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Le sort des Arméniens du Karabagh est de plus en plus incertain

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De sur le site de la revue Conflits :

5 avril 2022

Nouvelle donne dans le Sud Caucase

Tandis que l’armée russe s’enlise en Ukraine, le sort des Arméniens du Karabagh qui doivent leur survie aux forces de maintien de la paix de Moscou est de plus en plus incertain.

« Nous sommes comme des brebis enfermées dans une cage, entourés de loups aux dents longues. Les loups n’attendent qu’une occasion pour que la grille s’ouvre et déchiquètent leur proie ». En déplacement en France à l’invitation de l’ONG, SOS Chrétiens d’Orient, le primat du diocèse d’Artsakh de l’Église arménienne Apostolique Mgr Vrtanès Aprahamian ne pouvait être plus explicite. La portion congrue de territoire qui échappe encore au contrôle de l’Azerbaïdjan après la guerre des 44 jours de l’automne 2020 sera-t-elle anéantie à la faveur de l’affaiblissement de la Russie ?

C’est pourtant une évidence, les Arméniens ont beaucoup à craindre de l’enlisement russe en Ukraine. La veille du déclenchement du conflit, le président azéri Ilham Aliyev était à Moscou pour conclure une sorte de pacte de non-agression. De quoi nourrir de sérieuses inquiétudes en Artsakh, petite république autoproclamée indépendante en 1991, qui depuis novembre 2020 a confié sa destinée à la seule Russie et ses 2 000 soldats de maintien de la paix. Rien d’étonnant si le russe a été décrété seconde langue officielle de la république quelques semaines après le cessez-le-feu. Car l’Arménie, grande perdante de la guerre, ne peut plus prétendre à son statut d’État garant de l’intégrité de sa petite sœur doublement enclavée et à la merci d’un nettoyage ethnique de la part de l’Azerbaïdjan.

A lire aussi : Fenêtre sur le monde. Conflit au Haut-Karabagh

En dépit d’une victoire militaire obtenue de haute lutte en 1994, les forces arméniennes n’avaient pu traduire cet avantage en victoire politique, l’Artsakh n’ayant été reconnu ni par la communauté internationale, ni même par la République d’Arménie. Erevan n’ayant jamais voulu reconnaître l’Artsakh, du moins seule, afin de ne pas apparaître comme pays belligérant aux yeux de la communauté internationale ; le contrôle de 14% du territoire reconnu comme azerbaïdjanais serait perçu comme une annexion de la part de l’Arménie. Ce qu’aucune résolution de l’ONU n’avait établi à ce jour. Depuis la défaite de 2020, aucun haut dirigeant arménien, à l’exception du catholicos Karekine II, patriarche suprême de l’Église national, ne s’est rendu à Stepanakert. Tandis que la société arménienne et sa classe politique ultra polarisée peinent à se relever du traumatisme de la défaite, l’Azerbaïdjan considère la question du Karabagh comme réglée.

Selon un décompte établi par le Défenseur des droits arméniens, près de 1 500 monuments arméniens seraient passés sous le contrôle de l’Azerbaïdjan après le conflit. Parmi eux figurent 161 monastères et églises, 345 pierres tombales historiques et 591 khatchkars (pierres croix). Une partie a été détruite, sans émouvoir l’UNESCO, tandis que la cathédrale Saint-Sauveur de Chouchi a subi des « travaux de restauration » visant à lui ôter toute trace de son passé arménien.

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