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Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

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Lu sur Il Giornale (source) :

Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

16 janvier 2025

Le Vatican sévit contre ceux qui entrent sur le territoire du Vatican sous de faux prétextes. Mais prône l’ouverture des portes pour les autres pays.


Le Vatican « défend » aussi ses frontières. Il le fait par un décret du 19 décembre qui prévoit une peine de 1 à 4 ans et une amende de 10 000 à 25 000 euros pour « quiconque entre sur le territoire de l’État de la Cité du Vatican par la violence, la menace ou la tromperie ». Le paragraphe 2 de l’article 1 du décret entre dans les détails en précisant que « l’entrée est considérée comme ayant eu lieu par tromperie lorsque l’on se soustrait frauduleusement aux systèmes de sécurité et de protection de l’État ou que l’on se soustrait aux contrôles frontaliers ». La dernière partie concernant les contrôles aux frontières est, selon le quotidien Il Giornale, exactement ce que font les migrants illégaux lorsqu’ils arrivent à pied par la route des Balkans. Et aussi ceux qui embarquent en Tunisie et en Libye en débarquant sans autorisation et souvent sans aucun document sur les côtes italiennes, qui plus est après avoir payé les trafiquants. Le pape François défend tous ces migrants prêchant une politique radicale des portes ouvertes et de l’accueil, mais, nouveau décret en main, si un migrant tentait d’entrer dans l’État du Vatican, il devrait être arrêté ou en tout cas lourdement poursuivi avec une amende. L’article 6 prévoit l’entrée par la violence, la menace ou la tromperie « l’arrestation de toute personne prise en flagrant délit ».

Cette critique avait déjà été formulée dans le passé par divers représentants de la Lega Nord, à commencer par Umberto Bossi, et la réponse du monde catholique pro-migrants a toujours été qu’il s’agissait d’une « polémique spécieuse ». Le décret ne mentionne jamais l’immigration illégale, mais il ne l’exclut pas non plus en parlant de ceux qui se soustraient aux contrôles frontaliers. L’entrée dans le minuscule État du Vatican est réglementée par des permis, même pour se rendre à la célèbre pharmacie du Saint-Siège. Ceux qui n’ont pas de permis n’entrent pas et il devrait en être de même pour les immigrés clandestins, qui entrent en Europe à la recherche d’un illusoire Eldorado occidental. Le décret a été signé par le président de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, un organe doté de fonctions législatives, le cardinal espagnol Fernando Vergez Alzaga. Il était probablement nécessaire en raison du Jubilé et de la possibilité d’infiltration terroriste ou d’envahisseurs.

Des circonstances aggravantes indiquent « l’utilisation d’armes à feu et d’instruments offensifs » pour s’introduire au Vatican. Ou si l’accès au « territoire de l’État » se fait « au volant d’un véhicule, en évitant ou en forçant un contrôle frontalier ou en n’obtempérant pas à une invitation à s’arrêter émise par la force publique ». On peut penser à la voiture bélier ou piégée d’un terroriste, mais on peut aussi penser aux véhicules des passeurs de la frontière Nord-Est, qui transportent des immigrés clandestins en se soustrayant aux contrôles. Et parfois, s’ils sont interceptés, ils se lancent dans une course-poursuite avec la police.

Le décret n’était peut-être pas destiné à l’immigration clandestine, mais il réaffirme en fait un principe simple et commun à toutes les nations : la défense des frontières, qui n’est pas reconnue par le Vatican si ceux qui veulent entrer illégalement dans les États d’autrui sont des migrants sans papiers et sans permis, comme l’envisage le Saint-Siège.

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