Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vatican II : l'herméneutique de la continuité, une fiction ?

IMPRIMER

A lire ce qui s'écrit à propos de Vatican II, on a du mal à croire que ce Concile puisse être interprété comme un évènement qui s'inscrirait dans la continuité de la Tradition catholique. Ceux qui en font aujourd'hui l'apologie, qu'il s'agisse de Pedotti ou de O' Malley, revendiquent bel et bien la rupture de la continuité et s'en félicitent. On peut s'en rendre compte en lisant ce qui s'écrit à ce sujet sur le forum "Docteur Angélique".

Le fond de notre pensée, soyons clairs et pour parler en termes informatiques, est que le concile a supprimé les "anti-virus" de l'appareil ecclésial et que, depuis lors, toutes sortes de "virus" sont occupés à détruire et à fragiliser tous "les circuits" et dispositifs que la Tradition  avait patiemment mis en place au fil des siècles antérieurs. Et on nous promet que le "menu déroulant" introduit par Vatican II est encore loin d'avoir produit tous ses effets "positifs"! Nous pensons que la seule possibilité, pour en sortir, est d'identifier tous ces "virus" délétères et de les neutraliser. Ce n'est pas à nous qu'il appartient de les désigner, mais, faute de procéder à cette entreprise d'assainissement, on ne pourra empêcher que toutes les dérives en cours ne continuent à produire leurs effets dévastateurs. Il suffit de comparer la situation (vocations, vie des paroisses et des communautés, liturgie, missions...) actuelle avec celle que l'on connaissait avant le concile pour s'en persuader. Nous en avons assez de ces exercices stupides qui s'apparentent à l'art de se chatouiller pour se faire rire quand, par exemple, on veut nous convaincre que l'extinction des vocations est "une chance" pour le laïcat qui serait ainsi invité à assumer ses responsabilités. Mais il y a peu d'ecclésiastiques, ou même d'évêques, aujourd'hui pour oser appeler un chat un chat.

Commentaires

  • A propos d’herméneutique ou, plus simplement dit, d’interprétation des textes conciliaires, le discours de Benoît XVI le 22 décembre 2005 est considéré comme une référence, mais il se borne à énoncer des concepts sans faire une exégèse systématique (ce n’était pas le lieu).

    Dans ce document, le pape n’envisage que deux types d’ « herméneutiques » possibles pour interpréter le concile Vatican II :

    -d’une part, ce qu’il nomme l’ "herméneutique de la discontinuité et de la rupture" (il faudrait suivre l’esprit du concile au-delà de la littéralité de ses textes) qu’il condamne ;
    -d’autre part l’"herméneutique de la réforme" qu’il préconise et qualifie de renouveau dans la continuité.

    Il n’y a dans ce texte aucune référence à une troisième voie : celle de l’herméneutique de tradition, reflet de l’esprit de la minorité conciliaire ( alors rassemblée dans le « coetus internationalis patrum ») : c’est dans la ligne de celle-ci que se situe aujourd’hui la constellation traditionaliste.

    50 ans après Vatican II, cette triple fracture au sein de l’Eglise romaine n’est pas encore résorbée, loin s’en faut. Et quels sont les fruits comparés de ces « herméneutiques » concurrentes ? En tout cas la confusion des esprits dans l’Eglise de Dieu.

  • Je suis très loin d'être une spécialiste de Concile. Mais comme d'autres laïcs pratiquants et s'intéressant à l'évolution de l'Eglise, j'ai lu pas mal sur la question.

    Je pense que le Pape a raison, il n'y a pas de rupture, d'ailleurs ce n'était nullement l'intention des Pères conciliaires qui voulaient, comme Jean XXIII, une "mise à jour" et pas une révolution.

    Ce n'est pas le Concile en tant que tel qui fait problème mais bien ce que certains théologiens ont voulu en faire inventant le fameux concept de "l'esprit" du Concile. Ne pas oublier non plus l'influence du bouleversement culturel qu'a été Mai 68 et son idéologie.

    Certains prônent bel et bien la rupture la rébellion contre Rome, ils n'osent pas encore prononcer le mot schisme mais ils le pensent. En Belgique, il existe quelques beaux spécimens de ce genre et ils ont pratiquement phagocyté le C.I.L. censé représenter tous les laïcs francophones mais qui n'est en fait que la caisse de résonance de certains "conseillers théologiques" viscéralement hostiles au Magistère.

    En France quand on va sur le site de la "Conférence des Baptisés" fondée par les deux féministes Anne Soupa et Christine Pedotti on a vite compris vers quelles dérives elles vont et pour quelle écurie elles courent, celle d'un certain Hans Küng par exemple, un de leurs maitres à penser. Notez bien que tous ces contestataires professionnels commencent à prendre un bon coup de vieux

  • je n'ai pas connu l'avant Concile et je ne saisis pas trop la portée de la métaphore des "anti-virus" de la Tradition ...

    avec Humour, je dirai que si l'Eglise post Conciliaire souffre d'immuno-déficience acquise... il me semble qu'on peut sans contre indication lui administrer une TRI-ni-ThE-rapie !
    Mais que, ma foi, le virus de l'Espérance que l'Eglise est le lieu où le Royaume germe en secret et dans la contradiction (avec ou sans concile) pourra difficilement être retiré du coeur des chrétiens laïcs ou Clercs et ça c'est une Bonne Nouvelle !

    petite question de curiosité : Est-ce qu'avant le Concile Vat 2 , les Laïcs catholiques pratiquants avaient autant de "voix au chapitre" pour critiquer la bonne marche de la Sainte Eglise Vaticane ?

    c'est vrai je ne rentre pas dans le débat de l'herméneutique, mais parfois en prenant la tangente on reprend pied dans notre mission d'action de grâce en tout et pour tout le monde. ;-)

  • @ stéphanie

    Il me semble qu’avant Vatican II il y avait en effet plus d’unanimité sur l’essentiel de la doctrine de la foi et il est vrai qu’à cet égard l’autorité du magistère était mieux acceptée.

    Avec le concile, des concepts comme la liberté religieuse, l’oecuménisme et le dialogue interreligieux ont été survalorisés. Que nul ne doive être contraint en matière de religion était enseigné avant Vatican II, mais cela n’impliquait pas qu’un un pays doive s'abstenir de s’affirmer officiellement catholique. Le dialogue œcuménique et interreligieux existait mais cela n’impliquait pas que les autres religions puissent être considérées comme des moyens de salut (l’hérétique, le non chrétien ou le païen étaient sauvés seulement s’ils étaient de bonne foi, si leur erreur était invincible) Et ainsi de suite…

    Oui, je pense qu’à la faveur de Vatican II, il s’est créé dans l’Eglise catholique un climat relativiste, sur ces points et bien d’autres. Je n’ouvre pas le chapitre de la déglingue liturgique…

Les commentaires sont fermés.