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L'Italie veut un soutien international pour sauver les chrétiens persécutés

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L’Italie veut une concertation internationale pour sauver les chrétiens persécutés (source Fide Post)

Le monde doit s’occuper des chrétiens persécutés, c’était le message du ministre des Affaires étrangères italien, Giulio Terzi, le 19 juillet dernier. Au début du mois, c’était son prédecesseur, Franco Frattini, qui proposait de lier les aides italiennes et européennes aux pays africains à la défense des chrétiens par les Etats bénéficiaires de ces apports. L’ancien ministre qui réclame davantage de droits pour les chrétiens visait particulièrement le Nigéria et le Kenya où les attentats contre ces derniers se multiplient.

Il faut agir et non se contenter de plaindre les chrétiens persécutés, sinon l’Occident ne sera pas crédible dans ses protestations, selon Franco Frattini qui compare les gesticulations au fait de crier jour après jour au loup. Ses préoccupations sont partagées par son successeur ; Giulio Terzi, qui a déploré les 800 victimes, dont 150 chrétiens – chiffre ne prenant pas en compte les violences du 7 juillet dernier ayant fait plus d’une centaine de morts -, de la secte islamiste Boko Haram au Nigéria depuis le début de l’année, a demandé un effort concerté en faveur des chrétiens : « L’arrêt de ces atrocités doit être la priorité de la communauté internationale ! » Le chef de la diplomatie italienne s’exprimait à l’occasion d’une conférence intitulée « Stop au massacre des chrétiens au Nigéria ! » et parrainée par l’Observatoire pour la liberté religieuse à Rome, créée conjointement par le ministère italien des Affaires étrangères, le Parlement et la municipalité de Rome, dont la mission est de surveiller et combattre les violations de la liberté religieuse dans le monde. Une telle prise de position, qui n’est pas inédite place l’Italie aux côtés de l’Allemagne, pays qui déploie une intense activité diplomatique pour la défense des chrétiens persécutés.

Appeler une victime par son nom

L’Italie qui avait décidé, en juin 2011, d’apporter son aide aux chrétiens d’Irak pour qu’ils puissent rester dans leur pays est également le pays qui a refusé une déclaration européenne sur la situation des chrétiens persécutés à travers le monde fin janvier de la même année. Si cette opposition peut surprendre, elle s’explique par l’agacement de Rome face aux termes choisis par certains Etats et le Haut Représentant pour la politique étrangère de l’Union, Catherine Ashton, le communiqué évitant soigneusement de parler des chrétiens. Dénonçant un « excès de laïcité », Franco Frattini avait préféré se passer de ce texte sans signification claire : « Le texte final ne comportait aucune mention des chrétiens, comme si nous parlions d’autre chose, alors j’ai demandé que le texte soit retiré. » Rome avait finalement eu gain de cause trois semaines plus tard, le Conseil des ministres européens adoptant, le 21 février, une déclaration dénonçant les crimes contre des chrétiens et des musulmans, ajoutant toutefois ces derniers pour ne pas sembler critiquer spécifiquement la persécution des premiers.

C’est cette clarté qui conduit l’Italie à proposer des pistes pour améliorer la situation des chrétiens en terre d’islam, surtout en Afrique. La société civile transalpine est elle-même consciente de la nécessité d’agir ; le 13 mai dernier, des personnalités politiques ou non, dont Franco Frattini, avaient lancé une pétition en vue du prochain sommet du G8 pour attirer l’attention sur les difficultés des chrétiens. Le texte paru dans L’Avvenire di Domenica, avant d’être repris dans divers médias, appelait à « développer une stratégie diplomatique d’envergure mondiale, spécialement en relation avec les pays majoritairement musulmans où existe souvent une violence à l’encontre des chrétiens ».

Giulio Terzi mise sur la diplomatie et l’éducation pour améliorer la situation des chrétiens, tout d’abord en demandant aux pays musulmans bénéficiant d’aides italiennes de respecter ces minorités, ensuite en favorisant une éducation ouverte sur les chrétiens et le dialogue. Cette approche a suscité l’émotion du Dr. Mary Edagha, une déléguée de l’Église évangélique apostolique du Nigéria,  qui s’est écriée : « Les leaders avec qui vous voulez discuter font partie des assassins ! Comment la paix pourrait-elle surgir de cela ? Ces tueurs vont de maison en maison. » L’émissaire du ministre des Affaires étrangères pour les urgences humanitaires, Margherita Boniver, s’est voulue rassurante : « Nous ne vous abandonnerons pas. » Dont acte.

Droit d’auteur : JD Amadeus d’Aigre de Ruffec

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