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Hors de Vatican II, pas de salut ? (mise à jour, 8/10/2012, 12H45)

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C'est ce que donnerait à penser Isabelle de Gaulmyn dans cet article mis en ligne par La Croix ce dimanche 7 octobre :

Les intégristes et la vérité d'un concile

Le symbole est fort. Juste avant de fêter les cinquante ans de l’ouverture de Vatican II, jeudi prochain, on apprend que la réconciliation entre les intégristes de la Fraternité Saint- Pie-X et  l’Eglise catholique a échoué. Sauf retournement de dernière minute hautement improbable, les intégristes ne reviendront jamais dans le giron de l’Eglise. Et c’est précisément sur Vatican II que les discussions ont finalement achoppé.

Le nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Ludwig Müller, intervenant à une télévision allemande, a en effet fait savoir samedi 6 octobre qu’il n’y aurait pas de nouvelle discussion avec les lefebvristes. Ceux-ci continuent à refuser de signer un document qui reconnait l’entière validité du magistère de Vatican II. «Il ne peut y avoir d’amputation à la foi catholique, surtout si il s’agit d’énoncés qui ont été validés par le Concile Vatican II » affirme Mgr Müller. A quelques jours du cinquantenaire, l’hypothèque est donc définitivement levée, pour ceux qui en doutaient encore: le concile Vatican II ne se négocie pas. « On ne peut geler l’autorité magistérielle de l’Eglise à 1962 » avait écrit le pape, qui a fait du concile la « boussole » de son pontificat.

Ces longues négociations aux multiples rebondissements, entamées depuis la levée des excommunications des évêques intégristes en 2009, auront eu un mérite : montrer que la rupture n’est pas seulement une question de liturgie et de messe en latin, en obligeant la Fraternité Saint-Pie-X à se prononcer sur les fondements de la foi. Les intégristes ont été amené à dire clairement ce sur quoi ils n’étaient pas d’accord: l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la liberté religieuse, et au fond, une certaine conception de la vérité telle qu’elle apparaît à travers les textes conciliaires.

Les intégristes n’ont pas le monopole de la tradition : Vatican II fait désormais partie de la tradition de l’Eglise, et ne s’inscrit pas en rupture. Mais il s’agit d’une tradition vivante, et non figée au XIXe siècle, une tradition capable de se ressourcer à travers l’écoute de la Parole, comme elle l’a fait durant le concile. C’était, déjà, la conception développée par Benoît XVI lors de son grands discours sur l’herméneutique de Vatican II, en 2005.Certes, on peut se réjouir de cette rupture annoncée, en ce qu’elle conforte l’enseignement conciliaire. Il n’empêche. Toute rupture est amère, et celle-ci ne déroge pas à la règle. Jamais, sans doute, on n’avait été aussi près d’aboutir. Jamais un pape n’avait passé autant d’énergie à œuvrer pour la réconciliation. Lorsqu’il avait écrit aux évêques, en 2009, après la levée de l’excommunication, Benoît XVI s’en était justifié en pointant les risques de radicalisation de petits groupes exclus de l’institution. Crainte légitime.  Nul ne peut se réjouir, dans l’Eglise, d’assister ainsi à la dérive d’une minorité vers l’intolérance et la violence. Dimanche dernier, la célébration de l’anniversaire du concile à Notre Dame a ainsi été interrompue par une poignée de jeunes militants anti-conciliaires. Et depuis quelques mois, on ne compte plus les rencontres interreligieuses qu’ils tentent d’empêcher, à travers toute la France….La  religion catholique, de ce point de vue, n’est pas plus épargnée que les autres par un risque de radicalisation en interne.

