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Lettre à un membre d'une équipe paroissiale au sujet de la célébration des funérailles

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Un ami nous communique la lettre qu'il a adressée à un membre de l'équipe paroissiale de son Unité pastorale (du diocèse de Liège) où il a été décidé de ne plus célébrer la messe lors des funérailles :

Cher ...,

Je m’adresse à toi mon ami en ta qualité de membre de l’équipe paroissiale de ...

J’ai continué à être interpellé par plusieurs personnes concernant les modifications imposées dans ton unité pastorale à propos des célébrations des funérailles

Tu sais que, ce qui choque, c’est le caractère obligatoire de l’absence de messe de funérailles et leur remplacement forcé par des liturgies sans Eucharistie.

Dans l’information que l’unité pastorale a publiée à ce propos, je lis que  «  Il n’y aura plus  de messe de funérailles au jour de l’inhumation. L’Eucharistie est devenue pour la plupart des participants, venus d’horizons divers, une rèalité  trop étrangère. Ceci est particulièrement vrai pour les jeunes de nos familles. Nous pensons vraiment qu’une  liturgie de la parole digne, soignée, respectueuse de structure plus souple, mettant en valeur les symboles de l’espérance chrétienne conviendra mieux aux évolutions de la mentalité actuelle »

Je ne souhaite pas mettre en cause la bonne volonté de beaucoup de laïcs qui prépareront des liturgies belles et profondes, ni nier qu’ils pourront souvent toucher le cœur des familles et proches des défunts qu’ils accompagneront pour le dernier voyage. Je ne puis non plus méconnaître que le nombre de prêtres qui diminue de plus en plus ne permet plus d’assurer des messes de funérailles  dans toutes les circonstances.

Je  ne puis cependant accepter le caractère obligatoire de la mesure et te demande donc d’influer de tout ton poids pour permettre une flexibilité  que beaucoup d’autres unités pastorales et de prêtres tiennent à maintenir. La messe d’enterrement est pour bien des défunts et leurs familles un bien d’une très grande richesse et l’Eucharistie qui fut centrale dans leur vie doit en être le point central. Les familles doivent pouvoir choisir, faire appel s’il est disponible au curé de la paroisse ou à un autre de leur famille, de leur entourage ou d’une communauté dont ils sont proches.

On ne peut priver d’Eucharistie et de Pain eucharistique ceux pour lesquels ce n’est pas une réalité étrangère, mais le cœur même de leur foi.

On ne peut priver les familles de ce moment d’intense communion avec Celui qui accueille leur proche

On ne peut priver les jeunes  mais aussi d’autres personnes plus éloignées de l’institution, de l’opportunité d’une rencontre à laquelle le Christ peut les convier

On ne peut priver un prêtre du droit, voire du devoir de célébrer l’Eucharistie pour celui de ses proches, de ses paroissiens ou de sa propre famille qui tout au long de sa vie à vécu sa foi au rythme des Saintes Messes.

On ne peut parler de structure plus souple et encore moins de mentalité actuelle face à la splendeur et à la simplicité du mystère eucharistique. Laissons aux célébrants le soin d’en expliquer la portée et la richesse.

On ne peut priver notre Eglise européenne en repli, de ces moments  privilégiés qu’ont nos prêtres de se faire rencontrer les familles, leur défunt et notre Seigneur.

On ne peut priver l’Eglise de ces moments d’exemplarité du prêtre  où peuvent naître ou se réveiller des vocations ou des appels à cet engagement radical

On ne peut, au motif des horizons divers, capituler notre foi, nos symboles, notre attachement à ce qui en est le cœur. Aujourd’hui  moins que jamais.

Les réactions témoignent de grosses déceptions. Elles pousseront aussi à des radicalisations ou à des découragements, et en tous cas à des énervements et à des combats..

Nous ne pouvons en arriver à des réactions du genre de celle d’un de tes paroissiens qui a promis à un prêtre proche de le reprendre dans son testament s’il s’engageait à célébrer sa messe de funérailles.

Dans la période d’après-concile, des erreurs ont été commises quand toute une richesse a été jetée par-dessus bord. Ne tombons pas dans le même excès en rapport avec ce qui reste un des moments les plus importants de notre pélerinage  terrestre.

Pour ce qui me concerne et ma famille, je demeure dans l’absolue certitude qu’il y aura une messe de funérailles le jour de l’inhumation.

