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Non, Monseigneur Harpigny, l’Eglise catholique n’est pas « contre l’avortement par principe en raison du respect de la vie »

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Par Arnaud Dumouch, 8 avril 2017 :

A l’occasion de l’affaire de l’UCL et de l’engagement de l'Université Catholique pour l’avortement, Monseigneur Harpigny a rappelé la position de l’épiscopat francophone belge (citation) « une position de principe contre l’avortement en raison de la défense de la vie ».

Qu’on me permette de rappeler ici que l’Eglise catholique n’est pas « contre l’avortement par principe en raison du respect de la vie » … On peut être contre la chasse, contre le pillage des ressources marines en raison du respect de la vie. 

Mais l’Eglise est contre l'avortement en raison de la défense de l'âme immortelle des enfants, créée ex nihilo (sans aucune matière préexistante) par Dieu à l’instant de leur conception (lorsque le zygote apparaît, précise le repère de la foi) et que l'on plonge dans le shéol.

C’est une réalité essentielle de sa foi : l’âme des enfants est, comme l’âme de la Vierge Marie, créée immédiatement par Dieu au moment de la conception. En les avortant, on plonge donc les enfants dans un au-delà dont Benoît XVI rappela en 2007, que l’Eglise en ignorait la nature.

Je me rappelle en avoir débattu brièvement avec Monseigneur Harpigny en août 2013, lors d’une rencontre à Tournai. L’objet de ce débat était : « L’âme est certes créée par Dieu directement (par son acte créateur direct, et non comme le pensait Teilhard, par la médiation de l’évolution). Mais est-elle créée par Dieu immédiatement (c’est-à-dire au premier instant de la conception) ? ». Voici en trois textes du Magistère de l’Eglise, la solution à ces deux points essentiels (en rouge : la question de l’âme et du moment de sa création) :

PREMIER TEXTE : Instruction DONUM VITAE 6, saint Jean-Paul II, 1987

SUR LE RESPECT DE LA VIE HUMAINE NAISSANTE ET LA DIGNITÉ DE LA PROCRÉATION.

RÉPONSES A QUELQUES QUESTIONS D'ACTUALITÉ

[...] 6. Dès le moment de sa conception, la vie de tout être humain doit être absolument respectée, car l'homme est sur terre l'unique créature que Dieu a « voulue pour lui-même » [16] et l'âme spirituelle de tout homme est « immédiatement créée » par Dieu [17] ; tout son être porte l'image du Créateur. 

[...]

Quel respect doit-on à l'embryon humain, compte tenu de sa nature et de son identité ?

L'être humain doit être respecté — comme une personne — dès le premier instant de son existence.

C'est pourquoi le fruit de la génération humaine dès le premier instant de son existence, c'est-à-dire à partir de la constitution du zygote, exige le respect inconditionnel moralement dû à l'être humain dans sa totalité corporelle et spirituelle. L'être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception, et donc dès ce moment on doit lui reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en premier lieu le droit inviolable de tout être humain innocent à la vie."

DEUXIEME TEXTE : EVANGELIUM VITAE 60, saint Jean-Paul II, 25 mars 1995

"60. Certains tentent de justifier l'avortement en soutenant que le fruit de la conception, au moins jusqu'à un certain nombre de jours, ne peut pas être encore considéré comme une vie humaine personnelle. En réalité, « dès que l'ovule est fécondé, se trouve inaugurée une vie qui n'est celle ni du père ni de la mère, mais d'un nouvel être humain qui se développe pour lui-même. Il ne sera jamais rendu humain s'il ne l'est pas dès lors.

A cette évidence de toujours... la science génétique moderne apporte de précieuses confirmations. Elle a montré que dès le premier instant se trouve fixé le programme de ce que sera ce vivant : une personne, cette personne individuelle avec ses notes caractéristiques déjà bien déterminées. Dès la fécondation, est commencée l'aventure d'une vie humaine dont chacune des grandes capacités demande du temps pour se mettre en place et se trouver prête à agir. Même si la présence d'une âme spirituelle ne peut être prouvée par aucun moyen expérimental, les conclusions de la science sur l'embryon humain fournissent « une indication précieuse pour discerner rationnellement une présence personnelle dès cette première apparition d'une vie humaine : comment un individu humain ne serait-il pas une personne humaine ? ».

TROISIEME TEXTE : COMMENTAIRE DE LA CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, 8 décembre 2008

INSTRUCTION DIGNITAS PERSONAE SUR CERTAINES QUESTIONS DE BIOETHIQUE, N°1

A ce titre, il est important de rappeler le critère fondamental d’éthique formulé par l’Instruction Donum vitae 6 pour juger toutes les questions morales qui concernent les interventions sur l’embryon humain : « Le fruit de la génération humaine dès le premier instant de son existence, c’est-à-dire à partir de la constitution du zygote, exige le respect inconditionnel moralement dû à l’être humain dans sa totalité corporelle et spirituelle. L’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception, et donc dès ce moment, on doit lui reconnaître les droits de la personne.