"Sur le « Forum Catholique », Luc Perrin, maître de conférences à la faculté de théologie catholique de l'Université de Strasbourg, a noté les embrouilles de l’ « experte » du journal « La Croix . La journaliste ose notamment écrire : "(...) en obligeant la Fraternité Saint-Pie-X à se prononcer sur les fondements de la foi, les intégristes ont été amenés à dire clairement ce sur quoi ils n’étaient pas d’accord: l’œcuménisme, le dialogue interreligieux, la liberté religieuse, et au fond, une certaine conception de la vérité telle qu’elle apparaît à travers les textes conciliaires." (I. de Gaulmyn) Et se fait naturellement reprendre de volée par le professeur : « Diantre "les fondements de la foi" ! J'aurais bêtement cru que c'était le Credo, le Pater Noster, les dogmes proclamés par les conciles (aucun à Vatican II comme chacun sait). Le désaccord entre Rome et Menzingen ne repose pas, à mon humble avis, sur les "fondements de la foi" car aucun des 3 sujets cités n'appartient aux professions de foi en usage dans l'Église avant et après Vatican II. Quant à la "conception" pour ces 3 sujets, le singulier est bien ... singulier. Mme de Gaulmyn veut-elle excommunier à titre posthume le pape Paul VI qui n'avait pas donné dans la rencontre interreligieuse type Assise ? (…) On voit combien la reprise de discussions doctrinales avec la FSSPX, sous une forme renouvelée peut-être, serait quoiqu'en pense pour le moment Mgr Müller, une impérieuse nécessité. Car je ne suis pas sûr que la lecture que fait Mme de Gaulmyn soit la même que celle du pape, des papes d'ailleurs, ni celle de Mgr Müller. A l'orée des 3 ans de commémoration (2012-2015), le flottement conceptuel règne toujours autant, la lecture de La Croix en donne presque quotidiennent un exemple »"

Commentaires

  • La journaliste de « La Croix » est inobjective :

    « Répondant aux questions du National Catholic Register, le nouveau préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi évoque notamment les discussions avec la FSSPX. Benoît-et-moi a réalisé une traduction de cet entretien, que bon nombre de journalistes ont hélas déformé. En effet, Mgr Müller ne parle pas d'échec et ne précise pas que la tentative de rapprochement est terminée. En revanche, il se montre encore plus sévère avec des groupes situés "de l'autre côté", ce que ne précisent pas ces journalistes qui semblent se réjouir d'un éventuel échec d'une régularisation de la FSSPX. Extraits :
    "À quelle étape en sommes-nous dans le dialogue entre le Vatican et la Fraternité Saint-Pie X?
    Je n'appellerais pas cela un dialogue entre deux partenaires dans l'Eglise. Il s'agissait d'un colloque fraternel pour surmonter les difficultés avec une interprétation authentique de la doctrine catholique. Cette interprétation authentique est garantie par le pape. La FSSPX doit accepter le Saint-Père, le Pape, en tant que chef visible de l'Eglise. Ils ont un grand respect pour la Tradition. Ils doivent donc accepter la position du Pape comme indiqué dans le premier concile du Vatican. Ils doivent aussi accepter les prises de position doctrinales apportées depuis le Concile Vatican II, qui ont été autorisés officiellement par le Pape. Une partie du problème est que, après 30 années ou plus de séparation de l'Eglise, certains groupes ou personnes peuvent être très fermés dans leur propre dynamique, dans leurs propres groupes, et très fixés sur ces points. Je crois que ces questions seront résolues dans le long terme. [...]
    Compte tenu de tout cela, êtes-vous tout de même confiant et optimiste, qu'il y aura une réconciliation avec la Fraternité Saint-Pie X?
    Je suis toujours confiant dans notre foi, et optimiste. Nous devons prier pour la bonne volonté et pour l'unité dans l'Église. La FSSPX n'est pas le seul groupe séparatiste dans l'Église. Il y a pire de l'autre côté aussi. Ces mouvements sont pires, car ils nient souvent l'essentiel du christianisme. Nous devons travailler pour l'unité, et c'est donc aussi ma tâche d'inviter tous à revenir dans la pleine communion avec l'Église catholique, qui est dirigé par le pasteur suprême, le Pape - qui est le vicaire du Christ. [...]"
    Publié sur le « Salon Beige » ce 8 octobre…

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