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Vérité plurielle ?

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« La vérité est plurielle ». Voilà qui plaît au monde. « Je suis la vérité ». Voilà qui dérange. « Irrecevable ! », diront certains. C'est pourtant ce que le Christ affirme (Jean : 14, 6). Conséquences : 1) il n'y a pas d'autre vérité que Lui 2) Il est Dieu (car qui peut ETRE la vérité, sinon Dieu Lui- même ?). Les apôtres l'avaient compris et les martyrs des premiers siècles aussi. Seulement aujourd'hui, « ça ne passe plus ». Modernité oblige, il faut s'aplatir devant les idées à la mode, coller avec son époque. « Vérité plurielle ». Ce nouveau dogme ne laisse guère le choix. Si vous n'y souscrivez pas, vous êtes un affreux ringard. D'ailleurs, « Dieu a t-il vraiment dit... ? ». Le piège : celui du démon, tel qu'on le trouve déjà dans la genèse. Au nom d'une herméneutique aussi fallacieuse que chaotique,  on remet en question. Quoi ? Tout. Les miracles, la rédemption, la résurrection... Bref, le kérygme vole en éclats. Fini la prédication apostolique. Place au dialogue, à un ersatz de christianisme que l'on chuchote à demi-mots, par peur de froisser ceux qui pensent autrement. Eh bien, faites ce que vous voulez, mais moi, je n'arrive pas à mettre ensemble des choses qui sont contradictoires. Il m'est donc impossible d'affirmer à la fois que le Christ est la vérité tout en prétendant que celle-ci est plurielle. C'est l'un ou c'est l'autre. Non, je ne peux pas penser que deux et deux font quatre tout en me disant qu'ils font trois. Vous, si ?...

Jean-Pierre Snyers - jpsnyers.blogspot.be

Commentaires

  • Le piège diabolique de cette formule 'vérité plurielle' réside dans le fait que, si la vérité sur ce monde ne peut qu'être unique, puisque ce monde est unique, le 'point de vue' que chacun de nous peut avoir sur cette vérité unique est bel et bien pluriel. Aucun être humain ne peut prétendre détenir la vérité sur ce monde. Seul Dieu peut connaître ce monde en vérité, en tant que Créateur de ce monde. Nous professons donc avec raison, selon notre foi, que Jésus, Dieu incarné, détient bien (ou est) seul la vérité sur ce monde.
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    La différence entre 'vérité' et 'point de vue sur cette vérité' est essentielle selon moi. Imaginez deux personnages admirant le même paysage, mais à partir de deux points de vue différents. Ils seront tous les deux persuadés de décrire honnêtement et correctement la 'vérité' de ce paysage. Mais le simple fait que leurs deux descriptions soient différentes, montre bien que ni l'un ni l'autre ne détient la vérité complète sur ce paysage.
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    Chaque catholique peut donc avoir (et a certainement) un 'point de vue' personnel sur Jésus et sur la vérité de ce monde. Car son 'point de vue' dépend de son caractère, de sa personnalité, de son vécu, toutes choses très personnelles et très imparfaites. L'important est donc bien que chaque catholique reste ferme sur le fait que son propre 'point de vue' ne peut jamais atteindre ou devenir la 'vérité' sur ce monde, que seul Jésus peut connaître (et même 'être').
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    Ceux qui parlent de 'vérité plurielle' pour ce monde nient donc que ce monde soit unique, et qu'en tant que tel il ne peut avoir qu'une et une seule vérité. C'est comme s'ils se donnaient l'image d'un 'monde pluriel'. L'on en voit même qui veulent imposer l'idée de 'multiples Univers', ou multivers comme ils disent. Cette incohérence de pensée les entraîne même à nier que ce monde ait été créé et puisse donc avoir un sens, unique lui aussi, qui lui a été donné par son Créateur.

  • "En dehors de l'Eglise, pas de salut"!!! Et pourtant, ces indiens sont-ils condamnés parce qu'ils ne partagent pas notre foi ?

    Chiyesa, écrivain indien contemporain

    “Je suis allé à l’école des hommes blancs. J’y ai appris à lire leurs livres de classe, les journaux et la bible. Mais j’ai découvert à temps que cela n’était pas suffisant. Les peuples civilisés dépendent beaucoup trop de la page imprimée. Je me tournai vers le livre du Grand Esprit qui est l’ensemble de sa création. Vous pouvez lire une grande partie de ce livre en étudiant la nature.