4° QUATRIEME TEXTE : DISCOURS A L’ACCADEMIE PONTIFICALE DE LA VIE, DECLARATION FINALE DE LA DOUZIEME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, le 27 Février 2006

En l’occasion de l'Assemblée générale XII, l'Académie pontificale pour la vie a célébré un congrès international sur le thème : "L'embryon humain dans la phase préimplantatoire des aspects scientifiques et considérations bioéthiques.". À la fin des travaux, l'Académie pontificale pour la Vie veut à offrir à la communauté ecclésiale et de la société civile dans son ensemble quelques réflexions sur ce qui était l’objet d’une réflexion. 

1. LA GRAVITE DE CETTE QUESTION

Tout le monde sait qu'une grande partie du débat bioéthique contemporaine, en particulier au cours des dernières années, a mis l’accent sur la réalité de l'embryon humain, que ce soit considéré en lui - même et par rapport aux actions des autres êtres humains autour de lui. Ceci est bien expliqué envisage le multiple (scientifique, philosophique, éthique, religieux, législatif, économique, idéologique, etc.) implications liées à ces domaines inévitablement catalyser des intérêts différents, ainsi que d'attirer l'attention de ceux qui cherchent pour un agir de manière éthique authentique. Par conséquent, il est inévitable de faire face à une question fondamentale : " qui ou quoi ? est l'embryon humain", dans le but de tirer une réponse cohérente à ce que les critères d'interrogation d'action qui respectent pleinement la vérité intégrale de l'embryon lui - même. À cette fin, selon la méthodologie bioéthique correcte, il est nécessaire d’abord de tous à regarder les données qui met à la disposition de la science la plus courante, ce qui permet de nous à connaître en détail les différents processus par lequel un nouvel être humain commence sa l’existence. Ces données doivent ensuite être soumis à l'interprétation anthropologique afin de mettre en évidence leurs significations et des valeurs émergentes, qui, enfin, référence doit être faite pour établir les normes morales pour l’action pratique et praxis opérationnel. 

  1. APPROCHE SCIENTIFIQUE

Ainsi, à la lumière des plus récentes réalisations de l’embryologie, vous pouvez définir quelques points essentiels universellement reconnus : 

  1. a) Le moment marque le début de l'existence d'un nouveau « être humain » est constitué par la pénétration des spermatozoïdes dans l’ovocyte. La fécondation induit toute une série d'événements articulés et transforme la cellule oeuf dans un "zygote". Chez l’homme tomber dans, le noyau du sperme (y compris dans la tête) et un centriole (qui va jouer un rôle décisif dans la formation du fuseau mitotique dans l'acte de la première division cellulaire) ; Il est en dehors de la membrane plasmique. Le noyau mâle subit des changements biochimiques et structurelles profondes qui dépendent sur le cytoplasme ovulaire et prédispose le rôle que le génome mâle va immédiatement commencer à se développer. En effet, nous assistons à la décondensation de la chromatine (induite par des facteurs synthétisés dans les dernières étapes de l’ovogenèse) qui rend possible la transmission des gènes paternels. L'ovocyte, après l’admission de sperme complète sa seconde division méiotique et expulse le deuxième corps polaire, ce qui réduit son génome un nombre haploïde de chromosomes afin de reconstituer, avec les chromosomes introduits par le noyau mâle de la caractéristique du caryotype de l'espèce. À la fois, il effectue une « activation » du point de vue métabolique, avec une vue de la première mitose. Il est toujours l'environnement cytoplasmique de l'ovocyte qui induit centriole du spermatozoïde à dupliquer elle-même, ce qui constitue le centrosome du zygote. Ce double centrosome avec une vue de la constitution des microtubules qui va constituer le fuseau mitotique. Les deux mis en chromosomiques le fuseau mitotique sont déjà formés et disposés en Equateur dans la position de métaphase. Les autres phases de la mitose et enfin le cytoplasme se divise et le zygote donne la vie aux deux premiers blastomères. L'activation du génome embryonnaire est probablement un processus graduel. Dans l'embryon de cellules humaines sept gènes sont déjà actifs ; d’autres sont exprimés dans le passage de la phase de zygote à celle de deux cellules. 
  1. b) la biologie, et plus particulièrement embryologie, fournit la documentation d'une direction déterminée du développement : ce qui signifie que le processus est "orienté" -in Time- dans le sens d'une différenciation progressive et l’acquisition de la complexité et ne peut pas régresser à partir des stades déjà terminé. 
  1. c) un autre point acquis avec les premières phases de développement est l’« autonomie » du nouvel être dans le processus d'auto-réplication de son matériel génétique. 
  1. d) sont aussi étroitement liée à la propriété de " continuité " les caractéristiques de "gradualité" (étape nécessaire dans le temps d'une moins différenciée à la phase la plus différenciée) et « coordination » du développement (existence de mécanismes qui régulent dans un processus de développement ensemble unitaire).

