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Marxiste, le pape ?

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Ouest France remet les montres à l'heure :

Le pape François est-il marxiste ?

En condamnant avec vigueur le libéralisme sauvage, le pape s'inscrit en fait dans la doctrine sociale de l'Eglise.

Fidèle à son image de défenseur des pauvres, le pape, dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, publiée fin novembrere, a dénoncé de manière très appuyée la dictature d'un marché "implacable" qui crée une "culture du déchet", jetant des populations entières à la marge.

Marxiste, François?

Sans jamais prôner la révolution ni se référer au marxisme, François a eu des phrases très explicites: "loin de moi la proposition d'un paupérisme irresponsable, mais l'économie ne peut plus recourir à des remèdes qui sont un nouveau venin, comme lorsqu'on prétend augmenter la rentabilité en réduisant le marché du travail".

Les conservateurs américains toussent

L'exhortation, qui vient après sa forte dénonciation de "la mondialisation de l'indifférence" sur l'île de Lampedusa en juillet, a amené aux Etats-Unis Rush Limbaugh, animateur radio conservateur (méthodiste) très écouté, à qualifier le propos de Jorge Mario Bergoglio de "marxisme pur".

Un membre du "Tea Party", Jonathon Moseley, a jugé utile de préciser que, selon lui, "Jésus était un capitaliste prêchant la responsabilité personnelle, pas un socialiste".

Fidèle à la doctrine sociale

Mais la très conservatrice conférence des évêques des Etats-Unis a au contraire salué les propos du pape par la voix de l'évêque David L. Ricken, jugeant que celui-ci est "l'exemple vivant de la nouvelle évangélisation".

Même écho dans l'épiscopat français. Pour l'un de ses représentants, Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, François est "fidèle à la doctrine sociale la plus classique de l'Eglise, à savoir que le marché ne peut pas suffire à prendre en charge le bien commun: l'Etat doit participer à cette tâche".

Dénonciation des inégalités croissantes

La dénonciation des inégalités sociales et des injustices du capitalisme date notamment de Léon XIII, dernier pape du XIXème siècle.Pour le vaticaniste de renom, Marco Politi, du journal de gauche Il Fatto Quotidiano, "c'est ridicule de voir François en marxiste. Il est en plein syntonie avec Benoît XVI et Jean Paul II".

"En réalité, sa dénonciation des inégalités croissantes révèle la résistance acharnée de ceux qui n'acceptent pas que l'économie et le système financier doivent s'adapter à des règles d'intérêt social", ajoute Politi.

Théologie du peuple, plus que marxisme

Selon ses biographes, Bergoglio n'a rien d'un marxiste, bien au contraire: sans être jamais un hyper-conservateur, il s'est heurté frontalement aux prêtres jésuites d'extrême gauche tentés par le marxisme.

Face à la théologie de la libération, très en pointe en Amérique latine dans les années 1970, il propose une "théologie du peuple" non marxiste.Sa famille italienne avait été ruinée par la crise de 1929 et il a vu aussi dans les rues de Buenos Aires les ravages du libéralisme dans l'Argentine des dernières décennies.

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