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Mgr Morerod et le Synode sur la famille : « Beaucoup de gens croient connaître l’enseignement de l’Église »

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22503.jpgDepuis novembre dernier, les épiscopats du monde entier ont lancé des consultations sur la base d’un questionnaire communiqué par le Vatican, en vue de préparer le Synode sur la famille qui s’y tiendra du 5 au 19 octobre 2014. A propos de tous ces gens appelés à répondre à de savants questionnaires sur le thème mis à l’ordre du jour du prochain synode, Jean-Marie Dumont a interrogé, pour l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », Mgr Morerod (photo), évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

Extraits :

Les résultats de l’enquête menée par l’Institut suisse de sociologie pastorale expriment une opposition forte, y compris chez les catholiques, à la doctrine de l’Église sur les divorcés remariés, les unions homosexuelles…… Comment réagissez-vous ?

Tout le monde se doutait que les résultats n’auraient pas une tonalité de nature à satisfaire les évêques. Ce qui apparaît clairement, c’est que l’enseignement moral de l’Église n’est pas bien reçu, du moins ce que croient en connaître les personnes. En fait, beaucoup de gens croient connaître l’enseignement de l’Église alors que ce n’est pas le cas.(…)

L’opposition à la doctrine de l’Église est-elle liée à une génération ?

La réaction vive, voire critique, à l’égard de l’enseignement de l’Église, on la sent en particulier chez les personnes âgées. Celles-ci sont marquées par une attitude de rejet à l’égard de l’Église, dont elles considèrent qu’elle « régentait » autrefois leur vie. Les jeunes sont plutôt indifférents…

Les présidiums des conférences épiscopales française, suisse et allemande se sont récemment rencontrés pour échanger autour des résultats de cette enquête menée dans tous les pays du monde. Y a-t-il des différences entre ces trois pays ?

Si les tendances sont assez comparables, il y a un sujet sur lequel la France se distingue clairement des autres pays : les unions homosexuelles. Cela m’a beaucoup étonné. En effet, en Suisse, la moitié des Églises protestantes bénit ces unions, ce qui fait que ces bénédictions sont courantes. Ce qui influe sur la position des catholiques : les résultats de la consultation montrent que 60 % souhaitent une bénédiction des unions homosexuelles. C’est un sujet sur lequel il y a une vraie différence avec la France.

Existe-t-il un risque que la liberté des travaux du synode soit entravée par la pression des médias ?

Ce risque existe. Le fait même qu’on ait lancé cette consultation a suscité l’idée que l’Église allait changer. Avec pour conséquence un autre danger : celui de décevoir.

Ce risque ne viendrait-il pas d’un malentendu sur le rôle de l’Église ?….

Lors de la conférence de presse sur les résultats du questionnaire, j’ai remarqué que les journalistes ne parviennent souvent pas à comprendre que nous cherchions avant tout à transmettre l’enseignement du Christ et non à le modeler selon notre bon plaisir (…). Or, celui-ci est assez exigeant dans le domaine du mariage. Je constate une sorte d’incapacité à accepter comme sincère la position de la personne qui parle. Les journalistes ont l’impression que nous avons besoin d’exprimer notre jargon interne, mais que nous ne pensons pas ce que nous disons. Les propos que j’ai tenus, destinés à expliquer le message de l’Église sur la famille, n’ont généralement pas été retenus. Cela renforce mon impression qu’il y a besoin de formation. On le voit d’ailleurs aussi au succès rencontré par les cycles de formation chrétienne pour les adultes. C’est un défi très intéressant…

Un défi auquel le synode a pour vous pour objectif de répondre ?

(…) Je pense qu’il n’est pas utile d’entamer des travaux sur la famille en abordant des sujets polémiques, mais plutôt de manière constructive… L’objectif est d’intérioriser le message de l’Église pour pouvoir ensuite le répandre.

Comment les évêques suisses ont-ils procédé pour diffuser le questionnaire de Rome ?

« Au niveau de la Suisse, nous avons procédé en deux temps. La plupart des diocèses, comme le mien, l’ont diffusé – par le biais des vicariats épiscopaux, en ce qui me concerne – aux paroisses, unités pastorales et groupes de chrétiens. Dans un deuxième temps, et au vu des premières réponses recueillies, un autre questionnaire, simplifié et comportant des questions plus générales, a été diffusé par l’Institut suisse de sociologie pastorale et le service communication de la Conférence des évêques suisses. Ce sont les résultats de cette enquête qui ont été récemment présentés. Deux versions du questionnaire, car il nous est apparu que certaines questions, particulièrement techniques, étaient destinées avant tout aux évêques. Sur la base de l’ensemble de ces éléments, nous avons rédigé un rapport destiné à Rome. »

Ref. Synode sur la famille : « Beaucoup de gens croient connaître l’enseignement de l’Église »

JPSC

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