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Les évêques allemands à l'époque du nazisme : des complices ?

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Du Dr. Eduard Werne sur kath.net :

Évêques à l'époque nazie. Commentaires sur la déclaration du DBK (Conférence des évêques d'Allemagne) à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la guerre en 1945

Contribution d'Eduard Werner en invité

Dans leur déclaration épiscopale relative à la fin de la guerre en 1945, les évêques Bätzing et Wilmer ont porté des accusations générales contre leurs prédécesseurs de l'époque nazie. Malheureusement, les évêques d'aujourd'hui oublient les conditions dans lesquelles leurs prédécesseurs ont dû vivre et travailler il y a 80 ans. MM. Bätzing et Wilmer ne semblent pas non plus savoir qu'en 1932, les évêques de l'époque ont unanimement mis en garde contre le choix en faveur du NSDAP (le parti nazi). Apparemment, ils ne savent pas non plus que les évêques et les prêtres ont eu de grandes difficultés à l'époque dans une dictature idéologique avec une police secrète toute-puissante pour sauver leur propre vie et celle de leurs fidèles des griffes de la police secrète.

L'une des allégations est que l'Eglise a soutenu la guerre d'Hitler en fournissant à l'état de nombreux bâtiments d'Eglise. MM. Bätzing et Wilmer gardent le silence sur le fait que ces maisons ecclésiastiques, pour la plupart des monastères que le régime nazi utilisait avaient auparavant été enlevées de force à l'Eglise. Les moines et les moniales qui ont été soudainement mis dans la rue n'avaient généralement que quelques heures pour emballer leurs affaires à l'improviste. Vouloir donner l'impression que l'Eglise a volontairement offert ses maisons au régime nazi est aussi blessant et diffamatoire que l'a été l'expropriation de l'époque. C'est un mensonge diffamatoire ! La Conférence épiscopale d'aujourd'hui a désespérément besoin de se rappeler l'exigence de vérité : "Vous ne devriez pas faire de faux témoignages".

Une deuxième allégation est que l'Église a stabilisé l'armée d'Hitler grâce à la pastorale militaire. C'est totalement infondé. Les aumôniers militaires ne pouvaient et ne voulaient pas intervenir dans la guerre. Ils ont administré les sacrements aux soldats mourants. Comme le lieutenant Michael Kitzelmann heureux de voir un aumônier militaire avant d'être exécuté. Kitzelmann n'avait fait qu'émettre cette déclaration imprudente en Russie : "Chez nous, ils arrachent les croix des écoles et on nous dit ici que nous lutterions contre le bolchevisme impie." Il a été condamné à mort et exécuté pour son engagement religieux. Comme Kitzelmann, Jägerstätter et Alfred Heiß, 35.000 autres soldats ont été condamnés à mort, dont environ 25.000 ont été exécutés.

Les évêques de l'époque nazie souhaitaient être autorisés à pratiquer la pastorale. Le facteur décisif a été la permission de donner les sacrements et de dispenser une instruction religieuse. A cette époque, tous les évêques et tous les croyants croyaient en la vie éternelle et au jugement dernier. Le salut a joué un rôle décisif, chose qui n'est pas forcément la première préoccupation des évêques et des croyants d'aujourd'hui. À l'époque nazie, cependant, les prêtres et les laïcs ont été jusqu'aux aux limites de ce qui était permis. Les nombreux prêtres l'ont montré comme prisonniers dans les prisons et les camps de concentration. A l'époque, 2.756 prêtres languissaient dans le seul camp de concentration de Dachau, et environ 900 prêtres dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Malgré tous les dangers, ils avaient tous montré leur opposition au national-socialisme. (...)