Merci pour ton implication pour apporter cette flexibilité que beaucoup de chrétiens dont je me fais le porte-parole appellent de leurs vœux.

J’adresserai copie de la présente à notre évêque et à notre archévêque en les priant d’œuvrer pour une application souple des mesures proposées.

En union de prière..

Commentaires

  • Un catholique pratiquant ne peut que soucrire au souhait exprimé par l'internaute quant à l'opportunité de célébrer une messe lors de la cérémonie des funérailles. Encore faut-il tenir compte de la désertion de plus en plus patente des offices du dimanche et des fêtes d'obligation. Quand on voit la presque complète désertion des confessionnaux et la distribution quasi automatique de la Sainte Communion à toutes les personnes qui assistent à des Eucharisties célébrées lors d'obsèques ou de mariages, on est en droit de poser des questions sur la solidité spirituelle de certains officiants. Rares sont le prêtres qui rappellent à l'assemblée, que la Communion implique des dispositions et un état de grâce de la part de toute personne qui reçoit le Corps du Christ : la foi en la Présence réelle - et non en un rite purement symbolique - est requise pour s'approcher de la Sainte Table. Ce rappel devrait s'adresser à tous les assistants, y compris à ceux qui se disent catholiques.
    Vatican II n'a aucunement aboli les conditions auxquelles est soumis l'acte de communier. Quand les évêques prendront-il l'intitative de rappeler cela au Peuple de Dieu, et aux ministres de culte en premier ? L'article 1385 (notamment)du Catéchisme n'a pas été aboli...
    Mutien-Omer Houziaux

  • j'espere que cette affaire montera jusqu'a Rome

    car elle ne cadre pas avec la Nouvelle Evangelisation, temoignage de notre Foi Catholique, telle que voulue par Benoit XVI

  • Le nombre de prêtres diminue, c'est un fait. Précisément, pour cette raison, le prêtre doit au moins faire preuve de pédagogie et donner du sens aux funérailles. Il doit faire comprendre en quoi la célébration de la messe, entourant le mort, est importante.

    Il y a un fossé entre cette attitude et le "diktat" du genre: "Il n’y aura plus de messe de funérailles au jour de l’inhumation". L'Eucharistie est devenue pour beaucoup une réalité trop étrangère ? Mais à qui la faute !

    "Nous pensons vraiment qu’une liturgie de la parole digne, soignée, respectueuse de structure plus souple, mettant en valeur les symboles de l’espérance chrétienne conviendra mieux aux évolutions de la mentalité actuelle" ! Joliment formulé. Tout n'est que tolérance et bons sentiments: mais quelle vacuité ! Rappeler au peuple chrétien le sens de la passion du Christ, l'espérance éternelle qu'Il nous donne, son amour voulu par Lui, pour toujours, à travers son sacrement, l'anticipation de notre rachat... En résumé, le renouvellement du sacrifice du Seigneur, et à travers lui, la présence réelle, seraient des obstacles au bonheur de l'homme ? Une rigidité ? Une incongruité ? La justification d'un malaise peut-être ?

    Le prêtre qui a rédigé ce texte se rend-t-il compte de ce qu'il écrit ? Sans doute pas. Pas plus qu'il ne se rend compte, sans doute, des homélies sans goûts, sans élévation de l'âme, qu'il prononce. Sans doute dis-je, puisque je n'ai pas assisté aux absoutes célébrées par lui.

    Mais je ne peux m'empêcher de penser aux innombrables expériences de ce genre que j'ai vécues comme simple chrétien, où l'absoute équivaut à une réunion de souvenir. On évoque alors la vie du défunt comme une suite d'images. On lit bien une épître. Mais on évacue l'Evangile. Parfois encore on "oublie" une phrase de l'Evangile... une phrase dérangeante, qui pourrait blesser, déranger ceux qui dans l'assemblée ne sont pas chrétiens. Ou même des chrétiens aussi finalement. L'homélie: des grosses généralités sans espérance. Vides. Ratées. Autant d'occasions ratées d'essayer d'insuffler un peu de l'Esprit de Dieu dans les âmes. Tout le contraire d'une célébration soignée.

    Les occasions de rechristianiser sont rarissimes. Les funérailles constituent justement, au même titre qu'un autre passage, celui du baptême, un terrain parfait pour faire connaître le Christ. Pour peu qu'on s'en donne la peine. Parce qu'une messe dépourvue de sens est une messe estropiée.

