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La non-discrimination, une notion pipée, faussée et dangereuse à manier

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De Jeanne Smits, sur son blog :

"... La non-discrimination est aujourd’hui, au cœur de la « morale laïque », une « valeur » qui ne se discute pas, qui s’est médiatiquement imposée, qui est à ce point chargée d’émotion et de bons sentiments que nul ou presque n’ose dire que la discrimination n’est pas toujours un mal. Qu’elle peut être un bien, une nécessité, une prudence.

Avec le refus de la « discrimination à raison de l’orientation sexuelle », aujourd’hui inscrite dans la loi française et aussi, de manière plus agressive encore, dans la Charte européenne des droits fondamentaux, un pas décisif a été accompli pour fausser et confisquer le débat. Celui-ci exige de clarifier d’abord les termes. Je vois avec inquiétude des initiatives et des déclarations contre le « mariage » gay qui s’empressent d’emblée d’affirmer qu’il faut combattre toute discrimination à l’égard des personnes en raison de leur orientation sexuelle. Non pas par mauvaise volonté : c’est une manière, bien entendu, de dire que l’on ne veut pas de mal aux homosexuels que nous respectons et que nous devons aimer en tant que personnes, et approcher avec bienveillance, en voulant leur bien. Mais par une sorte d’automatisme imposé par le langage ambiant : il a fait perdre le sens des mots.

Qu’est-ce que la discrimination ? Littré l’appelait « la faculté de discerner, de distinguer ». Et fait la citation d’un psychologue qui la décrit comme « le fondement de notre intelligence ». Une définition moderne, celle du Larousse, rend compte du glissement de sens actuel : « Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal), quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne. »

Le fait de s’interdire toute « discrimination », supposée mauvaise parce qu’elle traduit une différence de traitement, à l’égard des homosexuels, c’est déjà accepter de débattre selon les termes imposés, non par « les homosexuels », mais par le lobby qui veut ouvrir l’accès au mariage aux couples de même sexe. C’est le mythe égalitariste. Il a très bien fonctionné en Argentine, par exemple, où, contre la volonté d’une population largement attachée au mariage naturel, traditionnel, normal, le « mariage » gay a été imposé comme le « mariage égalitaire », accessible à tous au nom de la non-discrimination. C’est une logique de plus en plus acceptée dans le domaine juridique. Une notion dangereuse aux conséquences parfois insoupçonnées.

Peut-il être juste de discriminer à l’égard de personnes, de groupes de personnes, d’une religion ? Bien sûr que oui ! Une religion qui prône la mise à mort des apostats peut et doit être discutée ; une secte qui repose sur l’extorsion de fonds et les abus sexuels mérite d’être interdite ; le fait de réserver les postes de fonctionnaires ou de militaires aux nationaux d’un pays est légitime ; interdire l’embauche d’un pédophile condamné pour certains emplois est une mesure de prudence ; refuser l’ordination aux femmes est un droit de l’Eglise catholique ; tant que cela durera, évidemment. Préférer ne pas engager un homosexuel comme assistante maternelle est une liberté – mais à condition de ne pas le dire ainsi, car cela tombe déjà sous le coup de la loi sur la discrimination à l’embauche.

Une discrimination est toujours un choix, et ce choix peut être injuste, méchant, arbitraire. Mais elle est une opération normale et nécessaire de l’intelligence. La nouvelle loi « antiraciste » chilienne, par exemple, moins extrémiste que la nôtre, pénalise les « discriminations injustifiées ».

L’expérience de plusieurs pays plus avancés que la France sur le chemin de l’égalitarisme forcené devrait nous inciter à réfléchir.

Au Royaume-Uni, un couple de chrétiens propriétaires d’une pension de famille qui est aussi son domicile a été condamné pour avoir refusé une chambre à un couple d’homosexuels. Aux Etats-Unis, des procédures s’ouvrent contre des établissements louant des salles pour des mariages qui les ont refusées pour des « mariages » gays. Au Brésil, la loi antiraciste en cours de discussion veut punir de deux ans de prison toute réaction négative à une manifestation d’affectivité d’un couple homosexuel dans tout lieu « ouvert au public » (une église, c’est ouvert au public). Dans les pays scandinaves, en Espagne, des procès ont été intentés contre des prêtres ou des pasteurs qui ont condamné l’acte homosexuel comme moralement mauvais. En France, en application de la loi, il est possible d’être condamné si l’on refuse de louer un appartement à un couple homosexuel en raison de son orientation sexuelle.

Accepter le discours sur la discrimination, c’est se soumettre d’emblée à la dictature du relativisme. C’est ouvrir la porte, demain, à la persécution des religions qui ont un discours moral traditionnel sur le comportement homosexuel.

C’est un danger qu’il ne faut pas minimiser."

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Commentaires

  • La meilleure preuve qu'une discrimination peut être acceptable, c'est que l'on vote même des lois dites de « discrimination positive », accordant des avantages à certaines catégories de la population. Or, ces lois deviennent automatiquement une « discrimination négative » envers les personnes qui ne font pas partie de ces catégories et qui ne bénéficient donc pas de ces avantages.

    Si l'on attribue une « discrimination positive » à une école, elle recevra plus de moyens et plus de professeurs que les autres écoles. Les enseignants et les élèves de celles-ci sont donc forcément « discriminés négativement » par rapport à elle.

    Autre exemple : de quel droit peut-on supprimer à des personnes la liberté d'afficher publiquement leur appartenance religieuse ? C'est évidemment une « discrimination négative » par rapport aux personnes qui n'ont aucune appartenance religieuse.

    Le plus grave est que certains essaient aussi de pénaliser l'homophobie, le fait de ne pas aimer les pratiques homosexuelles. Comme si, dans une société libre, on pouvait obliger quelqu'un à aimer ce qu'il n'aime pas, ou lui interdire de dire qu'il ne l'aime pas.

    Alors même que la cathophobie est par contre largement autorisée, et même encouragée et pratiquée par nos plus hauts responsables politiques. Dire et montrer qu'on n'aime pas les catholiques, en paroles ou en actes, est considéré comme politiquement très correct.

  • C'est une nouvelle forme de dictature du "pret-à-penser" politiquement correct. Ainsi, on "formate" par médias interposés votre manière de penser : Ex. les allochtones sont naturellement bons et sont des victimes du "système", les autochtones, eux, sont "méchants" car ils ne veulent pas se plier aux coutumes des allochtones...; les homosexuels sont des victimes du manque de "reconnaissance" de leur "(dés)orientation"; les Cathos sont des arrièrés, etc, etc...

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