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Le "genre" s'invite dans la campagne d'Entraide et Fraternité

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entraide_et_fraternit.jpgEn nous rendant sur le site d'Entraide et Fraternité, nous constatons avec étonnement que le concept du genre ("gender") y a fait son apparition. Ainsi, nous découvrons douze articles et une rubrique faisant appel à ce concept.

Nous ne sommes pas vraiment surpris de voir cet organisme, dûment cautionné par les autorités ecclésiastiques pour orchestrer la campagne de carême, avoir recours à ce concept très contestable. Ainsi, on nous présente, parmi les "témoins invités", Maria Ramirez :

"En 2005, elle obtient une bourse qui lui permet d’étudier un an afin d’obtenir un diplôme en Etudes de genre. Depuis, sa vie a été transformée. Elle se bat en faveur de l’égalité des genres et de l’importance de la culture maya. Tant au sein du CDRO qu’au sein de sa communauté."

Nous constatons que l'organisme belge relaie ainsi des orientations que l'on peut constater dans d'autres pays dont la Suisse. Dans ce pays, l'association "Choisir la Vie" fait d'ailleurs circuler une "Pétition Ré-Action de Carême" pour refuser l'introduction du "genre" dans les oeuvres caritatives des Eglises. En voici le texte :

"NON à l’introduction du “genre” dans les œuvres caritatives des églises.

Pétition

Introduction du genre dans l’Action de Carême

Pour combattre la faim dans le monde, l’Action de Carême / Pain pour le prochain (ADC/PPP), dans sa campagne 2012, veut promouvoir l’égalité homme-femme en s’appuyant sur le concept du genre qui nie la différenciation sexuelle de l’humanité, faisant de la distinction homme et femme un montage social et culturel.

Bien qu’un communiqué de l’Action de Carême conteste promouvoir la théorie du genre, on note plus de 30 occurrences du concept «genre» dans son document Info-campagne 2012. On y trouve également une définition basée sur l’ouvrage de deux théoriciennes du genre: “Le genre: un outil nécessaire” par J. Bisilliat et C. Verschuur ; et une page dédiée à “l’introduction au genre”, avec des textes de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) qui a intégré l’idéologie du genre dans ses politiques et programmes relatifs à l'agriculture et au développement rural (p 8).

Des animations qualifiées “catéchétiques” pour les enfants:

L’ADC/PPP utilise le terme “documents catéchétiques” pour désigner des animations pour les enfants qui n’ont rien à voir avec la foi de l'Église. Un des documents propose à nos enfants, de 2 à 8 ans, de voir des modèles familiaux possibles dans différents modes de reproduction animale. Un autre document, pour les jeunes de 7 à 15 ans, “Chemin de table du genre”, leur permet d’aborder et ainsi d’intégrer le concept de genre en se basant sur leur vie quotidienne. Même le texte biblique de Marthe et Marie devient prétexte pour parler du genre: “notre préoccupation fondamentale: les inégalités de genre” (p 10).


Que dit la théorie du genre ?

1) La théorie du genre affirme que la nature humaine n’existe pas puisque l’être humain serait uniquement le résultat de la culture. Elle tente de démontrer que la masculinité et la féminité ne sont que des productions sociales selon le contexte culturel de chaque époque.

2) Elle affirme que jusqu’à présent l’homme ayant dominé et maltraité la femme, il revient à la loi civile (...) de favoriser la prise du pouvoir par les femmes pour se libérer du pouvoir masculin, de corriger cette oppression masculine. La loi doit également améliorer les défauts de la nature qui mettent la femme à inégalité avec l’homme, comme notamment la maternité uniquement supportée par la femme ou encore l’injustice faite aux hommes d’être privés de seins pour alimenter les enfants. C’est pourquoi, la maternité et la paternité ne sont plus des réalités en rapport avec l’identité masculine ou féminine, mais des fonctions sociales interchangeables.

3) L’enjeu radical consiste à nier la différence sexuelle qui ne serait pas une réalité structurelle, en favorisant les orientations sexuelles à travers, entre autres, l’homosexualité. Il revient à chacun de choisir son orientation sexuelle qui le définit dans son identité. Or (...) une tendance sexuelle ne fait pas une identité sexuelle. Il n’y a que deux identités sexuelles, celle de l’homme et celle de la femme et des orientations sexuelles qui s’harmonisent dans la maturation hétérosexuelle alors qu’une orientation sexuelle recherchée pour elle-même, en opposition avec l’identité sexuelle objective du sujet, résulte d’un conflit intrapsychique.

