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Un évêque soucieux de conforter la foi de ses frères

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Caffarra_Carlo.jpgCarlo Caffarra, archevêque de Bologne, propose cette méditation sur Pâques dans la Bussola Quotidiana (traduction par nos soins) :

"Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant? Il n'est pas ici, il est ressuscité."

L'Église est née de la constatation d'un fait: Jésus crucifié, mort et mis au tombeau, est ressuscité. Et l'existence de la Communauté chrétienne reste fondée sur ce fait. Elle ne résulte pas d'abord de l'enseignement religieux d'un maître, elle n'est pas principalement la communauté de ceux qui acceptent de vivre selon un certain code moral. Mais c'est tout simplement la communauté de ceux qui croient dans la réalité du fait suivant: Jésus est ressuscité.

C'est un véritable évènement dans l'histoire - un fait historique - dont les apôtres furent les témoins et non les inventeurs. C'est un fait: pas un mythe ou un symbole religieux destiné à véhiculer une signification, ou à encourager des engagements éthiques.

Pourtant, dans le même temps, la résurrection de Jésus n'est pas un simple retour à la vie qu'il a vécue avant sa mort durant sa vie terrestre. Dans sa résurrection, le Christ est entré, avec son corps, dans la gloire de l'existence du Père où il partage sa condition. Comme le dit l'apôtre Paul, il "... est assis à la droite de Dieu." L'humanité du Verbe incarné, son corps crucifié et mort participent désormais à la vie même de Dieu.

Réfléchissons bien à cela. Dans son humanité, toute semblable à la nôtre, dans sa chair fragile et mortelle comme la nôtre, Jésus participe à la vie éternelle de Dieu: c'est cela qui est arrivé lors de la résurrection. C'est donc la plus la plus grande "transformation" qui se soit jamais produite, le "saut" décisif vers une dimension de vie profondément neuve. Ce n'est pas pour rien que pendant cette période pascale, vous entendrez dire à de multiples reprises: "le Christ ressuscité ne meurt plus; la mort n'aura plus de pouvoir sur lui."

L'apôtre Paul enseigne que l'homme participe véritablement à la condition du Christ ressuscité. Avec le Christ et dans le Christ nous sommes rendus capables de faire ce «saut» décisif dans une dimension de vie nouvelle dont le Christ ressuscité est la source et la cause.

Par sa résurrection, il a inauguré une humanité nouvelle, lui conférant une nouvelle façon d'être et de vivre, une nouveauté qui pénètre constamment ce monde de péché pour le purifier, le transformer et l'attirer à lui.

Cette purification et cette transfiguration s'effectuent par la médiation de l'Eglise, par la foi dans l'enseignement de l'Evangile et par les sacrements pascaux du Baptême et de l'Eucharistie. La présence de l'Eglise imprègne la vie de l'homme et de l'univers tout entier de la puissance transformante du Seigneur ressuscité, qui communique à ceux qui croient la vie divine elle-même.

Par conséquent, "l'Eglise peut donc être conçue comme "Corps du Christ" et l'organe par lequel le Ressuscité exerce sa souveraineté et déploie sa force vitale. Elle devient, en ce sens, la communauté de Pâques dans le monde » [L. Scheffczyk].

C'est ce que l'Eglise apporte au monde: la puissance du Christ ressuscité, qui transforme notre pauvre humanité dévastée par le péché. Et c'est là la source d'où jaillit la capacité, le droit et le devoir de l'Eglise d'éduquer et d'enseigner, et ce qui lui en confère la légitimité.

Le fait de la résurrection de Jésus, qui révèle son pouvoir de transformation à travers l'Église, nécessite de la part des croyants qu'ils témoignent dans tous les domaines de la vie de la seigneurie du Christ ressuscité, "et il nous a commandé de l'annoncer au peuple et de témoigner qu'il a été constitué juge des vivants et des morts par Dieu. "

Aujourd'hui, plus que jamais, les disciples du Seigneur sont appelés à échapper à un repli défaitiste sur eux-mêmes et à mettre en liaison permanente avec la proposition de l'Évangile les besoins les plus profonds du cœur humain. Et nos villes d'aujourd'hui ont particulièrement besoin des témoins du Seigneur Ressuscité, parce qu'elles ont besoin de trouver ce courage d'exister sans lequel elles ne peuvent éviter de s'engager dans la voie du déclin et de prendre congé de l'histoire.

La résurrection du Seigneur est la grande force que Dieu, riche en miséricorde, a placée dans l'histoire de chaque homme et de toute l'humanité. C'est la résurrection corporelle de Jésus qui donne à l'homme le droit d'espérer: quoi qu'il arrive.

* Archevêque de Bologne

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