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Carlo Acutis : sa mère témoigne de sa vie de foi

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D'Élisabeth Simonneaux sur le site de Famille Chrétienne :

« Carlo Acutis, mon fils, faisait chaque chose pour Dieu »

Le bienheureux Carlo Acutis aurait eu 30 ans ce 3 mai. À l’occasion de cet anniversaire, sa mère Antonia Acutis a accepté de nous parler de son fils et de son message pour les nouvelles générations.

3/05/2021

Carlo aurait fêté ses 30 ans cette année. Vous souvenez-vous comment votre fils a développé sa vie de foi ?

Carlo a fait sa première communion à 7 ans. À partir de ce jour, il est allé à la messe quotidiennement, et priait devant le Saint-Sacrement, avant ou après la célébration. Lorsque l’on partait en voyage, la première chose qu’il demandait était l’église la plus proche de notre hôtel pour avoir la messe quotidienne. Puis il s’est mis à dire le chapelet, lire la Bible, des ouvrages sur les saints et sur les apparitions, et à prier la liturgie des Heures. Il faisait cela de lui-même, tout en menant une vie d’écolier intense.

La rencontre avec Jésus dans l’eucharistie était le moment le plus important de sa journée. Carlo aimait dire que « l’eucharistie [était son] autoroute pour le Ciel ». Il estimait que nous avons beaucoup plus de chance que les personnes au temps de Jésus il y a deux mille ans, parce qu’eux devaient marcher des heures pour Le voir. Nous, il nous suffit d’aller à l’église la plus proche et nous avons Jérusalem avec nous. Il avait la certitude de la présence de Dieu dans le tabernacle. Il ne comprenait pas pourquoi des gens font la queue pour voir un match de foot ou un concert de rock, alors que personne ne se presse devant le tabernacle où Dieu est présent avec sa chair, son sang, sa divinité.

Carlo a suivi l’invitation du pape Jean-Paul II à ouvrir sa porte au Christ, quand celui-ci disait : « N’ayez pas peur ! » Son existence ordinaire est devenue extraordinaire parce qu’il mettait le Christ au centre de sa vie. Chaque chose qu’il faisait, il la faisait par Dieu, pour Dieu et en Dieu. Il me disait toujours : « Non io ma Dio », ce qui signifie : « Pas moi mais Dieu ».

Carlo était un garçon généreux. Comment cela se traduisait-il au quotidien ?

C’était un garçon ouvert, généreux, qui ne disait jamais de mal de personne. Il était toujours positif et disait : « La tristesse, c’est le regard vers soi, et la joie, le regard vers Dieu. » Nous vivions dans le centre de Milan, il s’était organisé pour apporter des boissons chaudes et de la nourriture à ceux qui étaient proches de notre maison. Pour Carlo, chaque personne était importante, sans distinction de race, de culture ou de religion. À ses funérailles, l’église était pleine et beaucoup de gens ont dû rester dehors. Je me demandais qui ils étaient, je ne les avais jamais vus. Tous étaient des amis de Carlo : des domestiques, des portiers, il connaissait tout le monde. Il avait une attention particulière pour les personnes étrangères qui avaient laissé leur pays pour venir travailler ici.

On le surnomme le « geek de Jésus ». Comment a-t-il développé son talent en informatique ?

Carlo était un génie en informatique et un autodidacte. Dieu lui avait donné un don. Il me demandait d’emprunter des livres à la bibliothèque de l’université polytechnique de Milan. Il lisait les instructions et comprenait tout. Il était capable d’utiliser tous les programmes difficiles à saisir et normalement utilisés par des personnes ayant fait des études spécifiques très particulières. Il a créé le site Internet des Jésuites pour le volontariat, ainsi que d’autres pour des paroisses. C’est pour cela que le pape François l’a cité en exemple dans la manière d’utiliser Internet pour parler de Dieu, lors du synode des jeunes en 2019.

Carlo a monté une exposition sur les miracles eucharistiques qui est aujourd’hui mondialement connue. Comment lui est venue cette idée ?

Il a conçu cette exposition pour les jeunes qui cessent d’aller à la messe après leur première communion, afin de leur faire comprendre que, dans l’hostie consacrée, il y a réellement le corps et le sang du Christ. Pour Carlo, c’était la chose la plus importante à comprendre, parce que l’eucharistie est la médecine de notre âme.

De nombreuses personnes se sont rapprochées de la foi grâce à cette exposition dédiée aux miracles que Dieu a faits pour l’église et où l’hostie s’est transformée en chair. Quand nous communions, nous nous nourrissons de la source de l’amour. Dans l’eucharistie, Dieu se donne à nous à chaque fois. Celle-ci augmente notre capacité d’aimer Dieu et notre prochain, et ainsi concourt à notre sanctification.

La piété de votre fils vous a-t-elle aidée dans votre chemin de foi ?

J’ai grandi dans une famille laïque, sans aversion religieuse mais sans intérêt non plus. J’ai fait ma première communion et ma confirmation uniquement parce que j’étais dans une école catholique. À mon mariage, cela devait être la troisième fois que je communiais dans ma vie. Mais lorsque Carlo a eu 4 ans, il a commencé à montrer un grand intérêt pour la religion. Il me posait beaucoup de questions, mais j’étais très ignorante des choses de la foi. Je n’étais pas un exemple idéal pour mon fils.

Puis, mon père est mort subitement d’un infarctus. Alors, je suis allée parler à un prêtre à Bologne, dont on me disait du bien. Il m’a expliqué beaucoup de choses, notamment que Carlo deviendrait très important pour l’Église, et m’a conseillée de faire des études de théologie quand j’aurai le temps. C’est ainsi que j’ai commencé mon chemin de conversion. Je dis toujours que Carlo a été un peu comme un petit sauveur pour moi. C’est lui qui m’a poussée à approfondir ma foi, à faire des études de théologie, à être moins ignorante. Grâce à lui, j’ai découvert la beauté de l’Évangile.

Vous êtes la maman d’un bienheureux, ce n’est pas donné à toutes les mères. Quel conseil donneriez-vous aux parents dans l’éducation de leurs enfants ?

Je conseille aux parents de commencer très tôt à prier avec leurs enfants, à leur enseigner la foi, dès qu’ils ont 4 ou 5 ans. Ils sont les premiers catéchistes, ils ne doivent pas attendre la première communion ou le catéchisme de la paroisse pour commencer à prier avec eux.

Aujourd’hui, à 10 ans, les enfants savent déjà beaucoup de choses grâce à Internet et aux technologies. C’est important de ne pas les laisser tout seuls avec ces instruments, mais de contrôler leur usage. Il faut être proche d’eux, faire des voyages culturels avec eux mais aussi des voyages religieux, dans des sanctuaires ou autres, pour leur montrer la beauté de la foi. C’est important d’investir du temps et de l’énergie pour la foi de ses enfants. Il ne faut pas laisser les choses se faire toutes seules.

Il est primordial aussi d’être témoins de notre foi devant nos enfants, et de ne pas la séparer de notre quotidien. Beaucoup de catholiques vivent leur foi seulement à certains moments de la journée ou de la semaine, en la dissociant de leur vie de tous les jours. C’est une erreur. Le témoignage qu’il faut leur donner, c’est cette union entre vie de foi et vie quotidienne.

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