    A côté de bien des expériences malheureuses, il est encore des prêtres qu'on écoute en silence. Parce qu'ils parviennent à ramener toute l'assemblée au destin final, inéluctable, de chacun de ses membres présents: la mort. Le silence se fait parce que chacun se sent soudain concerné. Ce n'est pas seulement un ami, une épouse, un frère qui se trouve dans le cercueil: c'est soi-même, demain ou dans 30 ans. Ce sentiment de se sentir également concerné ne se développe sans doute pas de la même façon, au même moment, avec la même intensité. Mais nous ne pouvons pas oublier l'audace des apôtres, et à leur suite, d'une multitude de prêtres, de religieux, de "simples" chrétiens à travers les siècles, d'avoir semé les germes du Royaume de Dieu, dès ici-bas.

    Comment ne pas constater l'étendue des dégâts ? Nous vivons aujourd'hui une rupture considérable. Totalement sans équivalent dans toute l'histoire de l'Eglise. En prendre conscience sereinement, sans tabou, c'est peut-être d'abord ce qu'il faut espérer le plus. Le reste reviendra de lui-même. Les portes des ténèbres ne l'emporteront pas, le Christ l'a promis.

    Le peuple chrétien n'est ni élitiste ni stupide. Un ami prêtre me confiait récemment l'étonnement qu'il avait provoqué lors d'un baptême, célébré avec discernement, clarté, et surtout, une grande élévation spirituelle. Il a eu droit aux félicitations de l'assemblée, y compris de la part de non croyants. Félicitations mêlées d'étonnement donc: "Mais enfin Monsieur l'Abbé... plus personne ne célèbre comme vous de nos jours !". Je précise: ce prêtre a 45 ans et totalement acquis à la volonté de restauration de Benoît XVI. De restauration des fondements de la Foi, soyons clairs.

  • L'importance d'une messe d'enterrement...

    C'est une prière de l'Eglise pour le défunt qui actualise le sacrifice du Christ "sauveur", et permet d'enseigner l'assistance. Mais...

    D'une part, si les officiants renoncent à dire la messe, ils laissent les fidèles entre eux. Comme pour un mort en mer, ou dans la brousse, ou sur un champ de bataille. Ils scient une branche sur laquelle ils pouvaient s'asseoir mais, comme -paraît-il - le Saint-Esprit les guide depuis 50 ans, mieux qu'avant... Le peuple chrétien n'a plus qu'à s'incliner.

    D'autre part. Tout compte fait, vu la manière dont on dit les messes d'enterrement en Belgique, de nos jours... C'est un show familial où on parle rarement du Christ mort pour nous sauver : on fait parfois pleurer les gens. Quant à réchauffer les coeurs, à mon sens, c'est plus rare.

    Avec l'âge qui avance, je me dis parfois ceci. Il faudrait recommander - par testament - de ne pas déranger la paroisse. Que le chef de famille (ancien ou nouveau promu) lise ou chante le De profundis, devant la tombe du défunt, dans la langue de son choix. Et puis, à la Grâce de Dieu.

    Quand on n'est plus qu'un petit reste, pourquoi pas ?

  • Cher Monsieur,

    Si vous me permettez, je remplacerais "avec l'âge qui avance" par: "avec les expériences qui s'accumulent autour de nous". Nous pourrions tous échanger bien des anecdotes... la danse des canards à un baptême avec la formule du baptême invalide à défaut d'invocation de la Trinité, JJ Goldman avec son classique "il changeait la vie", complété par une formule consécratoire totalement inepte...

    Mieux vaut prendre ses précautions, en parler aux proches et s'assurer de la disponibilité d'un prêtre sûr, le jour venu. Pour ma part, c'est réglé... et je n'ai "que" 46 ans.

  • Bonsoir Philippe.

    A 68 ans, après avoir vécu "sous un chapeau de curé". Les clercs fréquentés étant majoritairement décédés.

    Les autres que je connais ? Ils sont de ceux qui estiment que, jusqu'au XVIIIe siècle, le Saint-Esprit allait pointer au chômage. Et que, avant Vatican II, Il n'avait trouvé qu'un emploi intérimaire. Que voulez qu'on y fasse ?

    Allons. Stop à l'ironie. Mais la lucidité, elle peut persister ?

    Resterait à prier plus souvent ceux qui sont partis : la communion des saints n'est pas faite pour les chiens.

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