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Propos d'une migrante du dimanche matin...

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Réfexions d'une lectrice de belgicatho :

"Les migrants du dimanche matin... En cette « Journée mondiale du migrant et du réfugié », nos évêques ont tenu à partager fraternellement la table, ou du moins un moment de vie, d’une famille subissant l’éloignement de sa patrie. Un geste à la fois simple et fort, renouvelant l’engagement des papes Benoît XV et St Jean-Paul II, les fondateur et promoteur de cette journée si nécessaire à notre époque. Aussi, j’aimerais profiter de cette occasion afin de les inviter à ma table lors de la prochaine journée de ce genre, car je suis moi aussi une migrante. Une migrante du dimanche matin. En effet, l’extrême pauvreté de ma paroisse géographique me pousse à en franchir les frontières, afin de migrer sous des cieux plus cléments qui sauront, eux, me fournir, ainsi qu’à ma famille, la nourriture spirituelle nécessaire à notre substistance. Nulle possibilité de confession ici, uniquement une absolution collective annuelle... La messe dominicale, devenue célébration eucharistique bi-mensuelle du samedi soir, réserve toujours la surprise de sa validité : ce sera selon l’inspiration du jour du célébrant... Oublions toute autre célébration : la procession annuelle à Notre-Dame n’est plus qu’un souvenir de mon enfance ; l’ostensoir rouille dans la sacristie faute de Salut depuis des lustres ; quant à la préparation au baptême, elle se résume à inscrire les noms des parrain/marraine sur une feuille afin de préparer le registre pour le jour J. Par ailleurs, un conflit atroce fait rage sur ma terre de résidence, entre d’une part le Magistère de l’Eglise, et d’autre part les opinions inverses, hérétiques mais érigées en dogmes par le clergé local ou les laïcs en responsabilité. Conflit dans lequel nous, pauvres fidèles qui ne demandons qu’à suivre l’enseignement de notre Mère la sainte Eglise, servons de chair à canon (à canon 208, s’entend). Il ne s’agit pas ici de préférences secondaires pour un decorum gothique plutôt qu’une architecture moderne, pas plus que de préférer le répertoire de la chorale de la ville voisine : il s’agit simplement de survivre. Rien de moins. Contraints et forcés, nous migrons donc chaque dimanche matin vers une terre d’accueil. Un véritable déracinement pour notre famille : très humainement, nous aimerions retrouver le dimanche sur les bancs de l’église nos familiers des autres jours de la semaine : saluer la boulangère du village d’un signe de tête ou échanger sur le parvis avec les parents que nous côtoyons à la sortie de l’école. Nous nous retrouvons donc parachutés dans un milieu d’accueil où tout nous est étranger : les personnes, les coutumes... Une terre d’asile, certes, où nous acostons de manière volontaire ; mais qui conserve néanmoins son côté dépaysant, voire effrayant, et où les petits gestes d’intégration sont souvent aussi difficiles à poser pour nous que délicats à recevoir pour les autochtones. Nous sommes donc reconnaissants à nos évêques d’insister sur l’accueil favorable à réserver aux migrants, étant entendu qu’ils y incluent ceux du dimanche matin. Cependant, persuadés que la coopération au développement local constitue la solution pérenne à notre problématique migratoire, nous espérons vivement voir venir le jour où notre paroisse géographique refleurira sous l’impulsion de missionnaires 2.0 et saura offrir nourriture et paix à ses paroissiens, qui se tiennent prêts à y collaborer."

Commentaires

  • Chère lectrice
    Nous sommes tous des migrants sur la terre... vers le ciel, mais oser comparer votre situation à celle de familles entières obligées de tout quitter parce qu'elles risquent le martyr dans leur pays, c'est révoltant...
    Oui, il est plus facile de migrer de quelques kilomètres vers une autre paroisse ou vers une autre chapelle où vous serez confortée dans vos opinions de toujours ...
    Oui votre boulangère ou votre voisin se contentent peut être de la messe bimensuelle qui ne vous satisfait pas...
    Alors, en tant que chrétienne, il est grand temps de prendre votre bâton de pèlerin pour faire vivre votre paroisse dans votre village que vous n'avez pas à quitter. Aller soi même au fourneau pour faire avancer les choses et prendre conscience que tous ceux que vous critiquez essaient peut être de semer là où ils sont avec patience. La route dans les pas du Christ reste belle quand on garde l'espérance...
    Une lectrice de Belgicatho outrée par vos propos .

