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”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant” :

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Tshisekedi azali wapi mpo na kusala nini ? Un article d’Hubert Leclercq dans « La Libre Afrique » de ce 10 avril : « Les institutions sont en panne tandis que les rebelles n’ont jamais été aussi proches de Goma » :

« Notre président est-il vraiment chez vous, à Bruxelles ?”, interroge un parlementaire congolais issu des rangs de la majorité. Depuis dimanche 7 avril, Félix Tshisekedi a quitté la République démocratique du Congo. Selon la responsable de la communication présidentielle, démentant l’information qui prétendait que le président de la République était passé par le Rwanda, “il effectue plutôt un déplacement à l’étranger pour des dossiers urgents liés au pays”.

Pour l’instant, c’est le black out complet sur l’agenda présidentiel et la porte ouverte à toutes les rumeurs alors que sur le front de l’est la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, n’a jamais été aussi proche de Goma.

Les rebelles ont contourné la ville de Saké qui est le dernier verrou avant Goma”, explique un Belgo-Congolais installé dans le chef-lieu du Nord-Kivu. “Saké est vide. Le centre de la ville est dans une plaine qu’il est difficile de défendre. Occuper saké n’a donc pas beaucoup d’intérêt”, explique-t-on, mercredi après-midi, dans les rangs des rebelles qui disent continuer à progresser vers le sud.

Paralysie institutionnelle

Cette avancée continue des rebelles, jumelée à l’absence présidentielle, ne fait qu’aviver les inquiétudes et les interrogations à Kinshasa. “Aucune institution ne fonctionne, c’est très inquiétant”, explique un patron de PME kinoise. “La situation économique se détériore. Socialement, c’est de plus en plus morose et il n’y a aucune perspective, aucun projet politique. On a une nouvelle Première ministre mais elle est incapable de former un gouvernement”, poursuit-il.

Tshisekedi à Bruxelles: de bonnes intentions, mais rien contre la corruption

 Dans les faits, l’Assemblée nationale est installée mais le bureau de sept personnes qui doit la gérer n’a pas été désigné. En cause, une guerre de tranchées entre plusieurs candidats à la présidence de l’Assemblée nationale. “Les noms de Christophe Mboso, le président sortant de l’Assemblée, de Modeste Bahati, l’ancien président du Sénat, et de Vital Kamerhe, ancien colistier de Tshisekedi en 2018, qui a déjà occupé ce perchoir, sont cités pour ce poste. C’est au président de la République de trancher. Tant qu’il sera absent, l’Assemblée nationale sera paralysée et il n’y aura pas non plus de nouveau gouvernement”, explique un diplomate occidental.

En effet, pour l’instant, le pays est entre les mains d’un gouvernement démissionnaire depuis un mois et demi. La Première ministre, désignée par le chef de l’État, consulte, confortablement installée dans un des hôtels 5 étoiles de Kinshasa. “Ce qui coûte une fortune à l’État congolais”, explique un fonctionnaire international de passage dans la capitale, qui ne comprend pas “pourquoi ce travail ne peut pas être fait dans un ministère ou un bâtiment qui appartient à l’État. Ce pays à l’art de vivre au-dessus de ses moyens”.

 Mais pour l’instant, les chefs de parti ne se bousculent pas dans les couloirs de l’hôtel Fleuve Congo pour rencontrer la cheffe de l’exécutif. Le formateur, le secrétaire général du parti présidentiel (UDPS), Augustin Kabuya, a revu la clé de répartition des ministères. Auparavant, il fallait 7 députés pour pouvoir prétendre à un ministère. Aujourd’hui, le nombre est passé à 10, ce qui provoque la grogne dans les familles de la majorité qui disposeront de moins de maroquins. “C’est un vrai souci pour beaucoup de partis affiliés à l’Union sacrée”, explique un député. “Mais tant que le bureau de l’Assemblée nationale n’est pas en place, le futur gouvernement ne peut être présenté et ne peut présenter son programme. Le retour rapide du président est donc nécessaire pour débloquer la situation”.

Quant au Sénat, lui, il est complètement hors délai. Les sénateurs congolais sont élus par les assemblées provinciales qui viennent juste d’être installées et qui doivent aussi élire les gouverneurs des 26 provinces du pays. Le Sénat qui est toujours en place à Kinshasa est illégal, son mandat, prévu par la constitution, est dépassé. Président de la république absent, Assemblée nationale et futur gouvernement paralysés, Sénat hors la loi et gouverneurs non désignés. Le vide institutionnel est total dans un pays qui menaçait il y a peu d’entrer en guerre à la moindre escarmouche avec un de ses petits voisins. » 

Ref. ”Au Congo, le vide du pouvoir est aussi absolu qu’inquiétant”

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