Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Crise : pourquoi ne pas s'inspirer du "modèle" politique suisse ?

IMPRIMER

Michel Janva, dans le Salon beige, reproduit un article de Alain Dumai dans Les 4 vérités.

Et pourquoi pas une Belgique fonctionnant sur la base d'une douzaine d'entités : dix provinces, Bruxelles, la Communauté germanophone?

Le modèle politique suisse

S "Au début du XXe siècle, la Suisse était en Europe l’un des pays les plus pauvres. Il n’avait à offrir que ses montagnes et ses glaciers. Aujourd’hui, cent ans plus tard, la Suisse, avec près de huit millions d’habitants, affiche une prospérité insolente, avec un niveau de vie individuel près de deux fois supérieur à celui de la France. Quelques éléments du succès suisse laissent tout observateur français songeur : équilibre budgétaire, excédent de la balance commercial (y compris avec la Chine…), modération des dépenses publiques et des impôts, chômage à 2 ou 3 %, position de leader mondial dans de nombreux secteurs, et pas seulement pour le chocolat et le fromage de gruyère, mais aussi pour l’horlogerie, le tourisme, la chimie fine, la mécanique de précision, la pharmacie et l’agro-alimentaire. On dira, bien sûr, « les Suisses sont les Suisses, et nous ne sommes pas des Suisses ».

Mais il semble bien que le caractère propre des populations, forgé par une longue histoire spécifique, ne soit pas pour grand-chose dans ce succès. [...] C’est bien la preuve que l’explication de ce succès époustouflant est moins due à des caractéristiques individuelles qu’aux règles qui régissent le système politique. Or, les règles qui président au fonctionnement d’un système sont libres de droits et parfaitement reproductibles. On ne peut rien comprendre à la Suisse si l’on ne commence pas par assimiler qu’il s’agit d’une confédération de 26 cantons, autant de républiques souveraines, toutes farouchement jalouses de leur indépendance et de leurs prérogatives. À partir de là, le pouvoir central, qui siège à Berne, ne peut être que modeste : sept conseillers (ministres) seulement, avec un « président » désigné pour un an seulement. Pas de « grands ministères » (ni ministère de la culture, ni ministère de l’éducation nationale…). Pas de grandes administrations. Pas d’hommes politiques professionnels. Un régime d’assemblée, avec une recherche permanente du consensus. L’essentiel se joue donc au niveau des cantons et des communes. C’est là qu’intervient la démocratie directe, avec ses initiatives, qui permet au peuple, en permanence, de contrôler et de proposer. Du coup, vingt fois par an, le peuple va voter. En France, on a retenu par exemple l’initiative nationale qui a abouti à l’interdiction des minarets, contre les opinions unanimes des formations politiques, UDC exceptée. Mais, le plus souvent, les sujets sont autrement plus triviaux, et pratiques. Cette démocratie directe vivante et effective joue un rôle considérable pour l’éducation des citoyens. [...] Un dernier point [...] : là-bas, la catégorie, chez nous omniprésente, des « intellectuels » n’existe pour ainsi dire pas. Les écrivains écrivent, les peintres peignent, les professeurs enseignent, mais tous ces gens ne viennent pas dans les médias pour expliquer au bon peuple ce qu’il doit penser…"

 

Les commentaires sont fermés.