Lu sur « diakonos.be » la traduction d’un éditorial de Lorenzo Bertocchi dans la nuova bussola quotidiana :
« Le dernier Synode sur la famille s’achève à peine que déjà les futurs chantiers sont lancés. Il n’est pas exclu que le prochain Synode des évêques tourne autour de la collégialité et de la synodalité. C’est ce qui transparait de la réunion du XIV conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode des évêque qui s’est déroulée ces 18 et 19 avril sous la présidence du Pape. En ce qui concerne le thème de ce futur synode, la version officielle est que « certains propositions ont été soumises à l’approbation du Saint-Père » mais que la réflexion sur une « salutaire décentralisation » soit décisive.
Amoris Laetitia avance clairement dans cette direction, il suffit de lire le paragraphe 3 et, en particulier l’approche du discernement au « cas par cas » dans la question de la discipline des sacrements pour les couples de divorcés-remariés. Mais le motu proprio sur la réforme des procès canoniques pour les déclarations de nullité des mariages mettait déjà en évidence le rôle de l’évêque dans la gestion des cas spécifiques, offrant un nouvel exemple de « décentralisation ».
Le thème est brûlant parce qu’il s’agit de rediscuter du rôle de la papauté, de celui des évêques et des Conférences épiscopales. Ce n’est pas un hasard si un historien comme Alberto Melloni, en commentant Amoris Laetitia dans les colonnes de Il Corriere della Sera, affirmait qu’avec la dernière exhortation synodale, le Pape entamait un nouveau chapitre de sa propre réforme.
Dans les couloirs du Vatican, on parle beaucoup d’un autre thème qui ne fera sans doute pas directement l’objet du prochain synode mais qui fait actuellement l’objet de toutes les attentions : le célibat des prêtres. Le paragraphe 202 de la dernière exhortation du Pape, Amoris Laetitia n’est en effet pas passé inaperçu : « il a été souligné qu’il manque souvent aux ministres ordonnés la formation adéquate pour traiter les problèmes complexes actuels des familles. De même, l’expérience de la vaste tradition orientale des prêtres mariés pourrait être utile. »
Dans les années soixante, un puissant mouvement avait vu le jour dans le but de « rénover » l’Eglise, remettant en question la réforme sur la discipline en matière de mariage, la question de la sexualité, des prêtres mariés et militant en faveur d’une plus grande « décentralisation » de l’Eglise, soit autant de thèmes qui font à nouveau l’actualité. Le Pape aurait ainsi affirmé au P. Cereti, recteur de l’Eglise Saint-Jean-Baptiste-des-Génois, aujourd’hui âgé de plus de 80 ans, qui était dans les années 70 un grand défenseur de la communion aux divorcés remariés, que la question du célibat des prêtres était à nouveau à l’agenda. Lors d’une rencontre à huis clos avec les prêtres du Diocèse de Rome, le P. Cereti aurait posé une question au Pape François sur ce thème, malgré le fait que l’Eglise n’ait jamais admis le passage de l’état sacerdotal à l’état conjugal, et le pape aurait répondu « C’est dans mon agenda ».
Un grand spécialiste de ce sujet, le Card. Alfons M. Stickler a démontré que le sens du célibat des prêtres résidait dans la continence sexuelle et non pas dans la question de savoir si le prêtre était marié ou pas. Dans les premiers siècles, aucune loi n’imposait le célibat comme condition d’accès aux ordres sacrés : si le candidat était célibataire, il devait le rester, s’il était marié au moment de son ordination, on lui demandait d’observer la continence et de s’abstenir de toute activité matrimoniale. Les premiers documents publics, qui remontent au IVè siècle, fait clairement état de l’obligation de la continence lors de la période apostolique.
Et pourtant pour certains, cette même continence, centrale en ce qui concerne le thème des divorcés-remariés et de leur accès aux sacrements, semble être devenue un obstacle insurmontable qu’il fallait éliminer. Mais est-ce que quelqu’un qui est incapable de fidélité dans le célibat pourra l’être dans le mariage ? La demande n’est pas innocente. Le prix Nobel Jérôme Lejeune écrivait « L'homme n'est pas capable de maîtriser ses émotions et d'être ainsi le souverain de son petit monde neurologique s'il n'est pas d'abord capable de contrôler la sphère génitale. Que cela plaise ou non la morale ne peut pas faire abstraction du génital sous peine de ne pas être capable d'utiliser, de diriger et de comprendre toutes les émotions ». Dans ce cas, plutôt que de chercher à décentraliser, il faudrait faire triompher (avec l’aide de la Grâce) l’emprise de la volonté qui, peut-être, déplaît à certains parce que considérée comme fort peu collégiale.
Ref. Un synode sur le célibat des prêtres?
La nuova bussola quotidiana quotidiano cattolico d'opinione
LANUOVABQ.IT
Vers un « amoris laetitia » bis? « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait le bon Monsieur Jean de la Fontaine.
JPSC
Commentaires
Tout ceci se trouve dans les églises protestantes. Elles en sont même pour certaines à une évêque lesbienne mariée à sa compagne. On peut encore aller plus loin.