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Buissonville : une dépêche de CATHOBEL censée répondre à nos questions ?

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L'agence de presse des médias catholiques "cathobel" publie la dépêche reproduite ci-dessous; le lecteur jugera si ce texte répond à nos questions :

Rappelons au préalable nos questions posées sur Belgicatho (cfr ICI) :

- Un prêtre peut-il prendre des dispositions qui privent ses ouailles de la messe dominicale pour assister, en lieu et place de celle-ci, à une célébration de la Cène protestante, présidée par un ministre de l'Eglise réformée? 

- Des prêtres catholiques peuvent-ils "concélébrer" avec un ministre du culte protestant, officiant ainsi dans le cadre d'un office éloigné de la foi de l'Eglise (dans la Présence substantielle du Christ dans l'Eucharistie notamment), plongeant ainsi les fidèles dans la confusion et en en scandalisant certains parmi eux?

- L'évêque autorise-t-il un de ses prêtres à "monter" une opération spectaculaire (et médiatisée) destinée à susciter le débat et la contestation sur des positions clairement définies par l'Eglise : à savoir la nature du sacerdoce, le célibat sacerdotal, l'accès des femmes à la prêtrise?"

Voici la dépêche :

60 ans de sacerdoce pour l'abbé Marcel Gravet. Une célébration qui pose question

03 Août 2011

DEPECHES CATHOBEL - BELGIQUE -

L'abbé Marcel Gravet a fêté ce dimanche 31 juillet 2011 ses 60 ans de sacerdoce en l'église de Buissonville au cours d'une cérémonie peu courante, puisqu'il s'agissait "dans un souci d'unité entre chrétiens", d'une Cène présidée par Mme Annette Ruby, pasteure protestante en Alsace.

Figure emblématique d'ouverture sociale, avec un presbytère "portes grandes ouvertes", l'abbé Marcel Gravet fait l'unanimité dans sa région. Agé de 85 ans, l'abbé qui vient de fêter son jubilé de 60 ans de prêtrise est un véritable "Abbé Pierre" local, populaire, médiatique, apprécié des petites gens, qui perçoivent dans son charisme quelque chose de feu Mgr Mathen ancien évêque de Namur.

Atypique et peu conventionnel, soucieux de pratiquer l'oecuménisme, l'abbé n'a pas hésité de placer l'oecuménisme au coeur de son jubilé sacerdotal, ce dimanche à Buissonville. En effet, l'abbé M. Gravet avait invité pour l'occasion la pasteure Annette Ruby à présider une Cène protestante. Sans mettre en cause la personnalité généreuse de l'abbé Gravet, cette situation n'a pas manqué de susciter de vives réactions.

En outre l'abbé Gravet avait invité les prêtres présents à "concélébrer " mais il fut finalement le seul à le faire. Le doyen de Rochefort l'abbé Jules Solot et l'abbé Fernand Streber étaient présents dans l'assemblée mais n'ont ni "concélébré", ni "communié". Quant aux paroissiens, ils avaient été informés de cette célébration un peu particulière via la feuille paroissiale.

N'ayant pu contacter l'évêque de Namur ou son adjoint, actuellement en vacances, nous avons tenté de joindre le vicaire épiscopal du diocèse, Christian Florence, qui n'a malheureusement pas été joignable. Afin d'apporter quand même quelque éclairage sur cet événement, nous nous sommes référés à la feuille paroissiale transmise par le Service de presse de l'évêché de Namur.

Après une explication précise sur l'Eucharistie chez les catholiques et la Sainte Cène chez les protestants, le doyen de Rochefort interroge : les catholiques peuvent-ils communier à la Cène protestante? Une question que bien des fidèles se sont posée dans ce contexte, ou se poseront à un autre moment de leur existence. Pour y répondre, l'abbé Solot reprend la position officielle exprimée par Dom Robert Le Gall dans le Dictionnaire de liturgie, "Entre fidèles d'Eglises séparées, la communion sacramentelle n'est pas permise: la foi en ce que représente l'Eucharistie n'étant pas identique, toute participation sacramentelle serait une compromission plutôt qu'un signe véritable d'unité. (...) Il est toutefois permis à un catholique ou à un orthodoxe de communier à une messe orthodoxe ou catholique s'il ne trouve pas d'office de son Eglise là où il est". Parce que les deux Eglises ont la même, foi eucharistique.

Le doyen de Rochefort voit dans la communion entre Eglises séparées deux approches possibles. L'une d'elles consiste "à se dire qu'on est en chemin et que la communion sacramentelle même si elle est imparfaite, est une étape sur le chemin. Avec cette conviction, que chaque Eglise a un bout de chemin à faire pour arriver à une communion plus grande. Il s'agit de fréquenter la manière de faire des autres Eglises et de découvrir que l'on n'est pas toujours aussi différent qu'on ne le pense."

Mais alors peut-on communier? Pour l'abbé Solot, c'est une question de conscience, il importe de vivre les choses en profondeur et de les éprouver de l'intérieur, en évitant de considérer les différences avec désinvolture. Communier ou pas, il faut oser en parler, parler de sa joie ou du malaise que l'on éprouve."

Les trois questions que nous posions concernaient-elles exclusivement le fait d'aller communier lors de rites célébrés par des Eglises séparées? Et il ne s'agissait pas, que je sache d'intercommunion avec des orthodoxes! De plus, le héros du jour avait contextualisé son opération de façon à susciter débat et remise en question des positions de l'Eglise catholique, et de cela il n'est nullement question dans ce communiqué. Les pauvres explications de l'abbé Solot sont-elles censées reflèter le point de vue de l'Eglise de Belgique? Il reste à espérer que non.

