A une question de Zenit : "Eminence, il est notoire que vous avez toujours parlé du Concile Vatican II avec grand enthousiasme. Qu’est-ce qu’il a représenté pour vous ?", le Cardinal Mauro Piacenza (Préfet de la Congrégation pour le Clergé) répond :
"Comment ne pas être enthousiaste devant un événement aussi extraordinaire qu’un Concile Œcuménique ! En lui, l’Eglise resplendit dans toute sa beauté : Pierre et tous les évêques en communion avec lui se mettent à l’écoute du Saint-Esprit, de ce que Dieu a à dire à son Epouse. En lui, ils cherchent à redire – selon les vœux du bienheureux Jean XXIII – dans l’aujourd’hui de l’histoire, les vérités révélées immuables et à lire les signes de Dieu dans les signes des temps et les signes des temps à la lumière de Dieu ! Dans sa solennelle allocution d’ouverture du Concile, le 11 octobre 1962, ce pape disait : « transmettre pure et intègre la doctrine, sans altérations ni déformations […], cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, doit être approfondie et présentée d’une manière qui corresponde aux exigences de notre époque ».
Pendant les années du Concile, j’étais jeune étudiant puis séminariste et j’ai exercé mon ministère sacerdotal, dès le début, à la lumière du Concile et de ses réformes. J’ai été en effet ordonné prêtre en 1969. Je ne peux donc que me considérer fils du Concile qui, grâce également à mes maîtres, a cherché à accueillir, dès le début, les indications conciliaires, selon une herméneutique naturelle d’unité et de continuité. Cette réforme dans la continuité, je l’ai toujours personnellement perçue, vécue et, comme professeur, enseignée."
Et blablabla! Habitons-nous la même planète ? Ce "miracle du concile", nous en dégustons les effets tous les jours : les vocations ont tari, de nombreuses églises sont fermées, l'Eucharistie est en péril de ne plus être célébrée, les prédicateurs s'éloignent systématiquement de l'enseignement de l'Eglise, les abandons se multiplient, il est devenu très difficile de se confesser ou de faire appel à un prêtre pour les derniers sacrements, le catéchisme n'est plus enseigné, nos enfants ou petits-enfants sont devenus ignares en matière de religion, l'enseignement catholique n'est plus catholique que de nom, les mouvements de jeunesse catholiques ont renoncé à leur engagement confessionnel, etc. Qu'on nous permette de douter des bienfaits de ce concile dont on nous rebat sans cesse les oreilles. Cela finit par devenir un discours oppressant relevant d'une langue de bois totalement insupportable.
Commentaires
Tout à fait d'accord: les "fruits" du Concile étaient pourris dès leur récolte.
Le concile est-il à blâmer pour tout ce qui ne va pas dans l'Eglise d'occident? Rien n'est moins sûr.
D'abord, Il ne faudrait pas oublier mai '68 et ses conséquences dans l'équation.
Ensuite, sans ce concile, rien ne dit que l'Eglise ne serait pas encore plus désaffectée qu'elle ne l'est dans les sociétés occidentales.
Sinon, comment expliquer la vitalité exceptionnelle de l'Eglise sur d'autres continents? L'Asie, l'Amérique du Sud ou même l'Afrique vivent-elles "hors concile"? Non? Alors par quel miracle n'ont-elles pas périclité? N'est-ce pas simplement la civilisation occidentale dans son ensemble qui est sur la pente descendante, entrainant avec elle aussi bien ceux qui font partie de l'Eglise que de la politique ou de toutes les strates de la société? On nait et on vit dans une culture. La nôtre ne sait pas où elle va. C'est plus là qu'est le fond du problème, je pense.
Quant aux abus de toutes sortes qui se réclament du concile, que ce soit pour faire n'importe quoi dans un sens ou dans l'autre, c'est une autre histoire. Un abus est toujours un abus, et il n'est pas plus imputable au concile que le lierre n'est imputable à l'arbre qu'il cherche à étouffer.
À mon humble avis.
Je ne partage pas tout à fait l’opinion du Padre. L’aggiornamento voulu par le concile voulait répondre « autrement » au mal être religieux (déjà ancien) du « premier monde » (celui-ci dominait largement l’assemblée et, en 1962, le processus de « décolonisation » des structures ecclésiales n’était pas terminé) et les réponses « libérales » de Vatican II ont été comme autant de boîtes de Pandore dont s’est échappé (déjà avant 1968) un virus fulgurant dans les Eglises occidentales déjà immuno-déficientes. Si le tiers-monde n’a pas été touché, ce n’est pas par la vertu de Vatican II mais parce qu’il disposait d’un vaccin naturel puissant : la foi et le sens de la transcendance.