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Mgr Laurent Ulrich désigné à l'archevêché de Paris : un bouleversement ?

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De Jean-Marie Dumont sur Catholic News Agency :

Mgr Ulrich conduira-t-il l'archidiocèse catholique de Paris dans une nouvelle direction ?

26 avr. 2022

La nomination de Mgr Laurent Ulrich comme nouvel archevêque de Paris a été annoncée deux jours après l'élection d'Emmanuel Macron pour cinq années supplémentaires à la présidence de la France.

Mgr Ulrich, âgé de 70 ans, devrait également exercer ses fonctions pendant cinq ans avant d'atteindre l'âge normal de la retraite des évêques en 2026.

Mgr Ulrich, jusqu'à présent archevêque de Lille, dans le nord de la France, occupe la place laissée par Mgr Michel Aupetit, qui a démissionné en décembre dernier à la suite d'une controverse sur une relation présumée avec une femme avant qu'il ne soit archevêque de Paris.

Depuis le départ de Mgr Aupetit, l'ancien archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier, est l'administrateur apostolique de l'archidiocèse. Mgr Ulrich sera installé le 23 mai en l'église de Saint-Sulpice.

Le nouvel archevêque de Paris est né à Dijon, dans le nord-est de la France, le 7 septembre 1951. Il a étudié au lycée jésuite Saint-Joseph de Reims, puis a obtenu une maîtrise de philosophie et de théologie à Dijon et à Lyon.

Il a été ordonné prêtre dans la cathédrale de Dijon le 2 décembre 1979, à l'âge de 28 ans. Après quelques années de service dans une paroisse et comme aumônier de lycée, il prend d'autres responsabilités dans l'archidiocèse de Dijon. En 1985, il devient vicaire épiscopal et en 1990, vicaire général. Dix ans plus tard, il est nommé archevêque de Chambéry, dans le sud-est de la France.

En 2008, il a été nommé archevêque de Lille, une ville située à une heure de Paris en train à grande vitesse. Lille est un archidiocèse important avec une grande université catholique et une tradition bien établie de catholicisme social grâce au rôle de la région dans la révolution industrielle.

Au total, Mgr Ulrich est archevêque depuis 22 ans, ce qui est un avantage pour diriger un archevêché de taille importante comme Paris. Son prédécesseur, Mgr Aupetit, n'avait jamais été archevêque avant d'être nommé à Paris en 2017, trois ans seulement après avoir été nommé évêque à Nanterre, en banlieue parisienne. L'un des facteurs de la démission d'Aupetit était sa difficulté à gouverner l'archevêché.

Ulrich a la réputation de savoir naviguer dans le monde politique. C'est également très important pour Paris, où l'archevêque passe du temps à rencontrer les autorités politiques. Il a acquis de l'expérience dans ce domaine non seulement à Lille, mais aussi en tant que vice-président de la conférence des évêques de France de 2007 à 2013. (Il a également été président du conseil épiscopal des finances entre 2001 et 2007 et est actuellement président du conseil épiscopal de l'enseignement catholique, qui concerne les écoles et les universités).

En tant qu'archevêque de Paris, M. Ulrich rencontrera régulièrement des représentants du gouvernement, notamment en ce qui concerne la restauration de Notre-Dame de Paris après l'incendie dévastateur.

Ces cinq dernières années, les relations entre les catholiques et le gouvernement Macron ont été difficiles, avec des tensions sur les restrictions de culte pendant la crise du coronavirus, les nouvelles lois sur la bioéthique et l'extension de l'avortement jusqu'à 14 semaines juste avant l'élection présidentielle.

Ulrich devra essayer d'améliorer cette relation tout en promouvant la position catholique sur plusieurs sujets contestés. Parmi ceux-ci, l'euthanasie, que Macron semble prêt à faire avancer dans les cinq prochaines années. Cette bataille pourrait s'avérer difficile pour M. Ulrich, car il appartient à une génération d'évêques qui sont réticents à aborder les questions politiques, sauf lorsqu'ils estiment que c'est absolument nécessaire.

Ulrich, qui pourrait être élevé au rang de cardinal, n'est pas un conservateur, mais il n'est pas non plus connu pour exprimer des positions très progressistes sur l'enseignement de l'Église. Il est considéré comme une figure calme qui prend le temps d'écouter et adopte une approche pragmatique.

Par exemple, son application du motu proprio Traditionis custodes, qui restreint les célébrations de la messe traditionnelle en latin, ne semble pas avoir suscité de controverse particulière à Lille. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les catholiques traditionalistes de Paris, où les célébrations ont été limitées dans certaines paroisses sous Aupetit.

Ulrich arrive à Paris dans le sillage de la démission d'Aupetit, qui a eu lieu soudainement et dans de mauvaises conditions. Son travail sera d'abord d'écouter, de rassurer et d'apaiser les différents secteurs de l'Eglise de Paris qui ont eu des difficultés avec Aupetit. Il devra aussi continuer à travailler avec les personnes qui ont apprécié Aupetit.

Ulrich prendra probablement aussi des décisions importantes qui pourraient, au moins partiellement, commencer à conduire l'archidiocèse de Paris dans une direction différente de celle établie par le Cardinal Jean-Marie Lustiger dans les années 80 et 90 et poursuivie par le Cardinal André Vingt-Trois de 2005 à 2017.

Mardi, quelques minutes après sa nomination, M. Ulrich a publié un message aux catholiques de Paris.

"Je m'adresse à vous en tant qu'amis, a-t-il dit, parce que l'appel que j'ai reçu de l'Église à venir à Paris pour exercer mon ministère vient du Christ lui-même, qui se présente toujours comme l'ami de tous, en tout temps et en tout lieu. Je viens à vous avec "la joie de croire", qui est ma devise depuis longtemps."

Paris : le message de Mgr Ulrich aux parisiens

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