La théorie du genre développe ainsi une conception cherchant à s’extraire du corps, désexualisant le couple et la famille et désincarnant la filiation, elle fait fi des symboliques humaines de la masculinité et de la féminité au bénéfice d’une simple vision pragmatique et indifférenciée. Elle utilise un langage pour décrire ce qui n’existe pas dans la réalité.

Source : Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) ; 15ème Assemblée Plénière du 26 juillet au 2 août 2010 à Accra (Ghana) : Conférence du samedi 31 juillet 2010 ; Caritas in Veritate, la famille et la théorie du genre ; Monseigneur Tony ANATRELLA

Commentaires

  • est-ce que l'utilisation du mot "Genre" signifie nécessairement qu'on souscrit obligatoirement aux présupposés des défenseurs du "gender" les plus radicaux qui renversent les valeurs et les différence essentielle entre l'homme et la femme en le voyant comme un conditionnement culturel dont il faut se "libérer ?

    Jusqu'à quel point n'est-ce pas capituler devant une prise d'otage sémantique ?

    il est important que des chrétiens se positionnent aussi pour une juste égalité entre hommes et femmes sans qu'on soupçonne automatiquement un glissement vers le simplisme du "gender"....

    C'est tout le mystère de la création qu'il faut réintroduire dans la notion de "genre" !

  • @ stéphanie ... Je me suis posé la même question que vous.

    Il me semble qu'en anglais le mot 'gender' signifie 'genre' en linguistique (un mot du genre féminin, masculin ou neutre), mais signifie 'sexe' quand on parle d'une personne ou d'un animal. Pour parler du sexe d'une personne on pourrait donc en anglais utiliser indifféremment 'gender' ou 'sex'. À vérifier.

    Comme cette théorie vient des États-Unis, il est possible que les premiers traducteurs aient introduit (volontairement ou non ?) cette confusion en français. Or, en français, le mot 'genre' n'existe normalement qu'en linguistique. Pour une personne, on doit utiliser le mot 'sexe'.

  • Sans doute, Stéphanie, avez-vous raison de penser que ceux qui utilisent indifféremment les mots "genre" et "sexe" ne souscrivent pas nécessairement à l'idéologie du genre. Mais, est-il judicieux de se servir d'un mot qui est aujourd'hui l'étendard de ceux qui répudient la différence sexuelle et subvertissent l'ordre naturel de la Création? Par ailleurs, je ne suis pas sûr que, dans certains milieux progressistes chrétiens, on ne souscrive pas à cette idéologie.

  • Extrait : « Elle se bat en faveur de l’égalité des genres et de l’importance de la culture maya. »

    Elle va avoir du mal à concilier la théorie du genre avec sa culture maya. Sauf bien sûr si elle tord autant la réalité que les promoteurs de cette théorie du genre. La société maya était celle d'une civilisation patriarcale et très guerrière, où la différenciation de sexe était certainement aussi importante que dans les civilisations européennes pré chrétiennes, ou les civilisations non européennes.

    Extrait de wikipedia (organisation politique et sociale des mayas) :

    « La structure sociale est complexe, elle est fondée sur une organisation familiale patrilinéaire, une division sexuelle du travail et une répartition par secteurs d'activité. Les agriculteurs, c'est-à-dire la majeure partie de la population, se divisaient en paysans, serviteurs et esclaves. L'élite, de son côté, se répartissait en guerriers, prêtres, administrateurs et dirigeants. »

    C'est la civilisation judéo chrétienne, il y a 2000 ans, qui a instauré l'égalité homme-femme dans le couple. Mais sans nier bien sûr les différences naturelles liées au sexe, telles que la procréation réservée à la femme, ou la plus grande force physique de l'homme. Je crois que cet exemple judéo-chrétien, d'égalité homme-femme dans le couple, est encore unique aujourd'hui dans le monde. Noter que l'homme s'y est aussi toujours astreint aux tâches les plus dures et les plus dangereuses, mettant en quelque sorte sa force physique au service de sa femme et de ses enfants. On montre d'ailleurs que son espérance de vie a de tout temps été inférieure (souvent très inférieure) à celle de la femme.

    Noter encore que les francs maçons du 18è siècle ont cherché à éradiquer cette égalité dans le couple judéo-chrétien, et ont cherché à revenir au modèle du pater familias pré-chrétien, où l'homme pouvait avoir droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants. On le voit bien notamment dans le code de la famille édicté par leur Frère Napoléon.

  • Merci de nous mettre en garde sur l'idéologie qui se cache de façon pernicieuse derrière la campagne de Carême d'Entraide et Fraternité, "bénie" un peu naïvement par les autorités ecclésiastiques.