Commentaires

  • Et vive la langue de buis!

  • Certes, la division de ceux qui se réclament du Christ est une souffrance et un scandale aux yeux du Père. Mais l'oecuménisme, ce n'est pas faire n'importe quoi. Et puis il y a, chez certains clercs, ce souci de plaire à tout prix (plaire à certains hommes... et certaines femmes, bien sûr - un peu comme le font les "politiciens", surtout en période électorale), de faire ce que "les autres" ne font pas (pour être "plus près du monde", plus en phase avec "ce qui se vit aujourd'hui"...) en jouant les dégagés des contraintes d'en-haut, les libérés (de quoi ?) Et là, on retrouve les dérives de Vatican II - surtout la manière dont il a souvent été interprété et mis en pratique. Agir comme l'a fait l'abbé Gravet, c'est trahir le véritable oecuménisme et porter atteinte au magistère et aux efforts déployés depuis tant d'années en vue du rapprochement des chrétiens.

  • Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. (Galates 6:7)

  • Voici l'illustration même de "Ne faisons pas de vagues!" L'objectif de cette lettre est bien de contenter tout le monde avec des propos mielleux et doucereux. Le problème est simplement contourné en modifiant les intentions premières des "acteurs" de cette mascarade : défier l'autorité et construire une nouvelle Eglise. Pourquoi nos évêques ne sont-ils pas plus clairs et plus francs? De quoi ont-ils peur? Seraient-ils complices? Je n'ose y croire...

  • Ce communiqué d'un média officiel de l'Eglise a le mérite d'exister mais il est insuffisant, d'autant plus que, de son propre aveu, les autorités sont actuellement injoignables.

    Lorsqu'un frère, fut-il par ailleurs très "social", manque en même temps à l'humilité et à l'obéissance, son comportement porte atteinte à la charité elle-même.

    S'il s'agit d'un prêtre qui, par son instrumentalisation des choses saintes, offense publiquement l'Eucharistie instituée par le Seigneur, ses supérieurs ont non seulement le droit mais le devoir de le reprendre et de répondre aussi sans détour aux questions posées par les fidèles qui ont été blessés par ses provocations.

  • Je suppose que tout part d'un bon sentiment mais comme le multiculturalisme ne fait qu'augmenter la confusion, le relativisme religieux n'apportera pas la lumière. Soyons fiers de ce que nous sommes et défendons la spécificité de notre religion Catholique. L'autorité religieuse doit intervenir pour éviter l'amalgame.

  • Sur la question de l'intercommunion, la citation de Dom Le Gall faite par le doyen Solot sur Cathobel est correcte.

    Cependant la conclusion du doyen est d'une ambiguité toute "conciliaire": "Mais alors peut-on communier?" interroge-t-il, pour répondre lui-même:" c'est une question de conscience, il importe de vivre les choses en profondeur et de les éprouver de l'intérieur, en évitant de considérer les différences avec désinvolture. Communier ou pas, il faut oser en parler, parler de sa joie ou du malaise que l'on éprouve."

    Je connais la petite phrase habituelle sur le primat de la conscience mais je vois aussi qu'aux yeux du quidam la conclusion exprimée par l'abbé Solot dévalorisera tout simplement la belle citation qui précède même s'il prend la précaution de dire que "les différences ne doivent pas être traitées avec désinvolture". Le primat de la conscience, ce n'est pas le primat du subjectif.

  • Le primat de la conscience, c'est le primat de la conscience: cela fait partie de la doctrine catholique et l'abbé Solot a absolument raison de dire et d'agir comme il l'a fait.

  • S’il est moralement bon et nécessaire d’agir selon sa conscience, la justesse et la “bonté” du résultat ne sont pas acquis automatiquement. C’est la possibilité de l’erreur, d'une erreur dans le résultat. Et cette remarque vaut tant pour l'abbé Solot que pour l'abbé Gravet.

  • J’ajouterais que l’on abuse beaucoup de ce “primat de la conscience” dans l’Eglise post-conciliaire.
    Or, en premier lieu, les moralistes, pour évaluer ce primat, parlent d’une conscience “bien formée” (ce qui suppose une série de conditions),
    Ensuite, si Dieu seul, qui voit sans erreur possible l’état intérieur des consciences, peut juger la valeur morale de nos actes, cela n’exclut pas que, si nous en avons la charge, nous puissions louer, blâmer, récompenser ou punir: dans un but d’éducation, pour l’exemple, ou pour le bien commun de la société ( civile ou religieuse) tout en marquant que nous jugeons l’acte objectivement accompli (restant sauf l’apport de la preuve extérieure de l’ignorance ou de l’erreur invincible).
    Une société, quelle qu’elle soit, a fortiori si elle a la prétention d’être “Mater et Magistra” universa, ne peut se passer de normes objectives assorties de sanctions. C’est pour l’avoir oublié que l’Eglise “conciliaire” a perdu en quelques décennies la plus grande partie de son autorité morale et sociétale, surtout dans les sociétés occidentales favorisées, où chacun (y compris les prêtres) a commencé à faire appel de plus en plus à sa « conscience », partant du principe que celle-ci était forcément « bien formée ».

  • Je suis stupéfait des critiques lancées à l'encontre du doyen Solot qui a été d'une prudence de sioux. Il est un spécialiste de l'oecuménisme dans le diocèse de Namur et quand je lis certaines critiques, on le prend pour un hurleberlu qui ne sait pas ce qu'il veut. C'est beau le respect dans l'Eglise ! Le primat de la conscience ce n'est pas un des fruits du concile. Vous vous trompez.

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