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La démocratie en crise

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"... les démocraties traversent une crise profonde un peu partout dans le monde, à commencer par la France. Cette crise se traduit par une perte de confiance des citoyens à l’égard du personnel politique mais aussi à l’égard d’un Etat qui a perdu le souvenir de sa double légitimité. La démocratie de l’âge moderne en effet repose non seulement sur le pouvoir du peuple mais aussi sur le rapport de la nation à l’Etre suprême. Voici ce que déclaraient les députés de l’Assemblée nationale en 1789 au moment de la proclamation des droits de l’Homme et du Citoyen : « L'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen ». 

Pour avoir perdu le souvenir de sa légitimité spirituelle, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité en sont venues à s’opposer et à se diluer. Les « libéraux », qui privilégiaient la liberté, en sont venus à s’opposer aux « socialistes », qui mettaient l’accent sur l’égalité, tandis que la valeur de fraternité, coupée de toute référence à la paternité et transformée en valeur de « solidarité », a progressivement disparu. Or en l’absence d’un référent symbolique il n’est plus possible de parler de vertu, à commencer par celle d’honnêteté. D’où l’échec de toutes les réformes de moralisation de la vie politique et des différentes tentatives de réintégrer du religieux et de la morale à l’école. Le principal reproche qu’on puisse faire au récent rapport Jospin est que pas à un moment il n’y est question de vertu personnelle ni d’éthique publique ni même de projet républicain. Tout se passe comme si la réforme de la démocratie pouvait avoir lieu de façon mécanique et institutionnelle sans participation des êtres humains. Il est logique que la Commission Jospin se préoccupe du contrôle entre autres institutions de l’autorité de la concurrence et des marchés financiers. Mais pour lutter contre la corruption elle ne parle pas à un seul moment de la vertu d’honnêteté. Elle se contente d’enfoncer la tête sous la terre du jargon administratif en condamnant la « situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés de nature à compromettre l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction. » 
Mais le « qui » démocratique ne peut se passer d’une réflexion de fond sur le « quoi » républicain. ..."

C'est ICI, extrait de la présentation d'un colloque intitulé "La démocratie, valeur spirituelle", organisé à Paris au collège des Bernardins, les 19 et 20 avril 2013. Antoine Arjakovsky, codirecteur du département « Société Liberté Paix » au Collège des Bernardins présente cette rencontre.

http://www.zenit.org/fr/articles/la-democratie-une-valeur-spirituelle

Commentaires

  • En réalité, il faut changer cette devise : "Liberté, Egalité, Fraternité" par "Liberté, Egalité, Fiscalité". De multiples sondages montrent à l'envi que la majorité des Français ne font plus confiance au monde politique (Comme en témoigne le faible taux de participation aux élections, impossible à mesurer en Belgique, vu que le vote y est obligatoire). Pour cette raison, Hollande et sa clique se sont bien gardés de faire un référendum sur le "Mariage pour Tous", car ils savaient que cela "ne passerait pas". Des situations similaires se sont déclarées en Espagne et en Italie : Les gens se rendent compte que le pouvoir politique est à la merci du pouvoir financier. Or, tout le monde sait que les révolutions surviennent quand les gens se rendent compte qu'ils seront acculés à la misère, et qu'ils n'ont plus rien à espérer du "système" quoiqu'ils fassent.

  • @ JLC ... Il est exact que les citoyens sont étouffés par une fiscalité délirante, jamais connue dans toute l'Histoire. Ils triment ou galèrent pour remplir toujours plus les caisses de l'État. L'État est le plus gros capitaliste qui soit, et un capitaliste auquel personne ne peut échapper. C'est une sorte de monstre froid, inhumain, pour qui les citoyens ne sont qu'un cheptel, numéroté et fiché. Et en outre, il est désastreux du point de vue bon usage de ces masses d'argent qu'il n'a pas gagné, mais simplement racketté chez les citoyens. Travaux inutiles, fraudes, corruptions, abus de biens sociaux, détournements, sont monnaie courante pour le capitalisme d'État.
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    Le socialisme et le communisme ne luttent donc pas contre le capitalisme, ce matérialisme païen, qui a comme idole le veau d'or, l'argent, le capital. Socialisme et communisme pratiquent au contraire le capitalisme à dose massive, au niveau de l'État tout puissant. Socialistes et communistes vénèrent autant l'argent que les capitalistes privés, si ce n'est davantage.
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    Nos sociétés ne sont finalement qu'une caricature de démocratie. En Belgique d'ailleurs, le referendum a même été interdit. Nos sociétés sont en réalité des régimes ploutocratiques, dirigés par les deux formes de capitalisme, associées comme larrons en foire pour voler les citoyens. Sur un même achat, le capitalisme privé vous rackette comme consommateur, le capitalisme d'État vous achève comme contribuable.
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    Ces deux capitalismes ont cependant aimé conserver une démocratie de façade, pour le théâtre, celui des parlements, des partis et des élections. Car tout cela arrange parfaitement une ploutocratie. En effet, la devise constante des élites qui nous exploitent est : « divisons le peuple pour pouvoir mieux régner sur lui ». Avec le système des partis politiques, c'est la division populaire permanente assurée. Chacun 'doit' choisir son parti, sans bien comprendre, de père en fils, et 'doit' se mettre à détester son voisin qui est d'un autre parti. Or, ces citoyens ont exactement les mêmes problèmes de fins de mois, car ils sont tous rackettés par les deux capitalismes. Mais, par le système des partis, ces citoyens deviennent des ennemis, des gens qui ne s'aiment pas, qui sont désunis, sans comprendre pourquoi. Le système ploutocratique belge est parfois désigné d'ailleurs sous le terme de particratie.
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    Et ceux qui tirent constamment les marrons du feu de ces divisions des gens, ce sont nos deux capitalismes, qui peuvent continuer à racketter à l'aise. En effet, ils ne risquent pas que les citoyens s'unissent pour les contester ou les renverser, ils ont semé tant de divisions parmi les citoyens que ceux-ci sont devenus incapables de s'unir. En Belgique, la désunion des citoyens fait la force des capitalistes qui les exploitent et qui eux sont unis dans leur même vénération du dieu Argent. Et l'union masquée de ces deux capitalismes, privés et étatistes, fait leur force. Toute désunion des citoyens est par contre bonne à prendre pour eux. C'est une garantie de pérennité de leur domination et de leur enrichissement.

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