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Foi en Dieu et foi de Dieu

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Une très belle page sur la foi sur Metablog :

Ayez la foi de Dieu par 

Hier samedi, fête de saint Grégoire le Thaumaturge, étonnant faiseur de miracle qui fait penser à Padre Pio.L'Evangile de saint Marc dans le texte latin fait dire à Jésus : 'Ayez la foi de Dieu" (Mc 11). Traduction habituelle des lectionnaires : "Ayez foi en Dieu". Le Christ se serait donné loa peine de nous dire une banalité pareille ! Pas la peine de s'incarner pour si peu ! Texte latin : Habete fidem Dei. Grec : echete pistin Theou. Français : Ayez la foi de Dieu, la foi qui appartient à Dieu.

Nous sommes obsédés par notre foi EN Dieu, par sa faiblesse souvent vacillante et nous oublions "la foi DE Dieu", nous oublions que notre foi est une vertu théologale, qu'elle a Dieu pour "auteur" comme dit l'épître aux Hébreux (12, 2) et saint Paul ajoute : Dieu comme "consommateur", comme réalisateur. Fides Dei ! On comprend mieux. La foi, notre foi est divine, divine par son origine, divine par son objet, divine par son actualisation, par sa réalisation ultime. Cela devrait pouvoir nous unir : notre foi ne nous appartient pas. Nous sommes vétilleux sur la moindre expression de cette foi ? Nous critiquons le voisin quand il ne l'exprime pas exactement comme nous ? Ne nous sentons donc pas propriétaire de cette foi qui vient de Dieu. Ne nous érigeons pas trop vite en modèle normatif de la foi : Dieu seul est le modèle de la science nouvelle que cette foi nous donne. Et l'Eglise a la charge de nous le rappeler.

Nous avons trop souvent peur que notre foi nous échappe, qu'elle se dissolve dans le matérialisme ambiant... Il faudrait que nous ayons peur que notre foi nous dépasse. Il faudrait que nous nous disions de temps en temps que nous n'en sommes pas dignes.

 

Nous avons trop souvent peur que notre foi soit trop petite, nous ne connaissons pas sa grandeur divine. Nous n'aurions pourtant qu'à nous laisser faire. La foi est le grain de sénevé qui devient un grand arbre impossible à cacher et qui a pour vocation d'abriter tous les oiseaux du ciel, oui : tous les paumés que nous sommes peuvent y faire leur nid, c'est l'Evangile que nous lisons aujourd'hui.

"Ayez la foi de Dieu". Instructif est le contexte de cette parole apparemment si simple du Christ et finalement si profonde, si nous voulons bien nous donner la peine de la lire. Nous sommes le dimanche des Rameaux. Jésus vit ses dernières heures de triomphe humain. Il sait que bientôt tout sera consommé. Il maudit un figuier parce qu'il ne porte pas de fruits. "Et pourtant, commente l'Evangéliste, ce n'était pas la saison des figues". Le lendemain, les apôtres s'étonnent de voir le figuier désséché, selon la malédiction que le Christ lui avait infligé. Et la réponse du Christ est celle-ci : "Ayez la foi de Dieu".

Bien entendu le Christ n'a rien contre ce figuier. A la manière des prophètes, il s'agit d'une leçon de choses qui est une parabole. Nous sommes tous des saisonniers de Dieu. Nous avons naturellement des hauts et des bas. Dans le Royaume de Dieu, il n'y a pas de saison. Il faut être des permanents, il faut comme dit saint Paul quelque part "racheter le temps" qui use tout ce qu'il touche, il faut faire mentir l'entropie et devenir de vrais progressistes. En continu ! Sans nous lasser... Sans nous laisser impressionner quand l'ordre des saisons nous est contraire, quand le sens de l'histoire (car il existe) rame contre nous, quand le souffle du temps semble nous mépriser.

Il y a une très belle parabole dans saint Marc, que l'on connaît peu et que je me permets de recopier ici. Elle nous indique ce qu'il faut faire quand ce n'est pas la saison... apparemment : "Jésus disait : le Royaume des cieux est semblable à un homme qui jette la semence en terre : qu'il dorme ou qu'il soit debout, la nuit et le jour, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin le blé plein l'épi, et dès que le blé est mûr on  met la faucille car c'est le temps de la moisson" (Mc 4, 26-29).

Notre foi appartient à Dieu, il la fait germer quand il veut. L'important ? Comme le paysan : savoir faire son boulot quand il le faut. Que notre inertie ne soit pas un obstacle à l'aide de Dieu.

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