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C'est une erreur d'opposer célébration et adoration eucharistiques

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318064_348965118510792_771331560_n.jpgEucharistie : ne pas opposer la célébration et l'adoration

Source : http://www.zenit.org/article-31063?l=french

Le pape a présidé ce mercredi soir la messe de la fête du Saint-Sacrement – appelée plus souvent à Rome la fête du « Corpus Domini, puis la procession eucharistique de la cathédrale de Rome jusqu’à la basilique Saint-Marie-Majeure.

Le pape a proposé une réflexion sur deux points : d’une part « sur la valeur du culte eucharistique, en particulier de l’adoration du Saint-Sacrement » et d’autre part sur « le caractère sacré de l’Eucharistie ».

Considérant précisément le caractère sacré de l’Eucharistie, le Saint père a déclaré ceci : « Une interprétation unilatérale du concile Vatican II a pénalisé cette dimension en réduisant la pratique de l’Eucharistie au moment de la célébration. En effet, il a été très important de reconnaître le caractère central de la célébration, à laquelle le Seigneur convoque son peuple, où le rassemble autour de la double table de la Parole et du Pain de vie, le nourrit et l’unit à lui dans l’offrande du Sacrifice. Cette mise en valeur de l’assemblée liturgique dans laquelle le Seigneur agit et réalise son mystère de communion, demeure naturellement valable, mais elle doit être resituée dans un juste équilibre ».

En effet, comme il arrive souvent, pour souligner un aspect on finit par en sacrifier un autre. Dans ce cas, l’accent mis sur la célébration de l’eucharistie s’est faite aux dépens de l’adoration, en tant qu’acte de foi et de prière adressée au Seigneur Jésus, réellement présent dans le Sacrement de l’autel. Ce déséquilibre a aussi eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles. En effet, si l’on concentre tout le rapport avec Jésus Eucharistie dans le seul moment de la Sainte Messe, on risque de vider de sa présence le reste du temps et de l’espace essentiels. Et l’on perçoit ainsi moins le sens de la présence constante de Jésus au milieu de nous et avec nous, une présence concrète, proche, au milieu de nos maisons, comme « Cœur palpitant » de la ville, du pays, du territoire et de ses différentes expressions et activités. Le Sacrement de la Charité du Christ doit pénétrer toute la vie quotidienne.

En réalité, c’est une erreur que d’opposer la célébration et l’adoration, comme si elles étaient concurrentes. C’est justement le contraire : le culte du Saint Sacrement constitue comme le « milieu » spirituel dans lequel la communauté peut célébrer l’Eucharistie bien et en vérité. C’est seulement lorsqu’elle est précédée, accompagnée et suivie de cette attitude intérieure de foi et d’adoration que l’action liturgique peut exprimer toute sa signification et sa valeur. La rencontre avec Jésus dans la Sainte Messe se réalise vraiment et pleinement lorsque la communauté est en mesure de reconnaître que, dans le Sacrement, il habite dans sa maison, nous attend, nous invite à sa table, et puis, après que l’assemblée s’est dispersée, il reste avec nous, par sa présence discrète et silencieuse, et il nous accompagne de son intercession, en continuant à recueillir nos sacrifices spirituels et à les offrir au Père.

Communion et contemplation ne peuvent pas être séparées, elles vont ensemble. Pour communiquer vraiment avec une autre personne, je dois la connaître, savoir être auprès d’elle en silence, l’écouter, la regarder avec amour. Le vrai amour et la vraie amitié vivent toujours de cette réciprocité de regards, de silences intenses, éloquents, pleins de respect, et de vénération, si bien que la rencontre soit vécue en profondeur, de façon personnelle et non pas superficielle. Et hélas, s’il manque cette dimension, même la communion sacramentelle peut devenir, de notre part, un geste superficiel.

Le Saint père a ensuite développé le caractère sacré de l’Eucharistie : « Là aussi, on a, dans un passé récent, perçu un certain malentendu sur le message authentique de la Sainte-Ecriture. La nouveauté chrétienne concernant le culte a été influencée par une certaine mentalité sécularisée des années soixante et soixante-dix, du siècle dernier. Il est vrai, et cela reste toujours valable, que le centre du culte n’est plus désormais dans les rites et dans les sacrifices anciens mais dans le Christ lui-même, dans sa personne, dans sa vie, dans son mystère pascal. Et cependant, on ne doit pas déduire de cette nouveauté fondamentale que le sacré n’existe plus, mais qu’il a trouvé son accomplissement en Jésus-Christ, Amour divin incarné ».

Et le Pape de conclure : « J’aime aussi à souligner que le sacré à une fonction éducative et que sa disparition appauvrit inévitablement la culture, en particulier la formation des nouvelles générations... Nous pensons à une maman et à un papa qui, au nom de la foi désacralisée, priveraient leurs enfants des tout rituel religieux : ils finiraient en réalité par laisser le champ libre à tant de succédanés présents dans la société e consommation, à d’autres rites et à d’autres signes, qui pourraient devenir plus facilement des idoles. Dieu, notre Père, n’a pas agi ainsi avec l’humanité : il a envoyé son Fils dans le monde, non pour abolir, mais pour porter le sacré aussi à son accomplissement. Au sommet de cette mission, lors de la Dernière Cène, Jésus a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, le Mémorial de son Sacrifice pascal. En agissant ainsi, il s’est mis lui-même à la place des sacrifices anciens, mais il l’a fait à l’intérieur d’un rite, qu’il a commandé à ses apôtres de perpétuer, comme le signe suprême du vrai Sacré, qui est Lui-même ».

Commentaires

  • Il est appréciable (et très apprécié!) que le Saint-Père revienne sur des questions qui ont été tellement malmenées. Cependant, je regrette que, employant par deux fois le terme de "Sacrifice", qui est le centre, la définition exacte de l'Eucharistie, Benoît XVI n'en fasse pas le sujet même de son propos. Le Concile Vatican II, s'il a bien donné lieu à des conceptions erronées, ou insuffisantes, de l'Eucharistie, comme rassemblement de fidèles, réjouissance communautaire etc., il me semble que ce soit d'abord parce que la notion du Sacrifice a été complètement évincée, et avec elle une juste vision de la Rédemption. Le catéchisme nous apprenait bien que la messe n'est pas un simple Mémorial, mais une réactualisation du Sacrifice de la Croix. Or Benoît XVI nous parle d'adoration, d'acte de foi, de prière et de présence réelle, autant de choses qu'il est nécessaire de remettre en mémoire aux fidèles. Mais ne faudrait-il pas également rappeler le péché originel, puis notre péché à tous, qui chaque fois crucifie Notre-Seigneur, et est la cause de ce Sacrifice renouvelé à l'infini sur tous les autels de la terre, comme acte d'Amour suprême ? Je suis resté perplexe devant l'expression de "Sacrifice Pascal", dont j'aimerais bien comprendre le sens

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