  • @ candide - il y a des catholiques qui défendent le gender becs et ongles, j'ai rencontré fin 2011 une femme théologienne catholique qui défend le gender parce que les pro-gender défendent le principe d'EGALITE homme-femme, et je pense que cela fait écho en elle profondément car c'est une femme, la première à avoir eu le titre de théologienne et que donc elle s'est battue pour arriver à devenir théologienne dans un sérail qui était exclusivement masculin avant elle. C'est je pense un trajectoire singulière qui explique sa position aujourd'hui, parce que le gender fait écho en elle pour des raisons d'EGALITE... Par ailleurs elle travaille dans une école parisienne très pro-gender (très "poltique" si vous voyez ce que je veux dire) et je pense que ses collègues l'ont également influencée.

  • Merci pour vos réactions et vos apports.
    je pense qu'il peut y avoir combat pour l'égalité sans souscription au "gender".
    Que si la société est malade et pervertie par de nombreuses idéologies porteuses de mort. et que notre Eglise, ses fidèles comme ses institutions peuvent elle aussi, être plus ou moins imbibées ou influencées par cet esprit du monde. nous n'avons Rien à craindre, notre premier devoir est de dire la vérité (plus que de dénoncer) de bénir et d'aimer le monde pour qui le Christ a donné sa vie. les bons comme les mauvais, les justes comme les pécheurs, les pro gender comme les pro-vie... et personne n'est 100% l'un ou l'autre...
    je pense que le premier travail du chrétien n'est pas de suspecter la contamination de l'institution chrétienne par l'esprit du monde mais de bénir ce monde et d'aimer ces défenseurs (souvent des femmes) du gender qui par leur quête d'égalité (qui va malheureusement jusqu'à l'indifférenciation) révèlent en creux un part du mystère d'amour de Dieu pour l'humanité créée à son image et à sa ressemblance tant l'homme que la femme ...

  • Merci à vous, Stéphanie, pour votre attention à ce qui se publie sur ce blog.
    Nous sommes, il est vrai, très sensibilisés à ce qui peut dénaturer le message chrétien en voulant l'accommoder à toutes sauces à la mode. Et il est vrai que la tendance actuelle à vouloir nier la différence - et donc la complémentarité - des sexes nous inquiète tout particulièrement. Nous préfèrerions donc que les organismes catholiques s'abstiennent de véhiculer des notions aussi ambiguës que celle du "genre" ou "gender". Nous aimerions que nos évêques, si circonspects lorsqu'il s'agit de marcher pour la vie ou de soutenir des mouvements de jeunesse explicitement catholiques, soient plus vigilants lorsqu'il s'agit d'un organisme qui bénéficie d'une position quasi-monopolistique pour sensibiliser les fidèles durant le Carême. Le souci de la vérité ne peut nous autoriser à renvoyer dos à dos "pro-life" et "pro-gender", comme s'il s'agissait de quelque chose d'équivalent.
    Lorsque vous évoquez le "monde", nous nous rappelons que le Christ en parle de façon moins bienveillante. "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous..."; ses disciples "ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde". Quant au "prince de ce monde", nous savons qui il est.
    Nous sommes donc bien "dans le monde sans être du monde", et ce n'est pas le monde que le Christ est venu sauver, mais bien "les hommes de bonne volonté".

  • Merci Alceste ! et Candide etc..
    je m'étais faite l'avocat du "bénéfice du doute" envers Entraide et Fraternité. et certes, j'ai sans doute simplifié les tendances "gauche-droite" dans l'Eglise en les rapprochant des mouvements "pro-life"-"pro-gender" ..;

    mais je suis tentée de revenir à plus de circonspection. J'avoue que le logo de l'association 2 esperluettes bleues et vertes se faisant face pour former un coeur vert... me met mal à l'aise comme si le symbole portait une connotation homosexuelle ? la mise en garde sur le gender, n'aura sans doute pas été gratuite dans mon regard ? est-ce un oeil Mauvais (comme Jonas) alors que le Seigneur est bon ?
    Qu'en pensez-vous ?
    (si quelqu'un sait d'où ça vient ?)

    Il reste que je souscris à l'appel de Frigide Barjot , hier à la Cathédrale de Bruxelles, dans le cadre du projet Metropolis... nos prêtres et nos évêques ont + besoin d'être soutenus que d'être critiqués.
    Dans son exhortation de Carême Benoît XVI parle de la timidité aujourd'hui dans l'exercice de la correction fraternelle qui ne s'entend que comme un acte de charité morale...
    Examinons notre tiédeur et accueillons ce service véritablement réciproque...non pas en donneur de leçon mais en chrétien cherchant à sortir son frère de la confusion

    Union de prière pour la vérité et l'amour (pas seulement en mots mais en actes et en fidélité)

    Stéphanie

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