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Page d'histoire : un héros ignoré

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palat1.jpgRadio Vatican évoque Giovanni Palatucci; une brève recherche nous a conduit sur ce site : "Terre, n'efface pas leurs visages" qui consacre une notice à cette belle figure :

Qui peut bien être cet homme, tellement altruiste et courageux pour être déclaré Juste parmi les Nations en 1990 et  béatifié par le Saint Père en 2002 ? Quelle mission a-t-il bien pu se voir confié qui ait pu le mener, sans la moindre faiblesse et en toute conscience, jusqu’au sacrifice suprême ?Cet homme-là, capable de se tourner vers ses semblables au point d’ignorer et de sacrifier sa propre sécurité, instigateur parmi tant d’autres anonymes d’une chaîne de solidarité héroïque, cet homme-là s’appelle Giovanni Palatucci.

Originaire de la région de Naples, il rejoint en 1937 son poste de commissaire de la Sécurité publique à Fiume, devenu Rijeka aujourd’hui sur le territoire croate, après une affectation turinoise peu passionnante. Fiume abrite alors  une communauté juive conséquente au moment des premiers exodes des populations chassées par les lois antisémites naissantes. Et dés lors que le Duce fait adopter le 17 novembre 1938 une loi destinée à « sauvegarder la race italienne », Giovanni Palatucci sait quelle est la direction à suivre. Profitant des responsabilités inhérentes à sa fonction, il entreprend une tâche magnifique mais éminemment dangereuse. Contournant les règlements en vigueur à ses risques et périls, il apporte son aide à la population juive placée sous sa juridiction. Falsifiant les données administratives officielles, orientant les familles à la dérive vers son oncle Mgr Giuseppe Palatucci, évêque en Campanie, ou apportant son aide logistique et matérielle aux réfugiés, il tente jour après jour de soustraire à leur sort les victimes des lois inadmissibles qui s’abattent sur son pays.

Mais tout se complique en 1943 lorsque Mussolini est déchu de son pouvoir, et que les forces allemandes s’emparent de Fiume. Devenu préfet, Giovanni subit la pression de l’occupant qui exige de lui qu’il fournisse au plus tôt l’inventaire écrit des familles juives présentes sur le territoire de Fiume. L’urgence de la situation s’impose à lui. Et c’est avec une ardeur renouvelée qu’il poursuit sa tâche en « effaçant » administrativement la trace de centaines de juifs. Conscient des risques encourus, il prend cependant contact avec l’ambassadeur de Suisse en poste à Trieste, un ami de longue date. C’est à lui qu’il confie sa fiancée et la mère de celle-ci, dans l’espoir de les mettre à l’abri. Il refuse toutefois d’abandonner son poste. Sa fiancée s’appelait Mika Heisler. Elle était juive et survécut à la guerre.

Pour Giovanni, le destin frappe à sa porte le 13 septembre 1944. La gestapo ayant infiltré son réseau finit par démasquer ce préfet si peu efficace et si peu enclin à obéir aux ordres. Accusé de conspiration, d’abord enfermé dans la prison de Trieste, il est finalement déporté le 22 octobre dans le camp de Dachau. Les quatre mois passés en déportation seront marqués par la maladie et la souffrance. Il décédera le 10 février 1945, à quelques encablures de la libération du camp.

La reconnaissance de l’engagement désintéressé de cet homme ne se fera que très tardivement, ses exploits étant restés dans l’ombre pendant de nombreuses années. Il faudra attendre 1995 pour que l’Etat italien, conscient de la valeur peu commune de ce patriote lui attribue officiellement la Médaille d’or du Mérite civil. Le 29 mai 2009, un timbre commémoratif sera émis par la Poste italienne pour honorer son souvenir.

Les paroles du président de l’Union des communautés juives italiennes, Amos Luzzatto évoquant l’attitude de Giovanni Palatucci  témoigne de la force et de l’humanité d’âme du personnage : « Il existe deux formes d’héroïsme, affirmait-il : celui découlant d’une nécessité inattendue, et celui de Palatucci, un héroïsme quotidien, répété et confirmé même face à la certitude du danger. Il a continué à agir tout en sachant qu’il se dirigeait vers son propre sacrifice. Pour lui, donner sa vie même pour un seul homme était un devoir ».

On estime à 5000 le nombre de juifs sauvés par le réseau de Giovanni Palatucci.

Il est décédé à Dachau alors qu’il n’avait pas encore fêté ses 36 ans."

Commentaires

  • Je suis l'auteur de ce texte, et je suis ravi que vous l'ayez repris. Ce sont des travaux sur la transmission de la mémoire de la déportation à travers les objets philatéliques qui m'ont amené à découvrir ce héros peu connu. Merci de faire partager cette découverte. Cordialement. MC

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