Nous saluons la sortie d'un livre qui ose enfin envisager un avenir pour la Belgique :
Good morning Belgium
Réflexions pour un fédéralisme revigoré
Présentation sur le site de l'éditeur :
Projet multidisciplinaire et transversal, Good Morning Belgium a rassemblé des observateurs attentifs de l’évolution institutionnelle belge provenant de toutes les régions du pays. Parmi ceux-ci, Philippe van Parijs et Dave Sinardet sont deux des universitaires connaissant le mieux tant la Flandre que la Belgique francophone.
Résumé
Depuis plusieurs années, le même message sur la Belgique se répète en boucle : petit pays fragile, construction artificielle et récente, serait amenée à disparaître devant un Etat-nation Flamand émergent. Fait nouveau, la date de la mise en bière nous est d’ores et déjà communiquée : 2014 et la victoire (trop) annoncée de la NVA.
Rassemblant des observateurs attentifs de l’évolution institutionnelle belge, Good Morning Belgium entend mettre à l’épreuve d’une analyse approfondie cette vision aujourd’hui dominante en passant en revue les thèmes majeurs touchant au “problème belge”.
Spécialiste des séparations d’Etats, Vincent Laborderie explore les possibilités – et les impossibilités – concrètes d’un éclatement de la Belgique. L’historien Roel Jacobs et le journaliste Paul Vaute revisitent, quant à eux, une partie de l’histoire du pays et certains mythes fondateurs tant de la Belgique que du nationalisme flamand.
Mais cet ouvrage entend moins traiter du passé de la Belgique que de son avenir. Trois éléments cruciaux, qui occuperont une place prépondérante dans les débats à venir, sont ici abordés. Gilles Vanden Burre, Luk Ryckaert et Luc Van Coppenolle reviennent sur un concept souvent évoqué mais rarement approfondi : le confédéralisme. Philippe van Parijs, philosophe politique, aborde la question capitale de la place de Bruxelles dans une Belgique en mutation. Enfin, Dave Sinardet, politologue, brosse un historique de l’idée de circonscription fédérale en Belgique.
Nombre de pages: 212; ISBN: 978-2-87402-140-4; Prix: 20 Euros
Commentaires
Tout pays est une construction artificielle, qui se fait ou se défait au gré de guerres ou colonisations. La France est encore bien plus artificielle que la Belgique. Elle est un vrai puzzle de populations, dans tous les coins du monde, qui n'ont aucune affinité entre elles. Les Corses et les Flamands de France n'ont comme seul point commun d'avoir été colonisés sous Louis XIV, ce monarque despote et guerrier, dont sont toujours fiers même les Français les moins royalistes.
Bref, je préfère de loin la référence à l'Église catholique, universelle, car elle transcende ce côté artificiel et éphémère des États, construits ou déconstruits à partir de guerres, et facteurs eux-mêmes de guerres entre les hommes. En outre, la Belgique comme la France, ne sont pas porteurs de valeurs universelles. On peut même dire que la Belgique va encore plus loin que la France dans le combat contre les valeurs portées par l'Église catholique. C'est quand même le seul pays au monde dont les politiciens se soient autorisés à intimer à Benoit XVI de se taire sur ce qu'il pense de la situation du sida en Afrique.
Depuis sa naissance, l'Église catholique a vu défiler sur Terre des centaines ou milliers d'États, se croyant tous plus importants les uns que les autres. L'orgueil de ne pas se reconnaître artificiels et éphémères a contribué à faire qu'ils se soient tous écroulés à un moment ou l'autre.