A cette époque, il n'y avait pas d'adaptation à l’esprit du temps dans l'Eglise. Pourtant, cet ajustement existe avec certains des évêques d'aujourd'hui. Trois évêques ont félicité le Premier ministre de Thuringe pour sa réélection, alors qu'il avait précédemment affirmé que l'ex-RDA n'était pas un état injuste. C'était pourtant la couverture manifeste d'une énorme injustice et de grandes souffrances. On peut aussi se plaindre et désigner l’attitude honteuse des évêques allemands d'aujourd'hui dans les questions du mariage pour tous, de l'idéologie de genre )- que le pape qualifie de démoniaque -, et surtout du droit à la vie. Ils n'ont pourtant à craindre que les médias et pas les camps de concentration. Les évêques d'aujourd'hui accusent également leurs prédécesseurs d’avoir soutenu la guerre d'Hitler parce que des prisonniers français, des Polonais et d'autres travailleurs ont dû effectuer des travaux forcés sur des terres de l'Eglise et que même des prêtres travaillaient dans les services médicaux de la Wehrmacht. Ces évêques ne savent évidemment pas que leurs prédécesseurs ou les monastères n'avaient aucune liberté de choix concernant le déploiement de ceux qui étaient à leur service et des prisonniers. Un rejet des travailleurs étrangers aurait entraîné l'expropriation immédiate des monastères qui subsistaient. De plus, certains étaient des "travailleurs étrangers" heureux d'avoir à travailler dans un monastère plutôt que dans une usine. 

Cette déclaration de la Conférence épiscopale allemande à l’occasion du 75e anniversaire de la fin de la guerre est unilatérale, relève de l'esprit du temps, et est donc fausse.

Dr. Eduard Werner est historien et membre du conseil d'administration du Forum des catholiques allemands.

Lire également : https://www.lifesitenews.com/news/german-cardinal-says-fellow-bishops-hypocritical-to-condemn-nazi-era-predecessors?

Commentaires

  • Ces prélats allemands d'aujourd'hui pensent-ils se valoriser par le dénigrement insultant de leurs prédécesseurs ?
    Ne sont-ils pas, plus exactement, dans le suivisme servile de l'opinion dominante, dans le "politiquement correct" ?

    La guerre de 40 est présentée comme une variété de guerre de religion. (Ce qu'elle n'était que fort partiellement.) Dès lors, tout qui n'était pas dans "le camp du bien", doit être diabolisé !

    Souvenons-nous. Le jeune Ratzinger a été incorporé dans la jeunesse hitlérienne. Le pape Benoît XVI en a été soupçonné de sympathies inavouables.

  • Il faut toujours se méfier des gens qui, dans une position confortable, condamnent leurs prédécesseurs.

  • La position des évêques allemands est très cohérente. Elle rappelle la "neutralité" suédoise, très complaisante avec l'Allemagne nazie avant guerre, très bienveillante avec l'Union Soviétique, après. Cela s'appelle "ouverture au monde (et à l'air du temps)", ou comment troquer une boussole pour une girouette.

  • On se demande souvent ce qu'est dans l'Apocalypse, la marque de la bête par laquelle l'homme est marqué sur le front et la main (Apocalypse 13, 17)

    Cet article montre que c'est tout simplement "l'idéologie politiquement correcte du temps".

    Un homme n'est pas du Christ en condamnant le Nazisme en 2020 (c'est facile) mais en le condamnant en 1940.

    Un évêque joue son rôle de chrétien en condamnant en 2020, ce qui lui fera perdre sa possibilité d'acheter et de vendre, c'est à dire de paraître dans les médias.

    Que faut-il faire en 2020 pour perdre son travail ? Il faut parler par exemple de l'avortement qui envoie des millions d'enfants dans un destin inconnu. Il faut oser dénoncer en France le traitement des personnes âgées dans les homes où l'on meurt du virus dans un grand confort matériel et dans une totale détresse spirituelle, loin de sa famille et sans prêtre, avec un somnifère (Rivotril) pour arrêter le coeur.

  • merci, Arnaud Dumouch. Lumineux, en peu de mots ....,.

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