    Si vous preniez tous vos livres et les étendez sous le soleil, en laissant pendant quelque temps la pluie, la neige et les insectes accomplir leur oeuvre, il n’en restera plus rien. Mais le Grand Esprit nous a fourni la possibilité, à vous et à moi, d’étudier à l’université de la nature les forêts, les rivières, les montagnes, et les animaux dont nous faisons partie.“

  • Vous avez raison : ce que la nature nous enseigne constitue une véritable révélation dont la raison humaine cherche à percer le mystère; c'est l'origine de toute la recherche philosophique et d'intuitions que l'on retrouve dans les diverses cultures à travers le monde. La raison qui cherche à découvrir la vérité à travers la nature et la foi qui cherche à comprendre ce que la Révélation lui donne à connaître constituent "les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. C'est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même." C'est ce que dit Jean-Paul II dans l'encyclique Fides et Ratio qu'il faut vraiment lire pour approfondir cette réflexion : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_15101998_fides-et-ratio_fr.html

  • @ jacque d... Cet écrivain indien est un sage. Les indiens d'Amérique du Nord ont malheureusement surtout eu à faire à des évangélisateurs protestants, c'est-à-dire, des fondamentalistes bibliques, attachés à leur Bible comme à une lampe magique dans laquelle ils auraient enfermé Dieu, pour Lui faire faire ce qu'ils veulent.
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    J'ajouterais à ce qu'il dit que le seul Livre que Dieu ait écrit Lui-même, c'est sa Création. C'est donc le seul Livre qui puisse nous révéler vraiment la volonté de Dieu pour ce monde, en tout cas si l'on veut bien lire ce Livre de la Création avec humilité, respect et amour, comme nous le demande saint François d'Assise, par exemple.
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    D'ailleurs, ceux qui ont écrit la Bible étaient comme ce sage indien, ils n'avaient pas de livres à leur disposition, ils n'avaient que le grand Livre de la Création. Ils découvraient Dieu dans le souffle du vent ou le murmure du ruisseau, et pas dans un livre écrit par d'autres hommes. Vous ne ferez pas découvrir Dieu à quelqu'un en lui faisant lire la Bible, mais bien en lui faisant admirer la beauté et la cohérence de la Création.
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    Et j'ajouterais aussi que ce Livre de la Création a un avantage énorme sur tout livre écrit par l'homme, c'est le fait qu'il soit unique et donc le même pour tous les hommes. Personne ne peut le brandir en disant « il est à moi ». On ne peut que le brandir en disant à tous les hommes « il est à nous ».
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    Ce sage indien a aussi raison quand il dit que la culture du livre est souvent une culture au rabais, trompeuse. Pendant des centaines de milliers d'années la culture humaine s'est transmise de manière orale, de bouche à oreille, d'homme à homme, de maître à disciple. Comme Jésus l'a fait, sans écrire une seule ligne.
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    Il devait se méfier du livre, œuvre humaine, en sachant que beaucoup d'hommes en arriveraient facilement à idolâtrer un livre, à le diviniser, à le figer et à en réciter les versets sans plus chercher à les comprendre. Faites l'expérience, discutez avec un protestant (comme les T.J. par exemple). Son discours est truffé de citations bibliques apprises par cœur, devant lesquelles vous devriez vous taire et vous incliner. Vous avez l'impression de parler à un perroquet. C'est la même expérience avec un musulman, qui vous récitera des sourates coraniques. J'ai parfois l'impression que les hérésies protestantes proviennent d'une certaine fascination pour l'Islam, qui envahissait et colonisait l'Europe à l'époque, après avoir conquis Constantinople.

  • Réponse à « Pauvre Job »
    J’ai apprécié votre réponse. Elle est nuancée, documentée. C’est ainsi que je conçois le vrai dialogue : celui qui écoute, qui tente de comprendre, qui rejoint l’autre dans ce qu’il a de plus vrai. Ce n’est pas pour autant qu’après « échanges » nous devions épouser en tout le point de vue de ‘l’autre’ !

    Oui, l’Amérique du Nord a surtout été évangélisée par nos « frères protestants ». Je suis particulièrement en lien œcuménique avec eux. Il faut cependant se méfier : tous ne sont pas des fondamentalistes bibliques. J’en connais pas mal qui ont fait avancer l’exégèse biblique.

    Par contre, en Amérique du Sud (dite pour cela « latine ») ce sont bien nos catholiques, espagnols et portugais surtout, qui ont conquis ces peuplades indiennes … En apportant avec eux nos microbes et la guerre. Je reconnais cependant que bien des missionnaires catholiques ont tenté de les amener au christianisme en prenant d’abord soin des « indigènes » !
    Je n’en dis pas plus, vous savez cela aussi bien que moi.
    Bon dimanche tout proche.

  • Merci Mr Willemaers de m'avoir permis de relire cette encyclique. Elle est éclairante. Je suis chrétien : ce texte me permet de mieux situer et engager ma foi.
    Une encyclique papale permet aux catholiques d'avoir une nourriture pour approfondir leur foi ! J'aime ce texte, au contraire de celui de Mr Snyers, entre autre quand il dit et le répète : " Fini la prédication apostolique. Place au dialogue, à un ersatz de christianisme que l'on chuchote à demi-mots "
    Pourquoi le dialogue serait une voie que seuls, selon lui, les "progressistes" ont comme emblème. Pour lui, les "progressistes" ce sont ceux qui ne pensent pas comme lui pense!

