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Vatican : quand la communication trébuche

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Le moins qu'on puisse dire, c'est que les interviews accordées à Scalfari provoquent une confusion dont on aurait pu faire l'économie. Est-il vraiment indispensable que la communication, au sommet de l'Eglise, se décline au travers d'interviews accordées à des journalistes? Surtout lorsqu'il s'agit de remettre le couvert avec quelqu'un qui avait déjà été épinglé en raison de son sens assez approximatif de la rigueur journalistique... Sur son blog "Le Suisse Rom@in", l'abbé Rimaz insiste sur le fait :

Scalfari de la Repubblica avec le Pape François: ces interviews qui créent la confusion

Enième tentative d'explication sur ce second entretien du Pape avec Scalfari de la Repubblica. 

Une chose est certaine, la confusion est belle et bien présente. Pour un communicateur comme notre Pape, c'est assez dommageable. 

De source romaine, il y avait un accord formel non écrit entre le Pape et Scalfari: entretien privé, sans publication, et qui n'a pas été respecté. Le Pape n'a pas revu la copie et ses paroles, bien que pas totalement fausses, ne sont pas précises du tout. 

Quant à l'aimable réaction du Père Lombardi, elle tient certainement à la bonté même du Pape qui n'a pas voulu trop froisser son ami. 

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Sur le site "Benoît-et-moi", les analyses et commentaires vont bon train, non sans une certaine sévérité... :

Commentaires

  • Il est certain que Scalfari réinterprète à sa sauce les propos du Pape François et qu'il les sert au public avec l'accompagnement qui lui convient. Et à sa suite, les médias anticléricaux ne demandent pas mieux de rajouter leur assaisonnement.
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    Mais pourquoi des médias catholiques doivent-ils critiquer le Pape lorsqu'il se fait ainsi escroquer par Scalfari, ou lorsqu'il se fait piéger par la façon dont une certaine Presse le relate ? J'ai toujours considéré que c'était l'escroc qu'il fallait condamner et non l'escroqué.
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    Jésus Lui-même n'a-t-il pas sans cesse accordé des "interviews" à des gens qui cherchaient plus ou moins habilement à le piéger ? Ce n'est pas parce qu'un homme se comporte ainsi qu'il faut fermer la porte à tout dialogue avec lui. Il ne faut désespérer de personne. Jésus a-t-il désespéré de Paul lorsqu'il persécutait les chrétiens ?
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    Si le Pape lui-même ne dialogue pas avec les non catholiques, qui pourrait encore croire à ses exhortations au dialogue entre gens en conflit, ou à ses exhortations à l'évangélisation ? On ne peut évangéliser que des non catholiques et on ne peut les évangéliser sans dialoguer avec eux. L'Église catholique n'est pas et ne peut devenir une tour d'ivoire.

  • @ Pauvre Job

    Je respecte l’institution pontificale voulue par le Seigneur lui-même mais, enfin, tous les Vicaires du Christ, à commencer par saint Pierre n’ont pas été parfaits. Le chef n’a pas toujours raison.

    Dans le cas qui nous occupe, il ne faudrait tout de même pas nier le soleil en plein midi : le pape François a sa part de responsabilité dans le cafouillage. Bergoglio s’est un jour défini lui-même comme à la fois naïf et rusé. La question reste posée de savoir si, en l’occurrence, il a été naïf (ce que j’espère) ou rusé (ce qui est peu probable, au vu du résultat, qui le démonétise aux yeux des gens sérieux). En tout cas, qu’on ne vienne plus nous dire que c’est un as de la communication.

    Le professeur Sandro Magister (université d’Urbino) sur son blog « Chiesa » est fort clair et précis à ce sujet :

    « La précédente interview accordée à Scalfari par François, publiée dans "La Repubblica" le 1er octobre 2013, avait elle aussi fait naître des doutes à propos de sa fiabilité. C’est tellement vrai que, le 15 novembre suivant, elle avait été retirée du site officiel du Vatican, sur lequel elle avait été placée parmi les discours du pape et où elle est ensuite réapparue inexplicablement, traduite en cinq langues, avant de disparaître de nouveau, il y a quelques jours.

    Scalfari lui-même a reconnu que lorsqu’il avait envoyé au pape, préalablement à la publication, le texte qu’il avait rédigé suite à ce premier entretien – texte qui ne souleva pas d’objections et fut publié tel quel – il y avait joint une carte sur laquelle il avait notamment écrit :

    "Tenez compte du fait que je n’ai pas rapporté certains propos que vous avez tenus. Et que vous n’avez pas dit certaines choses que je vous fais dire mais que j’ai écrites pour que les lecteurs comprennent qui vous êtes".

    Quelques mois plus tard, un deuxième entretien a eu lieu entre Scalfari et François ; toutefois il n’a donné lieu à aucune "traduction" journalistique, à la demande prudente du Vatican.

    Mais, après le troisième entretien, qui a eu lieu le 10 juillet dernier, cette fois encore sans appareil enregistreur, le pape aurait donné à Scalfari la permission d’en tirer un article, avec le résultat que l’on a pu constater. »

  • @ tchantchès ... J'ai du mal à trouver un Pape, à n'importe quelle époque, dont les paroles n'aient pas été déformées par ses adversaires, pour lui faire dire ce qu'il n'avait pas dit. Ou même, dont les silences n'aient pas été interprétés, pour leur faire dire n'importe quoi. Je suis peut-être naïf, mais je ne vois pas en quoi notre Pape actuel se singulariserait par rapport à cette "tradition" des paroles papales déformées ou des silences papaux interprétés par les adversaires de l'Église.
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    Si j'osais, je dirais d'ailleurs que tous les Papes ont en cela été de fidèles successeurs du Christ, dont les paroles et les silences ont aussi été manipulés par ses adversaires, mais sans qu'Il ait cessé de les aimer et d'accepter de les rencontrer. Est-ce parce que Scalfari est comme un enfant prodigue, éloigné de l'amour du Père, que François devrait arrêter de l'aimer comme un frère et d'accepter de lui parler ? Accepter d'aimer et de fréquenter les pécheurs est peut-être le seul moyen de les aider à s'éloigner du péché.
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    Quant à être un Pape "parfait", je pense que pas un seul d'entre eux n'ait jamais considéré mériter ce qualificatif, réservé à Dieu seul. Celui qui l'aurait pensé aurait d'ailleurs été disqualifié d'office comme Pape. Disons alors que l'on pourrait débattre sans fin sur les mérites des Papes qui auraient été "moins imparfaits" que d'autres aux yeux des hommes.

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