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Communiqué d’Esprit de la liturgie sur le motu proprio Traditionis Custodes

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Communiqué d’Esprit de la liturgie sur le motu proprio Traditionis Custodes

La publication par le pape François du motu proprio Traditionis Custodes est une source de grande souffrance pour Esprit de la liturgie comme pour tous ceux, fidèles de l’une ou l’autre forme du rite romain, qui sont attachés à la pensée de Benoît XVI en matière de liturgie.

Il n’est pas envisageable d’adhérer à la volonté explicite du Souverain Pontife de voir disparaître l’usage ancien au profit de l’usage réformé, tant que la situation de fait de cet usage réformé est celle d’une rupture avec la tradition liturgique latine.

Cette rupture se fait selon trois axes : premièrement, une grande partie des éléments les plus antiques de la liturgie traditionnelle (oraisons, lectures, antiennes), est absente de la liturgie réformée ; deuxièmement, les options les plus couramment choisies dans la liturgie réformée ne correspondent pas à la tradition liturgique latine (abandon du grégorien, de l’orientation, plus généralement du hiératisme) ; troisièmement, même si les abus liturgiques au sens strict se font plus rares que par le passé, ils sont encore assez fréquents pour qu’on souhaite s’en prémunir.

Cette rupture, Esprit de la liturgie a toujours voulu contribuer à la réduire, encouragée par l’appel de Benoît XVI à recevoir les usages nouveaux avec une herméneutique de réforme dans la continuité. Le Motu Proprio Traditionis Custodes, au contraire, entérine cette rupture.

Dans la situation présente, la possibilité de célébrer la Messe, l’Office divin et les Sacrements selon l’usage ancien est un témoignage, ô combien vivant, de la tradition liturgique latine, qui doit continuer d’informer l’ars celebrandi de l’usage réformé et ses éventuelles réformes ultérieures.

La généreuse liberté donnée par le pape Benoît XVI à tout fidèle du rite latin de bénéficier des livres liturgiques en usage en 1962 avait arrêté net la “guerre des missels” qui empoisonnait la vie de l’Église depuis les années 1970. C’est dans le cadre de cette coexistence, largement paisible, que notre association s’est proposée d’encourager une réflexion qui aille au-delà d’une prise de position pour l’un ou l’autre missel, et permette de promouvoir un vrai sens liturgique et traditionnel dans les célébrations de l’Église latine aujourd’hui. Elle était en cela encouragée par l’affirmation de l’égale dignité des deux formes du rite romain, affirmation que Traditionis Custodes répudie dès son premier article. Le motu proprio ramène ainsi la liturgie préconciliaire, et l‘Église avec lui, quarante ans en arrière, et déterre au passage la hache de guerre liturgique.

L’association Esprit de la liturgie, son blog, son groupe Facebook et sa revue, continueront de promouvoir l’ars celebrandi traditionnel du rite romain, son esthétique, son chant et sa symbolique, dans l’usage ancien comme dans l’usage réformé, toujours convaincue de la profonde vérité de ces paroles de Benoît XVI dans la lettre accompagnant le motu proprio :

“L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place.”

Le comité d’Esprit de la liturgie

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