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La France ne se serait pas déshonorée en étant présente aux commémorations de Waterloo

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Lu sur France Catholique, de Fabrice de Chanceuil :

Waterloo et après ?

Les manifestations évoquant le bicentenaire de la bataille de Waterloo du 18 juin 1815 viennent de s’achever. Alors que depuis quelques années les cérémonies similaires organisées pour les anniversaires du débarquement de 1944 ou de la capitulation nazie de 1945 sont dépassionnées et rassemblent, dans la même communion du souvenir, les chefs d’État et de gouvernement des différents pays belligérants, rien de tel dans le cas présent. Si la Belgique, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne étaient représentés par leur souverain où leur prince héritier, la France a manifestement boudé les cérémonies en limitant sa représentation par la seule présence de son ambassadeur en Belgique.

Certes, il n’est jamais agréable de célébrer une défaite mais, en l’occurrence, il s’agissait moins de célébrer que de commémorer. La France, pourtant si prompte à en appeler au devoir de mémoire, semble soudain avoir été frappée par une étrange amnésie. Il y avait là pourtant une belle occasion, au cœur de l’Europe, à quelques kilomètres de sa capitale, de saluer la paix retrouvée entre les nations qui la composent. En outre, bien plus qu’une victoire de la Grande-Bretagne, dont les contingents étaient notoirement inférieurs à ceux alignés par la Prusse, Waterloo est une victoire de l’Europe, non pas contre l’une de ses parties, mais contre une idéologie imposée à grands renforts d’invasions et d’occupations.

Et c’est là sans doute que le bât blesse. La République a du mal à admettre que les idéaux révolutionnaires n’aient pas spontanément emporté l’adhésion des peuples et que ceux-ci, sous la conduite de leurs souverains, aient cherché et obtenu, une bonne fois pour toutes, le tarissement de la source de leurs maux. Waterloo ne signe pas la défaite de la France mais la fin de la Révolution et l’échec de son exportation.

D’ailleurs, vaincue sur le champ de bataille, la France n’est pas bannie de la nouvelle Europe qui se met en place. Et cela, grâce à celui dont le nom n’a guère été prononcé ces derniers jours mais qu’un colloque, organisé à Gand il y a quelques semaines, avait fort opportunément sorti d’un relatif oubli, le Roi Louis XVIII. Dirigeant, de la capitale des Flandres, le gouvernement royal en exil, le souverain a permis, en quelque sorte, à la France d’être présente à la victoire et de participer au redécoupage du continent grâce à la présence active de son représentant au Congrès de Vienne, le Prince de Talleyrand-Périgord. Assez rapidement débarrassée de sa propre occupation, la France prendra toute sa place au sein de la Sainte-Alliance formée par la plupart des États européens, renouant même avec le succès des armes en 1823 par sa victoire en Espagne lors de la bataille du Trocadéro, dont bien peu savent qu’elle est à l’origine du nom donné à la place dominant la colline de Chaillot à Paris.

Cette Europe, c’est celle qui va perdurer pendant un siècle jusqu’au suicide collectif de la Première Guerre mondiale, une Europe apaisée et reposant sur de grandes nations, la France, la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Russie et la Prusse, en attendant qu’une nouvelle défaite impériale, en 1870, ne permette l’unification de l’Allemagne. Cette confédération européenne, conduite par quelques grands États aux responsabilités particulières, en dehors de toute superstructure intégrée, c’est bien celle dont rêvait le général de Gaulle dont le plan Fouché, allant dans ce sens, avait été inspiré par Richard de Coudenhove-Kalergi, le fondateur de l’Union paneuropéenne, grand défenseur de l’Europe des nations et héritier, à bien des égards, de l’Europe du Congrès de Vienne.

On le sait, la crise grecque nous le signifiant suffisamment, l’Europe est à reconstruire et l’Histoire nous montre le chemin. Voilà pourquoi la France ne se serait pas déshonorée en se faisant représenter, à plus haut niveau, au souvenir de Waterloo.

Commentaires

  • L' Europe n'est elle pas en train de devenir une idéologie ? Dès lors , en tant que Chrétiens , nous devrions nous abstenir . ( voir l' histoire de l' Eglise et l'analyse faite per le Pape François sur les idéologies en général ).
    Ceci n'est qu'une question, peut être un peu naïve ....

  • Et puis , maintenant , nous avons " Laudato si " face au " monde technolibéral de la croissance illimitée " ( Fabrice Hadjaj) .

  • Mais que ceci ne nous empêche pas , bien au contraire, de signer des pétitions européennes ou de manifester pacifiquement pour défendre , la Vie, la Paix, l'écologie intégrale du Pape François etc...;

  • P.S. Mais ceci ne dot pas nous empêcher , bien au contraire , de signer des pétitions européennes ou de manifester pacifiquement pour défendre la personne humaine, l'écologie intégrale du Pape François etc....

  • P.S. : En proposant de nous abstenir je n'exclus pas , bien sûr , que du contraire , la signature de pétitions européennes défendant la personne humaine , l'écologie intégrale etc....Sans parler de manifestations pacifiques.

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