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La liturgie était une priorité pour Benoît XVI mais ne l'est plus pour François

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CHRISTOPHE DICKÈS : « LA QUESTION LITURGIQUE ÉTAIT UNE PRIORITÉ POUR BENOÎT XVI. PAS CHEZ FRANÇOIS » (source)

Le journaliste et écrivain Christophe Dickès vient de sortir un livre qui s’intitule L’Héritage de Benoît XVI. Il explique au micro de Boulevard Voltaire ce qui caractérise le pontificat de Benoît XVI et quelles sont les différences avec celui du pape François.

Vous venez de sortir L’héritage de Benoit XVI.

Benoit XVI avait fait beaucoup parler de lui en étant le premier pape à renoncer à sa charge il y a quelques années.

Que faut-il selon vous retenir de Benoit XVI ?

Il faut retenir un esprit de réforme. J’ai réfléchi pendant plus de trois ans sur l’esprit de réforme dans l’Eglise à travers 12 papes qui ont bouleversé le monde.

A travers cette réflexion, j’ai souhaité me pencher plus précisément sur le pontificat de Benoit XVI. Ce pontificat est à placer dans ces pontificats de réforme. Je veux parler de réforme non pas structurelle, mais spirituelle. « Avant de réformer les structures, il faut réformer les coeurs », disait Benoit XVI, c’est-à-dire faire des saints tout simplement, car c’est le rôle de l’Eglise.

Il a voulu mettre l’intelligence de la foi au centre du pontificat.

Mais ce n’est pas simplement un pontificat intellectuel, il fut également pastoral.

On a tendance à l’oublier. Cette « pastoralité » se retrouve notamment à Madrid en 2011, en Europe, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse.

Dans votre livre, vous racontez une rencontre avec Benoit XVI. Vous décrivez un homme très humble, discret finalement, ce qui s’oppose à l’image médiatique de Benoit XVI qui passait pour un homme très dur et radical. Est-ce complémentaire selon vous ou y a-t-il eu une déformation dans la manière de le présenter ?

Il y a eu une totale déformation dans la manière de présenter ce qu’est cet homme. C’est évident. C’est un homme d’une humilité et d’une douceur extraordinaires. Pour ceux qui connaissent un peu le monde universitaire, ce n’est pas étonnant. Benoit XVI est un homme de débats. Il prend donc toujours ses décisions après avoir consulté son entourage. C’est le cas notamment dans la levée des excommunications de la Fraternité Saint Pie X. Il a demandé à l’ensemble des cardinaux ce qu’ils souhaitaient. Une majorité s’est dessinée pour la levée de cette excommunication.

Vous pouvez multiplier cet exemple à toutes les décisions qu’il a prises au cours de son pontificat. C’est donc un homme qui sait écouter.

Chaque fois qu’il est allé dans un pays pour le visiter, il y a eu une cabale médiatique contre lui. Et après le voyage, les médias faisaient leur mea culpa, en reconnaissant que cet homme vaut la peine d’être écouté.

Nous avons aujourd’hui le pape François. Ils sont souvent regardés différemment et ils ont un caractère très différent. Quelle est selon vous qui avez étudié Benoit XVI la réelle différence entre les deux? S’agit-il d’une rupture ou d’une continuité entre les deux ?

Il n’y a jamais une rupture ou une continuité. Il y a plutôt des ruptures et des continuités.

La continuité, c’est la pédophilie, la réforme du Vatican et de ses structures financières.

Je crois que la rupture la plus importante se trouve dans la question liturgique. Celle-ci est au coeur du pontificat de Benoit XVI. Elle ne l’est pas chez François.

Est-ce nouveau ?

Pas vraiment. Un autre exemple, entre Paul VI et Jean-Paul II, il y a une nette différence à l’égard de l’Est, qu’on appelle l’Ostpolitik. Jean-Paul II retourne totalement la question de l’Ostpolitik.

Il y a inévitablement des charismes différents entre les deux personnes, mais c’est vrai que ce qui était une priorité chez Benoit XVI, la liturgie, ne l’est plus chez François.

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