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Non à une grande université aux intentions peu catholiques ?

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2866921008_small_1.jpgLe projet n’a pas passé  la rampe aux Facultés jésuites Notre-Dame de la Paix à Namur et l’assentiment des Facultés Universitaires Catholiques de Mons est lui-même assorti d’une clause suspensive : les petits chaperons rouges soupçonnent-ils le grand méchant loup d’intentions pas trop catholiques ? Après tout, small is beautifull et de bons accords de coopération ne suffiraient-ils pas à mieux garantir les intérêts et la spécificité de chacun ? Sur la tournure prise par le projet, voici ce qu’écrit Laurent Gérard dans la Libre Belgique de ce 24 mars :

Le “oui” des Fucam à la fusion avec l’UCL est assorti d’une clause suspensive. L’UCL n’apprécie pas ce changement de dernière minute. Projet compromis ?

Fusionner des universités est décidément une opération compliquée. On en a eu une nouvelle illustration, mercredi, à l’occasion du vote des instances de décision de l’Université catholique de Louvain (UCL) et des Facultés universitaires catholiques montoises (Fucam) sur la fusion de leurs deux institutions. Pour rappel, ce projet fait suite à l’échec de la fusion des quatre universités catholiques (les deux mêmes, avec St-Louis à Bruxelles et les FUNDP à Namur), en raison d’un soutien insuffisant au projet dans le chef des Namurois. Fucam et UCL avaient décidé d’avancer seuls, afin de mettre en œuvre leur projet de développement de l’offre d’enseignement supérieur dans le Hainaut.

Le matin, le conseil académique de l’UCL avait ouvert la voie en votant la fusion/absorption par 31 pour et 2 abstentions. L’après-midi, le conseil d’administration (CA) de l’UCL lui a emboîté le pas, avec quatorze voix pour et deux abstentions. Plus tard dans la journée, le CA et l’assemblée générale des Fucam se sont réunis pour faire de même. Le CA a voté la fusion par 12 voix pour et une abstention. Dans la foulée, l’assemblée générale a exprimé un vote également très favorable, de 20 oui et 2 abstentions. Soit un score de 91 %, précise le recteur des Fucam Bart Jourquin, largement supérieur aux 80 % requis lorsqu’une asbl souhaite modifier ses statuts. Techniquement, il s’agissait en fait de décider la dissolution de l’asbl Fucam, afin d’intégrer le véhicule juridique de l’UCL (loi 1911).

La réponse des Fucam (1200 étudiants, en gestion et sciences humaines) à l’UCL (25000 étudiants) est donc un large "oui". Mais ce "oui" est assorti d’un "mais". Les administrateurs montois ont en effet tenu à ajouter une clause suspensive à leur décision, nous explique le recteur Jourquin. Ils ont souhaité que le projet de fusion intègre un point sur lequel un accord oral avait été atteint, mais qui n’avait pas été écrit noir sur blanc. Il s’agit en fait de la création, à côté du poste de vice-recteur UCL-en-Hainaut, d’un "conseil stratégique" destiné à gérer des matières dévolues uniquement au site de Mons, comme la gestion de l’enveloppe budgétaire attribuée à l’UCL-Mons, la gestion du personnel local ainsi que des fonds mobiliers et immobiliers, qui sont isolés dans la fusion.

Selon M. Jourquin, le conseil académique de l’UCL se réunissant tôt mercredi matin, les délais étaient trop courts pour intégrer cette modification avant que les instances de l’UCL ne se prononcent sur les textes de la fusion. Mais, ajoute-t-il, dès que l’UCL aura ratifié cette modification, la fusion pourra se faire, sans problème. De l’aveu du recteur montois, son homologue néolouvaniste Bruno Delvaux était tout de même surpris de la tournure prise par les événements.

Confirmation à l’UCL, où l’on dit avoir très mal pris ce "oui, mais" montois. L’UCL ne sera dès lors pas présente à la conférence de presse que les Fucam ont prévue ce jeudi. "Dans une fusion, on vote oui ou on vote non", nous confiait-on à Louvain-la-Neuve. Cela ne nous réjouit pas que le partenaire pose problème dès le début. Pourquoi ne pas avoir demandé plus tôt cette modification des textes ?" Diplomate, le recteur Delvaux disait pour sa part "attendre d’en savoir plus sur cette condition suspensive" avant de donner suite à la démarche unilatérale des Fucam.

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