    Il serait quand même temps aussi que les catholiques sortent de cet enfermement qui dit : "Hors de l'Eglise (donc église catholique), point de salut " !

  • " (...) Il serait quand même temps aussi que les catholiques sortent de cet enfermement qui dit : "Hors de l'Eglise (donc église catholique), point de salut " ! "

    Ce n'est pas cela que transmet la Foi chrétienne.
    Pas de salut pour qui refuse Dieu dans sa vie, refuse de recevoir Jésus dans le cœur, lui qui EST Chemin, Vie, Vérité.

    Mais il faut savoir que Dieu est présent en chacun de nous! Donc il suffit de l'appeler, de lui parler, de l'aimer, et de le prouver par toutes nos attentions vis-à-vis du monde dans lequel nous vivons, pour avoir le salut!

    Le salut c'est aussi voir Jésus dans le cœur de son voisin, de sa voisine, de quiconque ici. Si les gens voyaient, imaginaient un instant Dieu au creux de chaque cœur... mais comme il y aurait plus d'amour!

    Là est le salut! C'est l'enseignement de toute l'Eglise catholique. Mais dans l'Eglise il n'y a que des pauvres petits humains qui ne sont rien sans Dieu. Voilà le grand problème. Accepter d'être des "rien du tout" sans la force unique de Dieu. Cette force ne se trouve que sur le chemin montré par Jésus.

    Beaucoup se disent chrétiens, mais qui aime en vérité Dieu et ses frères et sœurs, au point de leur faire miséricorde, comme jésus le fit?

    L'Eglise catholique parle de la Miséricorde de Dieu, qui passe bien entendu par le sacrement de la réconciliation. Le Pardon que nous humains avons si difficile à donner.

    Dieu est tout amour. Il est le Père.
    Quel père renierait son fils, sa fille, si celui-ci, celle-ci revient vers lui contrit, et avec amour sincère?

    L'Eglise catholique est le palais où règne Dieu, Jésus, Marie et tous les anges. Mais chacun de nous, nous sommes une petite chapelle, dans ce palais. Essayons de la rendre la plus jolie possible. Aimons en premier lieu notre propre petite chapelle intérieure. Tout le reste suivra si facilement. C'est tout simple.

  • @ jacques d... Je ne comprends pas très bien que vous nous asséniez telle quelle une formule « Hors de l'Église, point de salut » sans même chercher à la comprendre, à la situer dans un contexte ou à l'interpréter. J'avoue que je n'ai pas non plus lu le contexte dans lequel cette formule a été rédigée (St Cyprien, IIIème siècle). Je ne me hasarderais donc pas en tout cas à en faire un usage polémique, comme vous le faites. J'ai seulement l'impression que cette formule se trouve en bonne place dans la longue liste des caricatures anti papistes nées avec les hérésies protestantes, et reprises par tous les anticléricaux du 19ème siècle jusque aujourd'hui.

  • Monsieur Delen: si comme cet indien, vous préférez le livre de la nature à celui de Jésus-Christ, libre à vous. Mais ce grand livre de la création ne vous dira pas grand chose. Lui qui comporte la loi de l'extermination des faibles par les forts et les cataclysmes naturels ne vous enseignera pas l'amour des uns pour les autres. Lui qui comporte la mort, ne vous parlera pas du bonheur éternel qui nous attend dans l'au-delà. Oui, du "bonheur éternel", qui est possible aussi pour ceux qui sont éloignés de l'Eglise. Car à eux, comme à vous et à moi, il leur sera demandé: "Qu'as-tu fait avec ce que tu as reçu?", tout en sachant que nous serons avant tout sauvés par les mérites de Jésus-Christ et non par les nôtres. Jean-Pierre Snyers

  • "Mais ce grand livre de la création ne vous dira pas grand chose. Lui qui comporte la loi de l'extermination des faibles par les forts et les cataclysmes naturels ne vous enseignera pas l'amour des uns pour les autres. Lui qui comporte la mort, ne vous parlera pas du bonheur éternel qui nous attend dans l'au-delà."

    Ce que nous savons, pour le moins, c'est que la Loi des conquérants de "l'Amérique" (tous des chrétiens !)ont exterminé en grande partie les amérindiens de l'époque. Alors soyez prudent quand vous évoquez l'extermination des faibles par les forts ...

    Jésus était très proche de la nature !Il l'a évoquée souvent durant sa vie !

  • Dernière réponse que je fais à Mr Snyers. Dans votre dernier commentaire, vous me dites : " Monsieur Delen: si comme cet indien, vous préférez le livre de la nature à celui de Jésus-Christ, libre à vous ". Vous êtes vraiment un spécialiste du jugement des autres ! Avais-je exprimé cela ?

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