Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rencontre avec Mgr Vigano

IMPRIMER

De Robert Moynihan du site "Inside the Vatican" en traduction sur "Benoît et moi" :

Vigano a 78 ans et il en aura bientôt 79

Sa santé est bonne, il marche bien, sa marche est un peu saccadée, mais il a traversé une période de stress considérable, et le temps fait des ravages sur nous tous.

Il semble donc un peu fatigué, en comparaison de ce qu’il était en 2010, ou 2015, quand je l’ai connu à Rome et aux Etats-Unis, où il était nonce apostolique (2011-2016).

Nous avons parlé pendant de nombreuses heures, et son souci central est la sécurité, la liberté et la pureté doctrinale de l’Église – le corps mystique du Christ -, le peuple de Dieu, qu’il a servi toute sa vie, et qu’il veut encore servir de tout son être.

Je suis frappé en ce moment même par les contradictions de cet homme à la voix douce. Certains ont dit de lui qu’il était le « diseur de vérité » le plus héroïque de ce moment de l’Église, mais à Rome, beaucoup l’ont qualifié de « Judas » à cause de sa présumée trahison du pape François.

A l’instar de Frédéric Martel (dont le livre divaguant et parfois obsessionnel In the Closet of the Vatican parle de Vigano à près de 50 reprises, et semble avoir été écrit en partie pour comprendre « qui est Vigano » et qui il représente), on peut se demander : Qui est Vigano, vraiment?

Une âme courageuse, équilibrée entre piété, prière et compétence professionnelle, prêt à risquer sa réputation pour parler au nom de tous les croyants, surtout les faibles et les maltraités ?

Ou quelqu’un de beaucoup moins séduisant, un lâche, pas un héros, comme le disent à Rome quelques monsignori à langue de vipère?

L’histoire devra juger, bien sûr, mais peut-être ces lettres [celles de Moynihan?] mériteront-elles d’être la première ébauche de cette histoire qui nous dira si nous sommes en présence d’un saint détesté par des hommes orgueilleux qui suivent un agenda, ou bien d’un petit homme qui est l’antagoniste indigne de pouvoirs nobles et saints qui tentent de réaliser la noble vision du Christ pour son Église.

La question est dramatique, d’autant plus que ce petit homme aimable semble tout à fait inaproprié pour jouer l’un ou l’autre rôle.

Quelqu’un l’aurait-il déjà considéré comme un héros courageux? J’en doute!

C’est un petit homme aux yeux intelligents, aux manières exquises, studieux, gros travailleur, résigné aux fatigues des voyages, pas vraiment fringant, ni d’apparence d’héroïque.

En même temps, il est une sorte de mémoire vivante de la Curie romaine, ce qui signifie qu’il connaît la Curie avec une précision mathématique de bout en bout, d’un bureau à l’autre, et sa mémoire s’étend sur plus de 50 ans. C’est « M. Curie Romaine ».

Cet homme est donc un archétype du « serviteur du Pape ». Chaque Pape!

Il a servi le Pape Paul VI, le Pape Jean-Paul 1er, le Pape Jean-Paul II, le Pape Benoît XVI et maintenant le Pape François.

Alors comment cet archétype du serviteur pontifical aurait-il pu soudainement devenir l’archétype du traître papal, le « Judas » de la Curie du début du XXIe siècle? Cette seule pensée fait hocher la tête de perplexité. C’est impossible !

Nous avons ici une âme dont la vie entière a tourné autour du service inébranlable de la direction de l’Église catholique – voyageant à une douzaine de reprises, de nuit, à travers les déserts de l’Irak vers la Syrie depuis Bagdad, seul dans une voiture (on pourrait presque l’appeler « Vigano d’Arabie »)… voyageant dans presque chaque diocèse dans ce pays du Nigeria ravagé par la guerre tribale pendant six ans… voyageant aux Etats-Unis pendant cinq ans comme Nonce dans ce vaste pays. Quelle histoire étonnante!

Et pourtant, à l’approche du Synode amazonien d’octobre, alors que les théologiens catholiques trouvent de plus en plus dans son Instrumentum Laboris un texte basé non pas sur la révélation chrétienne christocentrique, mais sur l’observation et le respect de la nature sans aucune mention directe du Christ et de sa mission salvatrice d’incarnation, de crucifixion et de résurrection, ce même Vigano est profondément troublé.

« Où est le message chrétien ici? » me demande Vigano, me fixant de son regard intense sous ses sourcils touffus.

Et il donne sa propre réponse: « En fait, la figure du Christ est absente. Le document de travail du Synode témoigne de l’émergence d’une théologie catholique post-chrétienne, maintenant, en ce moment. Et c’est très troublant. C’est contre tout ce pour quoi j’ai travaillé et cru toute ma vie ».

« Considérons l’histoire des jésuites », poursuit Vigano. « C’est quelque chose que j’étudie maintenant avec beaucoup d’attention. En fait, si vous voulez connaître la synthèse de ma pensée, la voilà: Ce que nous voyons maintenant, c’est le triomphe d’un plan vieux de 60 ans, l’exécution réussie d’un plan bien conçu pour apporter une nouvelle sorte de pensée au cœur de l’Église, une pensée enracinée dans des éléments de la théologie de la libération contenant des éléments de marxisme, peu intéressé par la liturgie catholique traditionnelle ou la morale ou théologie, mais plutôt centré sur la ‘praxis’ dans le domaine de la justice sociale. Et maintenant ce plan a atteint l’un de ses buts suprêmes, avec un jésuite sur le siège de Pierre… »

Commentaires

  • Oui Mgr Vigano avec le cardinal Brandmüller les vrais défenseurs qui émergent du cloaque jamais vu depuis la fondationde notre Eglise en pleine décomposition... mais à la fin le Coeur Immaculé de la Très Ste Vierge Marie triomphera comme elle l'a proclamé à Fatime il ya 100 ans et si on ne la croit pas on perdra le Foi ...

  • Entièrement d'accord avec vous. Et la chute sera rude.

Les commentaires sont fermés.