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Quand la justice turque met un éditeur sous les verrous...

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La "Talpa Brusseliensis" fait un excellent travail et son blog est une mine de renseignements pour y découvrir des informations dont les médias généralistes sont avares. En témoigne cette nouvelle qui révèle une fois encore le vrai visage de la Turquie d'aujourd'hui...

"Bien que le rapport de Mme Oomen-Ruijten soit le plus critique depuis des années sur la candidature turque à l’Union européenne, la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie considère que le Parlement européen a conforté ce pays dans son refus de faire face à ses crimes d’Etat :

« Le Parlement européen a failli à l’envoi du bon message à la Turquie quant au Génocide des Arméniens ; on ne rend service ni aux démocrates turcs ni à la Turquie en important ce tabou en Europe, alors que des intellectuels turcs prennent des risques importants pour en finir avec le négationnisme », a signalé sa présidente, Mme Hilda Tchoboian.

La condamnation, le 10 mars dernier, de l’éditeur turc Ragip Zarakolu à une peine de plus de sept ans de prison pour avoir publié le livre intitulé « Le dossier KCK : L’Etat global et les Kurdes sans Etat » en est une preuve.

Le livre avait été interdit en Turquie et confisqué en mai 2010, juste après sa présentation à la première foire du livre à Diyarbakir. Quatre mois plus tard, l’éditeur et l’écrivain Mehmet Güler étaient poursuivis en justice, accusés de “propagande du PKK” (?!).

Membre fondateur de l’Association turque des Droits de l’Homme et Président du Comité pour la liberté d’édition en Turquie, M. Zarakolu et son épouse Ayché, aujourd’hui décédée, ont depuis les années 1970 été victimes de harcèlement, traînés en justice et condamnés à de multiples peines d’emprisonnement, pour avoir publié des livres sur des sujets tabous : le génocide des Arméniens, la question kurde, le rôle de l’armée dans la vie politique, la torture.

Avec cet emprisonnement d’un éditeur politiquement incorrect, « la Turquie a de nouveau renié son engagement de réformes constitutionnelles auprès de l’Union européenne ; les déclarations des dirigeants turcs sur les progrès réalisés en matière de démocratisation et de liberté d’expression ne sont qu’une mise en scène » a jugé Hilda Tchoboian, par ailleurs militante du Parti socialiste français.

À plusieurs reprises, la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie a alerté l’Union européenne sur la condamnation, sous l’article 301 du code pénal turc, des intellectuels et journalistes turcs, notamment ceux qui, comme Zarakolu, dénoncent le négationnisme d’Etat de leur pays."

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