Ces propriétés ont été presque oubliées au début dans le débat bioéthique. Aujourd’hui, on leur accorde une plus grande importance dans ces derniers temps, en raison des résultats positifs que la recherche offre sur la dynamique du développement embryonnaire, même dans la phase de « morula » qui précède la formation du blastocyste. Toutes ces tendances est la base pour interpréter le zygote comme un « organisme » primordial (unique - organisme unicellulaire) qui exprime toujours son potentiel de développement grâce à une intégration continue, d’abord parmi les différents composants internes et entre les cellules qui les résultats dans progressivement. L'intégration est à la fois morphologique et biochimique. Les recherches menées depuis quelques années permettent d’apporter de nouvelles "preuves" de ces réalités. 

  1. APPROCHE PHILOSOPHIQUE

Ces réalisations de l’embryologie moderne ont besoin d’être soumis à une analyse du philosophique et interprétation anthropologique dans le but de percevoir les grandes valeurs que chaque être humain, même à l'état embryonnaire, transporte et exprime. Par conséquent, on est confronté à la question fondamentale du statut moral de l'embryon. On sait que, parmi les différentes propositions herméneutiques présentes dans le débat bioéthique en cours, ont déclaré à plusieurs reprises du développement embryonnaire humain qui unissent l'attribution à elle d’un statut moral, souvent pour des motifs fondés sur des critères « extrinsèques » (c’est-à-dire fondés sur des facteurs externes à l’embryon lui-même). Mais cette approche ne convient pas d'identifier réellement le statut moral de l'embryon, puisque tout jugement possible finit par être basée sur tout à fait classique et arbitraire. Dans le but de formuler une opinion plus objective sur la réalité de l'embryon humain et, par conséquent, déduire des indications éthiques, il faut plutôt prendre en considération des critères qui sont « intrinsèque » à l’embryon lui - même, à partir précisément avec les données que les connaissances scientifiques mettent à notre disposition. D'eux, on peut dire que l'embryon humain dans la phase préimplantatoire est : 

  1. a) un être de l'espèce humaine ; 
  1. b) un être individuel ; 
  1. c) un être qui possède en lui-même la finalité de se développer comme une personne humaine ainsi que de la capacité intrinsèque pour atteindre un tel développement. De tout cela, nous pouvons conclure que l'embryon humain au stade de la pré-implantation est déjà vraiment une personne ? 
  1. LA FOI S’EN TROUVE CONFORTEE

De toute évidence, étant une interprétation philosophique, la réponse ferme à cette question dépendra (pour l’Eglise) de « la foi définie », tout en restant ouverte, en tout cas, à d’autres considérations. Pourtant, précisément à partir de données biologiques qui sont disponibles, nous croyons qu'il n'y a aucune raison importante de nier que l'embryon est une personne déjà à ce stade. De Bien sûr, cela suppose une interprétation du concept de la personne d’un genre important, à savoir, sur la base de la même nature humaine en tant que telle, riche en potentiel qui seront exprimés au cours du développement embryonnaire et après la naissance. À l’appui de cette position devrait être noté que la théorie de l’animation immédiate, appliquée à tout être humain qui vient à l’existence, est pleinement compatible avec sa réalité biologique (comme dans la continuité "substantielle" avec la pensée de la Tradition). "Par toi mon Dieu, mes reins ont formé. Tu m'as tissé dans le sein dans ma mère. Je te remercie pour le prodige que je suis ! Merveille que tes œuvres et mon âme le connaît pleinement." dit le Psaume (Ps 139, 13-14), se référant à l'intervention directe de Dieu dans la création de l'âme de chaque nouvel être humain. 

En conséquence, du point de vue moral, au-dessus de toute considération de la personnalité de l'embryon humain, on doit reconnaître qu’on est tout simplement être dans la présence d'un être humain (et il serait suffisant même le doute d'être en sa présence). Cela exige à son égard le plein respect de leur intégrité et de la dignité : toute conduite qui pourrait en quelque sorte constituer une menace ou d’une infraction à ses droits fondamentaux, le premier qui est le droit à la vie, il doit être considéré comme un acte gravement immoral.

En conclusion, nous faisons nos propres paroles du Saint-Père Benoît XVI a parlé dans son discours à notre congrès : « l'amour de Dieu ne fait pas la différence entre la nouvelle conception, encore dans sa mère l ‘utérus et l'enfant ou d'un jeune ou d’âge mûr homme ou le vieil homme. Il ne fait aucune différence, parce que chacun voit l'empreinte de sa propre image et ressemblance (cf. Gn 1 : 26). Il ne fait aucune différence, parce que tout reflète le visage de son Fils unique, en qui « nous a choisis avant la création du monde (...), nous destiné à être ses enfants adoptifs (...), selon la la plaisir de sa volonté » (Eph 1 : 4-6)" 

(Discours aux participants à l'assemblée générale de l'Académie pontificale pour la vie et le Congrès international sur "l'embryon humain dans la phase préimplantatoire")

27 Février 2006 : L'Osservatore Romano, édition en langue espagnole, le 3 Mars 2006, p 4).

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