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Quand un dominicain nous invite à "passer aux barbares"...

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"Passer aux Barbares !", telle est la perspective à laquelle nous convie le Frère Guy Musy o.p. sur son blog; à chacun d'apprécier... :

Je viens de lire un petit livre[1] très documenté écrit par un spécialiste de ceux qu’on appelle « Pères de l’Eglise », prêtres, évêques ou papes du premier millénaire qui ont joué un rôle religieux, mais aussi social et politique, dans l’Eglise et la société civile de leur temps. Comme leurs compatriotes contemporains, ces hommes ont dû faire face à l’invasion de « barbares » qui sans crier gare passaient le Danube ou le Rhin pour piller les opulentes cités gallo-romaines. Le pire arriva sans doute avec le sac de Rome, capitale de l’Empire devenu chrétien, par les hordes d’un chef de bande wisigoth en 410. Saint Jérôme poussa des cris d’orfraie, jugeant que la fin du monde était arrivée. Saint Augustin pensait au contraire que la destruction d’une société corrompue laissait entrevoir l’avènement d’une cité nouvelle qui serait celle de Dieu. D’autres cachaient mal leur révulsion pour ces brutes épaisses, hirsutes, malodorantes, vêtues de peaux de bêtes, mais ne désespéraient pas de s’en faire des alliés et même des coreligionnaires. La monde a survécu à ce tsunami. Le christianisme aussi.

Comparaison n’est pas raison ! Les réfugiés d’aujourd’hui n’ont pas tous le couteau entre les dents ou des grenades attachées à leur ceinture. Contrairement aux montures d’Attila, le sol reverdit là où passent leurs chevaux. Il se pourrait même que devenus eux aussi chrétiens – hypothèse qui n’a rien d’absurde – ils puissent redynamiser notre Eglise et assainir notre société.

Alors, courons le risque d’être éclaboussés par ces flots qui n’ont rien de tumultueux ? Les premiers barbares, selon les experts, n’ont jamais dépassé le 5 % des populations qu’ils prétendaient conquérir. Les réfugiés de notre temps sont loin d’atteindre ce seuil. Serions-nous plus timorés, moins confiants en notre culture et nos convictions ? Si la peur nous étreint, ne serait-ce pas que nous serions devenus vides, flasques, sans aucune richesse consistante à opposer à ces nouveaux « envahisseurs », ou mieux à leur proposer ? La peur du vide finalement, dont la nature a horreur et que l’« autre » se presse de remplir ? Si c’était le cas, il serait grand temps de « passer aux barbares ». Ne serait-ce que pour assurer notre survie !

[1] Philippe Henne, Les invasions barbares. L’Evangile et les Pères face aux migrants, Cerf, Paris 2016, 160p.

Commentaires

  • Evidemment que Clovis se fit baptiser entre 496 et 506 par saint Rémi et que son exemple fut suivi par ses guerriers.

    Ce n'est pas une découverte, et ça n'a pratiquement rien à voir avec la situation actuelle : Clovis ne voulait pas spécialement détruire l'empire romain. Il souhaitait plus vraisemblablement se l'approprier.

    Par contre, on peut savoir qu'un Erdogan - un exemple parmi tant d'autres de son acabit, y compris "l'homme de la rue musulmane" - veut conquérir le monde non-musulman défini comme "la terre de la guerre", l'expression "terre de la paix" étant réservée aux territoires déjà islamisés.

  • Le point commun entre les réfugiés n’est pas qu’ils sont arabes, mais qu’ils sont (à quelques exceptions près) tous musulmans. Ce n’est pas une invasion arabe, c’est une invasion musulmane. Il n’y a aucun « échange » avec l’islam. Quand l’Europe sera « agrandie » par l’invasion islamique, elle sera une Europe musulmane. Et tout le monde sait désormais, à moins d’être spécialement demeuré (ou de très mauvaise foi) quel est le sort des chrétiens dans les pays musulmans.

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