  • Je connais et j'ai connu personnellement beaucoup de migrants : Syrie,Libéria, Soudan, Cameroun, Macédoine, Mali, Algérie.....Il m'est plus facile de parler de Dieu, de prière, de bénédictions .... avec eux qu' avec la boulangère, l'instituteur,le médecin belges . Alors qu'ils sont sûrs de ne jamais vous revoir, ils vous remercient d'un " God bless you " . Et qui me soignera quand je serai invalide-le plus tard possible ? Leurs enfants.
    Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas être " prudent comme les serpents ....Mais restons doux comme des colombes."( Jesus envoyant ses apôtres deux par deux ).

  • Oui, Marie, nous sommes tous des migrants vers le Ciel.
    Ainsi la voulu notre Dieu. Son plan divin était aussi de nous situer dans un pays où coule le lait et le miel.
    Mais il donna des consignes - "Croissez, multipliez-vous, remplissez la terre " - Que chaque espèce porte du fruit chacun selon son espèce " - Le fruit de cet arbre-là, vous n'y toucherez pas - avait Il révélé avec insistance.
    Christ Trinité Sainte est venu en humanité pour nous sauver et nous rappeler le plan divin sur chacun d'entre nous. En plus, Il nous a dit : "ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez" - "Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles" - "Je SUIS la vérité et la Vie"

    Et nous les humains, nous avons trouvé le principe de "subsidiarité" pour gérer humainement, politiquement, socialement et avec un grand idéal, nos vies terrestres.
    Mais a aussi surgi le principe "interdit d" interdire" que l'on s'est empressé d'appliquer. Il faudra en rediscuter car les résultats ne sont pas à la hauteur de l'idéal souhaité, pouvons-nous remarquer.
    Notre proche prochain est aussi dans les rues de nos villes, malheureusement, tout en lambeaux, jeune souvent avec santé précaire, vivant dans un enfer ... pas tenable !
    La famille exerce t'- elle encore son devoir ?

    Il nous revient présentement, à chacun, de nous posez la question de savoir si nous n'avons pas mangé du "fruit défendu" du paradis terrestre pour constater un tel désastre ...
    Si oui, demandons "pardon" - réparons - repartons tout ragaillardis, prêts de nouveau à observer les lois du Seigneur, du pays, le respect de la vie y compris la personne et le bien commun.

  • Des immigrés du dimanche il y en a sans doute bcp ...qui se terrent dans des chapellesou des communautés où ils se sentent à l'aise avec le curé qui leur convient , des voisins de chaises comme eux, ça s'appelle du repli sur soi! Et il y en a d'autres qui acceuillent le curé africain ou asiatique, les pauvres petits vieux qui ne savent plus quitter le quartier, qui découvrent de plus en plus de familles d'origines differentes qui viennent combler les trous dans la paroisse qu'eux ont renié par facilité. S'ouvrir aux autres si lépreux soit il à nos yeux aveuglés d'égoïsme cen'est rien d'autre que de suivre le Christ sur le chemin qu'il nous a montré et qui est loin d'être confortable quand on veut le rejoindre .

  • Je ne sais vraiment pas, Emilie, ce qui vous permet de taxer de 'repli sur soi" tous ceux qui sont amenés à "migrer" chaque Dimanche matin.
    C'est ce que je dois faire aussi depuis bientôt 25 ans, alors que j'habite à deux pas de l'église paroissiale et qu'il m'a encore fallu changer d'endroit à plusieurs reprises. Pourquoi cela? Pour trouver la nourriture spirituelle nécessaire et une liturgie à peu près conforme aux règles fixées par l'Eglise. Pour trouver aussi le silence et le respect de la maison de Dieu.
    Alors si vous trouvez votre compte dans votre paroisse, heureuse êtes-vous. Mais acceptez que ce que ne soit pas le cas pour tous les catholiques.

  • Je vois avec plaisir que les commentateurs comprennent ce qu'ils disent, mais...

    La réflexion de la lectrice de belgicatho parle de l'extrême pauvreté (spirituelle) de sa paroisse qui la prive du minimum d'air respirable pour un croyant non "conscientisé", Elle parle d'autre chose que de replis sur soi, que d'injure aux réfugiés mélangés aux migrants, et autres tartes à la crème...

    Je regrette vraiment que l'humour soit si mal partagé.

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