque jour, avec 3 gouttes de vin et une goutte d’eau dans la paume de la main, je célébrais la messe. Mon autel et ma cathédrale c’était ma prison. Chaque fois j’avais l’opportunité d’étendre les mains et de me clouer sur la croix avec Jésus, de boire avec lui le calice le plus amer. Ce furent les plus belles messes de ma vie. ».

    Ses fidèles et ses activités pastorales lui manquaient. Il pensait aux immenses besoins de son peuple, et ignorait quant il sortirait de prison. Une nuit, il se passa quelque chose d’extraordinaire ; Il s’entendit clairement appelé par son prénom ; « François ! L’Amour n’est pas stérile, l’amour est créatif ? Et bien fait comme Saint Paul lorsqu’il était en prison. Il écrivait des lettres aux différentes communautés ! » Dès le matin, François interpella un petit garçon de 7 ans ; Quang. Cet enfant revenait à 5h du matin, dans l’obscurité, de la messe. Il lui chuchota : « »Demande à ta maman d’acheter pour moi des vieux blocs de calendriers ». Tard le soir, tandis qu’il faisait à nouveau sombre, Quang rapporta les calendriers, et toutes les nuits d’octobre à novembre 1975, Mgr Van Thuan écrivit, depuis sa prison, un message à son peuple ! Chaque matin le petit garçon venait chercher les feuilles et passait les messages à ses frères et sœurs pour les faire recopier. De ces bouts de papier déchirés au jour le jour, à partir de vieux calendriers, il développa son œuvre la plus célèbre (actuellement publiée en 11 langues) : « Le chemin de l’espérance ». Les premiers exemplaires, imprimés par un ami, circulèrent anonymement dans le diocèse et finalement le monde entier en pris connaissance.

    Plus tard, Mgr Van Thuan découvrit la portée de ses œuvres. Les merveilles qui s’étaient déroulées dans ce camp où il n’avait pourtant jamais vu le visage du moindre détenu !
    Ainsi rapporta-t-il l’histoire suivante : « Les catholiques prisonniers avaient divisé le Nouveau Testament, amené en cachette, en petits feuillet. Ils les distribuaient et les apprenaient par cœur. Comme le sol était en terre ou en sable, dès qu’ils entendaient les pas des gardiens, ils cachaient la Parole de Dieu dans le sol. Le soir, la nuit tombée, chacun récitait à tour de rôle la partie qu’il avait déjà apprise. Il était impressionnant et émouvant d’entendre dans le silence et l’obscurité la Parole de Dieu, de sentir la présence de Jésus « l’Evangile vivant », récité avec toute la force de l’âme, d’écouter la prière sacerdotale, le récit de la passion du Christ. Les non chrétiens écoutaient avec respect et admiration ce qu’ils appelaient : « Paroles sacrées ».

    Un jour il décida de remettre à jour l’eucharistie et l’Adoration ! Dans ce camp de rééducation, le soir quand tout le monde devait dormir, il se penchait sur le lit et célébrait la messe de mémoire, et il distribuait la communion entouré de quelques groupes catholiques. Il avait fabriqué avec eux des petits sachets avec les papiers de paquets de cigarettes où il conservait le saint Sacrement.. Chaque semaine, il y avait une séance d’endoctrinement. A chaque pause, Mgr Van Thuan et ses compagnons en profitaient pour passer un petit sachet aux catholiques. Jésus était parmi eux.. Les moments d’Adoration se passaient également la nuit. Les prisonniers se relayaient pour faire des tours d’Adoration. Même les bouddhistes et les non chrétiens parvenaient à la foi. La prison était devenue une école de catéchisme. Les catholiques baptisaient leurs compagnons et devenaient leurs parrains. Ces situations étaient graves, mais pleine d’humour. Les fonctionnaires de polices ne savaient plus que faire : Laisser trop longtemps leur prisonnier dans un appartement, et il convertissait les gardes. Le changer trop souvent de lieux, et c’était risquer de donner à Mgr Van Thuan l’occasion de se faire remarquer. Un jour les autorités à Hanoï pâlirent de rage ; En effet ; leur prisonnier « traitre sanguinaire » enseignait aux gardes les 6 langues qu’il parlait, même le latin. La plupart connaissait le latin, car ils contrôlaient tous les documents venant du Vatican. Alors Mgr Van Thuan leur appris des chants et hymnes en grégorien. Quel ne fut pas la colère des autorités quand ils apprirent que certains policiers mettaient leur uniforme le matin en chantant le Veni Creator. Ils furent presque au bord de l’attaque lorsqu’ils apprirent que la femme d’un policier lui apportait sa nourriture dans du papier d’emballage qui était en réalité des feuilles de l’Osservatore Romano ! Ces pages devinrent pour Mgr Van Thuan un lien tangible avec Rome et le Pape

    Courage aux peuples persécutés, et nous qui avons la chance de vivre en paix dans nos Eglises, prions pour tous ces peuples; cela pourrait être nous!

  • Merci pour ce très beau récit émouvant et édifiant.

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