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Le recul impressionnant du catholicisme en Amérique Latine

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Avec l’habileté qu’on lui reconnaît dans le monde entier, le Pew Research Center de Washington a rendu concrète, grâce à une enquête réalisée à grande échelle, une information qui était déjà connue d’une manière générale, à savoir l'impressionnante chute de l’effectif des catholiques sur le sous-continent latino-américain :

Dans cette zone géographique que, de nos jours, on a pris l’habitude de désigner comme le nouveau centre de gravité mondial de l’Église catholique, la quasi-totalité de la population, 94 %, était catholique au milieu du siècle dernier. Et en 1970 encore, les catholiques constituaient une écrasante majorité, avec 92 % de la population.

Mais la chute s’est produite ensuite. Aujourd’hui la proportion de catholiques a diminué de 23 points, c’est-à-dire qu’ils ne représentent plus que 69 % de la population. Le record de la plus forte baisse appartient au Honduras, pays dans lequel les catholiques sont tombés en-dessous de la moitié, passant de 94 % à 46 % ; pour se rendre compte de la rapidité de cette chute, il suffit de savoir que celle-ci tient tout entière dans la durée du ministère épiscopal du cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et coordinateur du groupe de huit cardinaux auxquels le pape François a demandé de l’aider dans le gouvernement de l’Église universelle.

Partout, une très vigoureuse progression des effectifs des chrétiens "evangelical" et pentecôtistes, se rattachant à la souche protestante, a correspondu à cette diminution du nombre de catholiques. Cela, on le savait aussi, mais le Pew Research Center a mis en évidence le fait que, habituellement, ceux qui passent d'une appartenance à l’autre ne sont pas ceux dont la foi est la plus tiède, mais bien les plus fervents.

Les convertis qui rejoignent les communautés "evangelical" se montrent en effet beaucoup plus dynamiques dans la propagation de la foi chrétienne. Et il y a également une différence en ce qui concerne l’aide apportée aux pauvres. Alors que les catholiques se bornent à les secourir, non seulement les "evangelical" sont plus actifs en matière d’œuvres de charité mais ils ne perdent pas une occasion de prêcher la foi chrétienne aux pauvres.

Il y a également un écart important pour ce qui est de la pratique religieuse. En Argentine, par exemple, les personnes qui accordent une grande importance à la religion dans leur vie, prient chaque jour et se rendent à l’église chaque semaine représentent 41 % des "evangelical", alors qu’elles ne sont que 9 % chez les catholiques, qui occupent ainsi le bas du classement, à côté du Chili et de l’Uruguay laïcisé.

L'enquête du Pew Research Center montre également que les catholiques qui se convertissent et rejoignent les communautés "evangelical" ne sont pas attirés par un laxisme plus grand en matière d’avortement ou d’homosexualité.

La réalité est à l’opposé. Les adversaires les plus résolus de l'avortement et des mariages entre personnes sexe se trouvent parmi les néo-protestants, pas parmi les catholiques

En Argentine, par exemple, plus de la moitié des catholiques, 53 %, disent qu’ils sont favorables aux "mariages" homosexuels, qui sont déjà autorisés par la loi dans ce pays. Tandis que, chez les néo-protestants, il n’y en a que 32 % qui y soient favorables.

L'enquête du Pew Research Center mérite d’être lue dans son intégralité, parce qu’elle contient un grand nombre d’informations à propos de ce phénomène qui fera date.

Commentaires

  • Cette focalisation sur le cas de l'Amérique latine est suspecte. Quand on sait que dans le monde, le catholicisme est de loin religion la plus importante et en augmentation constante. Quand on sait qu'aux États-Unis, les protestants en diminution s'inquiètent de la progression régulière du catholicisme. Et quand on sait aussi que les protestants s'éparpillent en plusieurs dizaines de chapelles à doctrine et géométrie variables.
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    Ces oiseaux de mauvais augure, qui se focalisent sur un coin de la planète, veulent-ils semer la panique parmi les catholiques du monde entier ? C'est comme ces enquêtes ou reportages qui parlent de la situation catastrophique du catholicisme en France ou en Belgique, en laissant implicitement supposer à leurs lecteurs que ce serait représentatif du catholicisme au niveau mondial.

  • La foi en Amérique latine a toujours manqué de ce signe que constitue l’abondance des vocations sacerdotales et religieuses. Tributaire historique sur ce point du clergé espagnol, portugais puis de l’ Europe, elle le fut aussi de toutes les idéologies ambiantes véhiculées par le vieux continent : des Lumières du XVIIIe siècle au marxisme-léninisme en passant par l’anticléricalisme radical.

    Après le concile Vatican II, c’est le catholicisme lui-même qui fut abâtardi d’abord par la théologie de la libération puis, après la fin du communisme soviétique, l’évangélisme nord-américain porté par l’idéologie oecuméniste : au point qu’aujourd’hui c’est l’identité même catholique du sous- continent latino-américain qui est clairement menacée.

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